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EAN : 9780981808888
178 pages
Black Widow Press (15/03/2009)
5/5   1 notes
Résumé :
Many years have passed since Sabine departed. Alive, she was feted, published, and admired as a phenomenon. After her death in 1928, she became the victim of neglect and historical circumstances. Neither Anna de Noailles nor Marcel Prevost, both of whom praised her so highly when she was alive, thought of collecting the poems Sabine wrote during her illness, and publishing them. Fortunately, over the last thirty years, her poems have been included in an increasing n... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La paix
     
Comment je l'imagine ?
Eh bien, je ne sais pas...
Peut-être enfant, très blonde, et tenant dans ses bras
Des branches de glycine ?
     
Peut-être plus petite encore, ne sachant
Que sourire et jaser dans un berceau penchant
Sous les doigts d'une vieille femme qui fredonne...
     
Parfois, je la crois vieille aussi... Belle, pourtant,
De la beauté de ces Madones
Qu'on voit dans les vitraux anciens. Longtemps –
Bien avant les vitraux – elle fut ce visage
Incliné sur la source, en un bleu paysage
Où les dieux grecs jouaient de la lyre, le soir.
     
Mais à peine un moment venait-elle s'asseoir
Au pied des oliviers, parmi les violettes,
Bellone avait tendu son arc... Il fallait fuir.
Elle a tant fui, la douce forme qu'on n'arrête
Que pour la menacer encore et la trahir !
     
Depuis que la terre est la terre
Elle fuit... Je la crois donc vieille et n'ose plus
Toucher au voile qui lui prête son mystère.
Est-elle humaine ? J'ai voulu
Voir un enfant aux prunelles si tendres !
     
Où ? Quand ? Sur quel chemin faut-il l'attendre
Et sous quels traits la reconnaîtront-ils
Ceux qui, depuis toujours, l'habillent de leur rêve ?
Est-elle dans le bleu de ce jour qui s'achève
Ou dans l'aube du rose avril ?
     
Ecartant, les blés mûrs, paysanne aux mains brunes
Sourit-elle au soldat blessé ?
Comment la voyez-vous, pauvres gens harassés,
Vous, mères qui pleurez, et vous, pêcheurs de lune ?
     
Est-elle retournée aux bois sacrés,
Aux missels fleuris de légendes ?
Dort-elle, vieux Corot, dans tes brouillards dorés ?
Dans les tiens, couleur de lavande,
Doux Puvis de Chavannes ? dans les tiens,
Peintre des Songes gris, mystérieux Carrière ?
Ou s'épanouit-elle, Henri Martin, dans ta lumière ?
     
Et puis, je me souviens...
Un son de flûte pur, si frais, aérien,
Parmi les accords lents et graves ; la sourdine
De bourdonnants violoncelles vous berçant
Comme un océan calme ; une cloche passant,
Un chant d'oiseau, la Musique divine,
Cette musique d'une flotte qui jouait,
Une nuit, dans le chaud silence d'une ville ;
     
Mozart te donnant sa grande âme, paix fragile...
Je me souviens... Mais c'est peut-être, au fond, qui sait ?
Bien plus simple... Et c'est toi qui la connais,
Sans t'en douter, vieil homme en houppelande,
Vieux berger des sentiers blonds de genêts,
Cette paix des monts solitaires et des landes,
La paix qui n'a besoin que d'un grillon pour s'exprimer.
     
Au loin, la lueur d'une lampe ou d'une étoile ;
Devant la porte, un peu d'air embaumé...
     
Comme c'est simple, vois ! Qui parlait de tes voiles
Et pourquoi tant de mots pour te décrire ? Vois,
Qu'importent les images : maison blanche,
Oasis, arc-en-ciel, angélus, bleus dimanches !
Qu'importe la façon dont chacun porte en soi,
Même sans le savoir, ton reflet qui l'apaise,
Douceur promise aux coeurs de bonne volonté...
     
Ah ! tant de verbes, d'adjectifs, de parenthèses !
– Moi qui la sens parfois, dans le jardin, l'été,
Si près de se laisser convaincre et de rester
Quand les hommes se taisent...
     
     
« Poème d’enfant », 1926.
     
- - -
     
Peace
     
How do I see it ? Ah !
How knows ? In my mind’s eye,
Perhaps a tow-head tot, her arms piled high
With branches of wisteria ?
     
Or, perhaps, even smaller still :
A smiling infant blabbering her fill
And cradled by a rocking, humming crone…
     
Sometimes I see it old as well...But fair,
Beautiful as those dear Madonnas, shown
In old stained glass. Before – long before there
Were even stained-glass windows ! – one would see
Her lovely head bent low above a spring
In the bucolic blue tranquility,
Where Greek gods strummed their lyres, come evening.
     
But scarcely by the olives trees would she
Sit for a moment, midst the violets, when
Bellona drew her bow… And off, away
This tender soul would flee… Again, again…
Harassed by those intent but to betray !
     
And so, since earth is earth, she flees…
Grown old, she dares not touch the veil that wraps
Her round, concealed in its deep mysteries.
Is she even a human being ? Perhaps.
A child, I might have hope, with soulful eyes !
     
When ? Where ? On what road ought we wait for her ?
What will she look like ? Will they recognize
Her features, they who ever were
Clothing her in their dreams ? Does she prefer
Blue dusk to April morning’s pink, reborn ?
     
Peasant, Hands tanned, picking the ripening corn,
Does she smile on the wounded soldier lad ?
How do you see her, folk forlorn,
You, weeping mothers, and you, sad
Fishermen who would catch the moon ?
     
Has she return now to the sacred grove ?
Into the flowered missals, legend-strewn ?
Does she sleep in your gilded-mauve
Mists, old Corot ? Or yours, lavender-hued ,
Dear Puvis de Chavannes ? Our yours, Carrière,
Painter of grey Dream and mysterious mood ?
Or bloom, Henri Martin, in your bright air ?
     
And then, from who knows where ?…
Suddenly I recall, borne on the breeze,
A flute’s fresh and cool notes, pure melodies
Amid the ‘cellos’ muted chords, drawn long
And low, grumbling, rocking you gently...gently…
Like the calm sea ; a passing gong…
Heavenly trills of a bird’s sweet song ;
Ships’ music washing oh so innocently
Over a city’s silent heat some night…
     
Mozart, gifting the fragile peace of his
Great soul... yes I recall… Then too, it might
Be simpler still ; perhaps it is
Only you, in your shepherd’s frock, old man
Who tread the flaxen brushwood pathways, who
Know what it is – although you scarcely can
Suspect that it is you alone who do –
Who know the peace of lonely hill, of thicket
And briar covering the moor, afar…
Peace, blazoned in the chirping of the cricket…
     
Off in the distance, glimmering lamp or star ;
A breath of balm-fresh air before the door…
     
So simple, see ? What’s all this talk of your
Wrapping of veils ? And why make such a fuss
Discribing you ? Just words and words ! And why
Those images? The Sundays of blue sky,
The cottage white, rainbows, the angelus,
Oases !… Does it matter, quite, how we –
Each of us – bear, even unknowingly,
The image of the calm that gentles us :
Sweet promised boon to those hearts of good will ?
     
Verbs, adjectives, parentheses !… They fill
The garden air! And there, time and again,
Sometimes, I feel she almost might remain,
Once Man, at last, falls silent, still...
     
     
Traduit en anglais par Norman R. Shapiro | p. 78-83.
(Présentation et annotations d’Odile Ayral-Clause,
aux éditions Black Widow Press, Boston, mars 2009).
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