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4,32

sur 1025 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lu en V.O.
Quel roman exceptionnel! Se situant en 1947 racontant des événements survenus en 1943 à Auschwitz et en 1947 à Brooklyn New-York ce roman qui fut porté à l'écran avec Merryl Streep dans le rôle de Sophie, est un bijou par la force des émotions qu'il suscite chez le lecteur et par la structure de L'histoire qui favorise une progression mesurée de toute l'ampleur de la tragédie vécue par l'héroïne à Auschwitz et aussi à New-York.

Ce n'est pas un conte de fée, plutôt un drame dans lequel on a quand même droit à des moments de franche hilarité grâce au narrateur ,Stingo, qui sera le confident de Sophie et bien plus qu'un simple témoin de sa vie à Brooklyn. Il y a dans ce roman un mélange d'innocence, de romantisme, de sensualite et de monstruosité .c'est quand même rare que le titre d'un roman passe dans le langage populaire car on utilise l'expression " le choix de Sophie" pour désigner un choix déchirant.

Ce ne fut pas une mince tâche que de lire ce roman en V.O. Car il y a des mots et des expressions qui m'ont donné un peu de fil à retordre mais ça m'a permis d'apprécier la très belle écriture de William Styron. Je relirai ce roman en français pour être certain de ne rien manquer, d'autant plus qu'on m'a dit que la traduction est excellente.
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Stingo, un jeune sudiste débarqué à New-York dans l'espoir d'y faire une carrière d'écrivain, travaille dans une maison d'édition. Pour manger et payer son loyer, il prépare des fiches de lectures sur les manuscrits reçus dont aucun ne trouve grâce à ses yeux, ce qui lui offre un exutoire bienvenu à sa propre frustration de ne pas voir son talent reconnu à sa juste valeur.

Sophie est une jeune polonaise, catholique, débarquée à New-York à la fin des années 40. A des fins alimentaires, elle exerce sans passion le métier de secrétaire médicale chez un chiropracteur juif d'origine polonaise. Un jour, en se rendant dans une bibliothèque, elle fait un malaise et est recueillie par Nathan, juif, dont la profession exacte fait partie des mystères de l'histoire.

Sophie, Stingo et Nathan, voici le trio qui va accompagner le lecteur au fil d'une remontée tortueuse et tumultueuse dans la mémoire et la conscience de Sophie, jusqu'à découvrir quel est ce choix, le Choix, que Sophie a été amenée à faire et que, depuis lors, elle essaye d'enterrer au plus profond d'elle-même.

L'auteur nous conduit sur ce parcours tortueux avec une fluidité déconcertante. Page après page des bribes, des indices apparaissent. Il est question d'un village en Pologne, dans lequel il s'est apparemment passé des choses Ozieviczm. Un tatouage sur le bras avant droit de Sophie. Oui, c'est bien d'Auschwitz que Sophie est une survivante et dont elle va, petit à petit, dévoiler les souvenirs.

En parallèle, les relations entre Sophie, Stingo et Nathan sont complexes, parfois violentes. Amour-haine, admiration-rejet, amant-confident, toutes les combinaisons ou presque sont explorées avec Stingo cherchant sa voie et découvrant sa sexualité, Sophie essayant d'oublier le passé et Nathan un brin bipolaire.

William Styron réussi avec brio une oeuvre de fiction juxtaposant la Shoah et une trame narrative complexe impliquant les trois jeunes protagonistes et traitant de sujets beaucoup plus légers que sont l'amitié, l'amour et la sexualité.

Quelle surprise de passer, presque sans s'en rendre compte, d'une scène érotique à un souvenir d'une violence indicible. Je me souviendrai de cette lecture encore longtemps.
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Destin tragique que celui de sophie.
Survivante de l'enfer d'Auschwitz pour tomber dans celui de New-York .
Un livre sur la difficulté de réapprendre à vivre après avoir connu l'enfer des camps de concentration .
Un livre très dur , tragique , émouvant ....enfin tout les ingrédients d'un bon livre .
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C'est ma première lecture après avoir vu le film, il y a près de quarante ans.
Je n'avais retenu que le choix impossible de Sophie. C'est bien entendu beaucoup plus que cela. Il y aura d'autres lectures tant ce roman est riche et dense.

