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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel choc!!

On ne sort pas indemne d'un tel livre bouleversant, Romain Slocombe nous plonge dans ce que l'âme humaine a de plus sombre.

Ce troisième opus de ce salaud de Sadorski ce lit pas en «pensant à autre chose», on est en immersion du début à la fin on a mal à «notre humanité».

Ce livre est «formidable» comme les deux précédents.

Chaque personnage est à la fois très humain et inhumain. l'instauration du régime de Vichy, «la divine surprise» comme l'appelait certains membres du patronat Français..., à donner les mains libres aux esprits faibles , sadiques, malades et aux réactionnaires de tous bords.

L'auteur nous invite à s'interroger sur notre époque , remplaçons Juifs par Arabes, migrants et l'on s'aperçoit que «la bête immonde» est toujours aux aguets prête à ressurgir.

Ne laissons pas passer les mots de l'intolérance que l'on entend parfois dans notre entourage ou au coin d'une rue:

«tous ces migrants, c'est bien de les aider mais on ferait mieux de s'occuper de nos pauvres à nous» ou bien «il n'y a déjà pas de boulot chez nous et tous ces profiteurs des aides sociales qui arrivent...» ou encore «Mais on y peut rien si c'est la guerre chez eux ils ont qu'a réglé leur problèmes dans leur pays ...» et beaucoup (trop) d'autres encore.

Souvenir Attention Danger...

Merci encore M. Slocombe
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Le troisième volet de la série Sadorski de Romain Slocombe sera en librairie le 23 août prochain et si vous avez, comme moi, été happé par les précédents opus consacrés à son flic collabo, vous ne devez pas manquer celui-ci.
Pourtant, je l'ai déjà dit, le personnage principal est pour le moins antipathique (le mot est faible).
Rappelons le contexte.
Seconde Guerre mondiale.
Paris occupé.
L'inspecteur principal adjoint Léon Sadorski, affecté à la 3ème section des Renseignements généraux et des jeux, chef du Rayon juif. (Le terme peut paraître choquant, mais réel et de toute façon, dans cette histoire, ce ne sera pas votre seul choc...).
Antisémite notoire, chasseur de terroristes cocos sans relâche, dont l'obsession sexuelle se révèle au moindre contact féminin. Obsédé surtout par cette jeune adolescente juive que sa femme et lui cache dans leur appartement. Flic pourri, traître à toutes les causes pourvu que son bien-être, sa vie conjugale et son rôle de protecteur ne soient pas remis en cause.
Dans Sadorski et l'ange du péché, l'inspecteur va à nouveau franchir les lignes...rouge sang.
Romain Slocombe aurait pu choisir la "facilité " en choisissant pour héros un résistant, un Robin des bois au coeur noble et mettant sa vie en danger au service de ses concitoyens.
Mais non.
Non, au contraire il a choisi l'abject.
Le sans coeur.
Le lâche.
Le bourreau.
Pourtant, son personnage est fascinant. On le déteste mais on a envie d'aller plus loin avec lui.
Sadorski, c'est aussi et surtout, sous la plume de Slocombe, le récit de la part sombre de notre histoire. La guerre bien sûr. le rationnement. La chasse au juif. Les obligations et interdictions liées à leur statut. La délation. Les arrestations. La torture. Les exécutions. Mais c'est aussi une population qui continue de vivre comme si de rien n'était (Ah ! La séquence de l'hyppodrome, ça fait froid dans le dos).
Une fois de plus, l'auteur argumente. Documente.
Certaines scènes peuvent choquer. Mais entre nous, on a quand même le confort du lecteur de 2018... parce que ce qui est écrit là, ça s'est réellement passé. Ne fermons pas les yeux. Ne soyons pas sourd. Ne nions pas.
Reste notre conscience et le fameux : Et nous qu'aurions-nous fait ?
En tout cas, Mr Slocombe, lui, il fait un travail formidable.
Je le dis haut et fort, il faut le lire.
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*Chronique de Grybouille sur le blog Léa Touch Book*

