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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vincent (qui est une femme), est barmaid dans un palace perdu sur une île de Vancouver (au bord d'un lac, on ne peut y accéder qu'à pied, et il s'adosse à la forêt), un hôtel paradisiaque, hors du temps et de l'espace, derrière les vitres immenses duquel se détend un monde de la finance luxueux, et sur lequel règne Jonathan Alkaitis, escroc de haute voltige. Flottement, narration éclatée, sinueuse, elliptique, ambiance mélancolique typique des romans de St John Mandel, happent le lecteur d'un bout à l'autre du roman, et racontent avec une grande virtuosité ce monde de la finance coupé du réel, et le destin de Vincent, qui bascule lors de sa rencontre avec Alkaitis. Un roman envoûtant.
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L'hôtel de verre est un livre à la construction narrative éclatée vertigineuse et brillante. Illustration d'un effondrement économique, roman sur la culpabilité et sur la perte, L'hôtel de verre nous parle aussi avec mélancolie de vies fantômes et dresse le portrait d'un monde fragile qu'un rien peut faire éclater, comme du verre. La plume superbe de l'autrice y donne une touche de mélancolie superbe. Je ne regrette qu'un manque d'immersion émotionnelle et un sujet qui n'est pas forcément passionnant pour moi, mais comme toujours, avec Emily St. John Mandel, c'est à minima excellent !

Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Et si vous avaliez du verre brisé ? Question pas seulement rhétorique qui donne la clé de ce roman déroutant mais aussi terriblement hypnotique..
Comment qualifier ce texte qui mêle l intime, le surnaturel, la nature , les parcours de vie chahutés tout ça sur fond d escroquerie majeure ? J ai été perdue au début de ce roman déstabilisant par ces allers retours dans le temps et ses personnages nombreux tous reliés entre eux.
mais j ai été aussi envoûtée par la narration , l écriture , les mises en perspective, les personnages et tout bonnement l histoire qui se recompose au fur et à mesure de la lecture
Bref j ai beaucoup aimé et je vous le recommande .
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Emily St John Mandel a réalisé un formidable roman en le structurant de façon non linéaire et en multipliant les points de vue sans qu'à aucun moment on ne se sente perdu.e. L'hôtel de verre début donc par la fin puis va suivre pendant un temps la vie de Paul, étudiant souvent accro' aux drogues, qui rejoint sa demi-soeur Vincent. Ensuite, l'autrice introduit Walter, gérant d'un somptueux hôtel de luxe perdu sur l'île de Vancouver. Peu à peu, nous faisons la connaissance de Leon, un cadre dans le transport maritime et de Jonathan Alkaitais, milliardaire (et propriétaire de l'hôtel) qui propose à Vincent, alors barmaid à l'hôtel, de partager sa vie. C'est à ce moment que tous les fils se relient et que le thème principal se met en place. Jonathan a en effet fait fortune de la même manière que Bernard Madoff , avec un système d'escroquerie de type pyramide de Ponzi . Il va entraîner dans sa chute les gens autour de lui (dont les personnages que nous avons déjà rencontrés) et des milliers de gens. Quant à lui, nous allons continuer à le suivre en prison. A cet instant, l'autrice joue avec l'imaginaire de Jonathan et les réalités alternatives, les « contrevies », dans lesquelles tous les personnages auraient pu mener d'autres vies….

C'est toujours habile, très bien écrit, jamais fouillis. On est scotché de la première page à la dernière. Emily St John Mandel boucle la narration avec une maîtrise impressionnante. J'ai envie de dire qu'on referme le livre avec regret.

J'avais déjà beaucoup apprécié Station eleven (lu il y a juste 1 an ) qui relate l'histoire d'une pandémie mais celui-ci, très différent, me semble un roman encore mieux maîtrisé.

Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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Tout ceux qui, ces dernières années, ont croisé sur leur route de lecture le roman Station eleven savent qu'Emily St. John Mandel est une auteure qui compte désormais dans le paysage de la littérature anglosaxonne (voir ma critique ailleurs sur le site).

Ce gros roman, classé par défaut dans la catégorie SF post apocalyptique tant il est inclassable, était absolument remarquable, tant la multitude des thèmes abordés et sa construction - complexe - sortaient de l'ordinaire.

Avec L'hôtel de verre, l'auteure canadienne confirme qu'elle doit être considérée comme une des meilleures plumes contemporaines sévissant de l'autre côté de l'Atlantique.

Dans cet impressionnant récit, aussi touffu et complexe que Station eleven, Emily (appelons la par son prénom, sinon c'est trop compliqué !) embarque le lecteur vers une destination inconnue. Car - c'est un de ses talents - elle aime briser la glace de l'intrigue pour éclater ses récits en une série de fragments, de particules narratifs, qui forcent le lecteur à rester éveillé - aware ! - et attentif .

