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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un des premiers romans de Simenon, et pourtant un des plus connus. Il met en scène le commissaire Maigret pour un retour aux sources dans son village natal de Saint-Fiacre.

"Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des Morts". c'est par ces mots que le commissaire est prévenu la veille. Il se rend donc sur place pour assister au meurtre de la comtesse de Saint-Fiacre.

Lire Simenon aujourd'hui, c'est se retrouver dans une atmosphère désuète, dans un village du Bourbonnais à proximité de Moulins, dans cette France paysanne où la fracture sociale est évidente entre les châtelains, propriétaires, riches et oisifs, et les métayers, travailleurs, respectueux mais envieux. Tout se passe lentement, comme dans un univers immuable et ordonné à tout jamais, entre messes, petits commerces, soleil gris dans la brume de Toussaint et cette auberge où cuit et recuit un éternel café.

Pour Maigret il s'agit d'un retour dans le village de son enfance, et les souvenirs qui reviennent à la moindre occasion influent sur l'enquête qu'il mène. Personnellement atteint par le drame, les souvenirs perturbent même le commissaire au point qu'il en arrive à une certaine passivité. Un lâcher prise qui n'empêche pas un final de haute volée, à la Walter Scott.
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Fin octobre 1932. Maigret reçoit au Quai des Orfèvres la lettre anonyme suivante, transmise à toutes fins utiles par la Police municipale de Moulins (Allier). « Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du jour des morts ». Saint-Fiacre : là où il est né, le pays de son enfance heureuse, où son père, régisseur du Domaine des Saint-Fiacre, est enterré, où la Comtesse l'a financièrement aidé à faire des études. Un petit bourg, son église, son château, son auberge (Le commissaire y couche ; humble, il se refuse aux chambres du Domaine), une Comtesse (dont enfant il fut secrètement amoureux) aux bords de la ruine, ses habitants, son curé, son médecin ...

… et la Comtesse, le Jour de la Toussaint, décède de mort naturelle sur son prie-Dieu, son missel entre ses mains. Maigret, sur place, est perplexe jusqu'à ce qu'il découvre, entre les pages, une coupure de journal qui annonce le suicide de son fils. C'est une fausse nouvelle. On la savait malade du coeur… un crime quoi qu'on en pense.

La suite appartient au récit …

Maigret erre, nostalgique, sur les traces de son passé. Mais, de ce qu'il se souvient, rien n'est vraiment conforme à ses souvenirs, d'autant que le drame en cours perturbe ses perceptions. Saint-Fiacre, un microcosme social renouvelé, un huis-clos, recroquevillé sur lui-même au coeur d'un hiver précoce. Repli des choses et des êtres au coeur d'un froid à pierre fendre, chacun dans sa propre solitude.

Le fils, Maurice de Saint-Fiacre, un impécunieux arrogant, qui porte haut et beau mais a le cul bien sale ; qui, là-bas à Paris, dit t'on, mène grand train aux frais de sa mère ; qui, de temps à autre, dette d'importance aux trousses, revient pour racler ce qui reste de tableaux de prix, de livres rares, de mobiliers précieux, de bijoux de valeur ... Une voiture de sport, de gros cigares, de bons vins, des petites pépées grand luxe ; et, avec çà, pas un sou en poche et sa main dans celle des autres. Bref, un salopiot d'une espèce profondément détestable, aux pourboires généreux d'un argent qui n'est pas le sien. Un « fin de règne » grand teint, fieffé menteur, embobineur, m'as-tu-vu et fanfaron… mais qui, acculé, reprendra peut-être de dignes couleurs aristocratiques ? … de quoi se racheter une conduite ?

Le régisseur et son fils. Ce dernier est en quelque sorte l'alter-ego de Maigret (ce qu'il serait devenu s'il n'avait pas quitté la région). En ville, c'est un caissier de banque, derrière son comptoir, à jouer au Monsieur-cravate, bien propre sur lui, poli, disponible et obséquieux. Et qui, dit t'on, fut un brin opportuniste en étant, un temps, au mieux avec la comtesse …

Un curé d'antan, taiseux, engoncé dans sa foi, coincé par le secret lié à la confession, les péchés de chair de la Comtesse d'une part, la dilapidation de ses biens par les gigolos successifs de l'autre.

Un toubib de famille entre incompétence professionnelle, imprévoyance et parties de chasse.

L'amant de coeur de Madame la Comtesse. Celui en cours, escorté par son avocat ; n'est t'il pas le coupable idéal ? Critique d'art à défaut d'autre chose. Un être falot qui n'a que l'avantage de la jeunesse.

La Comtesse. Une veuve plus en mal d'affection qu'en désir de chair ; une bigote sur le tard, malheureuse et indifférente à tout (si ce n'est à son fils et ses problèmes d'argent). Une fortune qui ne lui est plus rien depuis que le comte n'est plus. Elle a couché sur testament, par devant notaire, le premier gigolo d'occasion venu ; dépit que tout cela.