Camarades lecteurs… Heu, non, nous sommes en mars 1943 pour ce troisième tome des aventures de l'inspecteur Léon Sadorski.
Et en 1943, les « camarades » même lecteurs, c'était direction le Mont Valérien avec en comité d'accueil 12 tireurs allemands.
Alors, plus simplement, bonjour à tous et à toutes.
C'est avec beaucoup de respect que le p'tit Duc a abordé les 712 pages de ce roman de Maitre Romain SLOCOMBE.
De respect, car il faut prendre en compte le travail que représente ce type de production pour un écrivain… Il est impossible, pour rester crédible de passer à coté d'un travail fond. Et là, nous sommes gâtés… Vous le comprendrez en lisant les notes de l'auteur…à la fin du livre.

Revenons à notre chronique, ce roman est le reflet d'une époque. du Vél'd'Hiv à Drancy avec en toile de fond les bombardements des alliés plus ou moins précis sur Paris…

L'inspecteur principal adjoint Léon Sadorski chef du « rayon » juif de la Préfecture de Paris n'en a cure, lui qui profite de toutes les opportunités pour mieux vivre cette période troublée, et donner à Yvette, sa femme, des douceurs que ses revenus de policier ne pourraient lui donner…
Et il n'est pas le seul, le marché noir bat son plein.

Mais voilà, les temps changent et en ce début de printemps 1943 les déboires de l'armée allemande font que des questions se posent enfin pour certains car pour d'autres enferrés dans leur logique, il est encore de bon ton de dénoncer, de déporter et de tabasser…
Une mécanique bien huilée : On convoque, on terrorise, on interne, on déporte.
« Tant pis pour vous… »

Pendant ce temps là, à la Préfecture de Paris, Léon est convoqué par son supérieur, l'inspecteur Martz, une nouvelle enquête lui est confiée. Une juive part de l'ex zone-libre pour remonter à Paris, un trafic d'or ? Léon est mis sur le coup…

D'un monde à l'autre, d'un plateau de tournage de film à un hippodrome, de la Préfecture de Paris au cocon familiale, de Drancy aux appartements feutrés des beaux quartiers, des trains vers la déportation à l'espoir fou que tout peut encore s'arranger… Pas de répit pour le lecteur.

Romain SLOCOMBE est parfait dans son style. Il faut dire que les deux premiers « tomes » liés à l'inspecteur Sadorski sont passés par là… Et étonnamment, il est possible de voyager au milieu des trois récits donc aucune crainte vous pouvez commercer par celui-ci et ensuite remonter le fil…
La construction du roman est elle-même une belle réussite. L'alternance du récit lui-même avec le journal de l'adolescent de Julie et des faits réels de l'époque sur lesquels se déroule l'action. Un mot ? Super…

Les personnages, certains…

Léon Sadorski, vétéran de la grande guerre, deux fois blessé au combat, médaille militaire et croix de guerre 14-18 et empêtré dans ses contradictions… « …ça te dirait, de te payer un vrai boche ? »
Yvette Sadorski, une belle femme amoureuse de son mari qui lui rend bien, antisémite et pourtant elle accueille Julie avec l'affection d'une mère ou d'une grande soeur.
Julie Odwack, jeune adolescente juive sauvée de la grande rafle du Vél'd'Hiv par Léon et Yvette, qui la cachent dans leur appartement à moins d'un kilomètre de la Préfecture… « …qui songe à ses parents, partis vers cet ailleurs inconnu d'où personne ne reçoit jamais de carte postale. »
Mirla Wasserman, un « crane » à ramasser, « Je… ne suis pas juive, Monsieur. »
M. et Mme Poisonniers, des commerçants bien dans leur temps…
Robert Bauger, le meilleur ami de Léon, au vu des événements « …adopter une personne au cas où… »
Mme Leaumier, grande bourgeoisie, son mari…« Robert me trompe avec une Youpine. »
Herr Pisk, police du IIIème Reich, l'épuration « La guerre raciale totale »…
Le Docteur Tisné, « Pratiquer du juif »
Bernard Perret, un des lycéens qui apportent les cours à Julie qui reste cloitrée chez les Sadorski.


