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4,17

sur 548 notes
J'ai terminé la lecture de ce roman depuis quelques jours et je suis bien en peine pour rédiger mon billet. Je me souvenais de mes très belles rencontres précédentes avec Jon Kalman Stefansson et je m'attendais à être sous le charme de ce roman qui est la suite du roman Entre ciel et terre. Mais je suis plus que charmée, je suis totalement conquise, subjuguée, hypnotisée par la beauté de cette histoire et la poésie des mots de Stefansson.

Dans le précédent roman, le gamin été venu au village après la mort de son ami Bardur pour rapporter un livre emprunté par celui-ci. Nous le retrouvons installé au café où il rend de menus services et se repaît de littérature et de poésie. Jens le postier va de villages en villages pour distribuer le courrier et le gamin va l'accompagner dans sa tournée. Ensemble, ils vont affronter la neige et la faim, et faire de magnifiques rencontres.

C'est froid. Terriblement froid. le voyage du gamin et de Jens est un combat de tous les instants contre la tempête. La neige ne s'arrête jamais, le vent les harcèle, la faim et la soif les tenaillent. Et la mort guette. Au coeur de la tourmente, ils font halte dans des fermes isolées, où les familles vivent recluses le long hiver. Ce sont des foyers pauvres mais dont les habitants partagent sans hésiter le peu qu'ils ont. Jens, le gamin, ceux qu'ils rencontrent en chemin et ceux du village, autant de magnifiques personnages.
C'est beau. Terriblement beau. Tellement beau que j'ai relu de nombreuses phrases, m'imprégnant de leur poésie, de leur rythme, les savourant. Et pour reprendre l'expression d'une autre blogueuse, je me suis retrouvée avec un livre hérisson. D'où l'impossibilité pour moi de faire un choix et de ne sélectionner qu'un seul extrait !

Je vous encourage fortement à lire ce roman et à découvrir Jon Kalman Stefansson si vous ne le connaissez pas encore. Quant à moi, j'espère bien lire rapidement la suite de cette trilogie.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Une pépite de glace arc-en-ciel.
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Voilà......c'est fini....et c'est insupportable. Qui a dit que lire était un plaisir? C'est une véritable torture ce livre!!!!! A chaque page, on a le souffle coupé devant cet équilibre parfait entre simplicité et beauté. Il semble que chaque phrase soit sur le point de sombrer dans un style cul cul les pralines....et puis non, vraiment pas. Les sentiments et pensées exprimés sont à la fois simples,-à la limite de la naïveté- et profonds, troublants d'évidence, mais en même temps surprenants dans leur façon de surgir au milieu du texte. le silence du premier tome (Entre ciel et terre) est ici remplacé par une profusion de mots, ceux du gamin qui semble s'éveiller de la torpeur qui fut la sienne après la mort de Barour, son meilleur ami. Il découvre les mots qu'il lit...et les siens qui surgissent en un flot ininterrompu, submergeant son compagnon de voyage, Jens, obligé de se coltiner cet adolescent qui pose question sur question, qui donne son avis sur tout, qui semble à la fois résigné et en colère contre la vie. En plus des livres et des mots, le gamin découvre aussi la sensualité, la sexualité, cherche à en comprendre le sens et le pouvoir, et à savoir si c'est de l'amour. Il est ballotté entre sa conception fraîche et naïve de la sexualité et celle de ses compagnons adultes, plus mûre. Et tout ça dans un environnement à couper le souffle....littéralement. Les chapitres décrivant la tempête de neige, et les tentatives de survie des deux personnages sont éblouissants, saisissants de vérité, avec un rythme effréné qui vous glace le sang.Car ces deux personnages entreprennent un véritable périple afin de livrer le courrier, par mer et par terre, bien qu'il leur est impossible de distinguer l'une de l'autre en cette fin d'hiver, qui justement n'en finit pas bien au contraire. Au cours de cette "aventure", où ils risquent leurs vies à chaque pas, ils rencontrent des gens....des locaux....sorte de balise sur leur chemin, des témoins vivants de la dureté absolue de la vie, de sa cruauté, mais aussi de sa beauté, et de sa façon sadique de pousser les gens à faire preuve de courage et de solidarité. La misère est partout...mais on ne s'apitoie pas, ce serait indécent. Chose surprenante....on rit...parfois....discrètement....tant cela semble incongru. Ajoutez à cela quelques touches de superstition et vous avez un pur chef d'oeuvre. Il y a un troisième tome.....et vu la chute finale de celui ci, la logique voudrait que je m'y précipite.....mais non....ce serait trop dur...intenable nerveusement.
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Après Entre ciel et terre, j'ai retrouvé avec plaisir les tempêtes et le froid islandais avec le gamin de Jon Kalman Stefansson. Et la perspective de prolonger mon chemin de lecture dans le 3ème tome m'enchante. J'ai envie de savoir si Jens et le gamin ont réussi leur mission et les choix qu'ils vont faire s'ils rentrent chez eux.
J'aime beaucoup le style de ce roman qui alterne une forme de roman d'aventures dans le grand froid et des réflexions profondes sur la vie, la mort, l'amour, l'amitié et la condition humaine. La vie est rude dans ces contrées. Les personnes rencontrées par Jens et le gamin ont peu de biens matériels, peu de stock alimentaire, peu de soins, peu de contacts avec le reste du monde. le passage du postier est soumis aux aléas climatiques. Il est également question de l'importance de la lecture, du pouvoir des mots et de la poésie.
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Voilà trois semaines que le Gamin est installé dans le confort douillet de la maison de Kolbeinn et Helga. Il aide à la buvette, va faire les courses et le, soir, il fait la lecture pour le vieux capitaine aveugle. Mais il n'en a pas encore fini avec le froid et la neige. Jens, le postier, doit livrer le courrier dans les fjords du Nord, ''là où l'Islande prend fin pour laisser place à l'éternel hiver''. Une partie de la route se fait par voie de mer et Jens n'a pas le pied marin. Il lui faut un compagnon qui sache mener une barque et ce sera la mission du gamin. le géant taiseux et le freluquet amoureux des mots partent donc aux confins du pays, dans la solitude des grands espaces blancs...

