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En cas de perte d'élan littéraire, rien de tel qu'un bon bouquin de Georges Simenon pour se remettre en selle. J'ai adoré Les inconnus dans la maison! le Moulins des années 40, son atmosphère, l'angoisse dans cet hôtel particulier où les membres d'une même famille vivent en s'ignorant. On a l'impression d'y être! Lisez Simenon.
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J'ai lu ce livre en un après-midi, le style est agréable à lire. On suit l'intrigue sans difficulté et (pour ma part) la fin reste non prévisible.

Les descriptions des personnages et des lieux nous permettent vraiment de rentrer dans l'ambiance crée par l'auteur. Facile à lire, je recommande !
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Un simenon sans Maigret avec un crime pourtant mais le sujet n'est pas là. le sujet en est le principal personnage. Hector Loursat, avocat flamboyant et renommé il y a 18 ans, mais qui depuis le départ de son épouse partie en laissant sa fille âgée de 2 ans, s'est replié dans sa tanière. Il vit depuis lors dans un brouillard alcoolique entretenu dès le matin par du bourgogne ordinaire. Dans cette grande maison occupée par la bonne, Naine, qui a élevé la petite et lui voue un amour exclusif et Nicole devenue grande pour laquelle son père n'a qu'inintérêt.
Jusqu'à cette nuit où retentit dans la maison, une détonation… le cadavre d'un petit malfrat gît dans le lit d'une chambre inoccupée à l'étage vide, comme une grande partie de la maison.
Cet homme, engourdi dans les vapeurs de l'alcool soigneusement entretenues, se réveille doucement et semble se déployer comme les origamis que l'on plonge dans l'eau. Il ouvre les yeux sur ce qui se déroule autour de lui, dans sa maison tout d'abord, qui est devenue à son insu le lieu de réunion d'un groupe de jeunes garçons issus des bonnes familles de la ville, Moulins, pour ne pas la nommer. Sa fille, qui est le centre d'attention de ces jeunes mâles ; le rôle de la bonne qui est au courant de tout ce qui se passe ne se préoccupant que de protéger Nicole, est le lien entre tous ces jeunes. Puis à la faveur de cet évènement qui le fait mettre le nez dehors, il redécouvre sa ville et ses habitants. Si certains ont pris de l'assurance et affermis leurs travers, la structure de la société telle qu'il l'avait perdu de vue est restée fondamentalement clivée entre les nantis et les petites gens qui rament pour maintenir la tête hors de l'eau.
Bien sûr, un jeune garçon, tout juste sorti de l'enfance et issu de cette catégorie sociale, sera désigné comme le coupable du meurtre du malfrat. Il était dans la maison cette nuit-là, il est commis de librairie, il a perdu son père récemment, sa mère fait bouillir la marmite en donnant des cours de piano….
Le sujet de ce roman est le réveil de l'avocat qui semble revenir à la vie à la faveur de ce choc. Il découvre sa fille, sa personnalité, son calme, son intelligence, l'intérêt qu'elle lui porte. La méfiance qu'il inspire aux notables de Moulins, le respect que les habitants lui gardent malgré sa déchéance alcoolique.
Beau roman dans lequel Simenon déploie son talent pour démêler les fils souterrains qui liennent les strates de la société.
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Mon premier Simenon. Il en fallait bien un, et j'ai jeté mon dévolu sur celui-ci dont j'avais vu une excellente adaptation cinématographique (de Georges Lautner, avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle de Loursat) sans savoir à l'époque qu'il y en avait déjà eu une avant, avec Raimu.
Originale, cette histoire l'est, indéniablement.
D'abord, par le démarrage plutôt cocasse de cette histoire : un vieil avocat alcoolique ne découvre qu'une bande de jeunes, dont sa fille, faisaient la bringue dans sa propre maison, à son nez et à sa barbe, que le jour où il retrouve un cadavre au grenier.
Puis, par son déroulement : la police, représentée par un personnage insignifiant et à peine croisé, s'efface devant la justice et ce sont l'avocat, le procureur et le juge d'instruction qui joueront les premiers rôles dans la deuxième partie, concentrée sur le procès en assise de l'accusé.
La première partie m'a tout a fait emballé, dans sa manière de décrire avec brio l'atmosphère d'une ville de province dans les années 30-40, et surtout la ségrégation sociale qui régnait alors entre les notables d'une part et les "petites gens" de l'autre, chaque classe étant quasi condamnée à la consanguinité et n'ayant virtuellement aucune chance de franchir la frontière.
Ce livre, c'est la peinture de l'indifférence que des personnes peuvent laisser pousser dans leur foyer, sans y prendre garde, au point de ne plus parler à leur propre fille, d'ignorer ce que font vos domestiques... au point de ne plus savoir de quoi les gens sont capables, et de tomber des nues le jour où vous vous en rendez compte. Évidemment, l'alcool n'aide pas.
Quelle misanthropie chez ce Loursat, et pourtant... quelle humanité !
La seconde partie m'a hélas moins séduit. Si le style de Simenon est tout entier au service de son atmosphère, il n'en laisse pas moins des dialogues parfois peu clairs à défaut d'incises et de respiration, et l'affaire en elle-même se résout quasi par un deus ex machina, sans compter que l'interrogatoire qui fait éclater la vérité ne m'a clairement pas convaincu ()
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Voilà une lecture dont je trouve le titre très bien choisi, il ne reflète pas seulement les gens inconnus qui ont pénétré dans la maison mais aussi les membres de cette famille qui cohabitent et qui pourtant sont des inconnus les uns pour les autres.

