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4

sur 1682 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Les hommes se comprendraient les uns les autres, accepteraient les idées d'autrui, chacun verrait derrière les mots ce que son interlocuteur y mettait et accepterait toute conception comme si elle était sienne. Il n'y aurait plus de malentendus, plus de préjugés, plus d'idées préconcues : plus qu'une vue claire et totale de tous les angles et de tous les problèmes. E t cela s'appliquerait à tous les domaines de l'effort humain : la sociologie, la psychologie, la mécanique, toutes les facettes d'une civilisation complexe à l'extrême...Finies les querelles, les disputes, qui seraient remplacées par l'estimation honnête et sincère des faits et des idées
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« Demain les chiens », ou l'art de reléguer les hommes à des légendes anciennes, une mythologie contestable et contestée. Récit profondément pessimiste de la fin de la civilisation humaine, j'ai beaucoup aimé découvrir cet univers à contre-courant de la plupart des dystopies que j'ai déjà lues : les hommes se sont éparpillés, fuyant la ville et prônant l'individualisme. Une vision presque apocalyptique dans un univers pourtant épargné par la pollution et la destruction nucléaire.

Dans ce futur proche, les hommes côtoient désormais les robots et les chiens parlants. Notons que la Suisse a toute sa place dans ce récit, car la dernière ville encore fonctionnelle sur terre n'est autre que Genève !

Les nouvelles proposées ne sont pas toutes aussi intéressantes les unes que les autres. le principal attrait de ce recueil, ce sont les transitions écrites par trois philologues canins qui cherchent à faire l'analyse de ces vieux contes transmis de génération en génération, apportant chacun leurs théories sur la question de l'existence (ou non) de l'être humain et son apport à la civilisation.

Ce livre a parfois été décrié pour sa misanthropie, mais la postface de Robert Silverberg nous apporte un éclairage intéressant sur l'auteur, qui était pourtant un homme profondément humain et sociable : l'auteur l'a en effet écrit en réaction aux horreurs commises pendant les 2 guerres mondiales, sorte d'exutoire à son désespoir et sa colère.

Un éclairage unique sur un futur peu crédible mais qui interroge ! On regrettera l'absence de toute présence féminine.
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Demain les chiens se présente sous la forme de huit épisodes, de huit sections d'un ensemble plus vaste. (Rappelons qu'à une certaine époque, il était fort difficile de faire publier de la science-fiction, que les auteurs arrivaient parfois à glisser ici ou là, dans une revue pulp, une nouvelle ou un texte court. Ça n'est que plus tard qu'on demanda aux auteurs de réunir leurs textes pour les éditer sous forme de romans. D'où ces formes parfois assez bâtardes, aux sutures imparfaites, qu'on nomme, paraît-il des " fix-up ". Ici, je ne sais trop comment nommer ces tronçons, en tout cas, pas huit nouvelles ni huit contes car chacun d'eux n'aurait aucune raison d'être, s'il était séparé des sept autres.)

L'autre raison de ce fractionnement est peut-être à rechercher dans le fait que la narration est censée se dérouler sur quelque chose comme 12000 ans (un peu plus, un peu moins, on n'est plus à cela près). On imagine assez qu'il est difficile de suivre un même personnage sur une période aussi longue.

C'est pourtant ce qu'essaie de faire l'auteur, Clifford Simak, (de façon assez poussive et tirée par les cheveux d'après moi) en nous faisant suivre différents représentants d'une même famille (les Webster) et un robot à la longévité surnaturelle (surartificielle devrait-on plutôt dire) nommé Jenkins.

Ce faisant, l'auteur s'embarrasse (et nous embarrasse au passage) de sortes de présentations avant chaque tronçon narratif, qui seraient censées être des commentaires effectués par des chiens à propos des événements relatés, dont ils se demandent s'ils sont ou non légendaires, et si l'humanité a bel et bien existé ou si elle n'est finalement qu'un mythe.

Ces passages, ces sutures maladroites, ces bourrelets cicatriciels, m'ont profondément ennuyée et n'apportent selon moi, absolument rien à l'ensemble, surtout pas de la crédibilité. Pour le reste, je trouve que le fond de l'ouvrage est intéressant : l'auteur nous interroge sur l'humanité et ses travers, lesquels travers sont, selon lui, absents ou largement atténués chez les autres animaux, notamment les chiens.

