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Lorsque les pélerins arrivent sur Hypérion, nous demandons comment comment ils vont s'en sortir face au Gritche tant il semble redoutable et aussi à quoi sert tout cela.
La fin de cette série de 4 volumes répond à ces questions et à d'autres problématiques plus large, qui peuvent s'appliquer à notre époque comme notre dépendance par rapport aux intelligences artificielles.
Par moment, nous ennuyons un peu, mais la fin ne déçoit pas.
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Voilà, 2ème tome du cycle d'Hypérion fini.

Cette fois-ci, après un premier roman concentré sur les seuls 7 pèlerins, l'auteur nous décrit la situation actuelle dans le Retz tout entier à travers les yeux d'un cybride et de Meina Gladstone.
Les pèlerins toujours présents dans certains chapitres se voient contés à travers les rêves du cybride.
J'ai trouvé ce bouquin plus intéressant sur l'Histoire d'Hypérion nous présentant un empire en pleine guerre spatiale, l'importance des Extros et du TechnoCentre (dépeint toujours telle une menace sous-adjacente pour l'humanité et toute espèce organique). L'écriture entrecoupée de poésie et de réflexions philosophiques sur les conflits politico-religieux entre les différentes idéologies du TechnoCentre et l'humanité, ajoute beaucoup à l'oeuvre déjà belle et dérangée de départ.

Dan Simmons a été une véritable révélation de la science fiction à mes yeux et continue de m'éblouir par ses constructions scénaristiques et ses délires, qui s'y l'on y regarde plus profondément s'apparentent plus à des métaphores très intéressantes de la société du futur de beaucoup d'oeuvres de SF.

Pour finir, le seul point plutôt négatif que je pourrais lui attribuer est d'avoir selon moi trop embelli les derniers chapitres, qui auraient peut être mérités plus de désolation et de chaos.
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Dan Simmons est un conteur né. Il est capable d'écrire des polars comme du fantastique ou de la SF. Je l'ai découvert avec le premier tome d'Hypérion que j'avais adoré. J'ai donc continué la saga, qui compte quatre tomes, avec La chute d'Hypérion. Tout est dans le titre, vous l'aurez compris.

Dans ce titre de SF, la planète Terre n'existe plus depuis bien longtemps. Les hommes ont colonisé des galaxies entières et circulent entre les mondes grâce à des portes distrans. Oui mais voilà, les Tombeaux du temps sont sur le point de s'ouvrir, remettant en cause l'équilibre du monde et surtout, libérant une terrible créature, le gritche. le premier opus nous présentait des pèlerins partis explorer ces fameux Tombeaux.

Nous les retrouvons ici. Ce tome mêle pour moi intrigue politique sur fond de Space opera et découverte de ces mystérieux Tombeaux du temps. On oscille ainsi constamment entre deux styles. Les Extros, entité extraterrestres qui menace le monde de l'Hégémonie, font partie du voyage eux aussi. Et le lecteur est enfin face au fameux gritche.

On peut, c'est vrai, reprocher à l'auteur quelques longueurs, mais j'ai été une fois de plus emportée par cette histoire. On connaît à présent les pèlerins, leur histoire et l'intrigue prend alors une dimension presque mystique et religieuse. Tout est très dense dans cette intégrale et l'auteur ne ménage pas son lecteur. Il y a des rebondissements mais surtout des révélations. L'histoire est toujours racontée de manière plurielle et on saute de point de vue en point de vue, de narrateur en narrateur faisant de ce roman une oeuvre totale.

L'auteur s'amuse avec les codes et les nombreuses références à la littérature classique (dont le personnage de Keats) m'ont énormément plu.