Roman du froid et de la neige, cette ''tristesse des anges'' qui brouille le paysage, dissimule les crevasses mortelles, transit les hommes jusqu'à la moelle, peut tuer aussi sûrement qu'une arme, ce deuxième tome de la trilogie de Jon Kalman Stefanson est tout aussi poétique que le premier. On y retrouve le Gamin, toujours en deuil de son ami Bàrður, toujours réticent à profiter de sa nouvelle vie quand tous ses proches ne sont plus de ce monde. Pourtant, la chaleur, la poésie, les livres, l'éveil des sens grâce à la belle Ragnheiður, font désormais partie de son quotidien si différent de la rude vie de pêcheur qu'il a laissée derrière lui. Quand il doit à nouveau se frotter à l'hostilité des éléments, il le fait en pleine conscience, certain de pouvoir traverser le pire grâce au pouvoir des mots qui emplissent sa tête et son âme. le chemin est semé d'embûches et le Gamin s'interroge sur le sens de la vie dans cette contrée si peu faite pour l'homme. Pourtant, dans cet éternel hiver qui laisse si peu de place à la lumière, une lueur d'espoir persiste. Des hommes et des femmes y vivent, y élèvent des enfants, y rêvent de printemps. Porté par les poèmes qu'il se récite sans fin, stimulé par la chaleur humaine qui existe sous la glace, le Gamin suit sa route pour relier les humains par des lettres, des journaux, des traces du monde.
Hommage aux mots, à la littérature et aux traditions littéraires islandaises, La tristesse des anges glace le sang autant qu'elle réjouit le coeur. Il y a de la poésie, de la beauté, de la neige, du froid et aussi tellement d'humanité dans ces pages que l'on peine à quitter ces terres islandaises, surtout que le doute persiste sur le sort du Gamin et de Jens que la tempête malmène plus que de raison. de la grande littérature !
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« le silence est un refuge, il vous procure la paix. »

« Partir dans les montagnes par une nuit calme et sombre comme l'enfer pour y chercher la folie ou la félicité, c'est peut-être cela, vivre pour quelque chose. »

La tristesse des anges est un roman qui porte sur les mots. Ceux que l'on dit et ceux que l'on tait. Ceux qui enjolivent la vie et ceux qui la ternissent. Ceux portés par les vents les plus violents et qui nous reviennent. Gifle de regrets amers, ils écorchent au passage l'âme de nos blessures. Ils se heurtent à notre conscience, échappés de la page de notre histoire. Il y a ceux qui prennent de la force avec le temps, qui permettent de se souvenir. Les mots d'amour et mots d'humour, mots nostalgie ou mots solitude, les mots bavards et ceux avares, ceux qui se chantent et ceux qui se pleurent, mais aussi ceux qui se vivent.