L'affaire Saint-Fiacre est l'un des Maigret les plus connus (3 adaptations ciné recensées : avec Gabin, Jean Richard, Bruno Cremer). L'un des plus atypiques, aussi. Maigret, nostalgique d'un temps enfui, ballotté par les évènements en cours, n'est pas en prise avec la réalité, son passé interfère avec le présent. Il délègue, sans s'en rendre vraiment compte, l'enquête officieuse à un suspect sur lequel semblent peser beaucoup d'indices.

L'épilogue se rapproche de la résolution d'une énigme de Cluedo : la bibliothèque, le revolver chargé sur la table à égale distance de six suspects tour à tour sur la sellette (l'un deux devra se suicider). Chacun lance ses dés, qui pour se disculper, qui pour accuser. Trois cartes dans la pochette noire attendent : l'église, l'article de presse et le meurtrier. Une autre façon de voir le roman est de considérer le roman comme policier façon Agatha Christie.

Les dialogues du film de Jean Delannoy (1959, avec Gabin) sont signés Michel Audiard. Son empreinte linguistique particulière est palpable et reconnaissable. Gabin surtout, dans le rôle de Maigret, y trouve des propos ronds, chantants, alertes et percutants, métaphoriques. L'effet Simenon s'efface. Perturbant.

L'impact de l'acteur sur le film est plus important que le personnage de papier sur le roman, il y prend plus de place. Gabin, lors de l'épilogue Cluedo, ne s'efface plus à l'arrière-plan, n'est plus le figurant dans l'attente mais le commissaire qui lève le voile et accuse, pousse une beuglante homérique à l'encontre du coupable ; lui qui ne jugeait jamais règle ses comptes, avec férocité. L'intention première de Delannoy fut, sans doute, d'offrir à Gabin un écrin idéal à son jeu d'acteur, un bouquet final éblouissant, un feu d'artifice qui libère dans la colère les tensions retenues face à l'ignominie d'un acte qui, à y réfléchir, est pleinement criminel.

Les deux fins sont différentes quant au sort réservé au meurtrier ; la Justice passera dans le film tandis que le roman renvoie aux seules consciences, offre une fin ouverte qui mortifie le Commissaire (mais que faire d'autre ?).

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"Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église Saint-Fiacre pendant la première messe du jour des morts".
Ce sont ces mots qui conduisent Maigret sur les lieux de son enfance.

Outre l'enquête dont Maigret semble plus spectateur que véritable acteur l'intérêt de ce roman est d'en apprendre plus sur l'enfance du célèbre commissaire. Enfance qui partage des points communs avec celle de Simenon, car lui aussi a été enfant de coeur.

On retrouve la plume de Simenon qui a le génie de poser une ambiance, un personnage en quelques mots. Il écrivait ses romans en 11 jours. Un jour par chapitre, l'écriture d'un Maigret est une mécanique bien huilée. Celui-ci n'est pas le plus remarquable, mais il n'est pas dénué d'intérêt non plus.

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Un livre glacial, on a froid, on est dans la précarité, le village d'enfance de Maigret.. Un roman dont Maigret n'est qu'un personnage passif, étonnant, toujours de la gouaille et du franc parlé chez Simenon, et une scène finale assez extraordinaire, y'a de l'Agatha Christie dans l'air. Se lit très vite, mais n'est pas exceptionnel..
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Un Maigret, cela a toujours pour moi une odeur d'enfance, comme un quatre-quart et un bon chocolat chaud. Pourtant, je m'aperçois que je n'en ai guère lu. Il va falloir que je rattrape tout cela.
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Maigret.

Ce nom évoque pour moi la série TV des années 90 avec Bruno Cremer, où mes grands-parents s'endormaient devant, tandis que l'action se déroulait à ce moment.
Alors, pour ne pas mourir idiot, j'ai acheté ce bouquin, qui à été adapté au grand écran en 59 avec Jean Gabin.

Je n'ai pas trouvé que c'était très intéressant, l'enquête se déroule simplement, pas de retournement de situation, les personnages sont passé à la va-vite je trouve.

Enfin, je mets 3/5, car j'ai passé un bon moment tout de même, et sans m'endormir... !
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Le commissaire Maigret, inutile de vous en parler, vous savez tous qu'il s'agit d'un personnage créé par Georges Simenon au début des années 1930 et dont les aventures littéraires eurent un tel succès qu'elles furent très rapidement adaptées au cinéma puis à la télé.

Les adaptations sont presque aussi nombreuses que les rééditions. Georges Simenon, dont c'était très récemment le 30e anniversaire de la mort, demeure une des meilleures poules aux oeufs d'or de la littérature dont les droits sont jalousement et sauvagement gardés par les ayants droit.