Ce tome, très dense, est une véritable expérience de lecture. Si on peut s'arrêter à la lecture de ce tome, je pense, de mon côté, continuer avec la suite « Endymion ».
Lien : https://carolivre.wordpress...
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La chute d'Hypérion, le deuxième tome, nous dévoile tous les secrets d'Hypérion, toutes les énigmes résolues, dans un style à nouveau différent qui démontre une fois encore l'exceptionnel talent de Dan Simmons. Vous saurez pourquoi les sept pèlerins se sont retrouvés sur la planète mystérieuse qui abrite les Tombeaux du Temps. Vous découvrirez les véritables ressorts de la guerre qui fait rage autour d'elle et qui menace d'embraser toute la galaxie humaine, tout le Retz. Vous comprendrez le rôle unique du cybride de John Keats, le poète ressuscité, et celui du gritche. Ici s'affrontent des dieux, créés par les humains ou descendants d'eux.
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magnifique claque littéraire que cette Chute d'Hypérion. J'ai adoré le premier tome, pour les raisons évoquées dans la critique que je lui ai consacrée, et j'ai adoré le second pour des raisons tout à fait différentes !
En fait, d'un point de vue littéraire, il est difficile de voir une continuité avec le premier opus. Ici le récit n'est pas coupé en plusieurs histoires racontées avec leurs styles propre, mais l'ensemble est d'un niveau littéraire - selon moi évidemment - un cran au-dessus.

Je ne dévoilerai rien de l'intrigue, pour ne pas risquer de vous gâcher une miette de plaisir de lecture. Dans ce tome 2, l'accent est mis sur la géopolitique: trahisons et alliances contre-nature sont bien retorses mais menées parfaitement dans l'histoire par l'auteur. Les péripéties de nos pèlerins s'enchaînent, dans une chronologie gritchtèque où parfois les conséquences engendrent les causes, et où passé et avenir ne sont que des notions bien abstraites.

Dan Simmons prend plaisir à nous déraciner du présent à de multiples moments de l'histoire, accompagnant les personnages à travers le temps et l'espace tout en abandonnant tout sens de progression standard des évènements. C'est assez léger mais assez présent pour être déroutant par moment, et je n'ai pas hésité longtemps à me laisser déstabiliser tant la lecture de toutes ces aventures m'était agréable.

Les différentes péripéties sont particulièrement bien senties, le rythme est dynamique et les dialogues très bons, même si j'ai lu mieux ailleurs sur ces points précis.

N'en demeure pas moins que cette lecture m'a terriblement séduit. Certains auteurs de SF ancrent leur récit dans le réel techno-scientifique (en hard sf surtout), et j'aime beaucoup. Pour la chute d'Hypérion (plus encore que dans le Tome 1), Dan Simmons ancre son récit dans le réel philosophico-littéraire, puisant allègrement dans les travaux de Pierre Teilhard de Chardin et la poésie de John Keats. le résultat est bluffant et le livre est d'une profondeur insondable et nourri mes réflexions tout en me faisant passer un excellent moment.

Un sans-faute pour ma part, merci Dan Simmons. J'en suis à la moitié de la saga... Qu'il va m'être difficile d'enchaîner avec autre chose je sens...
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Ce roman est la suite directe du premier tome Hypérion qui nous présentait l'univers très développé, la planète Hypérion et son fameux Gritche et les personnages, les sept pèlerins. La situation à la fin du premier tome était très tendue, la guerre entre les Extros et l'Hégémonie a commencé et les pèlerins sont arrivés aux tombeaux du temps où tout doit se jouer. La construction de ce tome est différente du premier qui racontait l'histoire de chacun des pèlerins. Maintenant que leur passé est connu ainsi que leur lien avec Hypérion, le récit se concentre sur la guerre et ses répercutions politiques ainsi que sur le destin des pèlerins. La narration est tout de même toujours sur le format éclaté étant donné le grand nombre de personnages. Un nouveau protagoniste fait son apparition dans ce tome, il s'agit d'un personnage un peu à part appelé Joseph Severn, un nouveau cybride de John Keats qui partage les aventures des pèlerins en rêve. Il fait ainsi le lien entre les personnages sur Hypérion et Meina Gladstone. En effet, la guerre a entrainé un manque cruel de communication avec Hypérion et Joseph Severn est le seul moyen pour Meina Gladstone de savoir ce qui se passe sur Hypérion. Les passages racontés par Severn le sont à la première personne du singulier, cela surprend un peu au début du roman mais apporte un point de vue exterieur à celui des pèlerins.