Pour ceux qui auraient oublié… C'est un devoir de mémoire, car « le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde», la petite Julie (notre Anne Frank) le dit si bien : « Mais qu'est-ce que sait que ce monde où nous vivons ? … Pourquoi tant d'horreurs ? »
Et je finirai par ce message de cet homme juif qui va monter dans le train en déportation : « Je ne sais pas si Dieu existe, mais si je le rencontre il va avoir beaucoup de mal à se faire pardonner ! »
Le « petit » plus,
https://www.youtube.com/watch?v=U2yv1Hw7sgI
Au sujet de notre auteur français, je vous invite à découvrir le monde de cet écrivain hors normes qui passe de ses expériences « nippones », à la réécriture des « Petites filles modèles », en passant par des romans "non historiques" et bien sur produire ce type de roman qui fait appel à des travaux en amont d'historien.

Bises à tous et toutes,
Bonne lecture, et à bientôt…
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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Troisième volet des aventures de l'inspecteur Sadorsky. Pour ceux qui n'ont pas encore lu cette excellente trilogie, il est important de planter le décor : Paris, 1943, Leon Sadorsky est un inspecteur principal adjoint de la troisième section des Renseignements Généraux, spécialisé dans les affaires juives, bref un colabo, « le pire des salauds et le meilleur des enquêteurs » …
Très documenté, le travail de M. Slocombe est remarquable quant à sa précision et à sa façon de retranscrire l'ambiance et l'époque pour nous immerger dans ce Paris occupé. Remarquable aussi, sa façon de nous proposer un récit sans manichéisme. Certes son inspecteur est détestable et haïssable, mais pas seulement, il est aussi, par bien des côtés humains : capable du pire et du meilleur.
Glaçant enfin, certaines pages quand Slocombe nous montre le fonctionnement des administrations allemandes et françaises et le traitement de la question juive.
Bref, un polar historique de qualité à lire de toute urgence.
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Qui est-il vraiment ce Léon Sadorski ? Un être méprisable assurément et chaque fois que le lecteur est heureux de le voir essayer de s'amender, comment dire … ça dérape !
Ses relations avec les femmes, quelles qu'elles soient … la sienne, celles des autres, les juives et celles qui ne le sont pas, les jeunes et les moins jeunes, sont tout simplement inexcusables.
Son attitude avec les juifs, dans le contexte, connait peu d'excuses aussi mais l'époque nourrit l'ambigüité.
Les plus crédules ne peuvent cependant pas ignorer les exactions perpétrées au nom de la pureté de la race aryenne.
Tout est humiliations et exactions … mais attention ça n'est pas l'exclusivité de Léon Sadorski.
C'est le « jeu » de tous ceux qui détiennent une autorité et entretiennent un lien de domination avec de plus faibles qu'eux, renforcé quand ils sont minables car c'est le seul moyen pour eux d'exister, alors dans le contexte des années 42-43 en France occupée, dans l'ex-capitale tout prend une importante vitale.
C'est le « jeu » de ceux qui choisissent la collaboration et l'enrichissement personnel à la résistance et la solidarité.
C'est le « jeu » de ceux qui font « semblant » et de ceux qui font « comme si ».
Rien ne plaide donc en la faveur de Sado dans ce troisième et dernier volet de ses aventures malsaines et l'auteur distille le venin au fil des pages avec un suspense mêlé aux références historiques, politiques, littéraires, cinématographiques … une ambiance réaliste et un récit qui en apprend aux plus documentés sur l'époque. La précision des référence peut sembler parfois superflue mais avec le recul rien n'est gratuit.
Déroutante la façon dont Romain Slocombe mêle les intrigues au point où le lecteur ne sait plus qui sont les héros principaux, l'intrigue majeure, les détails superflus. Cependant il lit, dévore, tourne les pages avec ardeur, surpris et envouté qu'il est par ce style incomparable, en espérant que les méchants seront punis … et qu'ils souffrent aussi !
Une écriture cinématographique qui image à merveille les situations les plus atroces.
Enfin pour compléter, le lecteur ne peut échapper à la réflexion sur la xénophobie et au sort réservé aux migrants qu'ils soient économiques ou politiques ainsi qu'aux risques encourus d'une société qui épouserait les extrémismes en la matière.
J'ajoute que j'ai lu ce troisième volet sans avoir lu les deux premiers et que même si ça n'est sans doute pas le plus académique pour approcher la psychologie des personnages, ça n'est pas franchement un handicap.
Un noir plus que noir et dérangeant, qui laisse sans voix !

