Le roman s'ouvre sur un dialogue entre un mari et sa femme, on sent de suite leur complicité, leur amour infaillible malgré les années passées ensemble, elle te propose d'écouter un film collé-collé ce soir, tu acquiesces, elle te passe tout d'abord ta petite fille, elle a été fine avec mamy, elle a reçu 4 dollars en cadeau, parce qu'elle a 4 ans, et puis c'est le tour de ton p'tit gars, ton bébé, 2 ans à tout casser, y'a mangé plein de bonbons chez mamy, je vous aime, on se voit tout à l'heure, bientôt, soyez prudents sur la route, puis, ça sonne à la porte, deux policiers, tu comprends, mais ne veux pas comprendre, le monde s'effondre, le monde s'écroule, tu pleures, tu cries, tu cherches ton souffle, tu as tout perdu, d'un coup, comme ça, c'est pas vrai, ça se peut pas, tu cherches refuge chez ton meilleur ami, te soules, tu ne comprends pas, pourquoi toi, pourquoi IL t'a tout enlevé, privé de ton bonheur, et puis, c'est la descente aux enfers, une âme perdue à cause d'un accident de voiture, y'aura de l'alcool, de la presque baise, du sang, des questionnements, du refus, du déni, un texte sans point, juste des virgules, parce que ta souffrance s'arrêtera jamais, un texte écrit au tu, qui nous fait entrer dans la noirceur du narrateur, ça bouleverse, ça fait mal, ça dérange, ça épuise, ça nous essouffle, mais ça confirme une chose :
Patrick Senécal est un grand, est un vrai, est un écrivain qu'il faut lire…