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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je tente de vous parler aujourd'hui de ce roman original, mais sur lequel on peut se faire de fausses idées, l'imaginer loufoque et complètement barré, ce qui n'est pas le cas. Oui, le petit éléphant rose que Schoch, sans-abri de Zurich, découvre un matin au réveil dans la grotte qui constitue son abri au bord de la rivière n'est pas une hallucination, ni un jouet, il est bien réel. C'est une discussion sur la génétique avec un scientifique, qui lui a affirmé que des modifications génétiques permettraient d'obtenir un éléphant nain rose et fluorescent, qui a donné l'idée de ce livre à Martin Suter.

Une bonne idée ne suffit pas à faire un bon roman, et pourtant, dans ce cas, cela fonctionne parfaitement, grâce à la construction travaillée au millimètre, qui alterne le présent où Schoch découvre l'éléphant, avec le passé, où Roux, un généticien, tente des manipulations dont le but n'est pas uniquement l'avancée de la science. Ajoutez à ces personnages d'autres SDF, un patron de cirque, un cornac birman qui chuchote à l'oreille des éléphants, une vétérinaire engagée, un chinois qui ne recule devant rien… et vous obtenez un thriller passionnant. Ce n'est pas si souvent que le personnage principal, celui pour lequel on craint le plus, est un petit éléphant rose !

Je n'ai jamais été déçue par les romans de cet auteur suisse. Il excelle à changer à chaque fois d'univers, faisant entrer dans un roman des recherches documentaires pointues sur le thème de la mémoire, des drogues ou de l'économie, de manière fine et pédagogique, sans jamais provoquer l'ennui du lecteur. Son art d'entrer directement dans le vif du sujet et de maintenir la tension d'un bout à l'autre du livre se retrouve de romans en romans, que j'ai presque tous lus, sauf la série des Allmen, plus légers, je crois.
Toute la subtilité de l'auteur est mise au service de la psychologie des personnages. Schoch reste le plus intrigant, et permet à l'auteur de traiter avec délicatesse du sujet de l'alcoolisme et de l'existence des sans-abris, mais les autres acteurs de ce thriller ne manquent pas d'intérêt non plus.
Si je recommande ? Oui, bien sûr, et nul besoin d'être prêt à gober des fantasmagories, tout est parfaitement réaliste dans ce roman, et relève à peine d'une très légère anticipation, dont on ne souhaite pas qu'elle devienne réalité.
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Dans ce roman, plusieurs milieux sont mis en avant : un cirque, le microcosme des SDF de Zürich, une clinique vétérinaire pour les chiens des rues… Grâce à tous les personnages hauts en couleur, nous partons en chasse d'un petit éléphant rose qui brille dans la nuit. Non, vous n'avez pas bu ! le petit pachyderme est le résultat d'une expérience menée par un savant fou, appâté par le gain et la gloire.

Comme toujours dans les romans de Martin Suter, l'histoire se révèle plus complexe que le résumé le laisse entendre et apporte toujours matière à penser. le Suisse allemand nous propose ici une réflexion sur les modifications génétiques et comment certaines personnes très mal intentionnées tentent d'abuser de ces techniques pour créer des animaux « de foire » à des fins mercantiles.

Le roman évoque aussi très bien le quotidien d'un groupe de SDF dans les rues de Zürich.
Il est aussi question d'amitié et de relations humaines et de liens envers nos animaux de compagnie. On en apprend également énormément sur le monde des éléphants, notamment la gestation des petits

Après avoir lu une grande partie de la bibliographie de Martin Suter, je peux affirmer que le Zürichois est définitivement un écrivain à suivre et cette lecture le confirme encore. C'est toujours un immense plaisir de retrouver ses univers. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi j'ai attendu si longtemps pour lire à nouveau un de ces romans… Eléphant était dans ma Pile à lire depuis sa sortie en 2017 !

Encore une fois, Martin Suter fait mouche ! Un excellent roman

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une lecture terriblement prenante ! Ce roman est très riche, bien écrit, beaucoup de personnages (sans qu'on s'y perde jamais pourtant) un peu manichéens mais crédibles, du suspens. de tout ça naît l'émotion, sans pathos ni sentimentalisme, et la réflexion, sur notre société, la place de l'animal, ce qui est "normal" et ne l'est pas (et jusqu'où ça l'est), ce qui est "légal" , ce qui est "moral" et pourquoi, sur le rôle de l'humain au monde, dans notre société et d'autres, sur nos façons de voir (ou pas) les êtres, etc. Tout en suivant les aventures de ce petit éléphant qui n'a rien demandé et se trouve coincé au milieu de tout ça, centre de tous les intérêts bien malgré lui...

