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3,39

sur 136 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Il en va des biographies romancées comme des romans biographiques : leur étiquette ambiguë les gêne aux entournures et à force de s'empoigner pour savoir s'ils sont plus romanesques qu'autobiographiques,leurs lecteurs en sortent toujours un peu frustrés ...

Mieux vaut je crois une biographie sérieuse, documentée, fouillée, comme celles ecrites par Genevoix ou Zweig- ou un roman débridé qu'on ne cherche pas à rattacher à un personnage réel. Je ne vois pour ma part qu'une seule exception parce qu'elle ne se découvre qu'à la fin du roman et que c'est la "surprise du chef" : En l'Absence des hommes" de Philippe Besson.

J'adore Romain Gary et je préférerai toujours ses mensonges vraisemblables ou ses vérités déguisées à tous ceux et toutes celles qu'on pourrait inventer et même découvrir pour lui.

Ceci pour dire que la Mina exaltée et tyrannique de la Promesse de l'aube qui "programme" son fils à devenir un grand héros, un futur diplomate et un brillant écrivain et maintient avec lui un cordon ombilical et épistolaire par-delà la vie et la mort , ne sera jamais éclipsée, à mes yeux, par la Nina pathétique et caractérielle de Laurent Seksig.

Que je donnerai toujours pour père à Roman /Romain le bel amant inconnu dont il a hérité le regard bleu lavande et non le gentil fourreur adultère du ghetto de Wilno.

Je n'ai pas aimé le livre de Seksig, je l'ai même trouvé pesant, tant il m'a semblé sentir à la fois l'effort d'imagination et le souci de rester malgré tout dans les clous.

Les dialogues m'ont paru artificiels, destinés surtout à mettre en valeur de louables recherches sur le métier de fourreur, la vie du ghetto, les us et coutumes religieux...etc...J' ai mille fois regretté la verve d'un Israël Joshua Singer, qui sait aussi vigoureusement donner corps à ces ghettos disparus qu'il donne vie, couleur et intensité à ses personnages!

Par charité , je ne dirai mot de l'Epilogue de Romain Gary s'en va-t-en guerre (un bien mauvais titre), constitué par un dialogue hautement improbable et d'une immense naïveté entre le liquidateur nazi du ghetto et le papa fourreur de Roman...

Qu'on me pardonne, mais je n'ai jamais été émue, touchée, ni même intéressée.

Je suis sûre que Laurent Seksig a de vraies qualités de biographe et même d'écrivain mais je pense que le sujet l'a paralysé. Et pour ma part je suis sûrement trop fan de Romain Gary pour accepter cette demi-mesure: un roman sur la vie de Roman, lui qui n'a cessé de romancer sa vie, de se dédoubler comme auteur, d'inventer un nouveau style, - et qui a eu la suprême élégance, en décidant sa sortie, de ne pas attendre que la vie lui donne le coup de disgrâce final.
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Je me réjouissais de commencer ce livre étant une grande admiratrice de Romain Gary et j'avoue avoir été déçue par ce récit qui imagine deux jours de son enfance alors qu'il vivait encore dans le ghetto de Vilnius (c'est à dire avant son arrivée à Nice où il grandira auprès de sa mère).
La narration est faite alternativement par sa mère, son père et par Roman alors âgé de 11 ans.
Toute la première partie du roman m'a semblé assez artificielle et ne m'a guère passionné.
On y apprend que le jeune Romain Gary grandit entre une mère malheureuse, excentrique et ruinée et un père lâche qui a abandonné cette famille pour rejoindre sa maîtresse et en fonder une autre.
Mais ni le style du roman ni les personnages ne m'ont emporté.
Il m'a fallu attendre le dernier tiers et surtout l'épilogue pour que je sois touchée ....un peu tard donc.
Peut-être que le seul nom de Romain Gary dans le titre avait rendu mes attentes trop démesurées...
Merci toutefois à Masse critique et Babelio d'avoir permis cette lecture
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Attirée par le titre, « Romain Gary s'en va-t-en guerre » (qui n'aime pas Romain Gary ?), je n'ai pas été vraiment emballée par ce livre qui raconte une petite partie de l'enfance de Romain Gary.

C'est l'histoire d'un petit garçon tiraillé entre sa mère fantasque, qui rêve de rejoindre la France, et son père qui a déserté le domicile conjugal pour une maîtresse plus jeune. le tout dans la capitale de la Lituanie où l'on sent nettement percer la montée de l'antisémitisme et l'arrivée du nazisme pour le plus grand malheur des Juifs qui peuplent ce pays.

Peu importe la véracité intégrale de cette histoire, je n'ai pas réussi à être emportée par le style pourtant correct de l'auteur. C'est comme s'il y manquait un certain souffle, un rythme qui donne envie de connaître la suite.


