La collection L'Ange du bizarre propose une sélection de textes du méconnu
René Siestrunck, disparu en 2021. Un préambule et une post-face nous expliquent l'engagement de cet homme, très actif dans la vie de la cité, maire de sa commune, marcheur, créateur des éditions Transhumances. Vivant dans le Briançonnais, il raconte la montagne, les plaisirs et les duretés de la vie dans ces lieux enneigés.
Pierre Laurendeau a puisé dans plusieurs de ses livres pour cette anthologie. On trouve principalement des histoires tirées de
L'Hypothèse du Castor (1992), des Contes en pente douce (1994) et des Contes de la lune rousse (2002).
Le recueil s'ouvre sur de courts textes descriptifs très bien écrits, provoquant sur le lecteur une sorte de sérénité : parler si bien de la mouche domestique, la faire aimer en quelques lignes relève du prodige ! Hommage à la "musca domestica".
Les textes qui suivent immédiatement, extraits eux aussi de
L'Hypothèse du castor, nous relient à la nature : une énorme envie d'hiberner et de rejoindre la marmotte nous saisit à la lecture de "Bonjour, vous!" ; l'éloge du pissenlit fait désirer le printemps où l'on dégustera la plante sous toutes ses formes, ce "taraxacum", "couronne de moine", "laitue de chien", "salade de taupe" dont on peut manger toutes les parties, même la racine (mais "rien à voir avec l'expression" !) ; l'éloge encore de la chèvre des montagnes, un "Sabbat des chats" où il est écrit qu'"on ne demande pas de comptes au chat. Il existe et c'est bien suffisant", ou encore la description des araignées, premières de cordée.
Voilà un homme qui aime la nature, comme le montre "Heureux qui comme Hélix", une invitation à partager ses salades avec l'escargot, car il y en aura pour tout le monde.
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