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4,27

sur 879 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Superbe malgré le thème.
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Ce témoignage, qui ne porte que marginalement sur le quotidien concentrationnaire, ne pouvait pas me laisser indifférente. On peut penser immédiatement cerner le dilemme auquel l'auteur est exposé, l'écriture ou la vie, mais l'antagonisme se révèle moins évident au fil du récit. Et pourquoi pas la vie et l'écriture, quand bien même ces deux compagnons ne seraient pas en mesure de totalement nous exorciser des souffrances du passé ?

La plume de Semprun est aussi remarquable, à la fois par sa douceur et par sa complexité. « En fin de compte, ma patrie n'est pas la langue, ni la française ni l'espagnole, ma patrie c'est le langage » affirmait ce grand écrivain polyglotte. Je retiendrai en effet du joli récit que je viens de lire le dialogue poétique et déchirant entre le français, l'espagnol, l'allemand mais aussi plus ponctuellement l'italien et l'anglais.

Quelques longueurs me retiennent néanmoins de mettre 5 étoiles.
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Jorge Semprun, jeune intellectuel espagnol vivant à Paris, est déporté à Buchenwald en 1943 pour faits de résistance. Il raconte l'horreur des camps mais surtout l'après. Comment revivre après être revenu d'entre les morts ? Dans un style soutenu et dense, il tente de décrire l'indicible dans tout ce qu'il a de charnel. Des émotions inédites à la hauteur de la dantesque extermination à laquelle il a survécu.

Pour l'auteur, témoigner c'est un peu mourir à nouveau. C'est retrouver ses compagnons d'infortune et pourtant cela reste un impératif moral car oublier son vécu si horrible soit il c'est prendre le risque de se nier soi même.

Et pourtant Jorge Semprun répond tout au long de son oeuvre à la réponse qu'il se pose : pour vivre il écrit même s'il pensa le contraire pendant des années. Il meurt symboliquement à nouveau se plongeant dans la noirceur la plus opaque de l'âme humaine pour se sauver enfin, définitivement.

Découvert au collège en même temps que Primo Levi, j'ai été bouleversée par le témoignage de Jorge Semprun. Il touche à l'essence même de l'acte d'écriture : c'est aussi donner un peu de son âme au monde et peu en sorte indemne quelque soit les traumatismes partagés.

“Un jour viendra relativement proche, où il ne restera plus aucun survivant de Buchenwald : plus personne ne saurait dire avec des mots venus de la mémoire charnelle, et non d'une reconstitution théorique, ce qu'auront été la faim, le sommeil, l'angoisse, la présence aveuglante du Mal absolu (...) Plus personne n'aurait dans son âme et son cerveau, indélébile, l'odeur de chair brûlée des fours crématoires.”
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d'une part, Semprun écrit très bien. D'autre part c'est un livre qui n'accumule pas les horreurs, ne met pas l'auteur en position de victime centrale, mais raconte, évoque. J'avais ce livre (et d'autres : La Nuit, d'Elie WieselSi c'est un homme, de Primo Levi…) en tête quand j'ai visité Schirmeck, Oranienburg, Bergen-Belsen.
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