Ce tome apporte beaucoup de nouvelles informations sur la trame générale de l'histoire ainsi que sur le Gritche et les Extros. Cependant, quelques mystères subsistent qui seront peut-être expliqués dans les suites. L'univers de ces romans est vraiment très dense et riche, il se complexifie encore dans ce tome, peut-être un peu trop par moments. Certains moments sont en effet un peu difficile à suivre, je pense en particulier au dialogue avec l'intelligence artificielle et à l'utilisation d'équation de Max Planck. N'étant pas physicienne pour un sous, j'ai eu un peu de mal à faire le lien avec le reste et à voir l'utilité de tel passages d'ailleurs. Certes, la culture de Dan Simmons est impressionnante, entre les multiples références à Keats et à l'histoire mais je trouve que le roman aurait gagné à une certaine simplification de certains passages.

Ce tome est un vrai pavé, plus de 700 pages et certaines longueurs viennent un peu en faire baisser le rythme. Néanmoins, rien de rédhibitoire et le roman se laisse très bien lire, certains passages très intenses relevant ces longueurs. le roman nous en met plein les yeux durant certains passages et la tension dramatique est importante. Une des autres grandes réussites de ce tome et des deux romans également, est la construction narrative, comment tout s'imbrique à la perfection pour former un gigantesque puzzle entre les récits des pèlerins, le conflit en cours et l'univers des romans. Chacun des personnages a son importance dans le récit et dans la trame générale.

Les 2 tomes sont assez différents, dans leur construction tout d'abord et ensuite dans le traitement du récit, le premier tome s'attarde sur les personnages et leur histoire alors que ce second tome est beaucoup plus épique avec la guerre interstellaire et les voyages dans le temps.

Les thèmes abordés dans Hypérion sont nombreux et toujours d'actualité: l'avenir de l'humanité, le comportement de l'homme face à la nature et aux autres espèces, le lien entre l'homme et la machine, les technologies et la dépendance de l'homme à elles. le roman est plutôt sombre et certains côtés font penser à Terminator mais en beaucoup plus poussé et Skynet est un petit joueur à côté des intelligences artificielles de Dan Simmons. La question du devenir de l'humanité est au centre des 2 tomes au travers de la problématique liée à chaque personnage et au conflit qui frappe l'hégémonie. Chaque personnage représente une facette de l'humanité avec l'art, l'amour, l'amour pour son enfant, la famille, le combat, la nature et la religion.

Ce roman conclue donc avec brio la première partie du cycle consacré à Hypérion. Les deux sont liés et ce second tome permet de connaitre le destin des pèlerins et de mieux cerner l'univers. J'ai une légère préférence pour le premier tome, ce second livre étant un peu trop complexe par moment, mais les deux sont vraiment d'un excellent niveau et méritent leur statut de classiques de la science-fiction.
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Une saga digne de toutes mes espérances ! Une fin riche qui ne laissera personne sur sa faim. Je vous recommande cette lecture d'une envergure exemplaire.

Comme pour les premiers tomes, je les ai lus dans une version intégrale. Il sera donc difficile pour moi de vous donner mon avis sur chacun des romans qui constituent ma version. Dans un premier temps, revenons sur l'ensemble de cette oeuvre. Ces romans sont remarquables et permettent au lecteur de rentrer dans un univers hors du commun. La science fiction permet toujours cette richesse de détails, d'histoires, de personnages, de planètes, tous plus fous les uns que les autres. Avec Dan Simmons vous serez servi. Si vous aimez les personnages hauts en couleur et les retournements de situation dans tous les sens, vite, venez !

Dans « Hypérion » on nous annonçait un malheur à venir. Ici on est en plein dedans. Les tomes d'Hypérion étaient beaucoup plus calmes et nous amorçaient le récit à venir. C'était donc à travers les histoires de nos pèlerins que l'on entamait cette saga. On ne comprenait pas encore la puissance du Gritch, ni l'étendue des problèmes que l'on allait rencontrer.

