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3,85

sur 327 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Lecture plutôt ennuyeuse d'un livre qui parfois frise le ridicule !
Le pseudo débat de philo m'a fait bailler d'ennui (la Vérité, la Vertu, la Fiction, la Raison bla bla bla ), l'intrigue policière se tient mais sans casser 3 pattes à un canard , et pour couronner le tout, de savants aller-retour franchement agaçants entre, paraît-il, deux histoires parallèles à dormir debout.
Je note au passage que ce bouquin s'est vu affubler de l'étiquette "Physique quantique" .. ne vous laissez pas avoir, il n'en est rien !..
Inventer des histoires compliquées et, je le reconnais, originales, c'est bien.
L'émotion c'est mieux. En tout cas, pour moi, c'est indispensable et je ne l'ai pas trouvé dans cet exercice qui m'a semblé bien prétentieux.
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Etant amateur de littérature de l'antiquité, je n'ai lu ce bouquin que poussé par la curiosité. Eh bien, chers futurs lecteurs qui êtes tentés de vous risquer dans cette caverne, je me dois de vous prévenir que je crains fort que le señor Somoza ne laissera pas un nom indélébile dans l'histoire de la littérature. En effet la recherche de l'originalité à tout prix ne peut guère, à mon sens, être suffisante pour garantir une oeuvre de qualité. On connaissait déjà ceux qui s'écoutent parler...Somoza, lui, est un grand innovateur, il se regarde écrire ! en faisant, en bas de page, des commentaires puérils sur ce qu'il vient de rédiger en feignant la surprise. Ça fait penser à ces documentaires où un reporter surexcité n'arrête pas de faire des remarques sur ce qu'il fait découvrir en se retournant vers la caméra. C'est déjà insupportable en vidéo, mais dans ce genre de fiction cela crée, en plus, une distance par rapport au texte qui déflore l'éventuel suspense. Sans parler des incessantes répétitions, surtout des mots "eidétique" et "eidésis", dont le premier n'a d'ailleurs pas le sens que lui impose l'auteur et le second un vulgaire néologisme inventé à cet effet. Dans le genre "enfoncez vous bien ça dans le crâne" je n'ai jamais vu pire. C'est à la fois horripilant et ridicule.
Pour ma part je n'aime pas le mélange des genres. En effet c'est quoi ce salmigondis, pour ne pas dire "amphigouri", que nous sert Somoza ? S'agit-il d'un pastiche, vernissé à l'antique, d'Agatha Christie et de ses personnages caricaturaux ?, d'un psycho-thriller truffé de clins d'oeil au lecteur ?, d'une BD style Jacques Martin sans les images ?, je ne saurais dire... en 2000 c'était nouveau, ça venait de sortir, donc ça ne pouvait que plaire aux bobos branchés.
Un internaute fait toutefois judicieusement remarquer que la crédibilité de l'intrigue est pipée dès le début, dans la mesure où la traduction du héros n'a strictement rien à voir avec le style d'un texte antique. OK, on apprendra par la suite que le document d'origine n'était qu'un leurre, mais dans ce cas que dire de la compétence du "traducteur", qui ne se rend compte de rien, tout en moquant l'absence de sagacité de son prédécesseur ?! Mais ces incohérences ne gênent visiblement, ni Somoza ni ses lecteurs. Certains parlent d'érudition à son propos ! Ça fait sourire, tant il est évident que l'auteur fait évoluer ses bouffons dans une Athènes de pacotille, à l'aide d'un plan de la cité antique tiré d'un "Guide Bleu" Michelin. Il injecte, pêle-mêle, dans les premiers chapitres tous les poncifs sur la Grèce antique glanés dans un manuel scolaire, sans oublier, bien sûr, la fameuse statue chryséléphantine. (ça sonne bien !) Puis débarquent sans crier gare les écrivains, (p.134 et suivantes) et enfin les philosophes. (p.173) - Pour les portraits il s'inspire évidemment de la céramique grecque antique et de peintres comme Alma Tadema ou Füssli (p.241) pour les scènes de genre. - Quant aux termes spécialisés dont il abuse prétentieusement, il les extrait tout simplement d'un glossaire. C'est à la portée du premier scribouillard venu...