Cher lecteur attentif, l'auteur te demande de considérer avec attention chaque évènement raconté sous divers angles. Car, - c'est le message d'Emily - chaque acte accompli par un être humain peut - risque ! - d'avoir une série de répercutions qui pourront toucher, blesser une multitude d'autres êtres, proches, éloignés, de l'acte initial.

[Lire la suite de ma critique sur mon site le Tourne Page]
Lien : https://www.letournepage.com..
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L'Hôtel de verre
Émily St. John Mandel
Tr. de l'anglais (Canada) par Gérard de Chergé
Rivages noirs

L'hôtel Caiette est un palais de cèdre et de verre entouré d'arbres, sur le bord d'un fjord, à proximité de Vancouver. On n'y accède que par bateau. Ses clients y viennent pour être au milieu de la nature sauvage qu'ils contemplent derrière des vitres, baignés dans une atmosphère de luxe où les portables n'ont pas de réseau, hors du temps et de l'espace.
Walter a quitté Toronto et sa vie répétitive pour y devenir manager de nuit. Alors que le propriétaire de l'hôtel, Jonathan Alkaitis, est attendu, apparaît sur une baie vitrée un message menaçant gravé au feutre à l'acide : "Et si vous avaliez du verre Brisé ?" Qui l'a écrit ? À qui est-il destiné ? Comment Walter va-t-il gérer cela ? Vincent, la barmaid, soupçonne son frère Paul, embauché comme agent d'entretien. Mais cela n'a aucun sens car tous deux sont originaires de la péninsule et sans rapport avec le monde de l'argent.
À partir de l'histoire de Bernard Madoff, homme d'affaire ayant utilisé le système pyramidal de Ponzi pour monter une des plus spectaculaires escroqueries du siècle, Émily St. John Mandel élabore un roman à la construction brillante où Vincent, la protagoniste principale, va devenir la compagne de l'escroc Jonathan Altaikis et lui servir de femme trophée pendant trois ans, jusqu'à son arrestation. Dans quelle mesure est-elle consciente de ce qui se passe ? Dans quelle mesure est-elle complice ?
De nombreux allers et retours entre différentes périodes et lieux de l'histoire vont nous présenter un grand nombre de personnages ayant gravité autour de Jonathan. Des investisseurs devenus proches, des collaborateurs trempant dans l'arnaque et d'autres pas.
Que devient Vincent après cette affaire ? Retourne-t-elle à Caiette ? Non. Elle décide de s'embarquer comme cuisinière sur un navire marchand, y rencontre Geoffrey Bell, le troisième lieutenant, semble avoir enfin trouvé sa voie, jusqu'au jour où elle disparait, en pleine mer.

J'ai lu et chroniqué "Station Eleven" puis "La Mer de la tranquillité" et il m'est apparu qu'il me manquait des éléments pour apprécier pleinement ce dernier roman où l'on retrouve des personnages de "L'Hôtel de verre". Vincent notamment, en creux.
J'ai particulièrement aimé les passages ou Walter devient l'unique gardien de l'hôtel Caiette dont la baie vitrée portant le graffiti a été remplacée, sans pour autant effacer l'impact de la phrase assassine dont on découvrira plus tard l'origine, et où ne subsistent que des fantômes passagers. Les mêmes fantômes qui visitent Jonathan dans sa prison au fur et à mesure que meurent ses victimes.
De nombreux livres ont été écrits autour de cette affaire et une série Netflix vient de voir le jour cette année : "Madoff, monstre de la finance". Quoi qu'il en soit, parmi les trois romans d'Émily St. John Mandel que j'ai lus, "L'Hôtel de verre" est mon préféré. Tout en intelligence et subtilité, il me laisse une impression à la fois fluide et aérienne teintée de vert par la métaphore de l'hôtel Caiette, particulièrement bien choisie pour illustrer le danger d'effondrement. CB
Chronique parue dans Gandahar 38 le Bouquet en décembre 2023
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Est-ce que le monde de la finance appartient encore à la vie réelle ? Déconnectée de la réalité, soumise aux délits d'initiés et aux escroqueries les plus folles, la finance ressemble à une réalité parallèle, à une contre-vie. C'est cette contre-vie qui va progressivement absorber tous les personnages de L'Hôtel de verre, le nouveau roman d'Emily St. John Mandel. On y suit Vincent, une jeune barman, qui hésite entre se confronter à la vie et se laisser porter par elle, et qui devient « la femme » du milliardaire new-yorkais Jonathan Alkaitis, propriétaire d'un hôtel de luxe, à la lisière du monde urbain, dont l'un des murs va être perverti par le tag suivant : « Et si vous avaliez du verre brisé ? » La majorité des personnages vont alors se retrouver embarqués dans cette contre-vie, entre projections pour échapper au quotidien, apparitions de fantômes, souvenirs imaginaires, et absences. Autant de moyens d'échapper à la corruption qui les ronge toutes et tous.

