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sur 548 notes

A la fin de « Entre ciel et terre » le lecteur avait laissé le gamin au village où il se remettrait de son périple. Il est installé chez le capitaine aveugle et Helga.
Dans ce village où la vie est rude et les hommes encore plus, il est accepté diversement, il découvre la vie en société avec toutes ses facettes, lui le gamin maladroit. Au début il vit comme en sursis, comme s'il était le tombeau de son ami Baróur…
Sa contribution est d'aider Helga dans diverses tâches, mais aussi de lire pour le capitaine aveugle, là il redevient un albatros empêtré au sol.
Pourtant Helga veut lui ouvrir les portes de l'instruction et cela a un écho avec son histoire familiale.
Il prend conscience qu'il possède un trésor : les lettres de sa mère. En les relisant il s'aperçoit qu'elle a anticipé et s'adresse davantage à l'homme qu'il deviendra qu'au gamin qu'il est.
L'arrivée de Jens le facteur, congelé sur son cheval, sera un déclencheur vers un ailleurs.
En effet ce dernier devra reprendre la route et rattraper son retard, pour cela tous s'accordent à dire qu'il devra traverser en barque. Mais Jens n'a pas le pied marin et c'est le gamin qui va l'accompagner.
Drôle de tandem entre un homme d'âge mûr qui ne croit que ce qu'il voit et un jeune la tête emplie d'étoiles.
« Certains mots sont des balles de fusil, mais ils peuvent également être des cohortes de sauveteurs. Les mots sont plus grands que lui. »
Finalement, le lecteur se demande si ce n'est pas une chance de vivre à une époque, en un lieu, rudes certes mais où on apprend que chaque geste est essentiel. Où la cohésion du groupe est le moyen le plus sûr de survivre.
Presque tout le livre est fait de la traversée du pays dans le blizzard et de quelques rencontres qui racontent plus la misère que les lendemains qui chantent. le danger est là, à chaque pas, tout peut basculer. La tête de mule et l'albatros vont devoir s'apprivoiser, se respecter. le respect le gamin connaît, ses lectures lui ont apporté un regard qui le met à l'abri des jugements.
D'une écriture toujours renouvelée, toujours plus fine et poétique, le lecteur partage un destin et cet hymne à la littérature et aux mots, ces pierres oh combien précieuses.
Le gamin a un univers à l'intérieur de lui, son périple sera un envol.
Ce deuxième tome nous interroge, peut-on après avoir fait cette traversée, qui pousse à se surpasser, revenir à la vie d'avant ?
L'écriture est ample, la réflexion profonde et l'exaltation d'une vie palpite dans chaque phrase. le nombre de phrases que le lecteur voudrait retenir, il y a une véritable interaction du lecteur. Il suit les traces du gamin comme celles d'une aventure merveilleuse et à deux niveaux : le réel et l'imaginaire.
Une réussite.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 6 avril 2020.


