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Tout commence par le son grêle d'une clochette qui tinte au vent, un vent frais qui caresse la joue du vieux et paisible Kenji Takahashi, emporte au loin ses souvenirs pour les éparpiller sur un champs de myosotis (wasurenagusa).
Sa vie durant, Kenji a cherché le bonheur. Avec ses petits moyens, il se débat contre les traditions familiales, les mariages arrangés dans le but d'assurer une descendance, les interdits d'une société japonaise corsetée. Il se débat contre lui-même aussi, car souvent il atermoie, il hésite, il appréhende… Un combat hésitant pour imposer Mariko aux regards des autres. Mariko, cette « femme douteuse ». L'amour de sa vie.
Le vieux et paisible Kenji en a fini avec les projets d'avenir. Il est temps pour lui de se retourner, et de se souvenir de toute une existence, faîte de grands drames, d'épreuves, et d'une accumulation de petites joies ; une existence faîte de hasards et de décisions irréversibles… Et toujours l'image de ces myosotis, ces fleurs si belles, si délicates, si vulnérables, qui jalonnent chaque moment de sa vie…
Kenji découvrira un peu par hasard, un peu aussi grâce à un destin facétieux un vieux secret de famille tout à la fois dérisoire et terrifiant. Une hypocrise de plus, un mensonge de plus… Kenji aura un bref moment de révolte, mais la sérénité du sage, la quiétude de celui revenu de tout, finira par l'emporter.
Tout s'achève par un bouquet de myosotis emporté doucement par le courant d'une rivière.
Un grand petit livre, comme d'habitude ! le torrent des passions, une vie furieuse, la violence des interdits racontés avec des mots simples et une douce musique. Comme on se sent proche des héros de la fragile Aki Shimazaki.
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Après l'échec d'un premier mariage sans enfant, Kenji Takahashi se découvre stérile. Ne supportant plus la pression de ses riches parents traditionalistes pressés de le voir assurer la lignée familiale, conscient que la seule véritable affection qu'on lui ait jamais prodiguée fut en définitive celle de sa nourrice Sono, il se détourne des siens pour épouser, envers et contre tous, une jeune femme sans pedigree ni fortune dont il est tombé amoureux, Mariko, déjà mère du petit Yukio. Près de cinquante ans plus tard, sur la tombe de Sono, il découvre enfin la raison de l'intransigeance de ses parents…


Décidément, dans ce Japon d'avant-guerre où la tradition et l'honneur encadrent toute existence, il n'est aucun personnage de cette série qui ne cache jusqu'à sa mort un drame secret, avec dans son sillage une cascade de désastres impactant à son insu la génération suivante. Ainsi, comprend-on a posteriori que, recroquevillés leur vie durant sur une honte soigneusement dissimulée pour préserver les apparences et leur conformité aux bonnes moeurs japonaises, les parents Takahashi ont dû voir avec horreur leur propre tragédie les rattraper au travers de leur fils. Ne pouvant sans se renier exiger de lui autre chose qu'une rigueur et un sacrifice semblables aux leurs, ils n'ont pu qu'être choqués par les choix différents du jeune homme : un acte de rébellion destiné à poursuivre longtemps celui-ci, déchiré entre son amour pour Mariko et Yukio, et le devoir filial, si fondamental au Japon, qu'il s'est trouvé obligé de sacrifier.


Tous les personnages d'Aki Shimazaki se construisent sur une béance secrète, que le texte laisse deviner au travers des déchirures que leurs existences vécues vaille que vaille finissent par laisser apparaître, souvent au soir d'une vie, à l'heure des bilans et des questionnements. D'une magnifique et touchante humanité, la plume si légère et si épurée de l'auteur n'en finit pas d'éblouir par les profondeurs et les émotions suggérées avec tant de poétique sobriété. Coup de coeur.

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Croisé brièvement lors des trois premiers volets de la pentalogie “Le poids des secrets”, Kenji Takahashi méritait bien la place de personnage central de ce quatrième opus.

“Wasurenagusa” (myosotis) est peut-être le tome qui marque le plus les esprits tant le parcours de vie de son héros est empreint d’abnégation et de sérénité.
La plume d’Aki Shimazaki invariablement reste aérienne, tout est dit sans un mot de trop.

