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Agathe Pitié (Autre)
EAN : 9791028114480
384 pages
Bragelonne (14/02/2024)
4.33/5   9 notes
Résumé :
Certaines vérités sont enfouies pour de bonnes raisons.

Il est des endroits dans le monde dont on ne saurait dire qu'ils accueillent des enfants tant les environs sont lugubres et les lieux austères.

Tel est l'orphelinat des Soeurs Aniel. Avec ses grandes fenêtres à barreaux et ses portes en métal aux lourds battants, on croit entrer dans une ancienne prison, ou dans un asile de fous. Ou pire encore, dans une banque.

Pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Attention, ouvrage atypique en vue ! On y trouve pêle-mêle des fées, des tribus amazoniennes, des chercheuses en botanique, des animaux qui parlent, des jeunes filles caractérielles. Bref, tout un mélange terriblement sympathique bien que quelquefois foutraque qui nous conduit de forêts profondes en ile battue par les flots, d'appartement dans le plus pur style Art nouveau en laboratoire hyper-moderne. Quand la magie et la science se rencontrent pour le pire et le meilleur.

Comme l'indique le chiffre 1 ornant le bandeau jaune, Arborescentes n'est pas un roman unique. Il fait partie d'une saga qui doit déjà être écrite, puisque la parution des autres tomes est déjà programmée. Et, chose rare et très appréciable, dans des délais plus que raisonnables. Imaginez : le tome 2 pour le mois de mai, le tome 3 pour le mois d'août et, enfin, le tome 4 pour le mois de novembre ! C'est une chance et un argument pour toutes celles et ceux qui hésitent à commencer la lecture d'une nouvelle série parce qu'on ne sait pas bien quand elle s'achèvera, si seulement elle s'achèvera et qu'on oublie tout entre chaque volume et qu'il est difficile de retourner dans l'histoire. Des arguments très entendables, mais qui n'ont pas lieu d'être dans ce cas précis. Alors maintenant que vous êtes toutes et tous rassurés, attaquons-nous au contenu. Non sans voir affirmé que je trouvais très belle la couverture, même si le titre y est assez peu lisible (le bandeau est vital).

Comme je l'écrivais en introduction, pour apprécier Arborescentes, il faut s'accrocher. Car à peine s'est-on habitué à un personnage, à un lieu, à une intrigue que Frédéric Dupuy (que l'on connaît comme éditeur : les éditions 1115, c'est lui) nous emmène complètement ailleurs. Et quand je dis ailleurs, je parle aussi de genre littéraire. Car l'auteur mélange allègrement la magie au réalisme scientifique, les intrigues adultes aux passages plus proches des enfants. On est donc tiraillé dans pas mal de sens. Et, au début, il m'a été difficile de savoir sur quel pied danser et donc de m'attacher à quiconque. Ce trop-plein de tout m'a fait penser aux déclarations du réalisateur Jean-Pierre Jeunet à la sortie de son immense succès le Fabuleux destin d'Amélie Poulain. Il disait avoir jeté toutes ses idées dans un seul film. Et là, j'ai parfois eu l'impression que Frédéric Dupuy faisait de même (j'en profite pour lui souhaiter le même succès avec ses livres que le film de Jeunet). Mais, malgré cela, j'ai vite retrouvé mes marques. En fait, c'est une oeuvre qui comporte quatre tomes. Il est donc normal que la période de présentation soit un peu plus longue que dans les romans isolés. Et mes hésitations disparues, j'ai pu m'immerger avec délice dans cette histoire dont je n'ai aucune idée de l'endroit où elle va m'emmener à la toute fin. Tout ce que je peux dire, c'est que l'intrigue tourne autour d'une mystérieuse plante-grenouille et de ses pouvoirs qui étonnent tout le monde, y compris les scientifiques les plus avertis. Et que beaucoup de monde est prêt à tout pour se l'approprier.