Lien : https://collectifpolar.wordp..
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La chronique jubilatoire de Dany pour Collectif Polar
Qui est-il vraiment ce Léon Sadorski ? Un être méprisable assurément et chaque fois que le lecteur est heureux de le voir essayer de s'amender, comment dire … ça dérape !
Ses relations avec les femmes, quelles qu'elles soient … la sienne, celles des autres, les juives et celles qui ne le sont pas, les jeunes et les moins jeunes, sont tout simplement inexcusables.
Son attitude avec les juifs, dans le contexte, connait peu d'excuses aussi mais l'époque nourrit l'ambigüité.
Les plus crédules ne peuvent cependant pas ignorer les exactions perpétrées au nom de la pureté de la race aryenne.
Tout est humiliations et exactions … mais attention ça n'est pas l'exclusivité de Léon Sadorski.
C'est le « jeu » de tous ceux qui détiennent une autorité et entretiennent un lien de domination avec de plus faibles qu'eux, renforcé quand ils sont minables car c'est le seul moyen pour eux d'exister, alors dans le contexte des années 42-43 en France occupée, dans l'ex-capitale tout prend une importante vitale.
C'est le « jeu » de ceux qui choisissent la collaboration et l'enrichissement personnel à la résistance et la solidarité.
C'est le « jeu » de ceux qui font « semblant » et de ceux qui font « comme si ».
Rien ne plaide donc en la faveur de Sado dans ce troisième et dernier volet de ses aventures malsaines et l'auteur distille le venin au fil des pages avec un suspense mêlé aux références historiques, politiques, littéraires, cinématographiques … une ambiance réaliste et un récit qui en apprend aux plus documentés sur l'époque. La précision des référence peut sembler parfois superflue mais avec le recul rien n'est gratuit.
Déroutante la façon dont Romain Slocombe mêle les intrigues au point où le lecteur ne sait plus qui sont les héros principaux, l'intrigue majeure, les détails superflus. Cependant il lit, dévore, tourne les pages avec ardeur, surpris et envouté qu'il est par ce style incomparable, en espérant que les méchants seront punis … et qu'ils souffrent aussi !
Une écriture cinématographique qui image à merveille les situations les plus atroces.
Enfin pour compléter, le lecteur ne peut échapper à la réflexion sur la xénophobie et au sort réservé aux migrants qu'ils soient économiques ou politiques ainsi qu'aux risques encourus d'une société qui épouserait les extrémismes en la matière.
J'ajoute que j'ai lu ce troisième volet sans avoir lu les deux premiers et que même si ça n'est sans doute pas le plus académique pour approcher la psychologie des personnages, ça n'est pas franchement un handicap.
Un noir plus que noir et dérangeant, qui laisse sans voix !
Et comme dirait notre Porte Flingue "du grand art"
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Sadorski et l'ange du péché de Romain Slocombe
Ayant découvert l'auteur Romain Slocombe par la lecture de Première station avant l'abattoir puis Monsieur le commandant, j'ai découvert en bibliothèque le personnage de Sadorski, dans le cadre de Sadorski et l'ange du péché.