Voilà ce qu'on peut dire de la forme, examinons maintenant le fond :
Quand on vit de sa plume il faut toucher un large public avec des goûts différents, donc appâter avec ce qui fait recette en commençant par un titre racoleur. On introduit ensuite des éléments qui on fait leurs preuves : mystère, savoirs et rites occultes, sexe, violence etc. Cette technique mélange le réel et l'imaginaire et, au bout du compte, aboutit au but recherché : provoquer le délire du lecteur lambda en le projetant à travers les toboggans de l'espace-temps, dans la griserie fantastique de la fiction, d'où il ne peut retomber qu'abasourdi et conquis.
Certains trouvent l'intrigue de ce roman de gare bien ficelée, admettons, mais ils n'ont pas remarqué que ce n'est que le plagiat du scénario "d'Angel Heart" film sulfureux émaillé de crimes atroces sorti, comme par hasard, sur les écrans 2 ans plus tôt. Harry Angel est, comme "le traducteur", à la recherche de son vrai moi sans en être conscient et le détective Héraclès P. fait aussi des cauchemars de coeur arraché. Etis = Margaret la femme fatale énigmatique, Yasintra = Epiphany, autre hétaïre prêtresse de rites barbares. Somoza se réserve évidemment le rôle du diabolique Luis Cypher qui tire les ficelles. Un outsider atypique tout de même : Crantor + Cerbère = Obélix + Idéfix. (La scène de la p.333 où ce personnage préfère porter secours à son roquet, plutôt que d'achever sa victime, est par contre empruntée au "Silence des agneaux".) Afin de brouiller les pistes (ça il sait très bien faire) Somoza situe son remake de ce scénario au IVème S. av.JC . (Le texte dit X fois "il y a des millénaires", non, ce serait l'Egypte très ancienne, faut pas confondre !)
Nous nous retrouvons donc à l'époque de Platon. Ce choix n'est pas innocent, c'est en effet le seul philosophe dont le nom est connu de presque tout le monde. de plus son idéalisme poussé à l'extrême débouche dans le solipsisme ce qui va fournir à Somoza l'idée d'une action parallèle permettant un dénouement inattendu. Nouveau plagiat ! car ce thème est emprunté à une nouvelle de J.L.Borges : "Les ruines circulaires".
A ce propos on se heurte à une nouvelle incohérence rédhibitoire : Si Philotexte de Chersonèse a créé les personnages du traducteur et de ses proches, comment pouvait-il imaginer, à son époque, un nom moderne comme Montalo, l'existence de l'électricité (p.163), l'aspect de leurs vêtements (p.177), et surtout leurs actions et réflexions qui n'auraient un sens que plus de 2000 ans après sa mort ??? Ah pardon, j'oubliais qu'on nous précise p.191 que Philotexte-Somoza a été investi par Apollon du pouvoir de vaticiner. Et devinez ce que nous prédit (après coup) notre philosophe extralucide ? : La réussite de la secte chrétienne qui mange son dieu torturé, l'accession des femmes aux mêmes emplois que les hommes et l'avortement de la "République Idéale" imaginée par Platon parce que la nature humaine reste inchangée. Ça c'est un scoop...;-)). Sans indiscrétion, señor Somoza, il vous a fallu combien d'années d'études de psycho. pour en arriver à ces conclusions fracassantes ?