Pour nous conduire tout au long de ce récit, une galerie de personnages, tous plus étranges et marqués les uns que les autres. Il est d'ailleurs impossible de les confondre. Cela me change de ces romans où je m'emmêle dans les prénoms et les relations. Ici, chacun est très droit dans ses bottes. Peut-être un peu trop, d'ailleurs, pour le méchant. J'espère qu'il va évoluer un peu dans les prochaines pages, celui-là, car il est trop froid, trop dur, trop caricatural. Je n'aime pas le manichéisme et ce type me fait un peu peur pour la suite. Par contre, parmi les autres protagonistes, j'ai eu du choix. Entre la scientifique aventurière qui aime fumer une pipe démesurée, la vieille gardienne au style suranné et aux sentiments bien enfermés, la jeune fille totalement asociale, la faute à une enfance particulièrement difficile, et j'en laisse beaucoup de côté. Car Frédéric Dupuy nous offre un vaste panorama de l'humanité. Pas nécessairement dans ce qu'elle possède de plus gratifiant au premier abord. Il ne les gâte pas ses héroïnes et ses héros. On voit avant tout leurs défauts. Mais c'est cela qui les rend attachants, au fond. Car malgré tout, ils sont humains et réagissent à leurs émotions, à leurs envies, à leurs peurs. Et c'est leur force et leur faiblesse.

Si vous voulez comprendre ce qu'est la plante-grenouille et pourquoi des gens se battent pour l'obtenir, si vous voulez découvrir la Serre et son bestiaire digne d'un film de Tim Burton, si vous pensez que les enfants enfermés dans les orphelinats ont le droit de rêver à une autre vie, précipitez-vous sur Arborescentes, une lecture rafraîchissante et pleine d'idées. de mon côté, j'attends avec impatience la suite qui ne devrait pas tarder.
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A 11 ans, Méline souffre du syndrome de la Belle au bois dormant, une maladie rare qui risque de la condamner au sommeil éternel comme cela a été le cas pour sa mère et sa grand-mère avant elle. C'est pour cela qu'elle a décidé de ne plus jamais dormir. Trimballée de foyer en foyer, on la retrouve à l'orphelinat des soeurs Aniel. C'est d'ailleurs là-bas qu'elle perd connaissance et est transportée à l'hôpital et où elle fait la rencontre d'une étrange infirmière qui va la conduire dans un lieu insolite pour, paraît-il, guérir. Peu convaincue, elle se laisse peu à peu émerveiller par ce monde-serre qui n'a pas fini de lui révéler tous ses secrets. Mais, elle ignore que le temps est compté car quelque part une menace est tapie, incarnée par l'avidité d'hommes, à l'image d'Arès Varkoda qui, au mépris de la vie d'autrui, recherche un remède pour lui-même car lui aussi souffre d'un mal incurable. Chacun engagé dans son contre-la-montre, peuvent-ils seulement espérer la victoire ?

Arborescentes est un roman contemporain piqué d'un onirisme subtil. Celui-ci se révèle à travers le regard d'une petite fille qui se retrouve propulsée dans un endroit secret dont l'existence n'est connue que par une poignée d'élus. Appelé la serre, ce lieu nous apparaît comme un petit paradis où s'épanouit une végétation aussi luxuriante qu'improbable au milieu de cascades d'eau et d'animécas qui s'y ébattent joyeusement, autrement dit de drôles d'animaux mécaniques animés par magie. C'est ici que certains maux réputés incurables trouvent un remède après un court séjour d'observation de patients triés sur le volet et de recherche du traitement adéquat. L'environnement est atypique et tire son pouvoir d'une source dont les origines et le fonctionnement demeurent très énigmatiques.

L'univers s'annonce donc très farfelu car drôle d'endroit pour être soigné, vous en conviendrez ! En outre, son existence ne va pas manquer de soulever la convoitise, réveillant la plus vile cupidité ou le plus fol espoir. Ainsi, au fil des pages, la serre devient un véritable enjeu de pouvoir, un monde à conserver pour les uns ou à s'emparer pour les autres. Son existence va enclencher une série d'actions donnant, par la même occasion, au texte tout son rythme. En effet, dans son sillage gravitent aussi bien des scientifiques curieux qu'un groupe pharmaceutique obnubilé par les brevets et le profit. On imagine donc sans mal que tous les coups seront permis pour arriver à ses fins.

