SOUVENIR AU MOMENT DES ADIEUX
(Sur l’air « L’aubépine de montagne »)
La brume timidement
se dissipe,
sur le ciel pâle
les dernières étoiles
peu à peu s’effacent.
La lueur faible
de la lune déclinante
effleure sa joue.
A l’aube nous partageons
les larmes du départ.
Beaucoup a été dit,
mais les mots d’amour
comment les épuiser ?
Elle tourne la tête
et à nouveau répète :
« Souviens-toi de ma jupe
de soie verte
et regarde tendrement
les herbes fines partout
où te mèneront tes pas. »
//Niu Xiji
/Traduction Ferdinand Stočes
Souvenez-vous
comme fièrement se dressait
la tour de la Poutre de Cyprès,
il n'en reste
que des ruines
envahies de ronces.
N'avez-vous pas vu
que le palais d'Afang,
si splendide,
est devenu un pré bourbeux
où nichent les perdreaux ?
BAO ZHAO
OÙ LE PRINTEMPS S’EN VA-T-IL ?
(Sur l’air « Musique belle et pure »)
Où le printemps
s’en va-t-il ?
Partout la solitude,
pas même un chemin.
Si quelqu’un sait
où le printemps se cache,
qu’il lui dise
de revenir !
Le printemps disparaît
sans laisser de trace,
qui sait où ?
Peut-être les loriots
le savent-ils ?
Mille chants
et personne
qui les comprenne !
Avec le vent
pouvoir survoler les roses…
//Huang Tingjian
/Traduction Ferdinand Stočes
LA JOUEUSE DE CITHARE
Résonne la cithare,
chevilles aux grains d’or.
Ses mains blanches
scintillent sur les cordes.
Pour attirer le regard de Zhoulang
à dessein elle se trompe…
//Li Duan
/ Traduction Ferdinand Stočes
SOUVENIR AU BORD DU FLEUVE
Le cœur serré,
je monte sur la tour,
au bord du fleuve.
La lune brille comme les eaux,
les eaux reflètent l’éclat du ciel.
Mais celui qui m’a emmenée
ici pour admirer la lune
où est-il aujourd’hui?
Ce soir la vue est aussi belle
qu’elle l’était l’année dernière.
//Zhao Gu
/ Traduction Ferdinand Stočes