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sur 1319 notes
A Thèbes, le roi Créon condamne à mort Antigone, coupable d'avoir accompli les rites funéraires pour son frère Polynice.

Pour comprendre la pièce, il faut connaître un peu la légende autour d'Oedipe et sa famille. Oedipe a été maudit pour avoir réalisé la prophétie qui entourait sa naissance: il a sans le savoir tué son père et épousé sa mère. Après eux, leurs deux fils Polynice et Etéocle se sont entendus pour régner sur Thèbes à tour de rôle pendant une année. A la fin de la première année, Etéocle refuse de céder sa place à Polynice, qui attaque la ville avec l'aide d'autres cités. La guerre se termine sur la mort des deux frères, qui s'entretuent sur le champ de bataille. Créon, leur oncle, monte sur le trône. Etéocle est enterré comme un héros pour avoir défendu Thèbes contre les envahisseurs étrangers, tandis que le roi interdit sous peine de mort de donner des funérailles à Polynice, considéré comme un traître pour avoir attaquer sa ville.

La pièce commence alors qu'Antigone, la plus jeune de la fratrie, demande à sa soeur aînée de l'aider à accomplir les rites funéraires de leur frère, afin qu'il puisse rejoindre le séjour des morts dignement et que son âme n'erre pas sur terre sans trouver le repos.

Sophocle aborde plusieurs thèmes: religion et piété familiale (accomplir les rites funéraires est à la fois une marque de respect envers les dieux et envers la famille), tyrannie et intransigeance bornée (Créon refuse d'entendre raison quand on fait appel à sa clémence ou même quand les dieux interviennent par l'intermédiaire d'un devin), devoir de résistance, amour tragique (Antigone, condamnée à mort, est fiancée à Hémon, le fils du roi), etc.

C'est l'une des pièces antiques les plus faciles d'accès que j'ai lues jusqu'ici. Dans cette édition destinée aux collégiens et lycéens, il y a des notes explicatives et une introduction qui permettent d'éclairer les points plus obscurs, mais même sans ça, l'intrigue n'est pas difficile à suivre. On comprend facilement les enjeux et les motivations des personnages.

Ce que j'ai le plus apprécié dans la pièce, c'est le personnage d'Antigone, qui est une héroïne forte, à laquelle on s'attache et dont on peut admirer la force d'âme, ce qui n'est pas forcément courant dans le théâtre grec antique, témoin d'une société particulièrement misogyne et sexiste. (...)

Une très bonne lecture, portée par de très beaux monologues et un personnage féminin d'exception.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Émettre un avis personnel sur l'un des piliers de la littérature antique me semble un peu vain si ce n'est présomptueux. Mais enfin je suis et reste une lectrice devant un texte... Je suis peu sensible à la lecture des pièces de théâtre de manière générale. Je m'y suis pliée un peu par obligation. A vrai dire, la première lecture d'Antigone m'a plutôt laissée de marbre. Bien que le récit soit accessible au commun des lecteurs, la pièce demande une lecture approfondie pour être saisie dans toute ses dimensions. Antigone est un texte extrêmement riche qui touche à de nombreuses thématiques philosophiques encore actuelles : masculin/féminin, jeunesse/vieillesse, famille, inceste, résistance politique, engagement, droit des hommes/droit divin, condition féminine, amour, mariage, etc. Choisir une de ces thématiques et la prendre comme fil rouge de lecture pour en retirer ce que nous en dit le texte peut être un excellent moyen de se l'approprier. Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié suivre le personnage d'Antigone dans son évolution du statut de jeune fille au sein du cocon familial à celui de femme qui prend sa place dans l'espace public. C'est une lecture parmi beaucoup d'autres possibles...
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Certains thèmes et certaines questions sont universels. Ils traversent les époques et ne prennent pas une ride. Antigone est une tragédie grecque qui nous parle entre autres de courage, de conviction, de respect, de choix et du fait de les assumer qu'importe les conséquences.
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La lecture d'un tel classique, à la hauteur des plus grands textes fondateurs, renvoie inévitablement à un référentiel encombrant au moment d'y plonger les yeux. Outre qu'elle a traversé les âges et imprimé sa marque dans la nature même de l'homme européen, Antigone reste une oeuvre de transmission magnifique. A ne citer qu'Anouilh ou Freud, on mesure déjà la force d'un tel texte, alors que son référentiel - dieux, destin, pouvoir - s'est radicalement transformé. Et pourtant, on ne lit pas Antigone comme on lit l'Iliade. La place de l'Homme dans le pouvoir et face aux dieux n'en est pas très éloignée. Mais on lit sans doute Antigone dans la densité des personnages, leurs interactions qui ont construit pour partie nos structures familiales. La structure classique du texte, le rôle du Choryphée, la poésie épique en font un texte magnifique.
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Célèbre tragédie grecque qui sera reprise par Racine, Antigone est assurément une histoire que l'on se doit de connaître et d'apprécier. Cette oeuvre est véritablement un classique Sophocle est un magnifique tragédien et les qualités littéraires d'Antigone sont indéniables.
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Du classique, du vrai du pur, du dur...
On est chez Sophocle, pas chez Mickey, ni chez les Bisounours.
Beaucoup d'auteurs ont repris ce thème, parmi les plus connus.
Il faut connaitre, mais il faut déjà un bon niveau de connaissances pour apprécier.
Cependant, on s'ennuie quand même un peu (Pour moi, c'est un doux euphémisme...)
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Je continue d'explorer les pièces de théâtre antiques en me plongeant cette fois-ci dans Antigone de Sophocle. J'avais déjà lu l'Antigone de Jean Anouilh et l'Antigone d'Henry Bauchau, ainsi qu'Antigone 256 de Jacques Cassabois. Trois réécritures mais jamais l'oeuvre original ? On fait tous des erreurs dans la vie ... Vous l'aurez quand même compris, le mythe d'Antigone, ça me connait.