Au soir de sa vie Kenji retrace les temps forts de son existence, les choix qu’il a effectués lorsque celle-ci s’est trouvée à la croisée des chemins.
Sa vie ne fût pas un long fleuve tranquille : une longue déprime alors que jeune divorcé il apprend sa stérilité, une rupture brutale avec ses parents scandalisés par son second mariage avec une mère célibataire, une longue année de travail en Mandchourie loin du domicile familial de Nagasaki, trois années de détention plus mort que vif en Sibérie dans les années d'après-guerre...

Symbole du souvenir éternel, le myosotis est la fleur préférée de Kenji. Elle lui rappelle la première personne qu’il a vraiment aimée : sa nurse Sono qui lui disait des choses tellement gentilles.

“On n’oublie jamais les paroles gentilles de quiconque.”
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A vrai dire, je ne me souviens plus des épisodes précédents. « Wasurenagusa », 4ème tome de la pentalogie. J'aime prendre mon temps pour lire la plume d'Aki Shimazaki. Ses livres sont si petits que pour faire durer le plaisir, je me retiens. A quoi sert d'éjaculer tout de suite, si le bonheur t'attend encore un peu plus loin. Donc, j'attends et je le garde en moi. Un homme, une femme, chabadabada. Ça sent l'histoire d'amour, d'où ma précédente réflexion car il n'y a pas d'amour sans éjaculation, chabadabada. Oui, je lis des romans d‘amour, et même des romans d'amour sans fluide qui gicle ou qui coule. C'est mon côté fleur bleue, mon esprit myosotis. Et là, tu ne me crois peut-être pas ; mais sache que « wasurenagusa » signifie justement myosotis. CQFD.

J'avais déjà rencontré l'homme lors d'un précédent tome, je rappelle que c'est le principe de cette pentalogie, où l'acteur secondaire devient protagoniste principal lors de l'acte suivant. Même si je ne m'en souviens plus, j'espace mes relations avec l'auteure comme la rencontre avec une putain dont on a peur de tomber amoureux et peur surtout de ne plus s'en passer. Quoi que tomber amoureux de sa putain n'a rien de dramatique. Mais lire un autre roman d'amour après celui-là est nettement plus difficile. Parce que ce livre est beau, comme une fleur de myosotis. Il est bleu, comme la lune qui éclaire mes nuits. Et il y a cette femme, que la lune illumine à moins que cela soit son sourire, et qui lorsque les étoiles se réveillent, me donne envie de la caresser.

Lorsque j'ai lu les deux premiers tomes, que cela soit « Tsubaki » ou « Hamaguri », je me souviens m'être fait la réflexion que j'en attendais trop de ces courts romans. Ils étaient certes, bien écrits, mais ne méritaient pas l'engouement suscité, contrairement à la putain qui hantait mes nuits. Et puis, vint le troisième « Tsubame » qui pour le coup m'a convaincu totalement. Un petit bijou de tristesse et d'émotion. Et puis vint donc cette fleur de myosotis, et là je tomba encore plus sous le charme. Il fut si court, que cela en devint un plaisir d'éjaculer si vite. Il fut si beau, que cela en décupla même mon plaisir d'éjaculer tout l'amour et la passion que je lui portais (le livre !? la putain !?)
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Il y a des jours où on se sent un peu con, excusez-moi l'expression. Comme par exemple quand on lit un bouquin et qu'on s'aperçoit, une fois dévoré, que c'était le tome 4 d'une pentalogie. Et bien c'est ce qui vient de m'arriver avec Wasurenagusa, quatrième opus de la série "Le poids des secrets", et alors je me sens toute bête, d'autant plus que c'était écrit sur la quatrième de couverture. C'est vrai, je ne lis pas systématiquement la partie biographie, ce qui m'intéresse c'est l'histoire. Et là, elle me plaisait l'histoire.

Parlons-en, justement, de l'histoire. Elle est simple, elle se déroule au Japon, en grande partie avant la deuxième guerre Mondiale, c'est de l'amour, beaucoup d'amour, face à l'hypocrisie et à la rigueur des traditions.
C'est un récit court (123 pages) à l'écriture épurée, mais ne vous y fiez pas, c'est en réalité un roman très riche. En effet, sans avoir l'air d'y toucher et avec une grande simplicité, beaucoup de thèmes sont abordés : l'héritage et la filiation, la stérilité masculine, le devoir, l'amour et bien sûr "le poids des secrets". J'ai été touchée par la délicatesse de l'auteure pour aborder tous ces thèmes, surtout je l'avoue, par sa façon de parler de l'amour, ou plutôt des amours, le charnel, le romantique, mais aussi l'amour pur et désintéressé d'une maman pour son enfant (je suis partisane c'est vrai ;p).