Il y a peu, Rowan Atkinson interprétait encore le rôle du commissaire à la pipe dans une série télévisée britannique (les Anglais ont-ils lu Maigret pour choisir Rowan pour le rôle ?) pour 4 épisodes.

Je me concentre, dans cette chronique littéraire, sur les adaptations des enquêtes de Maigret pour deux raisons.

La première, pour dire que le commissaire Maigret, je l'ai découvert à travers les trois adaptations cinéma ayant Jean Gabin pour acteur principal, dont « L'affaire Saint-Fiacre » fait partie.

Je n'ai lu Maigret que bien plus tard.

La seconde, c'est que très très longtemps, j'ai pensé que Jean Gabin était le meilleur interprète de Maigret qu'il puisse se faire (je n'aimais pas les séries avec Jean Richard ou avec Bruno Cremer).

Mais, depuis, il y a peu, j'ai décidé de voir les premières adaptations cinéma des enquêtes de Maigret, à savoir « La nuit du carrefour », « le chien jaune » et « La tête d'un homme ». Trois films, trois réalisateurs, trois interprètes : Pierre Renoir (frère du réalisateur du film Jean Renoir), Abel Tarride (frère du réalisateur du film, Jean Tarride) et Harry Baur (qui n'est pas frère de Julien Duvivier, le réalisateur du film).

Hé bien, force m'est de reconnaître qu'encore une fois je me trompais, Jean Gabin n'est pas le meilleur interprète du Commissaire Maigret, mon affection pour le comédien m'a trompé, non, ce statut revient incontestablement à Harry Baur (dans l'attente qu'un jour il soit possible de voir l'introuvable film « Brelan d'as » une oeuvre comportant trois courts-métrages autour de personnages de la littérature policière, Lemmy Caution, l'inspecteur Wens et le commissaire Maigret, interprété par l'immense Michel Simon).

Ceci dit, revenons au roman qui nous intéresse aujourd'hui :

Maigret revient donc sur les lieux de son enfance afin de tenter d'empêcher un crime annoncé par un message reçu par la police.

Car, le père de Maigret fût régisseur au domaine des Saint-Fiacre, et Jules Maigret, le désormais commissaire, vécu sur le domaine durant sa jeunesse.

C'est donc pour lui l'occasion de revoir les lieux et les personnes qu'il connut jadis, dont la comtesse de Saint-Fiacre et son fils font partie.

Épisode nostalgique, donc, dans lequel Maigret ne fait qu'observer sans jamais réellement agir ou penser à tel point qu'il ne participe quasiment pas à la résolution de l'enquête qui progresse sans lui.

Certes, on retrouve l'opposition entre les nantis et la classe prolétaire si chère à Simenon, les réflexions sur la société et sur l'humain, mais est absent à mon sens, de ce roman, tout ce qui fait la quintessence d'un bon roman de Maigret : l'ambiance et la complexité du caractère de Maigret cachée derrière des apparences frustes.

Je me suis donc surpris à ne pas trop apprécier sur papier ce roman dont j'avais aimé l'adaptation cinématographique (là, encore, mon affection pour le talent de Jean Gabin a dû avoir raison de mon objectivité).

Au final, sans être un mauvais roman, « L'affaire Saint-Fiacre » souffre de l'absence du Commissaire Maigret alors que, paradoxalement, Jules Maigret, lui, est omniprésent dans le présent et dans le passé.
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Maigret, de retour dans son village d'enfance le jour de la Toussaint, assiste, comme on le lui avait annoncé, en pleine messe, à un étrange assassinat. Son enquête, qui n'en est pas vraiment une, puisque tout se déroule devant ses yeux sans qu'il fasse grand chose, l'emmène au château de Saint-Fiacre où son père était intendant. Il y suspecte le fils infortuné de la morte, son jeune secrétaire très particulier, un curé mal à l'aise et les nouveaux intendants. L'ambiance, morose dès le début, se tend petit à petit, et, dans un huis-clos final angoissant mais presque comique, le coupable tombe comme un fruit mûr. Maigret regarde, un peu incrédule. Nous aussi.
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Jamais lu bien que dans mes rayonnages depuis longtemps
Belle intrigue
description pointue des personnalités impliquées et bien sûr surprenante conclusion qu on n avait pas vu venir
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Maigret revient sur les terres de son enfance : il a été averti qu'un meurtre serait commis à l'église lors de la 1ere messe.
La comtesse y meurt de façon incompréhensible. le commissaire va rester un peu en retrait de tout ça et c'est un des protagoniste qui démasquera le coupable.
Pas vraiment d'enquête, de suspens, de profondeur donnée aux personnages. Ça se laisse lire toutefois.
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