Frédéric Dupuy nous livre donc un univers qui est à la fois chatoyant de par cette nature foisonnante et rugueux de par cette société des hommes implacable.

Ainsi, dans son roman, il nous confronte à la violence sociale et à celle du capitalisme. En effet, à travers Méline, on goûte à la froideur des structures sociales d'accueil et à la solitude et l'isolement de cette enfant. On est totalement bouleversé par son destin fort malmené car elle est à la fois confrontée à la maladie et à l'absence de ses parents entre une mère hospitalisée et un père inconnu.

Arborescentes est donc un récit riche mais aussi très engagé qui nous place face au mépris d'une caste aisée vis-à-vis de la nature. D'ailleurs, les moyens utilisés pour la détruire sont colossaux et les conséquences volontairement ignorées. Néanmoins, celles-ci reviennent tel un boomerang dans la vie de l'un des protagonistes. En effet, en rasant toutes les ressources naturelles pour répondre à une course aux brevets, le patron des laboratoires Varkoda est bien puni puisque le traitement à sa propre maladie n'est pas découvert et les plantes prélevées sont gâchées le renvoyant à la case départ. Ainsi, cette saga d'Arborescentes se lit comme un hommage à la nature car l'auteur y pointe ses merveilles, la beauté de sa régénérescence et surtout l'importance de vivre en symbiose avec elle car elle demeure la clé de la survie.

En outre, en nous attachant notamment aux pas d'une petite orpheline et d'un homme d'affaire peu scrupuleux, Frédéric Dupuy table clairement sur deux salles deux ambiances. Un choix qui, je dois dire, m'a un peu perturbée car d'un côté, on est en but aux difficultés d'intégration d'une gamine qui connaît l'indifférence et la méchanceté, et de l'autre côté, on fait face aux manigances d'un homme qui use des pires moyens pour arriver à ses fins : enlèvement, torture, assassinat et destruction.

Avec ce tome 1 d'Arborescentes, on est clairement sur un roman d'exposition qui prend son temps pour présenter l'univers, les enjeux et les protagonistes. Frédéric Dupuy mêle habilement émotions et actions pour happer le lecteur et l'emporter ainsi dans son univers ciselé et assez questionnant... plus sur Fantasy à la Carte.










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Arborescentes : là où les arbres ont des secrets et les héros sentent parfois l'oignon !🌳

Des autochtones dans une forêt au Brésil se font voler leur plante médicinale, tandis qu'à Nantes, une MECS accueille un nouvel enfant placé qui est surpris par une fille semblant être un zombie. Pendant ce temps, à Dammarie-les-Lys, une chercheuse travaillant pour une entreprise spécialisée dans la cire se voit remettre une plante volée dans la forêt brésilienne. Cette introduction ancrée dans la réalité, écrite de manière très réaliste, happe le lecteur et le transporte vers des univers très différents.

"Arborescentes", c'est le cerveau de Frédéric Dupuy passé au mixeur, un roman qui mêle les genres et les références, où même l'héroïne est décrite comme peu attrayante et sentant l'oignon. On aurait pu craindre que ce mélange ne fonctionne pas, mais l'auteur, tel un chef cuisinier, a su mixer les saveurs pour créer un plat unique. Bien que je sois principalement lecteur de science-fiction, ce livre m'intriguait et me faisait peur en même temps, notamment en raison de son aspect magique. de plus, il s'agit d'une tétralogie, mais cette fois-ci, pas besoin d'attendre quatre ans pour la suite, car les prochains romans sortiront tous cette année (en mai, août et novembre).

Entre "Alice au pays des merveilles" et le thriller d'espionnage, c'est surtout la partie plus réaliste qui m'a le plus plu. On sent que l'auteur s'est documenté sur les sujets abordés, notamment sur l'industrie pharmaceutique et sa tendance à s'approprier le vivant. La partie "Alice" m'a laissé un peu plus indifférent, n'étant pas fan des enfants, mais elle se laisse lire si vous êtes comme moi allergique aux gosses.