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Laurent Seksik nous plonge dans deux jours déterminants dans la vie de Roman Kacew, futur Romain Gary/Emile Ajar. Nous sommes dans le ghetto de Wilno les 26 et 27 janvier 1925, et le jeune garçon va bientôt découvrir que son père, Arieh – après avoir quitté le domicile familial, s'apprête à construire une nouvelle famille avec sa jeune maîtresse, et fermer ainsi définitivement la porte de son précédent foyer. Dans le même temps, Nina, la mère, attend fatalement l'annonce de la faillite de sa boutique de chapeaux pour enfin s'envoler vers la patrie qu'elle chérie, la France, et y mener une nouvelle vie.
Dans la multitude des origines réelles ou fantasmées, l'auteur narre une partie de l'enfance de l'écrivain et met en avant la figure du père. le récit est plutôt habilement construit avec sa temporalité resserrée, son trio de voix (Roman, Nina, Arieh) et ses personnages attachants. L'ensemble est intéressant, même si certains dialogues m'ont semblé bien lyriques et l'épilogue de trop au regard de tout ce que Laurent Seksik arrive à nous transmettre avant. J'ai, par contre, beaucoup aimé la scène d'adieu de Nina à Monsieur Piekielny, son voisin « pas du genre dérangeant ». C'est beau de non-dits et d'affection ténue.
En bref, un récit que j'ai trouvé agréable, même si pas impérissable.
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Depuis la lecture de «La Promesse de l'aube», Romain Gary me fascine. Sa vie, sa mort, ses souvenirs d'enfance, ses affabulations, la mystification Emile Ajar, son parcours incroyable. Destin atypique. Homme fascinant.

S'attaquer au monument insaisissable qu'est Romain Gary est un exercice périlleux.

Dans « Romain Gary s'en va-t-en guerre » – titre vraiment, vraiment médiocre – de Laurent Seksik, nous suivons trois protagonistes durant 24 heures, dans le ghetto de Wilno, en janvier 1923 (soit trois ans avant le départ pour Nice) : Roman Kacew, âgé de 10 ans, sa mère Mina et son père Arieh. C'est la rupture de ses parents, la fin de l'enfance et des illusions. Laurent Seksik a choisi cet instant car, selon lui, « C'est cette séparation qui intervient à l'âge de 10 ans et demi qui lui a sauvé la vie et qui nous a donné un grand écrivain français. »
Sauvé la vie, oui, car cette rupture a donné l'impulsion à sa mère de quitter le ghetto, et ne pas connaître le même sort, 19 ans plus tard, que les 60 000 juifs de Wilno qui seront tous exterminés (dont toute la famille de Roman, son père, sa nouvelle épouse et ses deux autres enfants).

Ce roman n'est pas une biographie, c'est une interprétation des faits, de la vérité. L'interprétation de Laurent Seksik. À laquelle je n'ai malheureusement pas adhéré. J'ai trouvé sa vision de Mina, la mère de Roman Kacew, peu flatteuse. On la devine instable, hystérique, à la limite de la maniaco-dépression. Son envie de la France est obsessive, d'une façon maladive, pas raisonnée. Difficile d'imaginer que Mina dispose de la ténacité, de la volonté, des ressources que demandent un déracinement pareil.

On sent l'adoration de Laurent Seksik envers Romain Gary, Roman Kacew. On devine le futur génie dans cet enfant de 10 ans. L'auteur lui prête une lucidité et une clairvoyance, auxquelles j'aimerai croire, mais dont je doute fortement.
« Au-delà d'un continent voué au désastre, il cherchait les lisières d'un monde d'espérances ».
La partie finale est tellement improbable qu'elle décrédibilise tout le roman. On n'y croit plus. J'ai l'impression de m'être fait avoir.

La lecture est agréable, facile. L'écriture est fluide. Dommage que l'émotion soit souvent muselée par le style peu original. Je m'attendais à beaucoup mieux. Il me manquait la verve de Gary.

Ce roman est une interprétation, une vision, parmi tant d'autres, de ce qui aurait pu être l'enfance de Romain Gary. Ce conteur avait tellement bien brouillé les pistes, qu'on en veut presque à Laurent Seksik de cette désacralisation. En voulant se l'approprier, en voulant coucher sur papier son amour pour son idole, Laurent Seksik l'a "normalisé".

Au-delà de Romain Gary, ce qui transparaît de ce roman, c'est le sentiment, au regard de ses autres écrits, que Laurent Seksik est surtout obsédé par le judaïsme d'avant-guerre. Et qu'en s'appropriant les combats et réactions de certains Juifs face à l'horreur nazie – Stefan Zweig se suicide, Romain Gary rejoint la France Libre, Einstein migre au États-Unis, mais à quel prix ? -, Laurent Seksik tente – peut-être ? je conjecture- de comprendre, d'accepter le passé et d'immortaliser ces combattants de la liberté.
Et c'est cette quête que je trouve fascinante.
Lien : https://brontedivine.com/201..
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Commençons pas une note positive : le ghetto juif de Wilno en 1925 est très bien décrit. On s'y croirait et certains personnages sont truculents (j'ai oublié leur nom mais il s'agit notamment du vendeur de casseroles et de l'acheteur amoureux de classiques français).

Continuons à présent par ce qui m'a déplu : la suite sur le blog :-)
Lien : https://readingbibliophile.c..
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