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3,65

sur 159 notes
Dominique Sylvain a vécu au Japon, elle a même pris ce pays pour décor de son premier roman d'après ce que j'ai appris lors de la rencontre organisée par Babelio pour quelques lecteurs privilégiés. Une information qui ne m'a pas étonnée tant le contexte sonne juste dans Kabukicho dont l'intrigue se déroule à Tokyo, ville du 21ème siècle par excellence ville paradoxale qui confronte modernité des infrastructures et poids des traditions. Un polar imprégné de culture japonaise, entre théâtre no et manga, parfait pour servir le thème que la romancière a choisi d'explorer, celui de l'identité.

Car dans ce roman à trois voix où chaque personnage a sa part d'ombre, où l'on n'est plus très sûr de qui est qui, l'important n'est presque pas de savoir qui a tué mais plutôt de comprendre comment les personnalités des uns et des autres se sont construites. Nous sommes donc à Kabukicho, l'un des quartiers chauds de Tokyo où l'on trouve de nombreux bars dits "à hôtes" où des femmes et des hommes entretiennent l'illusion auprès de leurs clients venus chercher ici de l'attention. Une profession qui n'a pas vraiment d'équivalent en Europe. Les hôtes et hôtesses n'ont aucune obligation sexuelle, seulement celle de séduire. Tout un art dans lequel excellent Yudai, un jeune homme très demandé et Kate Sanders, une anglaise devenue en quelque temps l'une des hôtesses les plus recherchées du Gaïa club. Lorsqu'elle disparaît, le jeune homme est le premier à s'inquiéter avant qu'une enquête ne soit diligentée. C'est cette enquête que nous suivons par l'intermédiaire de trois protagonistes : Yudai, l'ami sous emprise des Yakusas, Marie, la colocataire de Kate, une jeune française devenue hôtesse elle aussi et Yamada, le capitaine de police chargé de l'enquête. Entre ombres et lumières, faux-semblants et mensonges, les vies des uns et des autres se dévoilent peu à peu tandis que les cadavres s'accumulent...

Si on ne lâche pas Kabukicho c'est surtout grâce à la psychologie des personnages qui permet au lecteur de s'interroger sans cesse sur la vérité de ce qu'il a sous les yeux. Yudai a servi de modèle à un personnage de Manga publié par son ex-femme et dit lui-même qu'à force de mentir il ne sait plus très bien qui il est. Marie écrit un roman qui semble autobiographique, l'enquête sur Kate fait apparaître plusieurs zones d'ombre. Quant à Yamada, victime d'un grave traumatisme crânien qui l'a rendu en partie amnésique, il est lui-même sujet à interrogations sur ses propres perceptions ce qui le rend particulièrement intéressant. Ajoutons un clin d'oeil au personnage de Patricia Highsmith, Tom Ripley, la menace permanente des Yakusa, l'organisation mafieuse japonaise qui règne sur le quartier et on a une bonne idée de l'ambiance générale.

Tout ceci finit par exercer une certaine fascination sur le lecteur pris autant dans l'intrigue que dans le décor, électrique et glauque. D'autant que l'auteure refuse de céder complètement à la noirceur et permet à l'émotion de se frayer un chemin, histoire de garder un peu d'espoir. Kabukicho est une belle réussite, un polar efficace avec un supplément d'âme, comme j'aime.

NB : un grand merci à Babelio pour cette masse critique privilégiée et la rencontre passionnante avec Dominique Sylvain.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Dès les premières pages on se trouve plongés dans un autre monde, dans une nouvelle ambiance de la nuit, en pleine culture japonaise.
Voilà un vrai polar avec une histoire originale, une énigme bien troussée et conduite de main de maitre.

Deux jeunes femmes, colocataires, Kate et Marie, sont hôtesses dans un établissement de nuit à Kabukicho (Quartier « chaud » de Tokio). Elles sont chargées de tenir compagnie à certains clients, de boire avec eux, de les écouter, de « leur masser l'ego », comme nous le décrit très bien l'auteur. Contrairement à ce que nous imaginons immédiatement dans notre civilisation occidentale, elles ne sont pas chargées d'aller plus loin dans leur relation avec leurs clients. A elle de gérer cela en dehors de l'établissement dans lequel elles travaillent si elle le souhaite. Kate est très demandée. Tout comme son meilleur ami, Yudai qui exerce à peu près le même métier, mais à destination des femmes.

Or, Kate va disparaitre mystérieusement. Son père arrive de Londres et avec Marie, va mener une enquête en parallèle de celle du capitaine Yamada de la police locale.
C'est l'occasion pour l'auteur, outre de nous conduire dans cette énigme, de nous décrire un Japon aux moeurs étonnantes et passionnantes. Avec, bien sûr la présence en filigrane des pouvoirs plus ou moins occultes des Yakusas (réseaux mafieux).

