Antigone

Je ne vais pas redire ce qui à déjà été dit sur cette oeuvre. je dirais seulement que cette pièce est une des plus belle que j'ai pu lire. Un classique à lire et relire sans lassitude! Une tragédie grecque autour de la passion pour la justice et l'amour fraternel.

ce soir, je vais voir une troupe palestinienne jouer cette pièce en arabe. je relis, encore et encore Sophocle. Quelle actualité dans la tragédie antique!
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Désireux de combler mes lacunes sur les classiques, je me suis lancé.
J'avais une appréhension inexpliquée sur cette pièce, sans doute de mauvais souvenirs scolaires, bref, j'ai gardé cet ouvrage de côté assez longtemps.
Heureuse surprise!
L'histoire est prenante, une synthèse de la tragédie, livre lu d'une traite (la pièce est assez courte), et le rythme s'accélère jusqu'au dénouement.
Je valide, et continue plus sereinement mon exploration des classiques

Antigone et sa soeur Ismène ont deux frères tués au combat dans des camps adverses, Etéocle et Polynice. Etéocle a été enterré avec les honneurs, vu qu'il a défendu Thèbes tandis que Polynice est livré sans tombe, "pâture pour les oiseaux carnassiers". Antigone se révolte et tient à enterrer son frère dignement malgré l'interdiction du gouverneur, Créon. Ismène ne prend pas position et veut respecter la loi.
Antigone représente la révolte d'une femme contre un pouvoir d'hommes et de guerriers et son obstination la grandit. Tirésias, le sage vient plaider sa cause car elle est vite arrêtée pour avoir enfreint la loi en recouvrant Polynice de terre. Elle risque sa vie. Créon s'oppose à l'intersession de Tirésias et le ton monte entre les deux hommes. Tirésias, bien qu'aveugle, a don de prophétie (c'est lui qui, dans l'Odyssée, depuis l'Hadès, prévoit la suite du retour d'Ulysse) et prédit des malheurs à Créon. La suite prouve la véracité des dires de Tirésias. Créon, pour être resté obstiné par une loi absurde, croyant remettre en cause son pouvoir, il a tout perdu. Ce sont deux obstinations, positive (Antigone) et négative (Créon) qui s'opposent. L'une rend digne, l'autre est cause de perte.
Sur le même thème qu'Ajax, Sophocle approfondit l'idée de l'honneur et de la dignité dans Antigone. L'honneur, comme dans Ajax, doit être rendu au guerrier mais en plus il y a la lutte d'une femme seule, que ses proches abandonnent, contre un gouvernement inflexible. Tirésias, de par sa condition, est du côté des faibles et prend naturellement parti pour Antigone. La folie du pouvoir s'est emparée de Créon qui lui, ne veut montrer aucune faiblesse dans son nouveau gouvernement, ne veut rien céder, pousse son autorité jusqu'au bout sans tenir compte des désirs des faibles ou du peuple, comme un joueur met tout en jeu au risque de tout perdre. Il se sentirait humilié de céder à une femme.
CREON. C'est pourquoi notre devoir est de défendre l'ordre et ne jamais souffrir qu'une femme ait le dessus. Mieux vaut tomber, s'il le faut, sous les coups d'un homme, que d'être appelé le vaincu d'une femme."
Or, Antigone renferme une philosophie héritée de Platon. Nul n'est détenteur de la vérité comme le dit Hémon, fiancé fidèle, à Créon, :
HEMON. Mais montre-toi moins absolu dans tes jugements; ne te crois pas l'unique détenteur de la vérité!

La pièce s'intitule Antigone, mais elle aurait pu s'intituler Créon.
Parce que ce n'est pas la simple histoire d'une adolescente qui s'affirme.
Ce serait déjà pas mal. Mais c'est plus, bien plus, et depuis bien longtemps.
Tous les quatre matins, un être enthousiasmé reprend les archétypes et raconte le mythe à nouveaux frais. Délicieux vertige de la tradition. On prend les mêmes, on recommence, toujours pareil, mais jamais vraiment. Avec le mythe on a ses repères, on est toujours à la maison, mais l'éclairage a changé et le spectacle est toujours neuf.
Tous les quatre matins quelqu'un fait face à un problème inextricable, une douleur un remord. Et soudain Sophocle et ses épigones, terriblement toujours d'actualité, surgissent de sa mémoire. Grille de lecture. Vertige derechef.

Personnellement, depuis cette lecture de Sophocle peu après vingt ans, je me serais volontiers vu le plus souvent en Antigone: en première lecture c'est valorisant, romantique. Mais je me suis plus souvent senti Créon. C'est cuisant.

