Histoires de Vampires, tome 8 : La vierge et le vampire

— Darcy et Austin viennent d’arriver. As-tu entendu leur bonne nouvelle ?
— Non, mais j’ai l’épouvantable impression que j’en entendrai parler…
— Tu sais que les ovules de Darcy sont tous morts, quand elle a été transformée en vampire ?
— Je ne connaissais pas ses ovules personnellement.
[...]
— Elle a emprunté quelques ovules à sa sœur, et Roman s’est servi du sperme d’Austin pour les fertiliser. Ça a fonctionné ! Ils vont avoir un bébé !
[...]
— Il n’a pas l’air d’avoir un ventre de grossesse.
[...]
— Tu es au moins au courant pour Jean-Luc et Heather, n’est-ce pas ?
— Non. J’ai été envoyé sur une île éloignée pendant quatre mois. Je crois que c’est ce que les mortels font avec les gâteaux aux fruits de Noël dont ils ne veulent pas.
— Nous sommes tous venus te visiter, protesta Shanna. Quand Jean-Luc et Heather sont revenus de Patmos, ils ont dit à Roman qu’ils voulaient avoir des enfants. Roman a donc fait son petit tour de magie, et ça a fonctionné !
— Oh, c’est bien.
[...]
— Et devine quoi ?
[...]
— Ils vont avoir des jumeaux ! N’est-ce pas excitant ?
[...]
— Oui. Je peux à peine me contenir.
[...]
— Tu devrais essayer d’être heureux pour tes amis.
— Je le suis. Je suis enchanté que tout le monde à part moi soit heureux en mariage et que ces gens se multiplient comme de fichus lapins.

— Je suis Robert Alexander MacKay.
[...]
— Et vous ? demanda-t-il.
— Oui ?
— Pardonnez cette supposition audacieuse, mais j’ai pensé que vous pourriez être en possession d’un prénom que je pourrais utiliser pour vous nommer.

Il ouvrit la porte du four à micro-ondes et se brûla les doigts sur la bouteille chaude.

- Merde.

Il l'avait laissée chauffer trop longtemps.

Quelques rires bébêtes se firent entendre derrière lui, et il se tourna. Constantin, Bethany et Lucie l’observaient.

Bethany souleva son menton avec un petit air collet monté.

- Tu as dit un vilain mot.

- Oui, en effet.

Robby hocha la tête.

- Je m'excuse.

- Tu portes un kilt, annonça Constantin.

- Tu es très observateur.

Robby avala une gorgée de Swhisky chaud. Il grésilla douloureusement dans sa gorge et il aima la sensation.

- Allez, chuchota Constantin à Bethany en lui donnant un petit coup de coude. Je te défie de le faire.

- Beurk!

Bethany fit une grimace et revint auprès d'Heather en courant suivie par une Lucie qui riait sottement.

- Tino.

Robby arqua un sourcil.

- À quoi joues-tu, mon garçon?

Constantin adopta un air angélique, ce qui était facile à faire pour lui avec ses frisettes blondes et ses grands yeux bleus.

- Je me demandais seulement si tu faisais la même chose qu’Oncle Angus. J'ai entendu dire qu'il ne portait pas de sous-vêtements. J'ai donc défié Bethany de regarder sous ton kilt.

Robby prit une autre gorgée de sa bouteille.

- Premièrement, tu ne devrais pas effrayer les jeunes gamines. tu pourrais te retrouver vieux et seul, un jour.

«Comme moi.»

Il avala encore plus de Swhisky.

- Et deuxièmement, tu ne devrais pas passer tout ton temps à penser aux parties intimes d'un homme.

Tino fut bouche bée.

- Je... je ne le fais pas! Je ne faisais que taquiner Bethany. Vraiment.

Robby hocha la tête.

- Tu es un bon garçon, et je sais maintenant ce que je vais t'acheter pour Noël.

Tino sourit et bondit sur place, faisant tinter ses chaussures.

- Quoi? Que vas-tu m'acheter?

- Un kilt.

Une expression horrifié apparut brièvement sur le visage du garçon avant que sa bienséance ne reprenne le dessus. Il tenta de lui faire un sourire tremblotant.

- Merci, Robby.

Robby grogna.

— Est-ce si évident ?

— Seulement pour moi, mon frère. Je suis hypersensible face à toutes les questions qui concernent l’amour et le beau sexe.

Phineas glissa sa bouteille dans le four à micro-ondes.

— Et Carlos m’a mentionné au passage que tu étais languissant d’amour pour une chaude femelle.

— Maudit soit ce chat.

— Détends-toi, mon frère. C’est ta nuit de chance. Le docteur de l’amour est dans la maison et à ton service. N’hésite pas à profiter de mon expertise en m’adressant toutes tes questions de nature romantiques.

Robby poussa un petit grognement puis il se dit « pourquoi pas ? »

— Elle ne m’a pas appelé.

— Tu lui avais demandé de t’appeler ?

Robby hocha la tête, et Phineas poursuivit.

— Combien de fois ?

— Une fois. Je lui ai écrit une note.

Phineas s’en moqua.

— Une fois ? Mec, tu ne fais tout juste que commencer. Quand tu lui auras demandé une vingtaine de fois, alors là tu pourras t’inquiéter.

— Vingt fois ? Ça ne ressemblerait pas un peu à du harcèlement ?

Phineas haussa les épaules.

— Prends ma situation, par exemple. Je suis follement amoureux de LaToya Lafayette. Je sais que c’est la femme pour moi.

— N’est-ce pas elle qui a tenté de t’empoisonner avec de la sauce forte ?

— Ce n’est qu’un ralentissement mineur sur la route de l’amour, mon frère.

Animé d’intentions meurtrières, Robby MacKay s’approchait du lieu de rendez-vous convenu à Central Park. L’atmosphère paisible qui y régnait n’atténua pas vraiment ses pensées violentes. Le clair de lune miroitait sur l’eau calme du lac et faisait reluire les coques en aluminium des bateaux à rames disposés à l’envers le long de la rive. L’abri à bateaux se dressait tout près de lui, vide et tranquille. Robby remarqua seulement qu’il en était ainsi parce qu’il était à la recherche des signes annonciateurs d’une embuscade.

Ses compagnons et lui firent halte devant une série de marches qui descendaient dans un ravin profond. Là, au bas du ravin, se trouvait un tunnel à l’intérieur duquel attendait un Mécontent. Si la suite des événements avait uniquement dépendu de Robby, ce Mécontent aurait été dans l’attente de sa mort.

Il commença à descendre les marches de l’escalier en compagnie de Zoltan et de Phineas. Angus MacKay et sa femme, Emma, foncèrent de l’autre côté de la colline à la vitesse vampirique, afin de pouvoir examiner le côté éloigné du tunnel.

— Je vous avais dit de… venir seul, chuchota une voix teintée d’un accent russe depuis l’intérieur très sombre du tunnel.