Léon Sadorski, inspecteur affecté à la 3ème section des Renseignements généraux et des jeux, chef du Rayon juif est un individu que vous n'oublierez pas . Un ignoble salaud de la pire espèce comme o ceux et celles qui dans cette époque troublée de notre histoire commune de la seconde guerre mondiale ont été enfantés par la monstrueuse idéologie nazi. Nous sommes à Paris en mars 1943. une femme qui a franchi la ligne de démarcation avec de faux papiers est arrêtée par des inspecteurs corrompus des renseignements généraux sous le prétexte fallacieux de trafic de métaux précieux. Sadorski, est un chasseur de juif, de résistants, particulièrement bien noté par ses supérieurs aux regards des nombreuses têtes rapportées. C'est aussi un homme qui avec son épouse Yvette, cache une jeune fille Julie, dont les parents ont été envoyés par convoi spécial à l' Est.
Dans cette première partie de ce roman l'on assiste avec force de détail à la traque des juifs, aux interrogatoires sordides de policiers français, qui sous couvert d'une carte tricolore s'autorisent les pires exactions, les crimes, par l'appât du gain, la luxure, l'ignominie adepte du viol et de la torture.
C'est alors que Sadorski, va être confronté à d'autres salopards plus retords que lui, fanatiques, trafiquants au marché noir, officier allemand.
Une lettre anonyme d'adultère le conduit de la bourgeoisie qui s'arrange avec l'occupant, aux plateaux de cinéma ou une jeune actrice demi-juive est figurante dans le film l' ange du péché de Robert Bresson. Sa trajectoire de chasseur de tête s'en trouve bouleversée après une nuit passée avec elle, alors que son homme Corse est encore en prison.
Dans ce même moment, Sadorski prend conscience que les déportations des juifs et des résistants vers l'Est inconnu, les conduits inexorablement vers la mort. Il l'apprendra de la bouche même d'un officier Allemand rencontré l'année précédente. Sadorski chasseur de tête de juif, totalement indifférents aux sorts des hommes et des femmes torturés dans les locaux de sa brigade spéciale ( des descriptions insoutenables ) ou de ceux qui sont internés sur des indices et propos fallacieux où diverses autres raisons au camp de Drancy tenu par les gendarmes, ne reste pas insensible à l'existence dorée des trafiquants et du monde du spectacle tant qu'il y trouve son compte.
Tout en suivant pas à pas ses enquêtes confronté à ses instincts primaires Sadorski sent le vent tourner. Qu'il est peut temps de redorer son insigne de policier en vue d'un prochain jugement qui mettrait sans nul doute à vue ses complaisances avec les Allemands.
C'est ainsi qu'il va être amené à assassiner un officier Allemand qui en s'approchant trop près de Julie, risquait de l'incriminer en protégeant une juive à son domicile. Par cette action, il supprimait l'officier trop curieux et pouvait le cas échéant revendiquer la mort de celui-ci.
Romain Slocombe dans ce récit particulièrement bien documenté, pas moins de 19 pages de biographie, donne un éclairage particulièrement sombre de notre histoire, rythmée par le rationnement, la recherche du profit, les interdictions, les délations, les exécutions, dans une population qui continue de vivre comme si rien n'était. L' épisode relatée du bombardement de l'hippodrome de Long-champ est particulièrement significatif de l'ambiance régnante , alors que les morts et les blessés ne sont pas encore relevés, les chevaux s'élancent de nouveau sur la piste.  «  Un vrombissement sourd emplit progressivement le ciel, étouffe les bruits de galop sur la piste, la clameur du public.Une escadrille de chasseurs bombardiers Focke-Wulf 190 A survole l'hippodrome , vire effectue un second passage avant de prendre la direction de Boulogne Billancourt les ateliers de l'île Seguin dont les fonderies sont frappés de plein fouet... Les pur-sang franchissent la ligne d'arrivée. On annonce Tornado vainqueur... » On reste abasourdi lorsque l'on lit en biographie, que cela s'est réellement passé !
