AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 548 notes
Rien que le titre prévient : ce livre est triste. La tristesse des anges représente en fait la neige : « Voilà les larmes des anges, disent les Indiens au nord du Canada quand la neige tombe. » car la neige est le personnage principal.

Le deuxième personnage est le Gamin qui poursuit son aventure suite à la mort de son ami Barour. Recueilli par Helga, il bénéficie de quelques jours de calme avant de se voir confier une mission : accompagner Jens le facteur pour porter une lettre – soi disant importante. le lecteur sait (mais pas le gamin) que cette lettre est en fait un piège pour éliminer le facteur.
Ce monde est encore plus âpre et plus froid que dans le premier tome. Les scènes dans les tempêtes de neige sont impressionnantes. La folie du facteur ne l'est pas moins (folie suicidaire ou inconsciente?)
Le gamin croisera des familles repliées sur elles-mêmes et sur l'hiver qui n'en finit pas, familles qui le renverront à ses souvenirs d'enfance du temps où il avait une mère, un père, une soeur et un frère (seul encore vivant mais dont il a perdu la trace à la mort des parents).
Commenter  J’apprécie          140
Quelle belle écriture, ces mots merveilleux tombant comme des flocons de neige, ces mille petites phrases poético-philosophiques qu'il faudrait prendre le temps de laisser résonner avec notre vécu....
Sauf que le 'dévoreur' que je suis n'a pas du tout accroché!

Jens, facteur islandais de peur de perdre son job accepte une tournée risquée. Effrayé par la traversée en bateau et malgré l'avis du jeune garçon qui l'accompagne, ils vont contourner le fjord par la lande et la montagne, marchant vers la mort dans ce désert glacial.

On découvre l'extrême misère des fermiers islandais mais quelle ennuyeuse errance!
Commenter  J’apprécie          120
Les livres sont des objets patients. Ils ont tout le temps du monde. On y entre, on en ressort. On va, on vient. On s’y promène, on s’y attarde. Et quelquefois, bonheur parmi les bonheurs, on s’y trouve si bien qu’on ne voudrait plus en sortir.
Ce livre là, il a été comme cela pour moi. Je l’ai fait durer. Je l’ai d’abord goûté, du bout de la langue, puis, la saveur ayant la pureté farouche et salée des fjords et de la glace, j’ai glissé avec délice au milieu de la transparence blanc-bleutée et grise. Des couleurs d’hiver de cristal et de minéral, tout au long du livre.
Il m’a procuré une sensation apaisante, exactement ce que je ressens dans un paysage tout arrondi et emmitouflé par la neige. C’est un univers assourdi, calme, comme si les flocons convoyaient le silence glacial de la voûte étoilée au sein de leur légèreté, pour le déposer sur tout ce qui est.
Un livre où il est question d’humains. Très peu d’humains. En réalité, une petite poignée d’hommes, perdus au milieu d’une immense terre gelée et inhospitalière. Un lieu où, si l’on est seul, on a très peu de chance de survivre. La solidarité est donc la règle et l’essentiel y dicte sa loi. On pourrait penser qu’il n’y a pas place pour la rêverie et l’imaginaire dans un endroit pareil, si rugueux, si tranchant. Et pourtant, si… ici peut- être plus qu’ailleurs, on a besoin des songes et des histoires qu’ils engendrent. Car ici, l’isolement et l’ennui pèsent si lourd sur les âmes qu’ils font comme une ancre et vous entraîne par le fond de votre tristesse d’où vous ne savez plus remonter pour aimer la vie.
C’est pour cela que les mots sont si importants. Ils permettent la communication et la communion par les histoires qui relient les hommes. Dans ce pays, celui qui les maîtrise à toutes les chances de devenir un être apprécié et recherché de ses congénères. Car, par les mots et les histoires, par la beauté et la poésie, on soigne le mal fondamental de toute existence, la solitude.

