Nous y voilà. Fin du premier cycle Parker qui après douze ans d'aventures fait un petit break (de 24 ans).
Richard Stark avait-il le sentiment d'avoir tout dit ? C'est probable, en tout cas à ce moment-là. Sans être une tournée d'adieu,
Signé Parker affiche la même ambition qu'une partie de poker no-limit. Plus de pages, plus de personnages, plus d'enjeux, plus de rebondissements, plus de morts, des braquages, une traque, une vengeance, de vieilles connaissances,...En résumé, un bon gros tapis comme dernière mise. Plutôt que de piocher une structure type et se caler à une vitesse de croisière, Stark (
Westlake) les regroupe pour un final pétaradant à souhait et signe l'un des meilleurs romans de la série (dans mon top 3 personnel).
Signé Parker conclue l'intrigue initiée dans
Planque à Luna-Park (Slayground). Si vous ne l'avez pas lu, pas d'inquiétude, vous aurez droit à un petit récap'. En revanche, si vous êtes un inconditionnel de Parker, alors vous serez râvi de retrouver pas mal de personnages croisés sur les précédents épisodes. Comme souvent chez le braqueur, on rentre dans le vif du sujet sans plus attendre. Sauf que
Richard Stark lui a concocté un programme très chargé sur ce coup-là. Accrochez-vos ceintures parce que ça file très vite et les tournants en plus d'être nombreux sont imprévisibles. Convenons que cette frénésie joue légèrement contre la vraisemblance (de multiples forfaits organisés en moins de 24h), mais comment bouder son plaisir devant le déchaînement d'énergie, de surprises...et d'humour ?
Oui, ce volet est à la fois le plus dense et le plus léger. La présence de Grofield bien sûr mais pas que. Disons que le dernier acte, divisé en plusieurs points de vue, oblige forcément à davantage de convivialité eut égard aux personnages impliqués et à l'objectif de la mission. Ce n'est peut-être pas une première, il n'en reste pas moins que Parker fait montre d'un semblant d'humanité peu coutumier, trahissant sa réputation d'homme au coeur de pierre. Il reste évidemment peu porté sur les émotions et la pitié (laissant un paquet de cadavres derrière lui) mais on voit que la notion de loyauté s'incarne concrètement ici. Ce qui rend la lecture d'autant plus agréable puisque ce ton un brin plus lumineux s'accorde à merveille avec l'écriture au cordeau caractéristique de Stark. Un vrai feu d'artifices pour annoncer les vacances prolongée de son personnage fétiche. Il les a bien méritées.