Dans le premier tome, on continue à suivre ces pèlerins chacun en quête de leurs vérités. Chacun a sa raison égoïste de vouloir voir le Gritch pour réaliser enfin ce qu'il avait décidé. Mais une solidarité nouvelle se construit également. Les personnages semblent comprendre que leurs jours sont comptés et que le nombre peut parfois faire la force. Ici ils auront surtout besoin de réfléchir ensemble pour trouver les meilleures solutions d'avancer main dans la main. Ce tome commence à amorcer les véritables intentions de chacun, les masques commencent à tomber. le tout avec l'écriture de Dan Simmons, qui amène grâce à la richesse de son texte, à nous perdre dans des méandres inattendus. On ne sait plus à qui faire confiance et on adore cela.

Dans le deuxième tome on commence à y voir plus clair. En plein coeur d'une énorme machination chaque personnage devient indispensable à la survie de tous. Ce tome nous dévoile une vérité intemporelle, la recherche du pouvoir est ancrée en chacun de nous. On se plait avec cet auteur à transposer ses problématiques et réflexions qui ne sont pas si loin des nôtres et à les placer dans notre société. C'est donc toujours plus loin que l'on nous embrouille, on éloigne des personnages, on se concentre sur d'autres. En résumé, l'auteur fait ce qu'il veut de nous et tour à tour on croit avoir compris l'intrigue, on se paume, on a peur, on tressaille. Complètement à la merci de l'auteur, on suit tout simplement chaque mouvement, page après page.

Cette saga est une très belle découverte. Depuis j'ai eu la chance de lire d'autres romans de cet auteur et je n'ai qu'une hâte, de continuer à approfondir cette découverte. La saga « Hypérion » est intense, puissante et d'une envergure universelle ! Venez vibrer avec Dan Simmons et laissez-vous emporter sur Hypérion à la recherche de ce fameux Gritch !
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/!\ Je vous conseille d'aller voir mon avis sur le précédent opus avant de lire celui-ci, j'y explique des choses que je ne reprends peut-être pas ci-dessous /!\

Après avoir dévoré le premier tome de cette saga de sf, pour lequel j'ai eu un énorme coup de coeur et qui m'a profondément marqué, je me suis immédiatement lancé dans la suite, "La Chute D'Hypérion". J'ai mis un mois pour lire ce roman, mais pas parce que je m'ennuyais, au contraire, je l'ai fait durer un maximum pour en savourer chaque détail, chaque mot. Et, comme pour le premier tome, ce fût une claque incommensurable.

Ce qui change tout d'abord dans cette suite, c'est la trame narrative : tandis qu'"Hypérion" était pour moi un recueil de nouvelles déguisées, dans lequel le passé de chaque pèlerin nous était raconté pour nous présenter l'univers de différentes façons, "La Chute D'Hypérion" en est la suite directe, et les événements qui s'y déroulent se passent sur une même trame narrative (avec quelques flashbacks), et à travers deux points de vue principaux (du moins au début) : celui des pèlerins, et celui de Meina Gladstone et de l'Hégémonie. On se situe là plutôt dans un space opera, que dans le premier tome ou on était dans....je sais pas comment qualifier ce livre en fait.

Au niveau du style de l'auteur, je me suis de nouveau pris une belle claque littéraire : c'est dense, fouillé, et en même temps très accessible.
Ce qui fait de ce cycle un chef-d'oeuvre pour moi, c'est son ambiance. Car l'auteur ne donne pas l'impression qu'il se passe tant de choses a l'intérieur de ses 728 pages, et pourtant.... Je comparerais ce phénomène aux longueurs que l'on peut trouver dans les meilleurs romans de Stephen King : ce sont des longueurs qui nous permettent de nous attacher encore plus à l'ambiance, aux personnages, et reléguer l'action au second plan. Alors oui on peut trouver des longueurs à ce récit si on est pas complètement plongé dedans, mais il me semble difficile de ne pas l'être.