Un beau voyage pour qui aime le primordial, la lenteur, le silence et les grands espaces qui laissent la place nécessaire à l‘esprit pour réfléchir à son aise. Propice à la réflexion et reposant.
Commenter  J’apprécie          174
On se plaint souvent du froid et de la neige dans nos contrées. Mais que représentent ces quelques centimètres de poudreuse en regard de l'univers dans lequel nous entraîne Jon Kalman Stefansson? Jens, le postier, arrive en pleine tempête, collé à sa monture par la glace. Quelques jours de repos à peine, et le voilà reparti dans cet enfer blanc pour livrer le courrier. Mais Jens est un homme de la terre et il lui faut traverser un bras de mer. le Gamin l'accompagnera donc dans ce rude périple où leur vie est mise en danger à chaque instant.
Ce deuxième volet de la trilogie de Jon Kalman Stefansson nous entraîne pendant près de quatre cents pages dans un monde hostile, inhumain, où le blizzard, le froid, la glace sont tellement bien décrits que nous les sentons nous pénétrer jusqu'aux os. Pourtant, il m'a fallu au moins cent cinquante pages pour entrer dans ce roman où il n'y a pas réellement d'histoire, seulement une longue et pénible progression dans un univers dangereux, entrecoupée de quelques haltes qui nous permettent de rencontrer d'autres personnages dont l'auteur nous dresse un portrait précis, souvent sympathique et chaleureux, malgré la pauvreté, en opposition avec le monde extérieur.
J'ai eu de la peine avec les interminables descriptions de la marche à travers la tempête. En revanche, je me suis attachée au Gamin, ses doutes amoureux, son désir de s'instruire, son goût de la lecture.
Mon avis est donc mitigé.
Commenter  J’apprécie          30
Un livre dont je me suis délectée. Je l'ai lu tout doucement, relisant plusieurs fois certaines phrases pour mieux en saisir toute la saveur. Une histoire lente de neige et de tempête, d'hommes dans la tourmente, une histoire faite de mots et de l'amour des mots, de l'amour des silences aussi.
Jon Kalman Stefansson écrit un roman et on croit voir et sentir le froid, la peur et ce besoin de tendresse et de relations humaines.
Deux hommes marchent, rampent et gèlent à en mourir, le souvenir d'une femme, d'une soeur ou d'un simple sourire les réchauffent un peu, un bref instant.
Ils parlent ou se taisent.
Un livre magnifique de poésie et de questionnement !
Commenter  J’apprécie          234
Lu jusqu'à la page 139.........et abandonné.
J'avais aimé "entre terre et mer" le 1er volet de la trilogie pour l'originalité de l'histoire (un marin mort de froid lors d'une campagne de pêche et le gamin qui l'accompagne entreprenant un long périple pour ramener à son propriétaire un livre emprunté par le défunt). J'entamais donc ce deuxième volet avec le même esprit; malheureusement le charme n'a pas opéré : je me suis perdue dans le nombre de personnages certes existant dans le précédent épisode mais avec la difficulté des noms islandais, la tâche n'était pas facile et je me suis lassée des réflexions méandreuses de l'écrivain qui alternait récit et métaphores grandiloquentes quand elles n'étaient pas fumeuses en s'appuyant sur une poésie par toujours à propos. Je n'aime pas abandonner une lecture mais il y a tant d'autres lectures à découvrir que j'applique un des 10 droits imprescriptibles de lecteur édictés par Pennac : le droit de ne pas finir un livre. Avec beaucoup de regret néanmoins.
Commenter  J’apprécie          60
Que dire de plus que ce qui a déjà été dit... C'est magique, plein de poésie et d'aventure. Il en faut du courage pour survivre dans ces conditions !
Commenter  J’apprécie          120
Après les aventures décrites dans Entre ciel et terre, où le gamin était arrivé au village et a pu rendre le livre à Kolbeinn, vieil homme aveugle, il vit auprès de celui-ci et d'Helga. Il aide au café, fait les courses et le soir il leur fait la lecture. Il s'habitue à cette existence qui sera bouleversée le jour où Jens le postier arrivera au village. Jens doit livrer le courrier dans les dangereux fjords du Nord, le gamin va l'accompagner. Ils devront affronter le gel et les tempêtes de neige, c'est une âpre lutte, vont-ils y survivre ? le coeur de l'homme m'apportera la réponse ...
Dans ce second tome de la trilogie, Jón Kalman Stefánsson a encore réussi à m'envoûter par la force de son écriture et sa poésie.
Commenter  J’apprécie          400
Depuis le temps que j'attendais d'attaquer ce nouveau volume de Jon Kalman Stefansson, auteur de Entre Ciel et Terre, un véritable coup de coeur l'année dernière. Ce roman se terminait d'une façon où l'on n'attendait pas forcément une suite, il se suffisait à lui seul. J'ai donc été surprise quand La Tristesse des Anges a été publiée et que je me suis aperçue que c'était la suite ! Et pour le coup, celui-ci se termine d'une manière qui ne laisse aucun doute : l'Islandais nous écrit une trilogie.