Et ceux qui nous tuent… Ce jour-là, Bardur, l'ami du gamin, avait oublié sa vareuse. Tout ça pour les vers d'un poème, le Paradis perdu de Milton. La tempête s'était levée et la mer de l'Islande ne pardonne pas. Portant sur son dos le poème maudit, il fera la route jusqu'à la ferme de Kolbeinn, le vieux capitaine aveugle, pour le lui remettre. Il y trouvera le réconfort, les mots douceur et mots chaleur…

Ce roman porte sur les mots. Ou serait-ce les maux?

Jens, le postier de campagne, devra se rendre de la Rive de l'Hiver jusqu'aux Fjords de Dumbsfirdir pour atteindre Vik, au Nord-Ouest de l'Islande. Une expédition postale de plusieurs jours qu'il entreprendra avec le gamin sur des terres battues par le vent. Impossible de traverser ces fjords à la barque et d'enjamber seul les landes glacées. Cette tournée a coûté la vie à plusieurs postiers. Quand le canot a chaviré et que Jens est passé par-dessus bord, il y a presque laissé sa peau. le gamin n'aurait pas supporté de voir son compagnon de route mourir. Il repense à Bardur. Alors, il n'y aura pas que les mots, il y aura aussi le froid.

Le vent est violent et glacial, il hurle à la mort et coupe le souffle. Jens et le gamin errent d'une ferme à l'autre à travers la tempête. Enfoncés dans la neige jusqu'aux genoux, ils luttent pour ne pas mourir de froid. Il faudra parfois même s'enterrer bien profond dans la croûte pour survivre. Ils ont peine à se suivre et se perdent de vue plus d'une fois, aveuglés par le blizzard. La tentation de s'endormir est grande, on se laisse aller au sommeil sans jamais ne se réveiller. Cette femme qui semble leur indiquer un chemin, est-ce d'ailleurs un rêve ou une hallucination ? En Islande, j'ai appris plus que nulle part ailleurs le sens de l'expression « regarde où tu poses les pieds ». le gamin ne s'est pas méfié, il est tombé dans le vide. Il n'y aura pas que les mots, ni seuls ceux d'Othello et de Shakespeare, mais ils auront eu une force inouïe sur la survie des hommes.

« … avec ces histoires, ces lambeaux de poèmes et de rêves depuis longtemps éteints au fond de l'oubli. Nous sommes à bord d'une barque à rames vermoulue et, avec nos filets moisis, nous attraperons les étoiles. »

La tristesse des anges, ou flocons de neige, est ce chef-d'oeuvre qui nous incite à ne jamais renoncer. Il y a ceux qui luttent et ceux qui ont abandonné. Oui, La tristesse des anges est un roman qui porte sur les mots. Ceux que l'on dit et ceux que l'on tait. Ceux des marins et des hommes de courage. Ceux des bavards et ceux qui sont quête. Mots de tristesse ou mots de solitude, il y a les mots de l'amour et des nuits chaudes qui insufflent la vie. Et tous ces mots qui portent la mort, à laquelle personne n'échappe.