Selon lui encore, les robots créés par les humains sont plus moralement acceptables que les humains et leurs fameux travers : les robots se contentant d'agir pragmatiquement et " scientifiquement ".

Que l'humain soit bardé de défauts et relativement infréquentable en tant qu'espèce, ça je suis bien prête à le reconnaître et à m'engager dans le même sens que l'auteur. En revanche, que " l'humanité " des animaux ou des robots soit recommandable, là, j'éprouve quelques doutes.

Commençons par les machines. Cela tombe bien car en ce moment, on est en plein remplacement des humains au travail par des machines, et l'on peut dire sans grand parti pris que les réponses des robots sont parfois totalement inhumaines car elles ne tiennent pas compte des cas particuliers.

Si votre orientation universitaire est pilotée par une machine, faut-il espérer qu'elle soit plus " humaine " que dans le cas d'un dialogue humain avec les différents intéressés (universitaires et étudiants) ? Si votre praticien (médecin, avocat, etc.) est une machine, est-ce à dire qu'elle sera vis-à-vis de vous plus humaine, plus compréhensive de votre situation particulière ? Je n'en ai malheureusement pas l'impression.

Venons-en maintenant au cas des chiens (ou de tout autre animal). La notion d'intérêt particulier est-elle absente dans les prises de décisions de ces animaux ? Ne sont-ils capables de tromperies ou de dissimulations ? On sait que des animaux aussi éloignés de l'être humain que le corbeau ou le poulpe ont déjà des aptitudes effrayantes dans ce domaine. Alors qu'en serait-il des chiens, des orques ou des singes ? (Celles et ceux qui ont déjà vu le raffinement de cruauté d'un groupe d'orques chassant le phoque sur un morceau de banquise savent de quoi je veux parler.)

En somme, je partage le constat de Clifford Simak sur la désespérante cruauté, l'égoïsme, la mesquinerie parfois de l'espèce humaine mais, contrairement à lui, j'ai du mal à croire que le reste vaille beaucoup mieux.

Il nous dresse le portrait d'une humanité finissante qui, par paresse, par couardise, par manque d'ambition positive préfère toujours la facilité et s'en va finir, soit sous forme de grosse patate extatique sur le sol de Jupiter, soit en hibernation permanente dans des gros bocaux hermétiques.

Les humains ont eu le temps de faire don de la parole aux chiens, qui se révèlent de bien meilleurs voisins pour le règne animal et qui créent une société harmonieuse, où tout il est bien, où tout il est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Franchement, j'ai un peu de mal avec cela.

L'auteur nous barbouille également d'une espèce de pseudo philosophie, dite de Juwain, qui serait une sorte de sens empathique universel et surdéveloppé, censé favoriser les relations de tous envers tous (les hommes exceptés car trop viscéralement maléfiques comparés aux autres).

Les robots, et au premier rang desquels Jenkins, sont des humanoïdes privés des deux principaux défauts des humains : d'une part, ils ne sont pas (ou faiblement) mortels et d'autre part, ils font passer l'intérêt général avant le particulier.