Au final, c'est une très beau roman qui se lit très bien sans avoir lu les trois premiers tomes... Ceci dit, comme j'ai beaucoup aimé, je vais lire les quatre autres c'est sûr, et si je vous ai convaincus, vous pouvez même lire la pentalogie dans l'ordre ;-)
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NE M'OUBLIEZ PAS !

Trois femmes, deux hommes, une infinité de secrets... tel pourrait être un autre sous-titre à cette émouvante pentalogie entamée avec Tsubaki, les rapports compliqués entre une mère et sa fille, les secrets à peine soulevés par un petit fils, les secrets qu'on ne pourra - ne voudra - jamais dire à ceux qui suivent.

Kenji est le personnage "en-dedans" de cette pentalogie, c'est aussi lui qui permet à Yukio, le fils naturel de Mariko (que cet hypocrite mais véritable mauvais homme qu'est son géniteur, M. Horibe, ne voudra jamais reconnaître, par convention sociale). C'est un être qui semble subir plus qu'il ne décide, sauf à l'occasion de ce choix, pleinement assumé et parfaitement à l'encontre des intentions de sa famille, aisée et d'origine nobiliaire, de prendre Mariko pour épouse, et d'adopter cet enfant. C'est pourtant une jeune femme au passé plus que douteux, ainsi qu'un véritable enquête diligentée par ces parents qui veulent le bien de leur fils... malgré lui le démontre ! Fatale décision de ces parents trop envahissants : Kenji va couper tous les ponts avec eux, et pour longtemps. Et faire de lui cet homme sur lequel rien - surtout pas le malheur - ne semble jamais avoir réellement de prise. C'est l'être "Zen" par absolu, du moins tel qu'il est possible de se l'imaginer, du point de vue occidental.

Mais cet homme en retrait, doux, tendre, passionnément amoureux de sa femme et de son corps, qui sait par ailleurs que son infertilité ne lui donnera jamais l'occasion d'être directement père, va apprendre, par le plus grand des hasards, le lourd secret de sa propre origine... Où l'on comprend que ce qu'il vit n'est pas exactement un fait unique... Que l'attention que Sono, une ancienne nurse d'origine coréenne lui a toujours porté, et la tendresse qu'il a toujours éprouvé pour elle en retour n'est sans doute pas exactement le fruit du hasard...

Alors, sans doute, ne faut-il pas [m']oublier - telle est l'invitation du Myosotis en japonais -, ni oublier ceux qui furent présent, plus qu'on ne l'imagine, parce que des liens forts mais interdits par cette chape de plomb sociale, telle qu'elle existe dans cette société japonaise traditionnelle, ont pu furtivement s'exprimer, au-delà des interdits, des impossibles, de la honte, des renoncements...

Dans l'entrelacs des relations ténues mais véridiques qu'Aki Shimazaki tisse entre des personnages n'ayant, souvent, que l'apparence de liens distendus, cet opus est sans doute le plus intimiste, le plus en retenu, ainsi que le peut être ce personnage que l'on pourrait aisément considérer comme secondaire dans la trame fine et complexe de ces cinq petits volumes, bien qu'on ne cesse de le croiser au fil des pages. Et si le secret de l'origine de Kenji Takahashi n'interfère en rien sur les autres membres de cette étrange famille faite d'éclatements, de déchirures involontaires, de non-dits terribles, il porte en lui la marque de tous ces secrets, celui des filiations impossibles qui s'entremêle au poids de l'histoire du Japon moderne, à la lourdeur et l'étouffement édictés par les conventions sociale d'un monde qui se cherche à travers ses guerres, ses moments historiques tour à tour honteux et éprouvants.

Une bien belle leçon de littérature et d'humanité que cette autrice d'origine japonaise vivant au Québec et s'exprimant dans notre langue (avec quelle finesse, quelle délicatesse mais, au fond, quelle assurance !) nous donne à lire et à relire : car ces petites étoiles douce-amères se lisent et se relisent sans lasser, jamais !
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"Wasurenagusa", nom japonais du "myosotis", symbolisant "Ne m'oubliez pas". A l'image de cette jolie petite fleur bleue, discrète et appréciée des amoureux, une situation peut comporter différentes facettes amenant différentes perceptions.

