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EAN : 9782958547103
424 pages
AFNIL (08/10/2023)
5/5   2 notes
Résumé :
« Après les cloches des campaniles, les danses et les baisers, les drapeaux agités comme des fantômes fous, venait l’heure des comptes. La joie populaire ne s’était pas complètement libérée, encore meurtrie des privations et des chagrins, encore retenue par les absents. »

Novembre 1918, l’Italie sort de la Première Guerre mondiale et goûte l’amertume d’une victoire mutilée.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une belle entrée dans l'histoire italienne par le récit intime de deux familles prises dans les tourments du fascisme. La grande histoire vient fissurer l'unité des familles, des amitiés, des générations.
Tout un pan moins connu du fascisme avec la guerre d'Ethiopie dévoile le rôle joué par l'Italie dans ce qui donnera les lois raciales.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C’était la fin d’un long voyage, parti d’Aquilée.
C’était la fin d’un long voyage. Celui d’un corps sans nom, frère de milliers de disparus, celui d’un corps chéri par la douleur des mères. L’étreinte de Maria Bergamas l’avait désigné par un matin d’automne dans la basilique Santa Maria Assunta, parmi dix autres dépouilles anonymes. Il avait été choisi pour être le soldat inconnu, il milite ignoto, et porter le deuil de toute une nation.
C’était la fin d’un long voyage à travers la plaine du Pô et les Apennins. Un long voyage de plus de huit cents kilomètres, avec pour escales les gares d’Udine, Trévise, Venise, Padoue, Rovigo, Ferrare, Bologne, Pis-toia, Prato, Florence, Arezzo, Chiusi, Orvieto. Un long voyage de quatre jours à marche lente, la locomotive et le convoi chargés de palmes et de couronnes, alourdis par les fleurs lancées avec dévotion par des milliers d’anonymes. La fin d’un long voyage où les hommes recueillis, chapeau à la main, fléchissaient le genou au passage du train. À chaque escale, c’était une haie d’honneur fantastique. Une fanfare entonnait alors La leggenda del Piave. Les soldats portaient fièrement le drapeau italien et l’inclinaient sur la dépouille de leur frère d’armes. Les veuves et les orphelins défilaient dans la voiture et embrassaient le cercueil, pour une dernière étreinte à leur disparu. Puis le train reprenait sa course, le flanc lourd des chagrins et des espoirs.
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L’écho des tambours se répandait aux confins du pays. Le roulement grave du nagarit prenait sa source dans les gorges des rifts, coulait dans les plaines, rebon-dissait sur les volcans endormis, les roches arides aux croûtes de souffre phosphorescentes avant de s’éteindre là où la terre prend la couleur du sang.
« Debout, aux armes, pour la défense du pays ! »
Le roulement grave du nagarit se poursuivait de village en village, de tribu en tribu.
« Rassemblez-vous autour de votre chef pour repousser l’envahisseur ! Dieu vous protège ! »
Le roulement grave du nagarit touchait le cœur des pères, ensorcelait les fils, faisait chavirer les femmes déjà mères, les femmes aux seins lourds et au ventre plein.
Le corps d’Hadir vibrait à chaque mot de l’empereur. Le grognement sourd et monstrueux résonnait en lui comme le cri d’un fauve.
Son heure était venue.
Les mots de son grand-père Ibrahim ne lui étaient d’aucune aide.
« Cours Hadir ! »
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