La 4ème de couverture a raison : c'est un conte moderne, captivant, où les fées n'ont pas de baguette magique, et les sorcières des outils bien plus élaborés que des pommes empoisonnées, et où, comme dans tout conte, les valeurs des uns et des autres se téléscopent violemment. J'ai énormément apprécié le fait que des dates soient données (en tête de chapitres), car le livre se passe maintenant, aujourd'hui, de mi 2013 à fin 2018, et oui, si ça se passait vraiment ? Si ça avait lieu en toute discrétion, là, juste à côté ?...

Un livre passionnant !
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Samuel Labarthe (Petits meurtres d'Agatha Christie) prête sa voix et son talent à cette histoire extraordinaire, dans le sens premier de cet adjectif.
Schoch, un sans-abri Zurichois, cuve ce qu'il appelle une gueule de bois tournante, dans une grotte où rendez-vous coquins et divers trafics viennent chercher la discrétion. A son réveil il se trouve confronté à un éléphant rose et fluorescent tel un énorme vers luisant : « Ce qu'il voyait n'était pas une hallucination. On ne pouvait pas poser la main sur des hallucinations.
Mais dans ce cas, qu'est-ce que c'était ?
Un miracle ? Un signe ? Quelque chose de transcendant ?
Schoch n'avait jamais été un croyant pratiquant, mais avant de dévaler la pente il était tout à fait persuadé qu'il existait quelque chose dépassant sa perception et sa capacité d'imagination. Une réalité supérieure et peut-être aussi une puissance supérieure.
Cette croyance, comme toutes les autres, s'était toutefois effondrée. »
Ainsi commence le mystère…
Le généticien Roux qui est à l'origine de ce phénomène et qui avait bien l'intention de faire éclater son génie à la face du monde s'en trouve bien marri.
Le chuchoteur aux oreilles des éléphants, Kaung, cornac de son métier, va essayer de protéger ceux qu'il aime plus que lui-même.
Toute l'originalité de l'histoire tient dans la subtilité de l'auteur à nous faire découvrir l'univers des manipulations génétiques, avec précision mais sans lourdeur, la face cachée de l'humain, celui qui se prend pour Dieu tout puissant.
Le monde des abjections contre celui de la nature.
Si le combat parait bien déséquilibré, le suspens est à son comble.
C'est beaucoup plus qu'une fable, Martin Suter a l'art indéniable de conduire son lecteur-écouteur à une réflexion philosophique sur la place de l'homme dans notre société moderne, le monde en marge qu'il décrit est universel, les lisières pullulent dans le monde entier, l'humain et ses contradictions et ses addictions, et surtout la domination de l'argent et l'éthique qui est réduite à la portion congrue dans cette vie dite « moderne ».
Cela rappelle une période de l'histoire, nauséabonde et qui perdure secrètement.
A écouter absolument, Samuel Labarthe sait faire ressortir la multiplicité des facettes et des subtilités de cette fabuleuse histoire.

©Chantal Lafon-Litteratum Amor 25 juin 2018.
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Un roman que l'on pourrait croire léger et fantaisiste mais chargé de messages forts et critique sur le monde.

Qui n'a jamais rêver de ce petit éléphant rose et luminescent de surcroit ? il est là dans la grotte de Schoch qui a bien du mal à y croire et pourtant il va s'attacher à ce petit animal en prendre soin et cela fia changer sa vie. Il sera tout au long du roman loin d'imaginer ce qui se trame autour de ce petit animal, d'où il vient, comment il est arrivé là.

Tout au long de chapitre court nous suivons donc l'histoire de cet éléphant, comment il est né dans l'esprit d'un scientifique, puis dans des époussettes pour être implanté dans l'utérus d'une éléphant de cirque, sa naissance ces premiers jours et toutes les tractations autour de cet animal prouesse génétique.

Des personnages riches, un roman largement documenté avec de longs passages scientifiques mais tout à fait compréhensibles, un livre qui s élit comme un polar tant on a envie de savoir ce que va devenir cette petite bête.

