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Le titre donne déjà le ton et sonne comme une pierre tombale : Bérénice 34-44. Bien sûr, je me dis qu'il peut en être autrement et signifier simplement une période de la vie de Bérénice, de sa passion dévorante pour le théâtre. Je peux me dire aussi que juste poser cette hypothèse, c'est déjà vous éclairer sur l'issue de ce livre. Peut-être. Peut-être pas. J'ai parfois tendance à trop en dire sur l'intrigue.
Bérénice. Un prénom prédestiné lui aussi. Un prénom de reine et de tragédienne. Bérénice n'est pas un prénom de comédie. le choix du prénom déjà vient de la guerre, la première qui fut qualifiée de mondiale, ou aussi de der des ders. Ce choix, ses parents se le reprocheront quand leur fille unique voudra embrasser une carrière de comédienne. Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est qu'une vocation, le parcours de la jeune fille est exemplaire à cet égard, elle qui ne reculera devant aucun obstacle.
Alors... Bérénice 34-44 est bien sûr l'occasion de croiser de grands noms du théâtre, Louis Jouvet, en professeur de théâtre à la fois classique et novateur, ou Robert Manuel, élève du conservatoire. C'est l'occasion de découvrir les coulisses de la Comédie-Française, et ce qui s'y passa pendant la seconde guerre mondiale.
Mais Bérénice 34-44 est avant tout pour moi la découverte d'une belle écriture : un véritable souffle, un véritable rythme, qui m'a emporté. Rares sont les auteurs qui nous enveloppent de leurs mots, qui savent créer sans musique des envolées lyriques ou retrouver l'ampleur d'une déclamation. Une écriture capable de caractériser chacun des personnages, tout en gardant un certain détachement, de manière à ne jamais sombrer dans le pathos.
Bref, Bérénice 34-44 est un premier roman sensible et talentueux, à lire si vous aimez les beaux textes.
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1934, Bérénice, une jeune adolescente juive, n'a qu'un rêve en tête, celui d'entrer au Conservatoire et de monter sur les planches.

Son père refuse que sa fille devienne comédienne.

Contre toute attente, la jeune fille se présente quand même au concours d'entrée et est reçue haut la main.

Son père va alors la chasser de son domicile et Bérénice va être prise en charge par une amie de la famille sans que ces derniers ne soient mis au courant. Bérénice va même jusqu'à changer de nom de famille.

Va alors débuter une grande carrière de comédienne pour Bérénice. Mais la guerre va venir tout bouleverser quand il va falloir que la direction de la Comédie Française déclare toutes les personnes juives qu'elle emploie.

Bérénice va cacher sa religion mais elle va être rattrapée par la dénonciation.


Mon avis

J'ai trouvé ce roman très intéressant.

Cette petite fille a été extrêmement courageuse pour aller au bout de son rêve. Elle a pris le risque d'être rejetée par sa famille et de se retrouver seule face à un monde qu'elle ne connaissait pas.

Et finalement, elle va être entourée d'une nouvelle famille, celle de la Comédie Française.


L'écriture de l'auteure est fluide. Elle nous donne plein de détails sur la Comédie Française.

Ce roman est une belle découverte !
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Une jeune adolescente en 1934 , pour laquelle le théâtre est une vocation, est reçue au Conservatoire puis intègre la
Comédie Française sous un nom d'emprunt et devient l'une
des plus grandes comédiennes de son époque jusqu'aux jours sombres de l'entrée en guerre en 1939 et de l'occupation : la tragédienne de renom adulée par son public est d'origine juive . Exclue de la Comédie Française après la parution des textes à l'encontre des juifs, elle refuse de se faire recenser auprès des autorités et , sous une fausse identité, participe à sa manière à la résistance jusqu'à devenir membre de l'armée secrète juive mais elle est reconnue involontairement arrêtée emprisonnée et finalement déportée.
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Bérénice est une jeune fille dont la vie est guidée par l'amour de l'art. Poussée par son adulation et sa force de caractère, elle va prendre des décisions décisives pour réaliser ses rêves. Mettant de côté à plusieurs reprises sa vie personnelle, elle va tout mettre en oeuvre pour être sur les planches. Chaque sacrifice lui permet de se rapprocher un peu plus de ses objectifs. Mais tout ça est sans compter avec la guerre 39.45 et les ravages qui vont déferler sur la communauté juive. Les origines de Bérénice vont devenir dès lors son plus gros fardeau.
Isabelle Stibbe nous plonge dans l'atmosphère assez anxiogène de cette période de l'Histoire. La tension mise sur les personnages s'intensifie à l'approche et au début du conflit mondial. Malgré son obstination, Bérénice ne peut que subir son destin, écrit par d'autres. Vivre de sa passion devient alors une impasse. Chaque juif n'est plus le maître de sa destinée.
Le contexte guerrier de ce roman est bien retranscrit, même si je n'ai rien appris de nouveau. Ce que je garderai en mémoire, ce sont les coulisses de la Comédie Française, dont les rouages m'étaient parfaitement étrangers. Je n'ai pas été envoûté par le récit, mais j'ai passé un moment agréable en compagnie du théâtre et de la guerre, qui ne font définitivement pas bon ménage.
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Bérénice est née le 28 juin 1919, jour de la signature du Traité de Versailles. Son père, Moïshe Kapelouchnik, dit Maurice Capel, a fui la Russie tsarine antisémite et son shtetl après le décès de sa femme. Arrivé en France, il devient fourreur et épouse une jeune fille de sa communauté.