Sans le savoir à l'avance, je me suis plongée innocemment dans ce nouveau volume, un peu inquiète qu'il n'atteigne pas la puissance du premier. Dès la deuxième page, j'ai été rassurée : l'ambiance était là, le froid aussi, dont le printemps tardif n'arrive pas à débarrasser cette terre gelée qu'est l'Islande. Autant vous dire que j'ai eu froid à cette lecture. Dans le premier tome, c'était le froid de la mer et du blizzard, ici les personnages évoluent pratiquement tout le temps en plein coeur d'une tempête de neige.
La Tristesse des Anges, dans les légendes populaires, désigne la neige. Et ce symbole inonde le roman, accompagnant le travail de deuil du héros.
En effet, on retrouve le “gamin”, qui après la mort de son ami Barour, s'est réfugié dans un bar où il rend de menu services tout en s'instruisant. “La distance entre Barour et la vie augmente impitoyablement avec chaque journée qui s'écoule, chaque nuit, car le temps est parfois cet infâme salaud qui ne nous donne toute chose qu'afin de mieux venir nous la reprendre. “
La poésie et la littérature sont encore très présentes ici, à mon plus grand plaisir. “La lutte pour la vie fait mauvais ménage avec la rêverie, la poésie et la morue salée sont irréconciliables et nul ne saurait se nourrir de ses rêves.”
Et sa dangerosité est encore soulignée, comme si l'exemple de la mort de Barour, à cause d'un poème, ne suffisait pas comme leçon. “Il n'est pas toujours aisé de supporter la poésie, elle peut entraîner l'être humain dans des directions inattendues.”
J'ai aimé cet hommage à la littérature, j'ai aimé la manière dont l'auteur souligne sa force, y revenant sans cesse, comme dans cette citation magnifique : “Les mots semblent être la seule chose que le temps n'ait pas le pouvoir de piétiner. Il traverse la vie et la change en mort, il traverse les maisons et les réduit en poussière, même les montagnes, ces majestueux amas rocheux finissent pas céder face à lui. Pourtant, il semble que certains mots parviennent à affronter son pouvoir destructeur, la chose est très étrange, certes, ils s'usent un peu, leur surface se patine mais ils résistent et conservent en eux des vies englouties, ils conservent le battement des coeurs disparus, l'écho de la voix d'un enfant, ils sont les gardiens des antiques baisers.”
Dans ce roman du froid, roman des mots, la traversée que vont faire le gamin et le postier, est extraordinaire. Car le courrier doit bien être distribué, même dans les coins les plus reculés. L'occasion d'un voyage qui permettra au gamin de compléter son deuil, et de chercher le sens de sa vie – ce qu'il fait souvent quelques minutes avant de mourir de froid et d'être sauvé in extremis par son compagnon …
Pas trace d'humour ici, mais juste la puissance d'une grande littérature, de mots qui nous balaie et qui, parce que l'auteur vit dans ce pays, disent avec justesse ce qu'était le quotidien (j'imagine qu'il prend place au début du XXe siècle) de ces hommes de l'extrême, au coeur de l'hiver. Un pays de pêcheurs où ces derniers ne savent pas nager et meurent parfois ridiculement; un pays où l'hiver interdit les enterrements et force à vivre avec le cadavre de l'être aimé pendant des mois; un pays où les communications sont coupées durant des semaines et où les nouvelles ne parviennent pas ; un pays où l'alcool est parfois le seul moyen de surmonter ou d'oublier un instant le froid ; un pays qui semble hors du temps.
C'est ce qu'a su traduire Jon Kalman Stefansson en quelques 400 pages. Et c'est ce qui me fait désirer plus que jamais de lire rapidement le dernier volet, publié en 2011 en Islande.
*
“Je ne peux pas travailler aujourd'hui pour cause de tristesse.” On n'ose jamais écrire ce genre de chose, on ne décrit pas les décharges électriques qui se produisent entre deux personnes, au lieu de cela on parle des prix, on s'attache à l'apparence, et non au souffle du sang, on ne se lance pas en quête de la vérité, des vers de poésie qui surprennent, des rouges baisers.”
Parfois les mots sont vains …

Lien : http://missbouquinaix.wordpress.com/2012/09/28/la-tristesse-des-ange..
> lire la suite
Commenter  J’apprécie          10
Brrr.... c'est froid. Et triste. Mais la poésie emporte ces âmes perdues dans la tempête et c'est beau.
Le courage de ces hommes au coeur de la tempête pour apporter ces lettres dans cette nature rude et hivernale sort de l'ordinaire. Mais où vont ils puiser cette force pour affronter les éléments qui se déchainent contre eux ? Dans les mots qui malgré le froid arrivent à sortir de leur bouche ? Dans l'amour qu'ils ont effleuré quelque fois, des épaules, comme tissées dans le clair de lune, d'une fille pour l'un, dans les nuits dans le noir de la salle commune avec une femme meurtrière pour l'autre ? Ou tout simplement dans la vie qui leur est chevillée au corps ?
De la poésie polaire.
Commenter  J’apprécie          210




Lecteurs (1249) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1226 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}