Helen a une douzaine d'années et se passionne pour les oiseaux. Uniquement équipée d'un carnet, d'un crayon et d'une paire de jumelles elle arpente ce village gallois et sa campagne. Ses parents ont quitté Londres pour emménager dans ce tout petit village gallois. Ou il n'y a pas d'autres enfants de son âge dans les environs ou elle n'a pas eu encore le temps de se faire des amis. Il faut laisser du temps au temps et c'est bien ce que fait
Carol Swain en décrivant les longs parcours d'Helen.
Est-ce qu'elle a pris au pied de la lettre la remarque de leur voisin au sujet d'un drôle d'oiseau mort depuis peu, en tout cas elle va partir "en campagne".
Elle croisera des chiens et un bélier avec qui elle parlera, comme avec les oiseaux et comme Bill-aux-poules parle à ses poules...
Helen apprend le gaëllique et apprend la vie paysanne avec toutes ses duretés, ses solitudes, mais elle ira jusqu'au bout de son enquête aidée par ses trois nouveaux amis.
Si par moment je me suis impatientée de la longueur du trajet, de ces chemins, ces champs qui s'étirent au long des pages, je me suis vite adaptée à suivre cette enfant curieuse au regard déjà scientifique, sans a priori, au-delà du jugement moral. Elle apprend en mettant ses pas dans les pas d'un inconnu qui s'est suicidé et dont toutes les possessions vont être dispersées, brûlées ; ne subsistera même pas une photo, juste de vagues souvenirs dans la tête de quelques uns.
Aucune couleur, juste du gris et blanc pour dépeindre cette campagne . Et cette excellente idée de dessiner les pages du cahier d'Helen comme si nous regardions par dessus- son épaule.
Une BD discrète au regard affûté, comme celui d'Helen.