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Par un "beau jour", le gamin se retrouve un peu malgré lui avec Jens le facteur à distribuer le courrier dans les fjords du nord de l'Islande. Tempêtes de neige, froid, faim... Rien ne leur sera épargné pendant ce périple. le duo que tout oppose va devoir être solide et solidaire pour faire face aux éléments impitoyables.
On est dans ce pays du bout du monde, avec eux, ce pays où les nouvelles voyagent aussi difficilement que les hommes, en plein hiver. A cette époque où on vivait dans des maisons en tourbe, où on passait parfois des mois entiers sans croiser âme qui vive. Dans cette nature brute, hostile, parfois oppressante.
Un moment magique. Un livre qui démarre très tranquillement, de façon un peu sauvage, mais qui se laisse apprivoiser petit à petit. L'écriture est toujours aussi belle, je me suis parfois surprise à lire 3 fois la même page avec par moments une petite larme au coin des yeux. Qu'est-ce que j'ai aimé les suivre dans ce périple , qui est devenu bien plus qu'une distribution de courrier. Une véritable quête. Une marche vers la limite du monde.
Il est des livres qui te font du bien, littéralement. La tristesse des anges en fait partie.
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Un véritable choc, près de quatre cents pages dans la tempête, la mer, la neige..
Un livre merveilleux, inoubliable sur la vie, le froid, l'amour..
FANTASTIQUE
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🇮🇸 REVELATION 2019 🇮🇸//
Apres avoir lu un troisième livre de Jón Kalman Stefánsson, je peux dire sans emphase que cet auteur islandais est MA révélation 2019 💕! ▪️ Découvert grâce au Grand Prix des Lectrices ELLE avec son dernier roman Ásta, le coup de foudre ⚡s'est confirmé avec Entre ciel et terre. Depuis que j'ai lu La tristesse des anges cet été, je suis carrément en mode #jiraioùtuiras, prête à crier Jóóón (plus que Patriiiiick).
▪️ L'écriture de cet auteur est tellement poétique que j'avais envie de noter toutes les pages !
Vériable Odyssée, La tristesse des anges m'a transporté dans un paysage hostile (la neige, le froid, les tempêtes, le ravin) où deux hommes vont se sauver la vie à tour de rôle, vont être confrontés à la pauvreté, au dénuement, à la peur, à la folie et réconfortés par leurs souvenirs et les mots. Est ce cela qui les pousse à continuer à avancer quand tout semble fini ? ▪️
Je voulais laisser passer du temps avant de lire le dernier opus de cette trilogie mais Stefánsson termine son roman avec une phrase qui m'a laissé sans voix et réclame une suite sans tarder. Stefánsson m'a jeté un sort, je me sens envoûtée par sa plume. À bientôt alors... ▪️
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Waouah, ça fait au moins dix jours que j'ai terminé ce livre et cette histoire et surtout cette écriture me hante encore. Au point de retourner rapidement chez mon libraire chercher le tome 3, le coeur de l'homme, tant mon envie de repartir dans cet univers me tente, alors que j'ai une pal monstrueuse à lire.
Et pourtant, on ne peut pas dire que cette épopée en Islande à la fin du 19ème siècle fait envie, tant la vie y est dure, et où la mort n'est jamais loin.
Mais alors qu'elle poésie dans cette écriture ! Et là je dois, tout particulièrement saluer le travail du traducteur, Eric Boury, sans qui ce merveilleux moment de lecture n'aurait pas été possible.
Dans ce 2ème tome on retrouve le garçon, qui se lance dans une aventure impossible au côté de Jens le postier. Il doivent apporter le courrier au Nord du pays, dans une tournée qu'ils ne connaissent pas, alors que s'enchaine tempête sur tempête. C'est dur, très dur dans cette nature hostile et pourtant on trouve tellement d'humanité, de poésie et de générosité dans la plupart des personnages que l'on ne peut être que conquit.
Vous l'aurez compris c'est un grand coup de coeur pour moi.
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Voici le deuxième volet des aventures du héros de Jón Kalman Stefánsson. Après la mort de son compagnon pêcheur Bardur et avoir rendu le livre emprunté à son propriétaire, le gamin trouve refuge chez Geirþrúður qui le prend sous son aile. Décelant des aptitudes intellectuelles chez le gamin, elle décide de lui donner une solide éducation. Mais il devra avant cela accompagner Jens le Postier dans sa tournée, celui-ci piètre navigateur, a une peur farouche à bord d'un bateau. le gamin l'aidera à franchir les fjords.
A mi-chemin entre l'enfance et l'âge adulte, le deuil et le retour à la vie, le gamin laisse monter petit à petit les troubles qui naissent en lui. Les souvenirs de sa famille disparue, de son ami, la naissance des premiers émois émergent. Ils ne font que s'accentuer sur le chemin avec la compagnie de Jens, tout autant dans la retenue dans ses sentiments malgré son âgé plus avancé. Tout deux forts différents évoluent au contact l'un de l'autre et au fil des rencontres et les épreuves que leur impose l'hiver islandais.
L'univers dans lequel progressent les deux compagnons est quelque peu différent de celui du premier tome, ici la poésie (bien que présente) laisse le pas au surnaturel. On entre de plain-pied dans l'inconscient où la mort montre le chemin vers la vie, initiatrice des changements et porteuse de clés.
Très symbolique dans son écriture, ce roman déroute par son ambiance mystique : les personnages sont enterrés sous la neige comme attendant d'être révélés par le printemps tardif, vivant en vase clos avec leurs désirs et leurs regrets.
Tout s'arrête sur « Et le monde s'éteint », mais on sait que c'est encore pour mieux renaître. Mais il y a une suite…
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Je croyais avoir fait connaissance avec la rudesse sauvage et énigmatique de l'Islande, à travers les enquêtes d'Erlendur.