Bon… pourquoi pas… Mais dans l'ensemble, même si je reconnais des qualités à l'ouvrage, je me sens un peu déçue. La narration est très artificielle, les Webster se retrouvent d'une génération à l'autre (et que les mâles, bien entendu) avec des caractéristiques similaires (il suffit de regarder les tempéraments de n'importe quelle lignée de rois pour se faire une opinion là-dessus), jouant tous des rôles majeurs dans le devenir de l'humanité. Idem pour le robot bienveillant qui est opérationnel pendant des milliers d'années… Je reste un peu sur ma faim, mais ça n'est bien entendu que mon chien d'avis, c'est-à-dire, très peu de chose.
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Voilà un certain temps que j'avais entendu parler de ce classique de la SF, j'étais donc bien content de le trouver cet été, bradé sur un marché. Je ne vais pas reprendre la 4e de couverture pour vous résumer le récit, dans lequel j'ai eu beaucoup de mal à me plonger. J'aime être complètement immergé dans une histoire et attendre impatiemment les moments durant lesquels je peux me plonger dedans. Et bien là, pas grand-chose, le ton est léger, bucolique, les évolutions technologiques sont présentes, en arrière-plan, mais j'ai trouve le propos limite ennuyeux par moment. Il y a un mince fil conducteur entre les nouvelles mais ça n'a pas suffit pour moi. Vu les critiques globalement très positives j'ai du passer à côté de quelque chose. Davantage une sorte de réflexion philosophique sur l'Homme qu'un livre de SF.
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Une lecture sans trop de plaisir, d'un texte pourtant de qualité ,c'est ainsi que je résumerais mon expérience de cette lecture qui dresse un univers fonctionnel d'un point de vue romanesque avec des contextes crédibles.
C'est une fresque de huit nouvelles qui partent de notre passé récent pour nous amener ultimement dans un très lointain futur. Ces nouvelles ont une forte unité. Elles sont un peu comme l'ensemble des différents sarments qui font un fagot de bois.
On est dans des contes qui ont une tonalité SF plus ou moins marquée , c'est selon. Ils font tous ensemble , une véritable histoire du futur.
Les chiens principalement, les robots aussi ont pris la place de l'homme dans cet univers. L'homme s'est semble-t-il, transcendé en devenant autre chose dans les parages du système solaire profond. Les êtres humains sont un mythe désormais et c'est le moyen de parler sur l'homme « cet inconnu »…
L'auteur est désabusé par son époque qui est baignée par : le souvenir de la deuxième guerre mondiale , la transition des fascismes en Europe vers le communisme stalinien et pour finir le risque intense de destruction nucléaire absolue de la terre avec la guerre froide. Ces textes furent écris entre 1944 et 1952, une époque formidable. C'est de l'ironie sauvage, simpliste et facile de ma part (sourire) , comme certains passages de ce roman ? (hum ! ). C'est une lecture agréable qui a du sens , avec laquelle je n'ai pas accroché pourtant .La thèse de cette suite de nouvelles n'est pas aussi convaincante que la motivation de l'auteur à nous brosser ce futur sans l'homme, constitué de nombreux questionnements, est compréhensible et légitime. L'encre de cette publication était d'ailleurs à sèche que 10 ans plus tard plus précisément , que le monde passait à un cheveux de l'autodestruction nucléaire ( Cf la crise des missiles de Cuba)…
J'ai buté sur un seuil ( les chiens ), je dirais. Un peu comme dans un accident sur une route verglacée ,j'ai glissé .Les nombreux signes d'une éloquence stylée ne m'ont pas aidées à me rattraper aux branches.
Je n'ai pas aimé et pi sétout !
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Au commencement…
Le chien est devenu l'espèce animale qui forme la civilisation sur Terre. Désormais les chiens parlent, gouvernent en paix et se posent des questions au sujet de l'Etre humain, devenu un mythe. Qui était-il ? Comment vivait-il ? A-t-il véritablement existé ? Les obscures histoires que les chiens se racontent à son sujet sont compilées dans ce recueil. Elles couvrent 12 000 ans d'évolution et font intervenir une savante famille humaine, des robots sauvages, un loup, des chiens fraternels et d'ambitieuses fourmis.

Ce que j'en retiens…
L'Homme est donc devenu une simple hypothèse ; voilà une humble et canine perspective qui permet de relativiser bien des choses ! L'oeuvre est puissante, mais complexe. le lecteur devra mobiliser toute sa concentration s'il souhaite tirer tout le potentiel de ce questionnement sur la place hasardeuse de l'Humain sur Terre, sa relation avec lui-même et avec les autres espèces, son avenir ici ou ailleurs. En bref, demain les chiens, c'est finalement un peu du Bernard Werber puissance Philip K. Dick.

Une citation soulignée...
« Ils avaient fait du chemin en sept mille ans, comme les chiens, depuis l'exode des humains. Et on ne leur avait prêté aucune attention ; ça valait mieux. Les robots étaient partis de leur côté, les chiens du leur, sans observer ou questionner les activités les uns des autres. Les robots avaient construit des vaisseaux spatiaux, voyagé dans les étoiles, fabriqué des corps, pratiqué les mathématiques et la mécanique, tandis que les chiens oeuvraient à créer une fraternité des bêtes que l'homme chassait jadis, tendaient l'oreille afin de guetter les horlas et sondaient les tréfonds du temps pour découvrir que celui-ci n'existait pas ».

