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EAN : 978B0000DRPQX
Simoen (30/11/-1)
5/5   1 notes
Résumé :
Gérard Sire, animateur de radio, scénariste et dialoguiste réputé, a disparu prématurément en novembre 1977.
Ses auditeurs fidèles retrouveront dans ces brèves histoires, cocasses ou émouvantes, ce talent particulier qui transposait, sans l'altérer, la vie au quotidien avec beaucoup de pudeur, et un sourire.
(4e de couverture)
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voilà une rencontre très fortuite avec un recueil de contes de Gérard Sire, qui fut, entre autres, animateur d'une émission matinale sur France Inter. La préface est de Jean Yanne, la postface de Georges Conchon, qui affirme que si Gérard Sire s'était donné deux ans pour cela, il aurait pu devenir un écrivain de premier plan.

Après avoir lu ces nouvelles, originales tout en rappelant certaines chroniques un peu douces-amères de Pierre Desproges et le sens de la chute des nouvelles de Dino Buzzati, et creusant leur propre sillon dans le secret du coeur humain, de l'écriture, la difficulté de comprendre l'autre, les mystères de l'attachement humain... ou animal, je ne dirai pas le contraire !... Il y a de la drôlerie, aussi.

Bref, certaines rencontres livresques sont des chances inespérées.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Aujourd hui Jean-marc et Marie forment un des couples littéraires les plus célèbres de france. ils publient des romans sous leur double signature, avec le succès que vous savez. Bien entendu ils n'utilisent qu'un seul stylo: le fameux, l'unique stylo. le stylo magique!
Du moins le croient-ils. En fait, ce stylo-là est un de ceux que Jean-Marc reçut après avoir fait passer son annonce. Il est on ne peut plus banal. Si je vous dis cela, c'est que l'autre, le vrai, c'est moi qui le possède. Je l'ai volé à Jean-Marc le jour de ce fameux cocktail littéraire, parce que j'en connaissais les vertus. Ce jour-là, en effet, un peu pris de boisson, Jean-Marc me les avait révélées car je suis son meilleur ami.
Ce fameux stylo, c'est moi qui l'ai. Et je vais vous dire une chose, je ne l'utilise jamais. Oh! je l'ai essayé, mais ça n'a rien donné. Alors, je l'ai fourré dans un tiroir, à la maison. Je crois que Lucie, ma vieille bonne, s'en sert de temps à autre, pour faire ses comptes. Je n'ai pas les mêmes croyances que Jean-Marc.
Je tape toutes mes histoires directement à la machine à écrire. Une machine, c'est beaucoup plus pratique. Je ne risque pas de la perdre, ou de me la faire voler. Si pareille chose m'arrivait , je me demande ce que je deviendrais, parce que ma machine n'est pas une machine comme les autres... Elle a, comment vous dire? Pourquoi riez-vous? Pourquoi donc?
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Video de Gérard Sire (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gérard Sire
21 novembre 2009 :
Mot de l'éditeur :
« Je regrette de ne pas lavoir butée pendant quil en était encore temps. Nul besoin de réfléchir ni délaborer le crime parfait. Plus cest gros mieux ça passe.

Elle faisait le ménage monsieur le commissaire. Elle a dû glisser sur le carrelage quelle venait dastiquer. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais une vraie petite fée du logis, une maîtresse-femme. Quest-ce qui sest passé? on ne le saura jamais. Mauvais contrôle du pied dappui, fort justement monsieur le commissaire, le coup du lapin. La faute à pas de chance, encore une fois.

Jaurai dû lui mettre un grand coup derrière sa gueule alors que tout le monde ignorait encore notre différent. Les Boulard ? Un exemple pour tous les couples modernes. Jamais un mot plus haut que lautre, aimables avec les voisins, bonjour et bonsoir. Jaurai utilisé le cendrier en granit de Bénodet. Jaurai pris mon élan, de toutes mes forces et de toute ma rage, pour la frapper à larrière de son crâne vide. Plus tard, bien plus tard, jaurai appelé le SAMU. Oui, ça a dû se passer il ny a pas bien longtemps docteur. Mais jétais en train de bricoler dans le garage, je nai rien entendu parce je perçais des trous dans de la tôle. Cest que je construis un cabanon pour abriter les outils de jardin. Ce nest pas que jai beaucoup de terrain, mais ça me détend de pratiquer lart potager. Et puis, cest pas les légumes quon trouve dans le commerce. Des saveurs et des parfums incomparables. Ah oui, ma femme. Quand jai constaté, il devait déjà être trop tard. Enfin, je ne suis pas médecin. Je ne peux pas juger, mais elle était très pâle. Quest-ce que vous en pensez docteur?

Lélectrocution à la machine à laver, cest pas mal non plus. Combien de femmes disparaissent chaque année alors quelles accomplissaient leurs tâches domestiques? Elle avait grand soif, mais elle avait la manie de stocker les produits pour déboucher les cabinets dans des bouteilles deau minérale. Elle faisait les vitres au troisième étage un jour de grand vent. Elle préférait le bain à la douche, pourtant elle sétait toujours refusée à apprendre à nager. Elle avait la manie de garder près delle une bougie pour la sieste.

Ca fait trois lignes, dans les journaux, à la page des faits divers. Personne ne sen émeut. Sinon les proches, évidemment, car le plus dur cest toujours pour ceux qui restent.
elle est tombée à la renverse, sa tête a porté contre le rond des chiottes. Une belle mort, elle ne sest pas vue partir. Exactement, comme vous dites »

Lorsquil écrit, lorsquil se laisse porter par le jaillissement des mots, Serge le Vaillant ne manque pas de soumettre ses textes à lépreuve du « gueuloir » de Flaubert, de les lire à haute voix pour mieux les fignoler. Ancien capitaine au long cours, grand homme de radio, grand chef dorchestre des nuits de France Inter, cet orpailleur de la langue française, quelle soit verte ou noire, est un magicien. Il na pas seulement le talent de conteur dun Gérard Sire ou dun Jean-Pierre Chabrol. le culte des mots ciselés, des mots torchés, la faconde dune prose féconde, le sens de lorgie verbale.
Ses textes ont le verbe acide et tendre, le verbe au goût de pomme dApi, celui qui baptise et qui tue, qui bénit et qui excommunie, qui conjure et qui absout, qui enfante et qui explose, qui hurle et qui chuchote, qui pleure et qui pavoise. Serge Levaillant appartient à la lignée des Rabelais, des Villon, des Rostand, et plus près de nous des Céline, Léon Bloy, Auguste le Breton , Albert Simonin, Francis Blanche, Alphonse Boudard, Michel Audiard, et autres Frédéric Dard. Il est un magicien, un orpailleur de la langue, quelle soit verte ou noire, ciselée ou torchée : avec lui les mots croustillent. Ils mordent, ils aboient, ils cajolent. Ils sont tour à tour tendres et cruels, nourris de vinaigre et de miel, de gifles et de caresses. Ils décapent. Ils émeuvent. Ils déchaînent des crises de rires et de jubilation. Ils touchent à la fois nos coeurs et nos zygomatiques.
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