C'est exactement ce qui se passe dans ce quatrième volet de la pentalogie "Le poids des secrets" d'Aki Shimazaki. Un tome que j'ai vraiment beaucoup apprécié alors que je le débutais avec quelque appréhension, ayant été un peu refroidie par le précédent.

Avec "Wasurenagusa", l'atmosphère poétique du Japon ancestral m'a enveloppée, la magie des mots et l'évocation des êtres ont opéré leur charme. Au coeur du récit, les enjeux de paternité, de maternité et de filiation ; sujet délicat et souvent douloureux. J'ai vécu l'histoire de Kenji, de Yukio et de Mariko avec une intensité à la fois lumineuse et dramatique.

Aki Shimazaki n'est pas la spécialiste des longues descriptions, au contraire. Elle va toujours à l'essentiel, ses phrases sont épurées et légères comme des ailes d'hirondelles. Son style, un rien trop factuel, s'accommode bien finalement de la sobriété japonaise ; ses mots nous marquent durablement. Dans ce tome-ci, la grande Histoire est plus en retrait, au grand profit des personnages et de leurs histoires particulières.


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Challenge ATOUT PRIX 2018
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Voici le quatrième volume du "Poids des secrets", mais rassurez-vous, on peut lire chaque opus indépendamment...[ heureusement car j'ai depuis
toujours une résistance très tenace vis à vis des "séries "!!...]

En tout premier lieu...un abondant Merci à l'ami, qui m'a offert ce joli coffret du "Poids des secrets"...à l'aube de 2015... déjà !!

Je découvre avec quelque retard cette auteure japonaise, vivant à Montréal, écrivant ses livres, directement en français ! D'autant plus remarquable, que le style d'Aki Shimazaki est d'une belle fluidité...

Un jeune homme de très bonne famille, Kenji, se marie; après trois années d'union et de pressions familiales pour la venue d'un héritier, la jeune épouse part, accusée par ses beaux-parents d'infécondité , bien sûr [ il est
inconcevable que cela puisse incomber à l'homme; pourtant, il semble que cela soit, là, le cas !!]

On voit les énormes pressions sociales de la société japonaise: mariages arrangés, obligation d'héritier pour perpétuer le nom, ne pas faire de mésalliance, pas de mélanges de classes sociales; surtout sauver les apparences, coûte que coûte ...au détriment des individus!

"Depuis que j'ai atteint l'âge de raison, mes parents me répètent : "Kenji, n'oublie pas que tu es l'héritier de la famille Takahashi. Tu dois te comporter en enfant digne de notre ancêtre."
Nous descendons, selon notre généalogie, de nobles de la cour impériale."

Une société complexe où se mêlent raffinement, traditions, et violences psychologiques au sein des familles, où fréquemment les nouveaux mariés devaient cohabiter avec les beaux-parents...Une surveillance de
tous les instants où les belles-filles avaient avant tout la mission de donner un héritier mâle à sa nouvelle famille...

Kenji (qui se pressent "stérile)... après le départ de sa jeune épouse, tombe dans une profonde dépression, quitte sa famille, s'y sentant de plus en plus
contraint et mal à l'aise.... Il s'en veut d'avoir été un enfant trop docile envers des parents trop traditionnalistes... une seule lumière le réchauffe
encore: le souvenir de sa nurse, Sono, aimante, mais d'"origine douteuse" selon les mots blessants de la mère de notre narrateur, ... Sono est exilée en Mandchourie...Reste le souvenir de son affection et de la
fleur de myosotis [ Wasurenagusa ] qu'elle aimait !!

Kenji fait la connaissance de Mariko, qui élève seule son petit garçon, Yukio; il en tombe amoureux, veut l'épouser, se bat , sans succès, pour la faire accepter par ses parents. Il décide d'aller outre leur désaccord, et coupe les ponts avec eux...le coeur déchiré, mais bien décidé à construire une famille dans une atmosphère aimante et tolérante, hors des préjugés de classe... !

"Mariko et Yukio sont arrivés dans ma vie pour me sauver de la dépression et de la solitude. J'avais besoin d'une motivation déterminante pour quitter l'endroit où je ne me sentais jamais à l'aise."