Dans cette histoire, pas question de Maigret, d'ailleurs l'enquête est quasi inexistante, c'est surtout l'ambiance et le rythme pesant qui est à retenir. Les personnages sont sombres, le texte est lourd bien que compréhensible facilement.

La première partie surtout m'a semblé lente, le procès est à peine plus rythmé mais l'auteur insiste sur les physionomies des personnages, leurs attitudes et les non-dits, on est pris dans cette ambiance.

La résolution du procès et la fin sont un peu décevantes, ça va trop vite par rapport au reste du livre, ça se stoppe d'un coup assez sèchement. Je suis quand même contente de continuer à explorer les écrits de Simenon.
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Que vous dire sur les livres de Simenon que l'on ne sache déjà.
Celui-ci n'est pas une enquête de Maigret, mais il reste bien un roman policier, avec meurtre, suspens et rebondissements.
Mais c'est, selon moi, surtout le reflet d'une époque, une autre vie et rien que pour ça, il vaut le coup!
Et puis la plume de Simenon, n'a pas son pareil pour décrire avec finesse les petits et grands travers de l'être humain.
Un intemporel qui reste agréable à lire malgré les années, et s'est assez rare pour ne pas passer à côté.
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Ca , c'est vraiment un bon livre...une ambiance unique, de petite ville de province où il suffit de roder dans les bars mal famés ou dans les maisons bourgeoises pour que des histoires peu reluisantes émergent. Simenon décrivait cela avec talent à l'époque et à ce talent de raconter s'est rajouté une patine particulière des années....cela sent le vin aigrelet, la DS, les plats mijotés et les cafés enfumés....toute une époque!
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C'est bien la peine d'être dans l'Allier pour avoir autant d'ennemis !

Hector Loursat est avocat, mais la robe qu'il préfère est celle des vins de Bourgogne.
Oui, Loursat est un ivrogne, mais il a des excuses.
D'abord, sa femme est partie le laissant avec une enfant dont il ne sait pas vraiment s'il en est le père.
Ensuite, il vit à Moulins.
Eh oui, quand même !

Confiné dans sa grande maison, il ne se sent bien qu'en compagnie de ses livres et de ses bouteilles, indifférent au monde qui l'entoure que ce soit sa fille, la domesticité ou les gens de la bonne société dont il a fait partie.
Un jour, il entend un coup de feu et découvre un mort dans sa maison. Avec ce cadavre, il découvre également que sa fille fréquente une bande de jeunes désoeuvrés, presque tous fils de bonne famille et attirés par le monde interlope.

Ému par la personnalité de celui que tout semble désigner comme l'assassin, Loursat va mener son enquête et retrouver pour un moment, sa fierté d'avocat et une humanité qu'il a ignorée si longtemps.

Je me suis toujours demandé ce qui avait pu conduire des cinéastes comme Decoin ou Lautner à se lancer dans l'adaptation de ce roman de Simenon, qui n'est pas sans intérêt (on parle d'un des plus grands écrivains de langue française quand même !), mais qui pour moi, est loin de ses plus grandes réussites avec notamment, une intrigue prétexte, d'une faiblesse insigne.

En revanche, je trouve intéressant qu'un tel thème ait pu être imaginé en 1940, puis servi de support à un film de la Continental (en 1942) avec au scénario, le grand Clouzot qui allait signer peu après, " le Corbeau ", qui allait lui valoir tant d'ennuis.
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Hector Loursat est avocat mais cela fait bien longtemps qu'il ne plaide plus. Il vit cloitré dans son bureau avec ses bouteilles de bourgogne et ses livres.
Il a pourtant une fille Nicole qu'il n'aime pas, que sa femme a abandonné il y a dix huit ans quand elle est partie avec l'autre.
Un soir, il entend une détonation dans une partie de la maison où il ne va jamais et découvre un homme tué dans son grenier.
Il va découvrir la vie secrète de sa fille et défendre l'amant de cette dernière accusé du meurtre.
Celui qui fut un avocat célèbre reprend du service. L'atmosphère est pesante, l'enquête avance lentement. Les non-dits sont révélés.
Cette ambiance lourde m'a déplu. C' était un rendez-vous manqué avec Simenon.




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Georges Simenon, une valeur sûre... alors, naturellement ce roman a beaucoup de saveur et ne fait pas exception, même si le commissaire Maigret ne s'invite pas au fil des pages et dans l'intrigue. A la place, quelques policiers, des magistrats et surtout un avocat. Mais quel avocat, un homme qui flirte avec l'alcool (les bouteilles de Bourgogne), qui vit en ermite et qui est mis au ban de la bonne société d'une petite ville de province. Bonne société qui a d'ailleurs pas mal de travers et qui a engendrée des enfants faisant pencher la balance du côté de la voyoucratie... Un avocat négligé, renfermé, n'ayant pas d'amis sauf la compagnie des livres... un homme qui fut brillant, qui aurait pu continuer à l'être pendant toute sa carrière car il connaît son métier et sait plaider. Une affaire sordide qui fait toucher le fonds, et une fin très triste. Beaucoup de noirceur dans ce livre, de mépris aussi et des personnages dans l'ensemble plutôt antipathiques, entre ceux qui tiennent leur rang et se placent au dessus du lot, ceux qui aimeraient bien faire partie de l'élite, ceux qui sont déchus, ceux qui sont perdus car n'ayant jamais été du bon côté de la barrière.
Un livre que j'ai apprécié.
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