Au début de la lecture, je me suis quand même demander si je ne l'avais pas déjà lu. Ce n'est pas impossible que dans un passé lointain, très lointain, je l'ai déjà lu mais alors je n'en gardais quasiment aucun souvenir. Difficile à dire.

A la fin d'Oedipe roi, le roi Oedipe était contraint de s'exiler. Créon, son beau-frère, prend la tête de Thèbes. Pendant ce temps-là, les deux fils d'Oedipe, Etéocle et Polynice se battent pour devenir le nouveau roi. Ils finissent par s'entre-tuer. Etéocle reçoit de dignes funérailles alors que Polynice est laissé à même le sol, à la merci des rapaces affamés. Créon interdit à quiconque dans la cité de rendre les hommages qui lui sont du sous peine de mort.
Antigone débute sur la jeune femme, soeur des deux frères morts, priant Ismène, son autre soeur, de l'aider à enterrer leur frère pour qu'il puisse rejoindre le pays des morts. Ismène refusant, Antigone est contrainte de braver l'ordre de Créon seule. Alors qu'elle procède à l'ensevelissement du corps de Polynice, elle est découverte. Créon la condamne à mort. le fils de Créon, Hémon qui était fiancé à la jeune femme, ne peut supporter cette perte et se suicide. Eurydice, mère d'Hémon, apprenant le décès de son fils, met également fin à ses jours.

L'aspect religieux est vraiment omniprésent. Il est toujours fait référence au destin, à la volonté des dieux, aux rites à respecter. J'avoue que je trouve que c'est un peu trop mais ça fait complètement parti de la culture thébaine. J'ai déjà plus apprécié les informations que nous révèle cette pièce sur le statut des femmes dans l'Antiquité. Une femme n'existait pas en tant que personne légale. Elle existait mais uniquement à travers son représentant masculin. Par exemple, avant son mariage, elle était sous la responsabilité de son père (Antigone sous la charge tutélaire d'Oedipe). Si celui-ci venait à mourir, la garde passe au plus proche membre masculin de la famille, soit ici Créon. Mais comme Antigone est fiancée à son cousin Hémon, elle est censée être partagée entre Créon et Hémon. Ce tuteur est supposé la représenter légalement en cas de procès et défendre ses intérêts, mais on se rend bien compte dans cette pièce qu'il y avait des abus de la part des tuteurs et que les femmes n'étaient en fait jamais vraiment protégées.

Créon est le personnage qui m'a le plus marquée. Encore plus même qu'Antigone. C'est un personnage orgueilleux, hypocrite et avide de pouvoir. On déteste le détester tant il est cruel. Il était déjà en parti responsable de la chute d'Oedipe. Dans cette pièce, il devient aussi le meurtrier indirect d'Antigone, de sa femme Eurydice, et de son fils Hémon. Il fait genre 'je veux aider à sauver Thèbes et ses habitants en démasquant les responsables de leurs malheurs', alors qu'en fait sa seule motivation est la quête du pouvoir. Il prétend placer l'intérêt de l'Etat avant ses propres devoirs. Au moment du "procès" d'Antigone, il prétend faire ce qui est mieux pour la ville, agir en tant que roi plutôt qu'en tant que gardien de la jeune fille, ce qui l'obligerait à prendre sa défense.
Bref, vous l'aurez compris, je ne peux pas l'encadrer.