Autour du roman…
International fantasy Award, 1953.
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J'ai mis beaucoup de temps à rentrer dans l'ouvrage, qui pourtant n'est pas bien long.
Les premiers récits m'ont profondément ennuyé, j'ai préféré la seconde partie. Mais, comme je n'étais pas très concernée par les premiers contes, j'ai eu un peu de mal à me repérer dans les personnages ( et pas le courage de revenir en arrière), même s'ils sont peu nombreux, lorsque le livre a commencé à m'intéresser. J'ai le sentiment d'être passé à côté de certaines réflexions de l'auteur et je pense que je n'ai pas su l'apprécier à sa juste valeur, mais ce n'est pas un livre qui me laissera un grand souvenir
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Huit contes d'un futur
Chaque nouvelle est introduite par une courte exégèse de ces légendes transmises de génération en génération par les chiens. Des sauts de plusieurs centaines voir milliers d'années entre chaque séquence qui donne à voir l'évolution de Terra.
Simak va très très loin.
S'il s'était contenté des chiens il aurait certainement déjà fait un bon roman de SF.
C'est assez fantasque et simple dans le déploiement de ses situations pour vraiment ressembler à une suite de fables. le tableau d'ensemble exploite des concepts très variés et rends une fresque assez complète sur la brièveté de la vie, la vacuité de l'existence et la bouillonnante éternité de la grande jungle de l'évolution.

-SPOILER ALERT-

Simak va vraiment très loin et il écrit ça dans les années 1950s.
Il y a donc des chiens qui ont oublié que non seulement les humain ont existé mais que ce sont eux qui ont fait évolué leurs cordes vocales pour qu'ils puissent parler et les ont doté de mains par l'intermédiaire de robots. Entre temps les humains eux, ont eu le temps de muter, de créer des avatars de créatures habitants Jupiter, de tous se barrer y vivre, ou de finir en caisson cryogénique dans la dernière ville, Genève, elle même bunkerisée.
Le fil rouge de cette histoire est pourtant une famille d'humain, les Websters (les hommes et les robots en tout cas, désolé pour les femmes; mais on doit en croiser 3 dans tout le livre) qui ont beaucoup pesé dans le destin des humains.

Le livre se termine comme une blague:
Les chiens après avoir réussi à faire face à la surpopulation animale de la planète (toutes les espèces sont devenus végétariennes et parfaitement pacifiques) fait face à une espèce de fourmi qui s'accapare les robots et construits une cité immense qui menace de recouvrir le globe. Un chien part en quête du savoir oublié des humains et retrouve le plus vieux robot du monde ayant connu les fameux primates. le chien demande au robot comment les humains réglait le problème des fourmis. Il découvre alors, effaré, que ceux ci se contentait de les massacrer. Fin !
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C'est la première fois que je découvre un scenario de fin de l'humanité sans virus, tremblement de terre ou météorite. Sans apocalypse, quoi.
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Un livre culte de science fiction se rapprochant parfois du conte philosophique.
L'idée de départ est originale, avec comme ligne directrice, des chiens, qui a
l'aide de nouvelles/contes lues dans
l'ordre chronologique et qui s'étalent sur 12000 ans (!!!) tentent de savoir si l'homme a vraiment existé.
L'histoire monte crescendo jusqu au 2/3 du livre où l'on apprend pourquoi les hommes ont disparu de la terre, et puis ça devient longuet...disons que le dernier tiers m a plus semblé du remplissage qu autre chose,
l auteur continue d asséner ses vérités et ses convictions, mais j ai eu du mal à finir cette oeuvre car l'attrait principal se trouvait éventé et le rythme devient assez lent.
Petit point étonnant et que j ai trouvé gênant, c est l absence de rôles principales féminins, à peine 2/3 rôles subalternes, que ce soit en humain, mutant, robot ou animal. Sûrement le symbole d une époque où la femme
n avait pas encore de véritable rôle décisionnaire en dehors de la parfaite épouse et femme au foyer.
Si en terme de féminisme, l ouvrage à clairement des décennies de retard, on peut noter l avant gardisme du propos, avec notamment une critique soutenue de l individualisme, de l industrialisation,
et nous devons reconnaître que
l auteur avait déjà, et au debut des années 50 c est en tout point remarquable, une vraie sensibilité écologique.
D autre part, au sortir de la guerre, l auteur se pose en ardent défenseur de la paix, quitte à défendre cette idée à l excès, parfois.
Une lecture somme toute agréable et qui pousse à certaines réflexions, même si certains angles adoptés laissent songeur.
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