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EAN : 9782253024088
314 pages
Le Livre de Poche (15/11/1986)
5/5   1 notes
Résumé :
314pages. in12. Broché. Quatrième de couverture: La trilogie romanesque du grand écrivain Manès Sperber: Et le buisson devint cendre, Plus profond que l'abîme, La Baie perdue, importante, a été traduite en plus de dix langue. Dans ce deuxième volume:Plus profond que l'abîme se poursuit la tragique aventure de ces communistes qui après la première guerre mondiale ont voulu étendre la révolution prolétarienne à d'autres pays que la Russie. La trahison de leur Parti, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre est la suite du roman « Et le buisson devint cendre ». On y retrouve celui qui devient peu à peu le personnage principal de la trilogie, Faber Doïno, et pour cause, beaucoup de ses camarades sont morts assassinés. Exilé à Vienne, il doit fuir encore en mars 1938, quelques temps avant l'entrée des troupes nazies. C'est l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne hitlérienne. Une nouvelle fois, les militants socialistes et communistes qui s'étaient exilés doivent fuir. Mais le pire pour ces derniers, ce sont sans aucun doute les procès montés de toute pièce par leurs anciens camarades. La technique est bien rodée : les « aveux » arrachés à ceux qui cèdent aux pressions et au désespoir servent à « accuser » d'autres, de tous les méfaits contre-révolutionnaires qui soient. La machine à broyer stalinienne est en marche, et pendant ce temps-là, à Moscou, les procès et les exécutions des anciens bolchéviques se poursuivent. Cela fera dire à Doïno que le régime stalinien, en 1940, a tué plus de communistes que le régime hitlérien. Son désespoir face à la victoire des staliniens et à ce que devient la Russie soviétique l'entraîne aux portes du suicide. C'est en se retournant sur un amour passé et sur une amitié de jeunesse que Doïno parvient à retrouver la force de vivre.
Désespérés, certains se suicident ; d'autres, mais c'est la même chose, partent combattre le fascisme en Espagne, pour au moins mourir les armes à la main. Et pour les autres, l'exil en France, en Norvège ou ailleurs, n'est qu'une longue fuite, qui les entraînent dans un désespoir « plus profond que l'abîme ». Doïno s'engage dans l'armée française, pour combattre les soldats nazis, mais là encore, c'est un échec, la déroute et l'occupation allemande. L'armistice signé par le gouvernement Pétain avec l'Etat-major allemand le 22 juin 1940, prévoit, dans son article 19, que les autorités françaises doivent livrer les réfugiés politiques allemands et autrichiens sur son sol. La Gestapo va se charger de ces chasses-à-l'homme. Fuyant vers le sud, il se retrouve à Marseille, mais ne trouve aucun moyen de quitter la France : les autorités US lui refusent un visa, même pour se rendre en Angleterre. Alors qu'il ne trouve plus d'autre solution que le suicide, un orphelin va le faire renoncer...
Roman très sombre, puisque les survivants, qui fondaient leur engagement sur les plus hautes espérances émancipatrices pour le genre humain, ne font qu'aller de défaites en échecs. Ils récoltent des fruits amers, la peur, la solitude et le désespoir avec la victoire de la barbarie nazie, comme dans un horrible cauchemar. Sauf qu'ici, chaque matin quand on se lève, le cauchemar est là, bien réel. Ce livre pourrait donc être désespérant, mais la talent de Manès Sperber est justement qu'il ne tombe pas dans cette ornière, et il en fait un livre humainement très riche, tout en finesse, plein de discernement, un condensé de lucidité qui va bien au-delà du simple « tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ».
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Des militants, avant de se suicider, laissent une lettre dans la quelle ils dénoncent l'imposture de la politique stalinienne et du soutien à l'URSS : « Ils se demandèrent s'ils devaient publier cette lettre. Les partis communistes du monde entier menaient une politique de résistance énergique aux nazis, ils étaient les premiers et les plus vigoureux protagonistes de la lutte contre toute capitulation. La Russie de Staline adoptait la même position. Les amis décidèrent donc de ne pas publier la lettre. Ils attaquèrent bien le Parti sur la 'ligne intérieure', mais gardèrent le silence sur la Russie. L'argument le plus fort contre l'Allemagne nazie s'affaiblirait si l'on divulguait l'existence des camps russes d'où Petrovitch s'était évadé. Son message devait rester secret. »
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« Comme toujours, ce que l'on dit d'un peuple n'est juste qu'en partie : qu'on en parle positivement ou négativement, c'est toujours caricatural. Au fond, c'est une simple question de nuance. Toutes les épithètes s'appliquent à tous les peuples, qualités et défauts sont différents, mais à peu près également répartis. Ce qui compte, c'est l'importance que leur confère une conjoncture historique donnée. Le moment est peut-être venu où, si l'esprit critique ne l'emporte pas, les hautes qualités des français pourront seulement renforcer l'effet nocif de leurs défauts. »
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« Aussi ridicules que le commencement de l'homme et sa fin puissent paraître à notre sens de la comédie, l'homme n'en reste pas moins le seul phénomène de l'univers à ne pas être absurde. (...) Adieu Djoura, et ne l'oubliez pas, l'homme n'est pas absurde, ses actes le sont souvent, sa vérité jamais. »
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