Lumberjanes est une nouvelle série de
Noelle Stevenson, Shannon Waters et
Grace Ellis, accompagnées dans ce premier tome par
Brooke Allen au dessin et Maarta Laiho comme coloriste. Ce premier tome nous propose les quatre premiers épisodes.
Derrière ce nom hispanico-américain, se cache en fait un camp de scoutisme estival auquel participent nos cinq héroïnes. Ainsi, nous suivons les aventures forestières de Mal, Molly, April, Ripley et Jo. Forcément, dans ce « club des cinq », nous trouvons un peu de tous les looks, de toutes les personnalités, histoire que tout lecteur puisse s'identifier au moins à un personnage principal : il y a donc une casse-cou, une grande sage, une boudeuse, une plus travailleuse, une toujours plus rassurante … toutes unies par « l'amitié à la puissance max » ! Et il leur faut au moins pour affronter les dangers qui rôdent autour de leur camp. Ainsi, se trouvent sur leur chemin des yétis gardiens du temple, des renards-garous, une femme-ours, des loups à trois yeux, quelques comparses zombifiés… bref, les embûches s'enchaînent allègrement et le mystère s'épaissit dès le premier chapitre autour de l'annonce de cet « ange-chat redoutable » dont je vous laisse découvrir l'origine. Les quatre épisodes sont présentés comme des carnets de scouts où chacun relaterait comment il a obtenu tel ou tel insigne.
Comme on s'en rend très vite compte, le ton est résolument féministe et assumé comme tel (fallait-il forcément que des femmes dans le processus de création pour obtenir cela ?). On cite à tour de bras des références de femmes célèbres (astronautes, aviatrices, chanteuses, etc.) et cela fait du bien d'avoir des allusions que nous ne trouvons pas ailleurs habituellement. Nous avons là affaire avant tout à une série « indé », c'est-à-dire hors des deux gros mastodontes des comics américains que sont DC Comics et
Marvel Comics ; les répliques de ces adolescentes ravies de partir à l'aventure sont parfaitement dans l'esprit d'un comics qui veut proposer autre chose qu'une histoire banale et déjà vue cent fois. L'intérêt est ici de suivre des jeunes face à l'inconnu et au surnaturel, mais qui peuvent s'en sortir grâce à leurs compétences en construction.
Même si les rebondissements sont largement bon enfant, l'esprit de ce début de série est bien frais, c'est « punchy » dans les dialogues (les traductions n'ont pas dû être simples), et évidemment vu les héroïnes, on a aussi des passages bien « girly ». le dessin est, en conséquence, très proche de ceux que nous pourrions retrouver dans certains dessins animés des années 2000. Malgré cela, l'ensemble se lit sans déplaisir et avec une certaine nostalgie pour ceux ayant dépassé l'âge visé par cette publication.
Le premier tome de Lumberjanes marque donc un début réussi et réjouissant pour un concept simple et accrocheur : cinq adolescentes scouts partent à l'aventure et affrontent le surnaturel.