Reconnaissant envers la France et passionné par sa nouvelle patrie, il fera la première guerre mondiale aux côtés des français, et lorsque sa fille nait en ce jour béni, il décide de l'appeler, contre l'avis de sa femme, Bérénice, en hommage à la pièce éponyme de Racine.

Avec un tel prénom, la jeune fille ne peut que se destiner au métier de comédienne, ce que refuse sa famille car actrice, ce n'est pas un métier pour une juive ! Il faut dire que ces dames ont mauvaise réputation, notamment celles d'être entretenues et c'est ce que craint par-dessus tout son père.

Bérénice s'accroche pourtant à ses rêves et parvient à passer le concours d'entrée du conservatoire car elle n'a qu'un but : entrer à la Comédie-Française. Pour cela, elle devra couper les ponts avec sa famille et prendre un nom de scène : Bérénice de Lignères.

Vous savez si vous me lisez régulièrement que la période de la seconde guerre mondiale n'est pas ma préférée mais il y a une telle production littéraire en la matière que j'y viens de temps en temps, parfois avec bonheur et parfois non.

Et bien ici ce fut un bonheur que la lecture de ce premier roman, vraiment très bon.

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Dès le début du roman, le lecteur s'attend à une fin tragique. Tout d'abord, par le choix du prénom de l'héroïne, qui semble lui montrer la voie de la tragédie qu'elle soit réelle ou fictionnelle. Ensuite, par un processus narratif qui revient tout au long du récit : en effet, l'auteure souhaite nous raconter tout ce que Bérénice ne pourra pas elle-même « raconter à ses petits enfants ». de ce fait, le lecteur s'interroge : cela signifie-t-il qu'elle meurt durant cette guerre ? Mais, en fait, si l'auteure parle de ses petits-enfants, cela veut dire qu'elle va avoir des enfants ? Oui… ? Non… ? Les réponses ne lui parviendront que dans les dernières pages.

Le personnage de Bérénice gagne en profondeur tout au long du roman. Au départ, elle peut sembler n'être rien d'autre qu'une petite écervelée, égocentrique et ingrate. Mais ce récit, c'est celui de sa quête initiatique. Celle qui pensait ne se définir que par son statut de comédienne découvre finalement que son identité est multiple ; que malgré le rejet que sa carrière a entraîné, elle est marquée à tout jamais par l'éducation juive que lui ont transmis ses parents mais aussi, qu'elle est peut-être finalement plus attachée qu'elle ne le pensait à cette « liberté française » qui passionnait tant son père lorsqu'elle était enfant, …

Ce roman nous permet effectivement d'appréhender différemment cette période de l'Occupation, qui a déjà fait couler tellement d'encre. Il offre également un portrait de ce qu'était la vie des théâtres au début du siècle dernier, invoquant des figures qui ont réellement existé. Je ne peux donc que vous le conseiller si, comme moi, vous appréciez les récits qui abordent ces heures sombres de l'Histoire.
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Située avant 44, la vie de Bérénice est l'histoire d'une passion pour le théâtre, c'est l'histoire du théâtre et de la Comédie française, c'est également celle d'une page sombre et tragique de notre propre histoire. Bérénice est une jeune fille juive, nous suivons pas à pas la passion de cette enfant, puis de cette adolescente qui décide très tôt de faire du théâtre contre l'avis de ses parents et qui entre à 14 ans à peine au conservatoire.
Sa vie semble être un rêve, elle réussit à merveille dans son métier de tragédienne et entre dans la maison de Molière dès sa sortie du conservatoire. Elle va rencontrer le plus grand artiste de son temps, de Jouvet à Jean Vilar, de Marie Bell à Jean Gabin, en passant par Jean-Louis Barrault et bien d'autres figures du monde artistique de cette époque.
Vivre dans cet univers d'artistes ne protège pourtant pas de ce qui se passe autour et rapidement Bérénice va endurer ce que vivent les juifs, l'antisémitisme et l'exclusion. La grande famille du théâtre n'est pas différente de la société civile, c'est une page sombre faite de trahisons, de rivalités, de lâchetés parfois, de courage aussi.
Mêlant des personnages réels à des personnages fictifs, l'auteur nous entraine dans cette tranche de vie. le lecteur attend la suite, mais sait déjà qu'elle sera tragique, chaque chapitre ponctué de « Bérénice ne le racontera pas à ses enfants » ou « elle ne pourra pas raconter que… » qui donnent un coté inéluctable à la courte vie et au destin brisé de Bérénice. L'écriture est belle et fluide, c'est une jolie découverte
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La comédie francaise sous l'occupation. En 1934, Bérénice adolescente juive entre au conservatoire contre l'avis de sa famille. Elle va croiser les plus grands, Louis Jouvet, Jean-louis Barrault, Jean Gabin, etc...Malgré les tensions et les rivalités professionnelles ou amoureuses, Bérénice vit un conte de fée. Mais au début de l'Occupation la Comédie Française exclut les comédiens juifs, elle est alors rattrappée par son passé. Et elle va devoir grandir et ouvrir les yeux sur la réalité de la vie à Paris pendant l'occupation. Un passionnant roman. La vie d'une artiste pendant l'occupation.
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Bérénice grandit à Paris dans une famille patriote, entre un père juif qui a fui la Russie à cause de l'antisémitisme de son armée et une mère au foyer. Mais en 1934, quand elle est admise au Conservatoire pour poursuivre son rêve de devenir comédienne, son père la met à la porte : "tu n'iras pas au Conservatoire, ce n'est pas un métier pour les Juifs, je te l'ai dit cent fois." "Alors je préfère ne plus être juive", lui lance sa fille.