« Nous entendons les poissons soupirer au fond de la mer, et ceux qui gravissent les montagnes ou se rendent sur les hautes terres peuvent écouter le chant des étoiles. »

« le ciel abrite une multitude de flocons. Voilà les larmes des anges, disent les Indiens au nord du Canada quand la neige tombe. Ici, il neige beaucoup et la tristesse du ciel est belle, elle est une couverture qui protège la terre du gel et illumine l'interminable hiver. »

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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C'est un roman sur le temps et sur le temps, sur la mort et sur la mer. Sur l'essentiel. le temps qu'il fait et le temps qui passe, étroitement ligués contre la vie frêle des hommes avec la mort interminable. Avec la mer et le poisson, avec la subsistance à assurer, contre la poésie, contre les mots et avec eux. En Islande.
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Nouveau voyage au pays du froid, des tempêtes de neige, de le poésie, et de l'amour des mots...Et Jón Kalman Stefánsson, sait nous prendre par la main, nous faire rêver avec ses personnages, nous faire partager leurs émotions, le froid, la rudesse du pays, son amour pour l'Islande.
"Entre Ciel et Terre", roman qui m'avait permis de découvrir cet auteur, ne laissait pas soupçonner que les aventures de ce gamin connaitraient une suite : "La tristesse des anges". Quelques jours supplémentaires dans la vie de ce gamin, qui, parce qu'il connait la mer, accompagne Jens le postier, dans sa livraison du courrier, dans le Nord, vers le froid...
Quand un auteur met en scène au fil de ses ouvrages un personnage récurrent, on peut craindre qu'au fil des ouvrages que la veine du succès initial s'épuise et que notre plaisir de lecteur soit moindre...Ce n'est pas le cas avec "La Tristesse des Anges"...on découvre une Islande moins maritime, l'Islande des montagnes, des falaises abruptes, des tempêtes de neige, du froid, aussi mortel, tout aussi dangereux que la mer. Et des Islandais, Jens le Postier notamment, pas du tout marins dans l'âme, mais tout autant taiseux et secrets, que Báròur ce marin mort de froid en mer pour avoir oublié sa vareuse à terre pour quelques vers de poésie qui lui trottaient dans la tête dans "Entre Ciel et terre"
Jón Kalman Stefánsson nous fait encore une fois partager son amour des mots, son amour des livres et il faut reconnaitre qu'il a été très bien servi encore une fois par Éric Boury son traducteur. Tous deux nous livrent "...un livre dont les mots ne restent pas immobiles sur la page, mais qui s'envolent et nous donner des ailes, même s'il nous manque l'air pour voler", un livre comme les aiment Maria, une pauvre paysanne qui les accueille et dont la petite maison est emplie de livres..
Une gamin qui accompagnera Jens le postier, géant taciturne, ils se sauveront mutuellement la vie au cours de ce voyage dans le froid, la neige, "La tristesse des anges", troisième personnage du roman, toujours présente, dans ce pays de légende, de superstitions "Les embûches sont déjà nombreuses quand on traverse cette lande et il n'est pas utile que s'y rajoutent les revenants, les tempêtes sont redoutables mais les revenants bien pires. On en revient toujours au même point : il est plus compliqué de lutter contre l'homme que contre les forces naturelles". Ils apprendront à s'estimer, à s'épauler, à devenir indispensables l'un pour l'autre. Un géant, un gamin, un taiseux, un bavard, un marin, un arpenteur de chemins...tout les oppose, sauf l'estime réciproque l'un pour l'autre qu'ils éprouveront
Très belle métaphore que cette tempête de neige pour décrire la vie, ses embuches, une vie que l'on franchit mieux si on peut s'appuyer sur quelqu'un qui vous aidera à en surmonter les difficultés...tantôt on aide, tantôt on est aidé, tantôt devant, tantôt derrière. Une vie au cours de laquelle ont doit rester vigilant, attentif, en éveil...nombreuses sont les difficultés que nous pouvons rencontrer, nombreuses sont ces petites phrases choc de Jón Kalman Stefánsson pour nous tenir en éveil
Une leçon de vie "L'être humain est capable d'oublier la plupart des choses ou de les nier en fermant les yeux plutôt qu'en les ouvrant et il est toujours plus facile de détourner les yeux plutôt que de regarder car celui qui regarde est forcé de reconnaître ce qu'il voit, ensuite il n'a d'autre choix que de l'affronter"
Petite auto-dérision de l'auteur décrivant un de ses personnages : "Jón, celà n'a rien de grand, et c'est tellement commun qu'en réalité il y a bien longtemps que ce n'est plus un nom. Ce Jón est soulagé de n'en avoir reçu d'autre en baptême, voilà un nom qui n'attire pas l'attention...."
N'y portez pas attention..Jón Kalman Stefánsson est un auteur qui doit attirer votre attention...et j'espère que mon plaisir sera identique avec le dernier livre de cette trilogie "Le coeur de l'homme"
A bientôt donc

Lien : http://mesbelleslectures.com..
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« …il neige, la couleur blanche nous vient du ciel, la tristesse des anges, mais les anges, qu'est-ce donc qui les afflige ? »
Et nous, qu'est-ce qui nous afflige ?

