Le Livre de saphir

Un bon roman historique, agréable à lire, mais sans plus : Gilbert Sinoué, depuis son appartement de Neuilly, déploie un réel talent de conteur, puisant dans ses origines cairotes. L'ouvrage est bien mené, faisant voyager le lecteur dans l'Espagne de la reconquista et de l'Inquisition, autour de la résolution d'énigmes menant au mythique et mystique livre de Saphir. En outre, l'auteur diffuse au cours de ces 610 pages une solide connaissance des trois livres "saints" que sont la Torah, la Bible, et le Coran, et se fait le porteur d'un message de paix et de tolérance entre ces religions.
Pour autant, dès les premières pages, il y manque du souffle, le suspense du Da Vinci Code ou de la Neuvième Porte. Les énigmes sont plaisantes, mais assez convenues. La course à travers l'Espagne où mozarabes, morisques et maranes se croisent est dépaysante, mais ne rend qu'un hommage assez pâle à la richesse multiculturelle de Grenade ou Salamanque. Les personnages du rabin, du moine torturé et du cheikh au kandjar leste, sont volontiers caricaturaux, les histoires d'amour, à commencer par celles de deux personnages principaux, sont un peu prévisibles et leur licence -pour l'époque- ne suscite pas l'émotion ; les rares saillies humoristiques ou décalées rendent dans le récit comme autant d'invraisemblances historiques, la rencontre de personnages historiques tombe à plat... bref, les ficelles sont parfois un peu grosses, même si la construction de l'ensemble reste de bel artisanat.
J'ai donc passé un bon moment de détente avec le Livre de Saphir, mais le thème, l'époque, les références spirituelles et le message d'humanité méritaient mieux.

Roman en demi-teinte en ce qui me concerne.

Le livre de saphir, de Gilbert Sinoué, raconte une sorte de quête. La quête de trois hommes que tout sépare : un juif, un moine franciscain et un Arabe.
Ces trois hommes ont une "connaissance" commune qui leur confie la mission de retrouver "le livre de saphir". Livre qui, en vérité, ressemblerait plutôt à une sorte de tablette (mais l'histoire se déroule en 1487) dont le message n'apparaît qu'à certaines personnes et révèle un secret qui serait susceptible de changer la face du monde religieux (et on sait qu'au Moyen-âge, le religieux occupe une large place).
Gilbert Sinoué s'est inspiré d'une ancienne légende juive qui raconte que Dieu aurait confié un livre, ou la rédaction d'un livre, contenant certains secrets, à une personne précise.
J'ai moyennement apprécié ce roman car j'ai trouvé que les énigmes à résoudre par les trois protagonistes étaient peu crédibles.
J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire. Il y a un complot autour, bien entendu, de la convoitise de ce bouquin, qui mêle la Reine d'Espagne Isabelle la Catholique et le champion du monde de l'Inquisition Torquemada.
Si les énigmes ne m'ont pas transportées, j'ai, par contre, apprécié la partie "vrai/faux" à la fin du roman.
L'auteur est attentif à ses lecteurs et ça se ressent dans ce genre de petites attentions.

De belles citations . L'auteur connaît bien le sujet et c'est bien écrit mais l'alchimie ne s'est pas faite. J'en ressort déçue .

Dans le style de "La Confrérie des Éveillés" de Jacques Attali, voici une lecture distrayante, plus dans l'intrigue ésotérique que le débat philosophique et religieux (néanmoins très bien documentée).
Cependant dans ces romans historiques à la croisée entre le Roman de la Rose et le Code da Vinci de Brown, la crédibilité des événements et indices est déterminante et c'est de ce côté que le bât blesse. Il n'empêche que nos 3 héros sont attachants, chacun dans la caricature de sa religion et à la fin ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants... ah non, pardon. Je me trompe mais l'idée finale est de cet acabit.

Bien pensé, plein d'érudiction. Ce roman nous fait voyager dans l'Espagne du 15ème siècle entre conspiration et terrible inquisition. Un moine catholique, un cheikh musulman et un rabbin (juif donc) font équipe bien malgré eux pour trouver un ivre écrit de la main de Dieu même... Un voyage dépaysant, une énigme intéresante et, malgré une fin prévisible, un très bon moment de lecture,

J'avais découvert ce roman durant mon adolescence et il m'avait laissé un souvenir éblouissant.

J'ai décidé de le relire pour raviver ces souvenirs et mon appréciation avec l'âge, même si elle reste excellente, est un peu en retrait par rapport à ma première lecture.

L'auteur démontre une érudition pour le moins intéressante concernant les grandes religions et leurs ouvrages fondateurs. La quête est intéressante, bien qu'à partir du quatrième palais, elle devienne un peu répétitive. La fin est cependant un peu courte. L'intérêt de l'ouvrage est aussi de faire cohabiter les tenants de trois grandes religions dans une Espagne de plus en plus en proie à l'intolérance.

De ce point de vue, j'aurais aimé lors de cette seconde lecture que les interactions entre les personnages soient plus approfondies. Il est vrai que la quête prend le dessus et passe les autres éléments un peu en arrière plan.

Malgré quelques défauts -une fin un peu téléphonée et finalement plutôt "bien pensante", des rebondissements parfois improbables- je me suis laissé accrocher et ai passé un bon moment, grâce notamment à un certain art de la narration de l'auteur malgré tout et à sa connaissance profonde des moeurs politico-religieuses de l'Espagne du XVIème siècle. Ce dernier point fait d'ailleurs qu'une fois fermé le livre, on n'a pas l'impression de n'avoir fait que se divertir en le lisant.

Encore une fois (c'est vrai une fois n'est pas coutume), je me suis fait avoir. le quatrième de couv qui me parlait d'Espagne et de religion ne m'a pas trompée, non, c'est bien de ça, qu'il s'agit, mais là c'était à la fois trop dense et trop fouillis, et trop cousu de fil blanc.
Pas exactement un mauvais moment, mais pas un bon moment non plus.

L'idée de regrouper au temps de l'Inquisition avant la reconquête définitive du territoire espagnol dans une quête mystique un juif, un musulman et un chrétien est intéressante et prétexte à une plongée dans les textes des trois religions.
L'auteur nous montre sa grande érudition sur le sujet pour notre plus grand plaisir et parfois étonnement.
Nous voyageons au gré des signes à trouver à travers l'Espagne, nous croisons même un personnage mystérieux à l'époque (si ce n'est farfelu) nommé Cristobal Colon à la recherche de bateaux pour partir plein ouest. Nous constatons que cette reconquête fut facilité par les rivalités présentes dans la société musulmane.
Instructif, un bon aperçu de l'époque, mais l'ensemble est un peu long par moment, redondant dans les situations rencontrées.
Un livre transpirant l'humanisme.

Ce que je vais te livrer est le plus troublant, le plus prodigieux de tous les secrets.
Libère ton esprit de toute entrave.
bois chacune des mes phrases.
Que ni le parfum mourant des jasmins, ni le babillage des femmes voilées, qu'aucune des ces choses terrestres ne puisse te distraire de ta lecture.
c'est l'histoire d'un livre.