Elle devient Bérénice de Lignières, du nom d'une cliente de son père qui la prend sous son aile. Désormais, sa famille, ce sont les comédiens qui l'entourent, comme son prof préféré Louis Jouvet ou son camarade Robert Manuel. À force de travail, elle entre à la Comédie-Française et joue les rôles de ses rêves avec les grands de la maison de Molière, tels Jean Yonnel, Béatrice Bretty, René Alexandre ; elle nage dans le bonheur.

La Seconde Guerre mondiale éclate, la France est vaincue, l'ennemi occupe Paris. La Comédie-Française décide d'exclure tous les Juifs de sa troupe, dont Bérénice. Une autre vie commence alors, une vie qu'"elle ne racontera pas à ses petits-enfants, ni même à ses enfants".
~
"Bérénice 34-44" est le premier roman d'Isabelle Stibbe, paru en 2012.

Ce roman historique mêle avec brio les personnages fictifs – dont Bérénice – aux véritables acteurs de cette époque. le fond historique est précis et la toile se tisse naturellement entre la fiction et L Histoire.

Quant à l'écriture, elle est aussi agréable que variée : l'autrice a inséré dans son texte, là encore le plus naturellement du monde, des lettres, des articles de journaux et des extraits de pièces de théâtre qui donnent une véritable profondeur à l'histoire.

Je ne regrette que deux petits points : des personnages disparaissent au cours de l'histoire, comme s'ils avaient été oubliés sur la table de l'écrivaine, et la fin m'a paru trop rapidement décrite.
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Je ne sais pas quelle est votre période historique préférée, mais moi j'aime énormément lire des romans se rapportant à la Seconde Guerre Mondiale. Alors quand en plus, le roman mêle Histoire et tragédie, je suis comblée ! C'est cette promesse qui m'a attiré dans Bérénice 34-44, que j'ai d'ailleurs pu faire signer par l'autrice et discuter un peu avec elle au passage. Si le roman démarrait bien, la fin m'a laissé un peu moins enthousiaste. Décortiquons ça.

Déjà le théâtre tient effectivement une très grande place dans ce roman. Pari tenu. La Comédie-Française devient parfois presque un personnage à part entière, tant Bérénice s'y accroche comme à un membre de sa famille. Celle-ci est tragédienne, pour mon plus grand bonheur car je goûte assez peu la comédie, en revanche j'aime énormément les tragédies classiques. Y sont évoqués de nombreux rôles d'anthologie du répertoire classique tel que Chimène ou Camille vues dans le Cid ou Horace de Corneille ou encore Médée du même auteur. Bérénice est décrite comme une prodige du théâtre, les vers découlant naturellement de sa bouche et je me suis prise à envier son destin de tragédienne adulée, sociétaire de la Comédie Française à seulement 19 ans. Mais le théâtre n'est pas le seul art représenté. Il y a également beaucoup de mentions à l'opéra et à la musique, ce qui ne pouvais que me satisfaire étant donné la passion que je vous à cet art. Bon point donc !

Tout ceci représente la première partie du livre, qui m'a beaucoup plu et à même relancé ma curiosité pour le théâtre ! Malheureusement, la seconde partie du roman m'a bien moins plu. En effet, à partir de l'arrivée de l'Occupation en France, le roman se transforme en une liste d'événements touchant à la politique de la Comédie Française ou à la guerre, et j'y ai trouvé beaucoup de longueurs qui m'ont parfois fait lire certains passages en diagonal. La première partie ne contenait déjà pas beaucoup de dialogue direct, mais la seconde partie en est presque dénuée et ce n'est pas un style d'écriture qui me plait. J'ai parfois perdu de l'intérêt pour les personnages et donc leur sort ne m'a pas touché autant qu'il aurait dû.
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