Ce roman est un choc: un trio amoureux infernal, des relations amoureuses impossibles et perverties et bien sûr l'indicible d'Auschwitz.
Tout oppose Sophie et Nathan:
- une polonaise catholique qui a vécu Auschwitz dans sa chair, et cherche à tout enfouir et tout oublier.
- un juif américain qui tente par procuration de comprendre l'holocauste a posteriori
L'émotion est grande à mesure que le voile se lève sur le vécu de Sophie. Et c'est bien là une des prouesses du roman: le procédé narratif, une construction intelligente où les souvenirs de Sophie se révèlent au narrateur au fur et à mesure de leur complicité naissante.

C'est un roman très dense où nombre de thématiques sont abordées: l'horreur des camps d'Auschwitz-Birkenau, le système nazi et l'antisémitisme d'état; la Pologne catholique, ses élites pangermaniques et leur comportement à l'égard des juifs, « les Juifs superflus »; mais aussi les tares des états sudistes à savoir racisme et relents assumés d'esclavagisme.

Curieux et original est le parallèle que Styron se complait à dresser: un parallèle entre la Pologne et les états du Sud au delà de la mentalité orgueilleuse de leurs habitants jusque dans leur « bigoterie », leur puritanisme et leur « problème racial ».

Le choix ultime de Sophie, révèle le caractère le plus barbare et pervers de l'humain mais aussi du religieux.
Plus généralement la culpabilité et le remords sont les thèmes clé du récit. Les questions posées par l'auteur sont toujours d'actualité: Faut-il en parler? Qui est légitime pour en parler? le roman est-il la forme la plus appropriée? L'holocauste ne concerne-t-il que le peuple juif? Son exclusivité peut-elle être revendiquée?

C'est un formidable roman: un chef d'oeuvre du XXème siècle.
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Lorsque le choix de Sophie est sorti dans les librairies, en 1979, il a immédiatement rencontré un immense succès, tant critique que commercial.

Bien plus : le roman de William Styron a acquis le statut instantané de classique de la littérature mondiale.

Près de quarante ans plus tard, personne ne cherchera à le contester.

Une preuve parmi d'autres ? Aujourd'hui, qui ne connait pas, et n'a jamais utilisé, l'expression "c'est un choix de Sophie" pour décrire le choix entre deux solutions aussi insupportables, mauvaises l'une que l'autre ?

Grâce au film dont il a été tiré (et qui, lui aussi, a remporté un succès phénoménal, notamment grâce à la composition époustouflante de Merry Streep?), même ceux qui n'ont pas lu le livre de Styron connaissent cette histoire terrible.

Celle d'une femme à qui, pendant la seconde guerre mondiale, dans un camp de concentration, les nazis demandent de faire un choix impossible, le choix de maintenir en vie un, et seulement un, de ses deux enfants, condamnant de facto l'autre à la mort immédiate.

Pourtant, le roman mérite bien mieux que cette reconnaissance liée à un événement, car le choix de Sophie est un formidable livre.

Formidable, de par sa mise en perspective des drames de la seconde guerre mondiale, de son interrogation sur les raisons qui ont poussé tant d'allemands à participer à l'holocauste (son approche est étonnamment voisine de celle de Robert Merle dans La mort est mon métier), des mécanismes du racisme et de l'asservissement (il ne faut pas oublier que Styron fut l'auteur, quelques années plus tôt, des Confessions de Nat Turner, un remarquable roman sur le racisme qui remporta le prix Pulitzer).

Formidable, aussi - cela est beaucoup moins connu-, pour les autres thèmes développés dans la partie contemporaine et américaine du roman, qui en constitue la majeure partie.

Car attention, cher lecteur, chère lectrice sensible qui déjà frissonne en lisant ces lignes, ce roman n'est pas un essai douloureux sur l'horreur du nazisme !

Styron - c'est là tout son génie - en a fait une histoire complexe, bien que tout à fait accessible, passionnante, contemporaine, sensuelle et parfois drôle !