Je n'explique pas grand chose. Tant mieux. Cette tradition et son épaisseur, c'est une expérience que l'on fait. Anouilh au lycée c'est bien. Mais Anouilh n'est pas seul. Sophocle, du fond de l'étrangeté antique, est l'un des premiers maillons d'une chaîne qui se poursuit jusqu'à nous. Un même sillon à tracer dans le respect des principes de la littérature biologique. Une tradition que nous empruntons à nos enfants. Une expérience que l'on fait. L'expérience de la respiration.

Je me souvient avoir étudié Antigone de Jean Anouilh au collège et avoir déjà apprécié la lecture. C'est donc avec quelques souvenirs de l'histoire que je me suis replongé dans cette tragédie par l'auteur original, et je doit dire que j'ai redécouvert cette oeuvre.
Il est rare que je lise des pièces de théâtre, mais cette occasion était la bonne. Alors certes, il faut réussir à accrocher à la plume de Sophocle mais cela n'en reste pas moins une lecture rapide et prenante. Je recommande à tous de découvrir cette triste mais belle histoire.

Honneurs et désespoirs, vindictes populaires et rituels sacrificiels.

Les uns s'opposent aux autres, les raisons s'obscurcissent dans leurs jugements et déraisons.

Trop d'affirmations perdent les certitudes de tous et l'extrême submerge la raison.


Petite pièce à mieux faire connaître et apprécier dans son entier pour une meilleure jeunesse de société.

Antigone ? Elle cristallise à elle seule les plus grands tourments de l'âme humaine, ses contradictions, ses émois existentialistes : la soif de liberté, la rébellion contre l'ordre établi, la conscience dans ce qu'elle a de plus abouti, le devenir de l'âme humaine après sa mort, la valeur des rites et des coutumes ancestrales, la teneur du respect.

Le couple qu'elle forme avec Créon met en scène le conflit de génération ; il dresse un constat amer sur la place de la femme dans la société ; il fait s'affronter loi divine et loi humaine, individu contre société, famille contre patrie.
L'absurdité de sa mort fit frémir d'angoisse la philosophie d'un Camus, son enfermement celle d'un Sartre, son mutisme fit couler bien des encres.

Antigone est une pièce maîtresse de la Grèce Antique, l'une des plus poignantes et des plus mystérieuses aussi. Miroir de l'histoire paternelle, celle Antigone semble en renverser le destin ; dans sa mort, voulue, revendiquée, elle échappe du même coup à une union aux allures incestueuses (son futur époux n'est-il pas l'équivalent d'un frère de sang ?) et à la domination d'une figure paternelle étouffante incarnée par Créon.

Enfin, ne peut-on y voir également la source d'un Shakespeare dont les héros, Roméo et Juliette, ressemblent à s'y méprendre, dans leur sort, au couple qu'elle forme avec Hémon ; Hamlet et son fameux "Être ou ne pas être" résonne à l'unisson, aussi, avec cette héroïne torturée par la mort paternelle et qui semble constamment virer dans un désir suicidaire.

Une pièce dont la légende a déjà fait la réputation et qu'il n'est pas même nécessaire de lire tant on en connait les échos.

Je suis une grande fan des tragédies grecques et de Sophocle en particulier. A ce titre, Antigone est une de mes pièces de coeur. Tout d'abord, c'est une oeuvre magistrale qui satisfait aux codes de la tragédie classique. L'écriture est noire, l'intrigue est tendue. Et le personnage d'Antigone reste, à travers les nombreuses lectures que j'en ai faites au cours de ma vie, une héroïne à part. Sa pugnacité, sa ténacité, son sens du sacrifice, sa lutte pour la liberté, celle de ses idées et contre la tyrannie, la rendent parfaitement intemporelle et terriblement moderne.
Néanmoins, si la version de Sophocle est, à mon avis, LA tragédie qu'il faut avoir lue, il est vrai que certains pourront la trouver ardue à suivre et lui préfèreront l'Antigone d'Anouilh, plus accessible. L'une ou l'autre de ces lectures conviendront pour véhiculer le message fort de cette héroïne : croire en soi, en ses idées et se battre jusqu'au bout envers et contre tous les tyranniques pour les respecter et ne pas se soumettre.

Je ne pensais pas que je pourrais prendre du plaisir à lire cette pièce...Comme celle de Oedipe roi du même auteur Sophocle ....
Antigone brave le pouvoir en place pour honorer la mort d'un proche son frère Polynice .Le roi Créon s'oppose avec véhémence à rendre grâce à cet ennemi d'un jour ...
Alors s'oppose ces deux personnalités au fil de la pièce avec le chassé croisé des intervenants pour calmer le feux de ces deux tempéraments....
Le tragique reste toujours le lot de ces personnages ...Antigone meurt de son impatience de sa fougue de sa passion de cette vie qui l'anime ...cette puissance tragique ....