Dan Simmons a créé un monde futuriste extrêmement complexe, avec plusieurs niveaux, plusieurs intrigues, et une multitude de mystères. Certains mystères sont résolus dans ce tome, d'autres non. C'est aussi en partie pour ça que je n'arrive pas à décrocher de cette histoire : les mystères sont nombreux, et quand l'auteur décide de les résoudre au compte-gouttes, on est soit soufflé, soit on ne comprend rien pour mieux être soufflé plus tard dans le récit.

On ne rencontre pas tant de nouveaux personnages dans ce deuxième tome ; on continue de suivre ceux du premier, mais forcément on s'y attache plus, et donc l'empathie que l'on éprouve est d'autant plus grande lorsqu'ils leur arrivent des choses (c'est dur de pas spoiler pfiou). En cela, la fin est GÉ-NIALE, et j'ai vraiment eu l'impression que les 100 dernières pages s'accélèraient pour un final grandiose qui conclut en quelque sorte ce premier dyptique des Cantos d'Hypérion, tout en laissant une grande porte ouverte pour la suite de l'histoire. Je trouve impressionnant le fait que l'auteur se soit laissé autant de scénarios possibles pour la suite de sa saga, et cela ne me donne que plus hâte de la continuer.

Je n'ai que du bien à dire de cette saga et de ce deuxième tome. Pour ne pas trop m'étendre, je vais balancer en vrac des éléments que je trouve unique et qui devrait vous convaincre de la lire :
- la grande diversité des personnages et des cultures, et l'absence notable de racisme dans tout cet univers, ça fait un bien fou (a part pour les Extros et encore, c'est un cas à part).
- les deux principaux thèmes qui traversent l'oeuvre et qui sont en fait son squelette : la colonisation et la religion.
- le Gritche. Juste. le Gritche.
- la connaissance et le savoir qui transpire de ce bouquin, sur la science, la littérature, la musique, l'architecture...en fait, quand je lis cette saga, j'ai l'impression de faire une lecture complète sur tous les points, et j'ai rarement eu ce sentiment, que ce soit sur un roman sf ou non.

En ayant lu 2 tomes de cette saga, je pense pouvoir dire que c'est la meilleure lecture sf de ma vie, et que les prochaines me feront difficilement le même effet. Il faut accrocher, mais une fois qu'on est lancé dedans, on peut difficilement se séparer des 7 pèlerins et du Gritche. Alors si vous avez peur d'entamer cette saga, lancez-vous, ça vaut vraiment le coup.
Comment vous dire que je vais directement foncer sur la suite, et que je n'ai pas fini de parler de Dan Simmons et d'Hypérion.
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Suite et dénouement du tome 1. C'est, plus encore que le premier opus, extrêmement complexe et touffu, avec une multitude d'histoires (les 7 pèlerins, la dirigeante du Retz et le second cybride de J. Keats) et qui s'entrecroisent, non plus cette fois-ci en séquence, mais par bribes. le tout étant a des degrés divers perçu par l'ensemble des protagonistes, interconnectés par l'internet du futur, qui est lui-même à plusieurs niveaux (infosphère, mégasphère, métaspshère). de fréquents déplacements dans le temps venant en outre corser quelque peu la linéarité du scénario.

Bref, il faut s'accrocher, d'autant que les thématiques abordées sont foisonnantes : théologie et essence divine (Theillard de Chardin), poésie (John Keats), combat galactique, relativité et physique quantique, conscience humaine et intelligence artificielle, pouvoir politique et trahison, condition humaine, souffrance, libre arbitre, amour...impossible d'en donner une liste exhaustive.