- Nonobstant notre psy. poursuit son récit avec la finesse de son Taureau de Crête s'ébrouant dans un magasin de porcelaine. Il ne se relit même pas d'où des perles du genre : "Eumarque fit un geste apotropaïque afin d'éloigner le mauvais sort." (p.80) magnifique exemple de pléonasme !, "...le front dégagé avec de grandes fosses nasales," (p.94), "...sa large dentition blanche embusquée dans le labyrinthe de ses cheveux." (p.100). N'en jetez plus la cour est pleine...
- D'aucuns disent encore qu'on est perpétuellement tenu en haleine par un suspense quasi insoutenable !? J'espère qu'il s'agit d'une boutade car le 2ème meurtre n'intervient qu'à la p.146, le 3ème p.225 et le carnage final p.338. Entre ces péripéties ce n'est que verbiage insipide et indigence des dialogues. ex. p.112 ou 300.
- D'autres prétendent aussi être restés "scotchés" par le dénouement. C'est à se demander s'ils ont lu ce qui précède, car Somoza est tellement fier de sa "trouvaille" qu'il ne peut s'empêcher de nous suggérer plusieurs fois la solution notamment aux p. 102,135,136 et 180. Donc la fin, bien loin d'être une surprise, ne fait que confirmer ce qui était annoncé. C'est la montagne qui accouche d'une souris...
- Enfin des internautes se disent dérangés par la description morbide et complaisante des détails atroces caractérisant les meurtres. Franchement ceci ne m'a pas étonné. N'oublions pas qu'un psy. passe son temps à sonder les cerveaux dérangés de ses patients, ça finit par déteindre...D'ailleurs le carnage final est inspiré par le suicide collectif d'une secte au Guyana en 1978. Ce fait divers avait visiblement fasciné Somoza.
Non, j'ai été beaucoup plus irrité par la description caricaturale de l'Académie de Platon.
Bien que n'étant pas adepte de cette école, j'ai trouvé Somoza d'une suffisance rare lorsqu'il s'autorise à ravaler un philosophe illustre au rang de figurant grotesque de son intrigue à deux balles. Puis de lui lancer un défi par l'intermédiaire de son personnage Philotexte, alors qu'il n'a qu'une idée très vague du système de pensée de Platon. (L'allégorie de la caverne mise à part, les allusions et citations renvoient exclusivement au dialogue intitulé Phèdre.) J'ai toujours été amusé par l'aversion viscérale qu'ont les ilotes envers la culture en général, et tout particulièrement envers la philosophie ;-)
Quelques illuminés se sont encore extasiés sur le thème de l'étrange pouvoir évocateur des mots abordé par Somoza. Sans doute lisent-ils peu ou mal car ce sujet avait déjà été largement traité (entre autres) par Calvino. Encore un plagiat donc...
Conclusion : Prenant le contre courant de ce que j'ai pu lire sur ce point, je dirais que le dernier chapitre est le plus décevant dans la mesure où l'on y voit s'écrouler un château de cartes trop ambitieux. En effet l'auteur, armé d'une plume trempée dans du n'importe quoi, cherche à démontrer (p.342,343) de manière poussive et vaseuse que Philotexte a gagné son pari contre Platon. D'ailleurs il n'y croit même pas lui même puisqu'il fait dire à son héros :" Je souris devant le ridicule de ces propos" (sic.)
Somoza n'aura réussi à me convaincre que d'une chose : Sa "caverne" n'est qu'une grossière fumisterie dans laquelle il serait vain de chercher des "idées" dignes de ce nom. Allons, soyons bon prince, j'accorde une étoile pour l'encre et le papier et une autre pour le temps gaspillé à rédiger.
Quant à vous qui souhaitez vraiment voir revivre le passé (et vous cultiver par la même occasion) lisez plutôt des oeuvres de qualité : Salammbô, Les mémoires d'Hadrien, L'oeuvre au noir etc. Ou, encore bien mieux, directement les auteurs de l'antiquité : Tite Live, Ovide, Apulée, Suétone, Diogène Laërce, Pétrone, Hérodote, Pline le Jeune etc. le choix est intarissable...
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