Lire la suite de ma critique sur le site le Tourne Page
Lien : http://www.letournepage.com/..
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Je ne vais pas résumer le livre, c'est déjà fait et bien fait par d'autres.
J'avais l'idée de lire ce livre depuis de longues années, j'ai reporté puis oublié et l'ai trouvé à nouveau sur mon chemin. Peut-être au moment où il le fallait, où j'étais prête à l'affronter. Je dis bien "affronter" car c'est un choc.
Rarement un livre m'aura produit cet effet : se réveiller en pleine nuit, hantée par des images, des scènes, des idées. le désir de ne pas refermer le livre mêlé à l'angoisse provoquée par sa lecture, la sensation palpable de la montée vers le tragique . La force ne tient pas seulement dans le récit de la barbarie nazie mais aussi dans la réflexion constante sur le mal, le désir, la fuite en avant, l'engagement, la lâcheté, la culpabilité, l'amour baume et l'amour corrosif, l'impossibilité à se rendre heureux.
L'écriture est tout aussi intelligente : récit rétrospectif, récit d'un récit fait par Sophie au narrateur qui de plus est écrivain, mélange des temporalités, lieux se superposant : le labyrinthe des émotions, pensées, réflexions est en miroir dans la forme.
Un chef d'oeuvre, éprouvant mais nécessaire.
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1947. Stingo débarque de son sud natal à New York avec l'ambition de devenir écrivain. Il emménage au Palais rose, une pension de famille surnommée ainsi car toutes les chambres sont peintes de cette couleur inhabituelle. Il y fait la connaissance de Sophie et Nathan, un couple furieusement (et bruyamment) amoureux. Sophie est une polonaise catholique rescapée du camp d'Auschwitz et Nathan, un Juif new-yorkais brillant mais sujet à de brusques revirements de caractère. Stingo devient leur plus proche ami et le confident de Sophie qui lui raconte peu à peu son quotidien dans le ghetto de Varsovie puis dans le camp de concentration. Mais le comportement de Nathan devient de plus en plus inquiétant et dangereux et Stingo devient de plus en plus amoureux de Sophie…
Le Choix de Sophie est un somptueux roman américain, un chef d'oeuvre, une fresque sur le mal à travers le nazisme mais surtout une étude de l'être humain à travers trois personnages confrontés à toutes les émotions, l'amour, la haine, la folie, l'envie, la faim, la sexualité, la mort… Un roman fleuve qui se déploie sur plus de 900 pages et qui tient le lecteur sous son emprise jusqu'au point final.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Sophie's Choice, c'est un petit monument de littérature.

J'allais l'adorer. Je le savais. Ma mère m'en avait parlé avec un mélange de gravité et d'admiration, quelques amis m'avaient décrit son adaptation cinématographique comme l'un des meilleurs films qu'ils avaient vus sur la Seconde Guerre mondiale et la Shoah.
Globalement, ça avait l'air sacrément bien.
Malgré tout, j'ai tenu à attendre un peu avant d'enfin m'y plonger, parce que je n'étais pas tout à fait sûre d'être prête à faire face à un récit d'une telle envergure.
J'avais raison.
Sophie's Choice, c'est quelque chose. Il faut en avoir conscience.

C'est avant tout un certain repère culturel, ce qu'on pourrait appeler "une valeur sûre". Lauréat du National Book Award l'année de sa sortie - plus ou moins l'équivalent de notre Goncourt -, le livre a donc fait l'objet d'une adaptation avec rien de moins que Meryl Streep en tête d'affiche, et l'expression "un choix de Sophie" est même passée dans le langage courant pour désigner un dilemme particulièrement insoutenable.