Des décennies après, retraité et affaibli, il revisite sa vie, ses souvenirs et se met à rechercher des traces de sa nurse, Sono... Il retrouve sa tombe, sur laquelle est inscrit le nom de cette fleur de myosotis, symbole de la fidélité du souvenir [wasurenagusa- "Ne m'oubliez pas "]; parallèlement il retrouvera un ami qui lui racontera le secret de ses origines; ce qui sera un véritable choc [ Je ne dis pas un mot de plus !!!], qui se révélera bénéfique car il soulagera quelque peu la lourde culpabilité de Kenji, qui continue à se vivre comme un "fils unique indigne" ayant rompu avec ses parents, et avec les obligations qu'il devait assumer envers eux ...!!

En dépit de cette peine perdurante, il aura défendu la femme qu'il aime, aura pris soin de son fils qu'il aimera et protégera comme le sien propre...Pour cela, il aura fallu qu'il se révolte contre les codes sociaux trop lourds de sa propre famille, et de son statut d'"Héritier unique "...

Un récit poignant qui exprime de façon extraordinaire comment les codes sociaux, les traditions trop rigides d'un pays peuvent briser les individus !! Cela n'empêche pas quelque clarté et espoir grâce à la tendresse que l'auteure semble porter à ses personnages...Un très beau moment de lecture...

[***in-fine, un mini glossaire nous permet de nous immerger par quelques termes, dans la vie japonaise ]

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Depuis que j'ai entamé cette pentalogie, je me suis attachée à Kenji, ce personnage qui semble tellement effacé, et surtout tant souffrir, être si triste et j'attendais avec impatience le tome qui lui était consacré.

Aki Shimazaki parle très bien de cette société aux codes rigides, les nobles qui doivent avoir un héritier sans mésalliance pour que la lignée perdure, la souffrance de la stérilité masculine qui est inenvisageable, c'est forcément la faute de la femme. En gros, on autorise même le mari à avoir des concubines pour avoir un héritier à tout prix.

La façon dont Aki Shimazaki parle des enfants naturels, de la stérilité et de l'adoption me plaît, de même la manière dont elle décrit les vieux bâtiments qui remontent à l'ère Meiji, où les tombes au cimetière, leurs inscriptions si particulières. Son écriture est belle, simple mais envoûtante et on parcourt ainsi ce Japon mystérieux où l'Histoire et les histoires s'entremêlent, à la découverte des coutumes et du fonctionnement de sa société un peu difficile à imaginer et à comprendre pour les Occidentaux.

J'ai aimé la poésie de la rencontre avec Mariko, il l'aperçoit avec ses myosotis et le charme agit et la sensibilité de Kenji, la manière dont il aborde les autres me touche beaucoup. de plus, l'auteur choisit le myosotis, symbole du souvenir ( « Ne m'oubliez pas dans d'autres langues en japonais « Wasurenagusa », en anglais, « Forget me not », en russe незабудка « Niezabudoka » …) comme titre pour ce tome qui est une véritable ode aux souvenirs.

Cette manière de faire monter en puissance les différents secrets qui touchent tous les personnages, les répétitions des scénarios de vie, la façon dont les destins et les révélations s'entremêlent, chacun détenant et confiant un petit fragment, tout cela me plaît beaucoup.

Note : 9/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Aki Shimazaki est une auteure que j'aime beaucoup et j'ai à nouveau pris plaisir avec un de ses romans. Wasurenagusa est l'histoire d'un homme, héritier d'une grande lignée qui découvre sa stérilité après son divorce. Ses parents le pousse a vite se remarier pour avoir un héritier mais lui tombe amoureux d'une femme plus pauvre et mère célibataire que ses parents n'approuvent pas.

C'est un très beau roman, court et magnifiquement bien écrit comme toujours. Poétique et plein de pudeur on suit l'histoire de Kenji qui est attachant, le sujet traité est grave : la stérilité mais jamais on ne tombe dans le drame. Il est confronté à ses choix, sa famille, les traditions de son pays et des années 30-40.

La révélation finale était attendue, je m'en doutais un peu mais bien évidemment j'ai partagé le choc de Kenji. Il me reste le tome 5 pour finir cette pentalogie et je le refermerai sans doute avec beaucoup de nostalgie.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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