Je pense avoir fait le plein de tragédies pour un bout de temps. Mon cotât de morts par mois en matière de littérature a déjà été largement dépassé. Je lirai surement les autres pièces de Sophocle, mais pas tout de suite. Si vous ne connaissez pas, allez-y, lisez le. Mais avec modération. C'est 'marrant' tant s'en est tragique.
Lien : http://mariae-bibliothecula...
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Bien que choisi et lu dans le cadre du #Challenge Héroïne 2024, je dois avouer que ça m'a fait étonnamment plaisir de renouer avec la tragédie grecque.
J'aime les grandes tirades de Sophocle et les chants du choeur.
J'aime la façon dont les personnages crient leur douleur et chantent leur bonne fortune.
Ma dernière lecture d'une tragédie grecque devait bien remonter à 15 ans au moins, pourtant j'ai retrouvé son langage poétique comme si je ne l'avais jamais quitté.
Antigone une grande héroïne, tout en étant une magnifique anti-héros.
Elle sait dès la première scène comment se terminera sa vie et pourtant elle avoue qu'elle n'a enfreint la loi de Créon uniquement parce qu'elle n'aurait plus d'autre frère.
C'est donc courageux et ironique à la fois. Veut-elle vraiment sauver l'âme de son défunt frère ou ne s'est-elle simplement pas remise des affronts que sa famille vient de rencontrer?
Être la fille d'Oedipe vient avec un grand lot de contrariétés lorsque les dieux vous abandonnent.
Est-ce vraiment pour honorer son frère Polynice qu'elle l'a enseveli?
Ou serait-ce pour apaiser la colère des dieux sur son sang maudit?
« Si je péris avant le temps, je regarde la mort comme un bienfait. Quand on vit au milieu des maux, comment n'aurait-on pas avantage à mourir? »
Elle est l'archétype de l'héroïne des véritables tragédies, d'une époque où celles-ci finissaient souvent en bain de sang. La fin de dernier acte n'apportait nulle fin heureuse et le public repartait chez lui le coeur plus lourd qu'en début de soirée.
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Nous sommes nombreux, qui aimons Antigone, fille et soeur de son père Oedipe le vagabond éternel
Elle n'accepte pas la loi - celle de Créon et, malgré les édits royaux, elle ensevelit son frère Polynice - mort lors des combats devant la ville.
C'est pour elle un devoir sacré.
Le lien qui l'unit à son frère est unique; un mari, un enfant - si elle les avait eus, puis les avait perdus, elle pouvait recréer le lien, mais avec un frère, quand les parents sont morts…?
Elle sait que la gloire en un tel acte lui apportera la mort, une mort qui surviendra avant d'être arrivée au terme de sa vie .
Sophocle, économe de mots et d'espérance, prodigue d'intelligence traite les conflits majeurs de nos vies: l'homme et la femme, la jeunesse et la vieillesse, le courage et la lâcheté, les dieux et les hommes, la vie et l'immortalité, le destin choisi et la vie subie, l'état et l'individu.
Antigone marque la fin de notre être primitif et de son intelligence de la vie dans le groupe et la naissance de l'homme moderne - en l'occurrence de la femme ( est-ce un hasard ?) individu debout (les anthropologues nous ont appris que c'est cette position debout, permettant de rafraîchir, développe le cerveau)*, individualité et non plus simple membre d'un groupe dont il adopte la pensée.
Exemple que nous tentons de suivre depuis Antigone contre les groupes, contre les états, contre les pensées (?) fabriquées pour que nous les adoptions poliment.
Peut être viendra-t-il ce monde des après de l'impossible ….


On boira de l'Ouzo.
N'importe où vers Thèbes,

En écourtant Carl Orff.
(son Antigone est difficile à trouver; cherchez la, elle est belle)


Les extraits d'Antigone ont été traduits par V.H. Debidour
* Stephen Mithen The Prehistory of Mind
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Cette lecture m'a vraiment surprise. Je ne suis pas une grande adepte des pièces de théâtre mais celle-ci m'a vraiment plu.

J'ai appréciée l'histoire tragique de ses personnages antiques. Antigone est une femme forte pour son époque d'ailleurs.

Le texte était facile à lire et j'ai eu du plaisir à découvrir cette grande tragédie.
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