Sophie's Choice, c'est aussi et encore plus un roman d'une ambition narrative absolument folle. Rarement m'a-t-il été donné l'occasion de me plonger dans un récit structuré de façon aussi précise, judicieuse, complexe, en un mot admirable. Faire des allers-retours dans l'histoire est une chose, mais parvenir à ce point à entremêler passé et présent dans une narration qui parvient malgré tout à demeurer fluide et cohérente, et sans jamais égarer le lecteur dans de quelconques impasses chronologiques, ça relève de la prouesse. Mieux, le roman s'en trouve considérablement enrichi, alors que le lecteur navigue entre les couches temporelles, mais aussi les couches de vérité, et que chaque retour en arrière ou chaque projection est l'occasion d'inoculer une nouvelle dimension à l'histoire, de révéler un secret de plus, de saisir une nuance supplémentaire chez les personnages. Cette complexité du récit a enfin et surtout un sens, puisqu'elle vient d'une part de l'enthousiasme et de la confusion du narrateur, Stingo, jeune écrivain qui peine à maîtriser ses élans d'inspiration, d'autre part des mensonges et du traumatisme de Sophie, qui hésite à se livrer complètement et alterne entre différentes versions de son histoire selon le degré de confiance qu'elle a envers son interlocuteur, et enfin en raison du contexte même dans lequel se déroule le roman, un New York de 1947 encore mal à l'aise vis-à-vis d'un conflit encore tellement récent.

Vraiment, plus j'y repense, plus je suis impressionnée.

Le récit aborde un ensemble de sujets absolument inouï, à commencer par la Shoah certes, mais aussi la quête de sens de Stingo, jeune ingénu plein d'espoirs et d'encore plus de déconvenues, amoureux transi et très immature d'une Sophie complexe, insaisissable, tellement touchante, agaçante parfois, ou encore les relations complexes qui lient ces deux personnages à un troisième, Nathan, Juif américain en couple plus que tumultueux avec Sophie. S'ajoutent à la description de ces personnages captivants un travail de fond remarquable sur l'histoire du ghetto de Varsovie, de la déportation, de l'antisémitisme des années 30 et 40 dans le monde occidental, mais aussi des considérations bien plus larges sur l'ensemble des conséquences de la guerre sur la société européenne et américaine. C'est toujours passionnant, jamais caricatural, et surtout, ça force le respect. Il s'agit là d'un roman à lire avec attention, à relire surtout, un récit pour lequel il faut prendre son temps et dont on ne peut à mon sens pas saisir toute la complexité dès la première tentative.

Cela dit, et c'est bien là que je trouve Sophie's Choice remarquable, le roman n'a rien d'aride ou de particulièrement cryptique. C'est une histoire qu'on peut comprendre et savourer à tous les degrés, que ce soit pour ses personnages avant tout, pour son fond historique, pour sa construction narrative, pour ses analyses politiques, bref, un ensemble de thématiques et d'histoires jumelles qui s'offrent avec justesse et clarté au lecteur, et que celui-ci peut choisir de plus ou moins explorer en fonction de sa sensibilité personnelle par rapport aux différents sujets abordés. La seule difficulté que le récit pose est sa longueur, mais là encore, rien que de très surmontable si on prend le temps de le savourer chapitre par chapitre, avec sa prose virtuose et sa puissance émotionnelle rare. Un immense coup de coeur !




Lien : https://mademoisellebouquine..
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Je n'avais pas vraiment compris le thème de ce roman avant de le lire. la maladie ? les névroses ? Ces êtres que ne semblent pas vraiment fait pour vivre ? Non ! C'était bien plus simple et bien plus terrible. Mais je m'arretêrais là car je ne voudrais pas de nouveau sentir ces frissons terrifiants rien qu'en l'évoquant. Je vous laisse juge et ce n'est pas peu dire.
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C'est un beau roman, vraiment.
J'ai lu pas mal de bouquins qui traitent du sujet de l'Holocauste, d'Auschwitz, etc. mais c'est la première fois que je le voyais abordé de cette manière-là. du point de vue d'une personne qui n'était pas une résistante dans l'âme, qui se trouvait dans une position un peu ambigüe et qui bien qu'ayant survécu à l'horreur n'arrive pas à assumer après les positionnements qu'elle a été amenée à prendre, ou ne pas prendre.
Cette histoire-là, celle de Sophie, qu'elle livre au jeune Stingo, écrivain en devenir, devenu son ami, par petites touches, est tellement puissante que du coup, le récit "contemporain" de sa liaison destructrice avec Nathan m'a paru à la longue comme d'un intérêt bien moindre.

Mais quelle histoire !
Quel grand roman !
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