Le gamin, qui vient d'entrer dans un univers chaleureux de lettres et de poésies, encore peu habitué à ce confort, va devoir partir en voyage. Il accompagne le postier Jens, un géant bourru et avare de mots. Un périple qui les emmène là où l'Islande prend fin pour laisser place à l'éternel hiver .

Dans ce désert glacé, les hommes s'accrochent à la vie depuis mille ans. Où mieux que dans cet endroit peut-on trouver les raisons que l'homme a de continuer à vivre, malgré les tempêtes de neige, de vent, le froid, la mer glaciale avaleuse d'hommes, un hiver sans fin, entrecoupé d'un bref été ?

Et pourtant, ce pays est si beau quand l'herbe verdit.

Le gamin et le postier semblent n'avoir rien en commun. le gamin a besoin de mots et de poésies pour le réconforter ; le postier trouve son refuge dans le silence ; il lui procure la paix.
Errant dans ce blanc immense, ballotés par les vents, seuls au monde, ils vont affronter leurs démons intérieurs, lutter pour leur survie, lutter pour trouver une raison de rester en vie.

Ils trouvent refuge dans des fermes isolées, chez de pauvres gens. La vie est pourtant là, tapie au fond de ces coeurs, malgré le froid, la faim et la solitude. Personne ou presque ne vient troubler leur tranquillité dans ce bout du monde. Ils sont libres et apprécient pleinement les instants de joie qui s'offrent à eux. Une idée simple de la vie.

Sur ce chemin, où la mort rôde, prête à engloutir toute vie qui s'égare, qui cède au réconfort du sommeil, pour ne plus souffrir, ne plus se tourmenter, les deux hommes avancent et cherchent des réponses. Est-on sur terre seulement pour mourir ? Ont-ils droit au bonheur ? Sont-ils capables d'être heureux et de rendre heureux ?

Pour le gamin, les réponses sont dans les livres, les poésies sont des trésors. Celui qui possède tant de livres, ne peut être qu'heureux. Il doute et il continue d'avancer : « celui qui doute va quelque part ». Pourtant certains hommes se perdent parmi tous ces mots et ces lectures ne comblent pas leurs solitudes, au contraire, elles rendent les mots inutiles, car personne n'est là pour les entendre, pour leur donner vie.

Le postier qui se tait, rend le silence dangereux, ses pensées le tourmentent. Les mots pourraient l'apaiser et rendre son monde meilleur.

Ils vont cheminer l'un vers l'autre, sur cette route glissante et glaciale, faite de peurs, de doutes, de tristesse, de regrets, d'espoirs. Mettre des mots sur les tourments, trouver un sens à la vie, s'autoriser à vivre, laisser une chance au bonheur, ouvrir son coeur, ne plus avoir peur, se faire confiance et faire confiance à l'autre, voici aussi ce que représente leur voyage dans ce désert glacé. Il ne s'agit pas seulement de faire parvenir le courrier au bout du monde, mais aussi de trouver une issue par laquelle la vie pourra se faufiler, les atteindre, les sortir de leurs ténèbres. Comme s'il fallait pénétrer les ténèbres pour trouver enfin la lumière.

Quand on referme ce livre, on a qu'une idée en tête, poursuivre la lecture en se jetant sur le 3è tome : « le coeur de l'homme ». Jon Kalman Stefansson est un magicien des mots, il sait les faire vibrer, au son de la musique de la vie. Ils résonnent en nous, font écho à nos propres tourments, nos émotions, nous entrainent vers des contrées belles et sinistres à la fois, vers cette terre de glace, ces fjords, empreints de magie, où la nature dicte sa loi.
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Stefansson a réussi à me tenir en haleine pendant plusieurs centaines de pages en racontant principalement l'histoire de deux hommes qui marchent dans la neige : impressionnant, non ?
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