En dépit de cette complexité, l'histoire parvient à tenir en haleine : il faut admettre que la fin est plutôt réussie et que le lecteur retombe bon an mal an sur ses pieds. Bon, je ne prétendrai pas avoir parfaitement tout compris, mais j'en dégage tout de même une trame relativement cohérente. Pour sa diversité et l'ambition dont fait preuve Simmons, Hypérion mérite une place dans toute bonne bibliothèque de SF.
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C'est la guerre ! La guerre contre les Extros, la guerre de Sol Weintraub contre Dieu qui exige de lui qu'il sacrifie son enfant, la guerre des humains contre le gritche et la mystérieuse entité informatique qui l'envoie depuis le futur (il y a intérêt à y avoir une fonderie dans les environs) ; mais, chers scribouminus, c'est surtout la guerre, que dis-je ? le combat sans espoir d'un homme désespéré face à sa PàL. Rien à faire, comme chaque année, j'ai pensé que je gérerai, alors que pas du tout. C'était pourtant pas compliqué, non ?! Douze livres ! On avait promis la critique seulement de douze livres pour cette année ! Un livre, un mois, plus le mois dystopies, mais ça fait rien, on en rattrape deux le mois suivant. Mais rien à faire, il y a eu le surmenage de juin, puis le besoin d'avancer plus loin dans mes projets d'écrivains et ceux de Zipline (mais qu'est-ce donc que Zipline ?! vous le saurez la semaine prochaine), plus ce merveilleux abonnement dont je voulais absolument continuer de profiter à la médiathèque de Tarentaize… Enfin bref, j'ai le feu aux fesses pour terminer le planning de lecture que je comptais boucler avant la fin de l'année, et comme si ça ne suffisait pas, vient s'ajouter à ça un deuxième objectif pour cette fin d'année : liquider ma Pile à Voir sur Netflix afin de changer d'abonnement et me tourner vers des alternatives indés. Enfin, il faut bien commencer par quelque chose… Alors, commençons par La chute d'Hypérion.
La chute d'Hypérion est donc la suite directe d'Hypérion, où les six pèlerins (plus le septième, Het Masteen, mais celui-là, on l'aime pas) s'apprêtent à rencontrer le gritche tandis que la guerre contre les extros a été déclarée. La présidente Meina Gladstone a décidé d'en découdre avec ces mystérieux aliens apparemment issus de l'espèce humaine s'étant aventurée par-delà les Confins. Bien entendu, rien ne va se passer comme prévu (sinon, quel intérêt d'écrire un roman ? 😛 ) : les pèlerins décident de se séparer tandis que les extros sont bien plus énervés qu'ils ne le laissaient penser. À moins qu'il ne s'agisse pas des extros mais de quelque chose qui se fait passer pour eux ? Pendant ce temps, un mystérieux cybride qui dit s'appeler John Keats s'invite parmi les intrigues des puissants et nous narre ses étranges aventures…
Vous l'aurez compris, malgré ses 700 pages, La chute d'Hypérion est un ouvrage extrêmement dense, parfois même trop pour son propre bien. On lui a souvent reproché de ne pas être une suite à la hauteur, malgré qu'il réunisse tous les éléments qui faisaient le génie de son précédesseur : un univers immense et baroque, cataloguant et innovant dans tous les tropes de la SF, avec des protagonistes pleins de mordant, un ennemi imprévisible et quasi-invincible, de la poésie aussi bien dans ses tableaux grandioses que dans les références convoquées… Et on peut le comprendre : tout au long du livre, Dan Simmons rajoute sans cesse de nouveaux éléments, personnages, lieux, factions ou mystères, au point qu'il faut s'accrocher pour ne pas perdre le fil ; ce n'est qu'au dernier quart qu'on commence à avoir des réponses. Et pas toutes : le gritche reste toujours aussi incompréhensible, notamment dans son attitude face au père Duré. On espère qu'Endymion et L'éveil d'Endymion viendront boucher les trous ; pour l'heure, une impression de brouillon se dégage encore de certains arcs narratifs (il y a notamment une scène assez cringe « ah oui en fait c'était un viol mais pas vraiment »).