Je me trompais. Ce fut le choc .

Je suis entrée dans un avril de glace, avec Jens, le postier, littéralement collé à son cheval par le gel. Et j'ai découvert un univers hors du temps, au coeur d'une nature souvent hostile. J'ai avancé en sa compagnie jusqu'à la maison-réconfort d'Helga, une buvette-hôtel ou les voyageurs fourbus font une halte.

J'y ai découvert des personnages rendus mutiques par l'environnement , repliés sur eux-mêmes, sur leur cécité terrible quand on est passionné de livres, comme Kolbeinn.

Et puis le" gamin" s'est présenté à moi, en mal d'affection, éloigné qu'il est d'Andrea, sa mère, dont il attend les lettres avec impatience. Un gamin attachant, habité par les rêves, le désir qui s'éveille dans son corps adolescent, les espoirs juvéniles et les révoltes aussi.

Et surtout j'ai pénétré à pas feutrés, floconneux, dans l'univers de l'auteur, plus encore poète que romancier ( je n'ai pas suivi l'ordre de cette trilogie, c'est le premier que je lis) . Presque chaque phrase est un bijou. A travers la beauté envoûtante de ses descriptions, j'ai senti sur mon visage les épées de la neige, faussement enveloppante et veloutée, en fait mortuaire et coupante.

J'ai alors parcouru des kilomètres et des kilomètres vers les Fjords du Nord, pour une tournée à haut risque. J'ai trouvé le parcours un peu long mais je me suis accrochée, hypnotisée par le vertige des phrases, le vent et les tourbillons de neige.

L'arrivée a été terrible, angoissante, mais ô combien sublime dans sa désolation.
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Ce roman est une énorme déception car le début est très prometteur, et ceci malgré l'inaction générale. Ensuite, les personnages partent traverser toute l'Islande ou presque dans une marche ininterrompue à travers les déserts glacés et sous des déluges de tempêtes qui tueraient n'importe qui en quelques heures, alors qu'eux y passent des jours et des jours, volontairement et s'y replongent même le plus vite possible après avoir failli en mourir plusieurs fois. Ils marchent, parlent peu, pensent, ressassent et le lecteur doit avaler tout ça, toutes ces centaines de lignes qui n'amènent nulle part et ne sont finalement que les projections mentales de l'auteur qui fait de la "littérature". Mais il paraît que c'est ça la vraie littérature, et qu'elle se mérite ! C'est vraiment dommage, car toute cette fatuité poétique fait oublier le 1/4 du roman qui décrit avec grand talent la réalité des lieux et des personnages, dont certains vont jusqu'à faire souhaiter qu'ils existent pour pouvoir les rencontrer un jour. Donc le pire et le meilleur dans ce roman
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Un merveilleux conteur et poète. C'est avec "La tristesse des anges" (2ème ouvrage d'une trilogie) que j'ai découvert cet auteur islandais. Avant d'entamer son récit, Jon Kalman Stefansson nous offre un prélude de toute beauté (voir quelques extraits dans "Citations"), si envoûtant que je l'ai appris par coeur, comme on le fait d'un poème. Avec une tendresse sans concession et une chaleur poétique singulière, l'auteur nous conte la rudesse des paysages, des éléments et des personnages dans cette Islande qui n'a rien d'une carte postale touristique. le périple de Jens le postier et du gamin dans la tempête de neige vous hantera longtemps si vous aussi tombez sous le charme de ce romancier pas comme les autres.
* Un mot pour le traducteur Eric Boury: bravo et merci.
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Traduit par Eric Boury