Un livre qui fait aussi réfléchir sur toutes ces manipulations génétiques, cette quête incessante du toujours plus et de la reconnaissance, le pouvoir de l'argent mais aussi le monde des SDF, des réfugiés,...
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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un roman un brin fantastique, qui fait réfléchir sur la génétique et les dérives des modifications génétiques, bien écrit, et plein de rebondissements. On y cotoie le milieu du cirque, mais aussi des SDF de Zürich, les vétérinaires qui soignent les animaux des SDF, j'ai beaucoup aimé..
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Voir un éléphant de la taille d'une peluche, d'une belle couleur rose, et surtout vivant, ne peut être que le fait d'une hallucination ou des divagations d'un alcoolique invétéré ! Justement, Schoch en est bien un, et le jour où le sans-abri découvre, au fond de la grotte où il a élu domicile, un éléphant rose nain qui brille dans le noir, il se dit d'abord qu'il est grand temps d'arrêter de boire… Il lui faut ensuite un long moment pour comprendre qu'il s'agit bien de la réalité.

Ne sachant pas comment nourrir cet animal étrange, le SDF cueille de grandes herbes parsemées de boutons d'or sur les berges de la rivière voisine. Les fleurs, toxiques, rendent l'éléphanteau malade. Schoch le cache dans un grand sac et l'emmène chez Valérie, une vétérinaire habituée à soigner les chiens des marginaux. Schoch est alors loin de se douter que sa vie est sur le point de basculer ; des hommes sont déjà sur ses traces, à la recherche de l'animal mystérieux qui est le fruit de manipulations génétiques et d'un concours de circonstances.

En effet, la couleur et la luminescence de l'éléphanteau sont l'oeuvre De Roux, un généticien d'abord motivé par l'innovation scientifique. Quant à la petite taille de l'animal, elle est due au hasard, et Roux comprend vite qu'un éléphant rose minuscule est un jouet qui pourrait avoir des retombées commerciales considérables. Mais le birman Kaung, soigneur d'éléphants du cirque Pellegrini qui a fourni la mère porteuse, considère que l'animal est sacré et avec l'aide du Dr. Reber, vétérinaire du cirque, il décide de cacher l'animal avant même sa naissance, en faisant croire à sa mort in utero. Il ne faut en aucun cas que Roux entre en possession des cellules de l'éléphanteau qui lui permettraient de réaliser des clonages.

C'est le début d'une course poursuite qui nous entraîne de l'univers, par ailleurs très bien décrit, des marginaux de Zurich jusqu'à un camp birman dédié à la sauvegarde des éléphants. Un roman très prenant aux chapitres courts que la quatrième de couverture nous présente comme un « conte aussi fantastique que réaliste » et que je qualifierai en ce qui me concerne de tout à fait réaliste, puisque la technologie génétique évoquée existe déjà depuis plus d'une décennie. « Eléphant » est un thriller original et reposant, dans lequel l'auteur suisse germanophone Martin Suter nous propose une belle histoire, tout en nous amenant à réfléchir sur les dérives du progrès technologique et plus particulièrement des manipulations génétiques. A découvrir !
Lien : https://lelivredapres.wordpr..
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Après l'infiniment petit d'Une histoire des abeilles de Maja Lunde (ma précédente lecture), je passe à Eléphant de Martin Suter et l'infiniment grand. Ou presque. J'ai été assez conquise par la fascinante créature qui donne son nom à ce conte philosophique d'un nouveau genre.
Débarrassons-nous tout de suite de la partie pénible de cette chronique : ce que je n'ai pas aimé dans le roman. Si on s'y retrouve facilement d'un point de vue géographique (l'essentiel de l'intrigue se passe dans la région de Zurich), il n'en est pas de même pour le cadre temporel de l'histoire. En effet, pendant une bonne partie du roman, l'intrigue fait des allers et retours dans le passé. C'eut été une difficulté facile à surmonter si les deux époques de l'histoire n'avaient pas été si proches. Entre 2013 et 2016, il n'y a en effet pas de différence notable qui nous permette de différencier dans l'instant les deux récits. le lecteur est donc forcé d'être particulièrement attentif aux dates indiquées à chaque début de chapitre. Cette difficulté est amplifiée par le nombre assez conséquent de personnages. J'ai mis un moment avant de ne plus confondre récits et personnages, et donc à réellement apprécier le roman. Ainsi, même si elle en vaut largement le coup, la lecture d'Eléphant n'est pas de tout repos.
Heureusement, le suspense inhérent à l'intrigue est là pour nous captiver et nous faire oublier cet effort demandé. Bien qu'elle soit assez diffuse, la tension reste bien présente tout au long du roman tandis que l'on assiste à la traque du petit éléphant mené par des scientifiques peu scrupuleux. Par un juste équilibre entre des passages où la tension explose, et d'autres moins denses, Martin Suter nous embarque avec beaucoup de facilité dans sa curieuse histoire pleine de sens. C'est pourquoi j'ai finalement été assez séduite par son roman.

Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2017/09/18/elephant-martin-suter/
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
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