Férouze, Nesrine, Sélim et Sabrina 'retournent au pays' le temps d'un été.
A travers leurs aventures, on a un aperçu des difficultés identitaires de ces jeunes ni tout à fait français, ni tout à fait algériens.
Cet entre-deux inconfortable est dû à l'histoire commune des deux pays (colonisation et guerre d'indépendance), aux sentiments que ces conflits passés ont pu induire, et bien sûr, d'une manière générale, aux difficultés liées à la 'transplantation' d'un pays à un autre, d'une culture à une autre...
Les différentes histoires de ces protagonistes m'ont paru parfois confuses et souvent trop anecdotiques. Le malaise de quelques uns des personnages est néanmoins bien rendu - celui des femmes en particulier. Très intéressants, les rappels de l'auteur sur l'Histoire algérienne et la situation politico-socio-économique se font hélas un peu trop rares.
Pas mon ouvrage préféré de cette excellente collection Sociorama, « quand auteurs de BD et sociologues de terrain s'amusent à décoder les dessous de notre société. »
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"Vous êtes algérienne non ? Alors la prochaine fois voyagez avec vos papiers algériens ,au lieu de faire votre française "a été la phrase qui m'a incitée à continuer la lecture de ce livre car il aborde ce que tout algérien de France vit probablement dans l'un de ses deux pays. J'ai aimé le lire car il installe des situations qui me sont familières.
Rania Badaoui
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Pas tout à fait Français pour les uns, ni Algériens pour les autres, ces personnages – types nous permettent d'identifier les différentes situations vécues par la plupart de ces immigrés du point de vue des deux pays. Malgré quelques rappels historiques, le scénario paraît moins frappant que les ouvrages précédents de cette excellente collection.
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Forte de la mise en scène d'expériences nuancées de quatre Français d'origine algérienne lors de leur séjour estival, cette bande dessinée sociologique se lit avec intérêt.
Lire la critique sur le site : BDGest
La collection sociologique de Casterman s'intéresse à la double identité des franco-algériens, particulièrement bousculée lors des rituelles vacances en famille. Sérieux et pertinent, tout en présentant des "personnages" touchants dans leurs interrogations.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
FÉROUZE : FRANÇAISE OU ALGÉRIENNE ?
• Abdelkarim, grand-père de Férouze, est né en 1910 en Algérie, colonie française depuis 1830. Sujet français, il n'a pas le droit de vote, et n'est pas soumis aux mêmes lois que le citoyen français mais il a les mêmes devoirs : en 1939, il est mobilisé.
En 1947, il peut enfin voter, mais dans un système où une voix de 'pied-noir' vaut huit voix de 'Français musulman d'Algérie'. Les 'Françaises musulmanes' en Algérie n'obtiennent le droit de vote qu'en 1958.
En 1962, l'Algérie devient indépendante. Abdelkarim a alors une nouvelle nationalité : algérien.
• Son fils aîné, le père de Férouze, lui aussi désormais algérien, part en France en 1965.
• Son premier fils naît sur le sol algérien - c'est le grand frère de Férouze. Celui-ci est de nationalité algérienne, bien qu'il vive en France depuis l'âge de trois ans.
• Férouze, née en France et dont les parents sont nés en Algérie pendant la période coloniale, est française de naissance : c'est le double droit du sol. Née de père algérien, elle est également algérienne en vertu du droit du sang.
(p. 34)
A l'indépendance, l'Etat algérien socialiste, riche de ses hydrocarbures, n'a pas souhaité accueillir des capitaux étrangers pour développer le secteur du tourisme, tandis qu'au Maroc et en Tunisie, il se développe très fortement de 1970 à 1990.
De 1991 au début des années 2000, la guerre civile a coupé court aux quelques projets de développement touristique lancés dans les années 1980. Ce n'est que dans les années 2000 que l'Etat algérien décide de développer progressivement le secteur du tourisme.
Mais l'offre d'hébergement et de loisirs touristiques reste encore aujourd'hui loin derrière le Maroc et la Tunisie.
(p. 120)
En tout cas, je ne me vois pas du tout vivre là-bas. Quand t'es une fille, tu dois te justifier pour sortir, faire bonne figure... Bien sûr, ça reste un gros réservoir de souvenirs et le pays de mes parents. Mais ça fait longtemps que le pays ne m'est plus familier. Je pense pas y retourner tout de suite, et quand j'irai, ce sera peut-être pas dans la famille.
(p. 158)
En tout cas, je ne me vois pas du tout vivre là-bas. Quand t'es une fille, tu dois te justifier pour sortir, faire bonne figure... Bien sûr, ça reste un gros réservoir de souvenirs et le pays de mes parents. Mais ça fait longtemps que le pays ne m'est plus familier. Je pense pas y retourner tout de suite, et quand j'irai, ce sera peut-être pas dans la famille.
Singeon - Tristan & Yseult