J'avais dévoré Entre ciel et terre qui nous embarquait à travers la Mer Glaciale, en Islande, avec comme compagnons de route un pêcheur poète, Bàrður et le gamin. Les anges dorment dans ma bibliothèque depuis plusieurs années, j'attendais le bon moment pour les réveiller et renouer avec Jón Kalman Stefánsson (on n'était pas en froid du tout, cela dit ! 😉 ), écrivain islandais ô combien singulier et stupéfiant ! Je pense que ma chronique ne sera pas à la hauteur de tous les trésors cachés dans ce roman.

Tous ceux qui ont lu Entre ciel et terre savent ce qui est arrivé à Bàrður. On retrouve ici le gamin, recueilli depuis trois semaines par Helga. Débarque, un cavalier : c'est « Jens le Postier sur un cheval de glace, il veut voir Helga », » le gel l'a collé au cheval ». « Helga et le gamin ne doivent pas épargner leurs forces pour le détacher de sa monture, le gel d'avril l'a figé instantanément, le cheval et l'homme se sont si parfaitement unis l'un à l'autre que Jens ne pouvait plus bouger ». le gamin est vite intrigué par ce géant taiseux. le gamin qui découvre la poésie et le désir. GeirÞrúður avec sa chevelure « aussi sombre que décembre », et surtout Ragnheiður aux dents blanches « telles des blocs de glace derrière le rouge de la chair », celle qui, « suçant une friandise avec lenteur », lui fait un de ces effets… : « Ainsi s'étaient écoulées mille années. L'Islande avait été colonisée. Ou peut-être deux mille. Jésus avait été crucifié, Napoléon avait envahi la Russie ». 🙂

Jens quant à lui se voit obligé de repartir, direction des dangereux fjords du Nord. le gamin décide de l'accompagner. le gamin bavard et le géant qui n'aime pas parler. Un couple atypique, qui finalement va s'épauler, se raconter jusque dans leurs failles intimes et leurs blessures secrètes, mais aussi se disputer, pour mieux se rabibocher, n'ayant d'autre choix que de se raccrocher l'un à l'autre car la tristesse des anges, personnage à part entière du roman va leur mener la vie dure !

La tristesse des anges, c'est la neige qui s'engouffre partout, avec l'aide de son inséparable ami le vent. La tristesse des anges façonne des mirages, fait naître des fantômes, redonne vie aux morts. C'est celle qui fait chanter les montagnes. C'est la nature à l'état brut et sauvage.
On trouvera des fermes sur le chemin, on trouvera des familles qui vous ouvriront leurs portes.

Un roman qui va vous rafraîchir. Un livre à la fois poétique, zen et tragique. Une écriture qui délie des lignes qui vous enveloppent pour vous happer, vous soustraire au réel.

Jón Kalman Stefánsson n'oublie pas cependant de vous fera sourire. « Par un temps comme celui-ci, on n'y voit rien du tout, cela je peux vous l'assurer, on ne voit pas plus le trou de son cul que celui de son voisin, le blanc est omniprésent et on ne distingue plus l'air de la terre (…) ».
Des scènes cocasses se lovent dans des situations périlleuses, les barbes ça gèle et pour en savoir plus, vous devrez lire le livre ! Je vous conseille de vous installer dans un coin bien calme, loin de la foule déchaînée et hurlante (vous voyez sûrement ce que je veux dire en ce moment) et la magie opère.

Jón Kalman Stefánsson parle de la vie et de la mort, d'amour perdu, d'amour des livres, de jolies choses tristes et belles. Il me reste une interrogation à la fin de l'histoire…

De la vraie belle littérature !

Je compte bien lire la suite, le coeur des hommes, qui clôt cette trilogie qui se passe au début du 19e siècle. Et puis tous les autres de l'auteur : D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds , A mesure de l'univers (tous disponibles au format poche, chez Folio) et Ása (qui sort pour la rentrée littéraire).
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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