En fin de compte, j'ai pris plaisir à me perdre dans ces différentes aventures et j'ai même été quelque peu frustré que la fin arrive si vite, avec une autre piste à explorer. En somme, l'auteur semble avoir beaucoup d'idées saugrenues en réserve. To be continued...

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« Toi, commencer une tétralogie pas encore entièrement publiée ? » Oui, mais elle le sera intégralement cette année. D'ailleurs le prochain tome arrive en mai, déjà :)
« Et de la fantasy ? » Oui, mais ce n'est pas vraiment de la fantasy ce roman, en tout cas pas que. C'est un sacré mélange qui ne permet d'ailleurs pas de classer le bouquin dans une case. Et moi, j'aime bien ne pas classer mes bouquins dans une case. Enfin si, mais j'aime bien quand ils tentent de s'en échapper. Et celui-ci le fait très bien.

Globalement, c'était une bonne lecture. Il y a pas mal de trouvailles assez chouettes dans ce roman. le mélange magie/SF/fantasy fonctionne bien. Les points de croisement entre tous ces genres sont pertinents et bien choisis, porteurs de sens et de dynamique dans le texte. Même si j'ai tendance à penser que le recours à la magie est un peu facile et systématique, ça reste assez sympa, avec un petit côté Alice au pays des merveilles plaisant. Ca prend malgré tout un peu trop de place pour moi maintenant, au détriment des recherches botaniques, aspect que j'ai davantage apprécié et que j'aurais aimé voir plus étendu (mais ça viendra peut-être dans les tomes suivants, patience patience !).

L'écriture est fluide, avec un réel effort sur la langue. Je regrette quelques passages à vide qui n'apportent pas forcément grand-chose à l'histoire et la ralentissent considérablement, ainsi qu'un mélange pas toujours très clair des points de vue et des époques. Néanmoins, j'ai trouvé la plume travaillée sans être artificielle, riche en vocabulaire, au registre de langue plutôt courant/soutenu, ce qui n'est pas commun quand les héros sont des très jeunes enfants. Et ça ne sonne pas faux du tout, au contraire !
Cependant, étant plus à l'aise avec des personnages plus âgés, j'ai eu un peu de mal à me passionner pour les séquences cour d'école/bouderies et vacheries diverses entre gamines.

Ce roman me fait un peu penser à ceux d'Ariel Holzl : bien écrit, alternant passages de mignonitude avec d'autres franchement plus rudes, et offrant une double lecture. Une pour un public plus jeune, et une pour un lectorat plus adulte. Car derrière cette histoire complexe, il y a pas mal d'aspects de notre monde contemporain qui sont dessinés, notamment le colonialisme et le pillage des ressources, le poids des industries pharmaceutiques et toutes les questions éthiques associées à la découverte faite. J'ai toutefois eu la sensation que ce n'était pas toujours très nuancé (le méchant industriel pharmaceutique capitaliste vs les pauvres populations amazoniennes massacrées et aux terres pillées). Mais c'est un premier tome sur quatre, nul doute que beaucoup reste à comprendre (patience, patience !).

Sans être un coup de coeur, ce premier tome était une bonne petite lecture entre deux pavés, que je recommande pour sa folie pétillante, ses trouvailles fort sympas et sa fraîcheur bienvenue.
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Ce roman est une véritable invention au voyage. L'univers créé par l'auteur nous entraîne dans un monde où chaque arbre, chaque animal semble vouloir nous raconter son histoire.

Des thèmes vraiment forts sont abordés, le respect de l'environnement, la place de l'homme au milieu de la nature, l'évolution a travers le savoir.

Ce roman mêle imaginaire et réalité environnemental
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critiques presse (1)
Syfantasy
19 mars 2024
Un roman qui coche toutes les cases et qui ne frustrera personne une fois tournée sa dernière page, puisque sa suite s’annonce déjà pour le mois de mai !
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'intelligence, ce n'est pas tout savoir,
c'est savoir qu'on ne saura pas tout.
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Comme les individus
tous les maux sont uniques.
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