Par sa construction complexe, mais qui ne lâche jamais la main du lecteur, sa réflexion sur le monde moderne – son absurdité, sa beauté et la difficulté de s'y ancrer –, et sa capacité à fictionnaliser la réalité (le livre s'inspire de la vie de Bernard Madoff), L'Hôtel de verre est un succès total. Un livre magique dans son fond et sa forme, qui interroge toutes les propriétés du verre : sa transparence, son tranchant et son aspect réflexif.
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Les bios entremêlées de personnes liées à la chute de l'empire Madoff en 2008, Madoff lui-même (sous le nom de Alkaitis), sa compagne, des investisseurs ruinés etc.
Que les nuls en économie et en finance comme moi se rassurent, il s'agit davantage de portraits psychologiques des personnages.
C'est un peu long, mais intéressant
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Nous sommes au Canada. Plus précisément sur l'île de Vancouver, face à la ville du même nom, dans un hôtel très isolé, fréquenté principalement par des habitués venus prendre un peu de recul ou par des couples venus passés des vacances reposantes. Vincent, qui, comme son nom ne l'indique pas, est une femme, est barmaid de nuit dans cette hôtel. Elle est arrivée là un peu par hasard pour s'échapper de la ville et retrouver le calme de son enfance après une première partie de vie tourmentée, notamment par la disparition soudaine de sa mère. Elle partage désormais sa vie entre le bar de cet hôtel et le peu de personnes qui l'entourent, Paul, son demi-frère et Mélissa sa meilleure amie qui s'occupe du transport des clients entre le continent et les rives de l'hôtel. C'est une vie calme, apaisante et sans trop de contraintes, mais aussi sans vraie évasion. La nuit, seuls les insomniaques ou les arrivées tardives changent la routine de Vincent. Pourtant une nuit, l'arrivée de Jonathan Alkaitis, propriétaire de l'hôtel, qui n'y descend que 2 ou 3 fois chaque année, va tout changer pour elle. Habituée des conversations privées entre investisseurs ou grands patrons, elle est rarement partie prenante de ces rencontres. Elle sert au bar et fait son travail avec entrain. Elle va cette fois échanger directement avec Alkaitis et cette conversation va changer sa vie. Alkaitis lui murmure à l'oreille une proposition qu'elle devra accepter ou non avant le lendemain.
Aller savoir pourquoi, c'est ainsi qu'elle plaque tout, sans vraiment réfléchir, et laisse derrière elle son frère, Paul, accusé de dégradation volontaire à l'hôtel pour une gravure sur verre réalisée pendant la nuit ; et cet hôtel de Caiette, qui l'apaisait, pour suivre cet homme, Alkaitis, qu'elle ne connaît pas.
Nous sommes en 1999 et sa vie va radicalement changer. Alkaitis est riche. Il a fait fortune en faisant fructifier l'argent de ses clients. Un investisseur de fortune reconnu et pour lequel beaucoup sont prêts à donner des millions pour en gagner le double. Vincent accompagne Alkaitis dans sa vie, ses soirées, ses sorties, elle est sa muse et sa vitrine. Vincent le sait, c'était le contrat. Pas vraiment d'amour, elle doit prétendre être la femme de Jonathan et faire de son mieux pour paraître aimante et le faire paraître plus humain aux yeux de son entourage et de ses relations professionnelles. Une vie de rêve ? Cette vie va pourtant changer de nouveau pour Vincent lorsque que des soupçons pèseront lourdement sur Alkaitis. Cette vie de rêve va vite se transformer en cauchemar. Et pas que pour Vincent. Jusqu'au dénouement... Aujourd'hui la réalité rejoint la fiction avec le décès récent de Maddoff. Ce n'est pas spolier le récit d'Emily St. John Mandel que de rappeler que les faits de ce roman rappellent étrangement des faits bien réels ceux-là ayant conduits à l'arrestation et la condamnation de l'ancien homme d'affaires. le rapprochement s'arrête pourtant là. Cette fraude est le fil conducteur de ce roman, mais l'auteur a eu la brillante idée de nous la faire vivre de l'intérieur par les yeux et les oreilles de chacun des protagonistes. Alkaitis en premier lieu, dans son esprit torturé, certains investisseurs, mais surtout par Vincent, la supposée épouse du financier. C'est très prenant. Parfois déroutant. Les retours dans le passé ou les sauts vers l'avenir sont nombreux et il faut s'accrocher pour reconnaître tous les personnages, car certains, très importants ne sont cités qu'en début de roman mais ne réapparaissent qu'à la fin. C'est aussi un moyen d'aiguiser la curiosité du lecteur et de le maintenir dans l'histoire.
Une belle réussite pour ce roman qui toutefois reste un peu difficile à lire, mais l'intrigue en vaut largement la peine.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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