Dit comme ça, on pourrait croire qu'il s'agit d'une lecture pénible et décevante ; sauf que 1/ malgré qu'on y comprenne rien, Simmons parvient à mener une intrigue tambour battant, grâce aux personnages, à la fluidité du style, mais surtout à 2/ l'immensité de ce qui nous est présenté. du sense of wonder, vous allez en avoir à la louche ! Une planète-forêt, des mondes qui s'embrasent, des humains mi-animaux, une bombe dont la portée s'étend sur des années-lumières, j'en passe et des meilleures… La palme revient quand même à Ummon, une IA ressemblant à un océan multicolore (un binary ocean, comme le chanterait MindSpring Memories), et qui récite des koans avec une ponctuation expérimentale dont ne rêverait même pas Damasio dans ses pires cauchemars.
Dan Simmons continue d'étendre son univers exceptionnel et savant, avec des scènes spectaculaires et des décors à couper le souffle. En SFFF, je ne connais aucun auteur capable de se mesurer à lui pour décrire l'ivresse de la création artistique chez ses personnages, même si quelques-uns de nos auteurs français se montrent doués dans l'exercice (dont notamment Romain Delplancq) ; mais de manière générale, l'auteur soigne le sentiment de chaque personnage et ce avec un style flamboyant.
Le père Hoyt n'a pas fini de s'en voir ; mais ses souffrances et le mal qui le rongent vont prendre un tournant franchement inattendu. L'occasion pour l'auteur d'explorer son rapport tourmenté mais érudit à la foi, tout comme il le fera aussi avec Sol par le biais d'une théologie très peu conventionnelle. du blasphème ? Pourtant, non : car reste toujours quelque part l'idée qu'il pourrait y avoir un Dieu bienveillant…
Kassad poursuit son idéal guerrier de manière particulièrement homérique. Brawne quant à elle poursuit sa recherche du pourquoi du comment autour de son amour avec Keats. le consul reste cette fois un peu en retrait, ce qui est dommage : ce personnage sensible mais déterminé à trahir restera distant de nous, entre autres parce que nous savons toujours aussi peu de choses sur lui…
Enfin, Silenus est de retour, plus grossier que jamais ; mais sa vulgarité à outrance le rend comique jusque dans les scènes de haute tension. Il va notamment prendre conscience de l'ampleur de son pacte faustien ; un ami m'a fait remarquer que le gritche possédait une dimension lovecraftienne, et ça n'a jamais été aussi vrai que maintenant.
Le diptyque Hypérion s'achève donc. Il n'aura pas seulement été un univers riche et rempli de sense of wonder, ni une plume vive et romantique dans le sens le plus hugolien du terme, ni une variante originale du Décaméron (des histoires reliées par une plus grande MAIS qui trouvent toutes une résolution dans celle-ci), ni même une compilation de références érudites ; non, ses principaux atouts sont et resteront ses personnages et ses intrigues. Duré subit une horreur dépassant l'entendement et pourtant s'accroche à sa foi ; Kassad vit des péripéties un peu moins catholiques mais qui poussent l'intensité émotionnelle à une puissance rarement égalée ; Silenus nous fait réfléchir sur jusqu'où irions-nous au nom de l'idéal artistique ; Sol Weintraub est profondément tragique et émouvant en ceci qu'il cherche une existence de simplicité et d'amour quand bien même cela l'obligerait à s'opposer à Dieu, et rappelle par bien des aspects le livre de Job ; Brawne Lamia vit une romance étrange et dépaysante tout en restant un personnage fort en gueule ; le consul, enfin, est le témoin élégiaque mais certainement pas inactif des méfaits de la néocolonisation et du tourisme sur un plan aussi bien environnemental qu'humain.
Alors tout n'est pas parfait, mais c'est bougrement enthousiasmant. du moins pour les grands barrés baroquo-romantico-artnouvo-psychédélistes comme moi. Il me tarde donc de lire Endymion, en espérant juste cette fois avoir affaire à un récit un peu moins tarabiscoté. Enfin, dans tous les cas, c'est bon pour ma culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Thème : Le cycle d'Hypérion, tome 1 : Hypérion de Dan SimmonsCréer un quiz sur ce livre

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