Que va devenir Sadorski, qui semble être rattrapé par un nouvel inspecteur ? Il sait que le pire désormais s'approche, celui de sa fin sous le couteau de la veuve «  mais comment se demande t il Julie et Yvette vont se débrouiller, s'il a foutu la petite enceinte ! ».
Sadorski va-t-il enfin répondre un jour de ses actes ? La question posée reste à ce jour entière.
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Paris 1943. Pour la troisième fois, je retrouve l'immonde, l'abject, le monstrueux, l'infâme (j'en passe et des meilleurs) inspecteur Léon Sadorski (”Sado” pour ses collègues, c'est tout dire !) Pour la troisième fois, la lecture de ce roman m'a profondément secouée !
On aurait pu penser que ses dernières mésaventures (voir l'Étoile jaune de l'inspecteur Sadorski) allait le calmer un tant soit peu : que nenni ! Il est toujours aussi immoral et sans scrupules, ignore jusqu'à l'existence du mot empathie et ne s'apitoie que sur un seul et unique sort : le sien !
Ce salaud est pourtant un flic particulièrement efficace et zélé, en 1943, lorsqu'il s'agit d'arrêter des juifs qu'il exécre, des trafiquants en tous genres ou des résistants qu'il jalouse …
Ses plus grandes faiblesses : son immense orgueil et sa lubricité. À l'égard de son épouse tant qu'à celui des femmes qu'il interroge sans ménagement durant son service … Son désir obsessionnel également, pour sa petite voisine juive, Julie Odwak, qu'il a recueillie chez lui après avoir fait interner sa mère, afin de pouvoir l'isoler des autres et se l'approprier …
Romain Slocombe n'épargne aucun détail à ses lecteurs. Il est terriblement bien documenté (voir les notes de l'auteur et la bibliographie) J'admire une fois de plus son courage et son culot, pour avoir osé donner naissance à ce policier parisien anti-héros, collabo et antisémite, tout en dénonçant une époque peu reluisante ! Un coup de coeur pour ce troisième volet qui est mon préféré - même si sa lecture n'est pas rose … -
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La peinture du milieu du cinéma sous l'Occupation donne une grande partie de son intérêt à ce roman au moins aussi bon que les précédents de la série… comme toujours il vaut mieux ne s'attacher à aucun personnage, car à part Sadorski qui, une fois de plus, s'en sort (je ne dévoile rien puisque d'autres tomes sont parus depuis), les cadavres se multiplient…
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Encore une fois, Romain Slocombe n'a pas son pareil pour décrire les salauds, qu'ils le soient par conviction ou par opportunisme. Sadorski est sans doute ce qui se fait de pire, mais il est paré de suffisamment de réactions humaines et de soudaines générosités pour le rendre presque acceptable parfois. C'est la grande réussite de Slocombe : s'emparer de gens somme toute très ordinaires et les faire se colleter à l'Histoire, pour le meilleur et pour le pire. le tout imbriqué dans une description minutieuse de la vie sous l'Occupation, ce qui donne un réalisme terrifiant à chaque page.
Toutes les lâchetés ordinaires, toutes les fois où quelqu'un profite de la situation, toutes les haines, tous les fantasmes sont présents, exposés sans complaisance. La mécanique de la petitesse et de la mesquinerie est démontée, impitoyablement. Et c'est diablement efficace !
La fin de ce troisième opus en laisse espérer un quatrième (et sans doute dernier). Si c'est le cas, je me ruerai pour le lire !
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