C'est un véritable roman policier qui nous est proposé. L'écriture est très claire, fluide, les chapitres s'enchaînent parfaitement et le lecteur n'est jamais perdu : on sait où l'on en est et de qui l'on parle. J'ai beaucoup apprécié ce roman et c'en est un de plus qui m'a fait veiller tard.
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Une enquête sidérante au coeur de la capitale nipponne : "Kabukicho", de Dominique Sylvain, aux éditions Viviane Hamy.

Le pitch : Théâtre nocturne de tous les plaisirs, Kabukicho est un des quartiers les plus chauds de Tokyo, accueillant divers établissements parmi lesquels le Café Château de Yudai et le Club Gaia de Sanae. C'est dans ce dernier que Marie et Kate, l'une française et l'autre anglaise, travaillent en tant qu'hôtesse. Si Marie passe plutôt inaperçu, Kate est quant à elle l'hôtesse sans doute la plus populaire du bar et la plus prisée de sa fidèle clientèle. Aussi son absence est-elle particulièrement remarquée lorsqu'elle ne vient pas travailler ce soir d'octobre. Et sa disparition devient franchement inquiétante lorsque son père, qui se trouve à Londres, reçoit un mms de sa part, la représentant allongée, les yeux clos avec pour seule mention "Elle dort ici". L'enquête, qui ne tarde à pas présenter des similitudes avec une ancienne affaire, est alors confiée au renommé Capitaine Yamada...

Troisième roman que je lis de cette auteure, c'est cette fois dans le cadre d'une rencontre organisée ce jour avec Dominique Sylvain par Babelio que j'ai eu l'immense plaisir de pouvoir me plonger dans cette sombre enquête pour mon plus grand et malsain plaisir !

Nous livrant là une minutieuse description, tant de la capitale japonaise que de son étonnante société, l'auteure nous invite ici à un véritable voyage au Pays du Soleil Levant, assurant à son lecteur un dépaysement garanti en plus d'une intrigue bien construite.
N'hésitant pas à le malmener dès les premiers instants, l'auteure ne tarde pas ensuite à entraîner son lecteur au coeur d'une intrigue sombre et machiavélique, mais incroyablement bien pensé et ficelé. Disséminant ça et là ce qu'il faut d'indices pour permettre à son lecteur de rapidement deviner qui est le coupable, ce roman n'en perd pas son intérêt pour autant, celui-ci résidant bien davantage dans la personnalité de ses protagonistes, et tout spécialement celle du coupable. Particulièrement bien brossés et construits avec soin et minutie, les personnages nous font ainsi vivre le récit et ressentir moult émotions. Profondément creusée, la psychologie du coupable en est même terrifiante voire démoniaque, et parvient à elle seule à tenir le lecteur en haleine au fil des chapitres qui défilent toujours plus vite, et jusqu'à une situation finale dont le contrôle échappera complètement au lecteur, le laissant complètement ahuri et foncièrement amer.
La plume est toujours aussi vive, nerveuse, son style fluide et efficace qui, renforcé par de courts chapitres, rend ce roman d'autant plus prenante.

En bref, un dangereux voyage en terre nipponne que je vous invite à réaliser sans hésiter !
Lien : http://deslivresetmoi7.blogs..
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Envie de vous évader à Kabukicho, quartier « chaud « de Tokyo ?
Alors ce polar est pour vous.
Car si l'intrigue en est le moteur, l'ambiance en est l'essence.
Peu initiée à la culture japonaise, c'est avec grand intérêt et beaucoup de curiosité que j'ai découvert que tous les plaisirs de ce lieu ne passent pas par le sexe. Mais aussi par le charme et le raffinement.
L'auteur connaît très bien le Japon et c‘est avec grand plaisir que je me rendrai à la rencontre organisée par Babélio que je remercie vivement pour cette découverte.
PS: la couverture est très sympa
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Voilà une très belle découverte ! Je suis une amatrice de thrillers et roman policier et je me suis inscrite à une rencontre Babelio sans connaître l'auteur. Mais je crois que je vais bientôt faire quelques emprunts à la bibliothèque...
Déjà le cadre, le quartier du sexe à Tokyo, est franchement dépaysant mais superbement narré. On s'y croit tout de suite et on sent bien que l'auteur a une vraie expérience du Japon et de ses habitants. Et les personnages, parlons-en ! Des personnages très bien décrits et analysés, pour lesquels on éprouve soit compassion, méfiance, inquiétude. Pour ceux qui n'aiment pas les romans sanglants, ici vous pouvez y allez, mais il y a de l'action....
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Roman noir Kabukicho nous plonge dans un Japon loin des cartes postales, dans le monde de la nuit et des hôtes. Kabukicho c'est le quartier chaud de Tokyo où se croisent les protagonistes de l'histoire. Kate belle anglaise qui est la meilleure hôtesse du bar Gaïa, Marie sa colocataire française qui officie aussi au même endroit. Yudai lui a son propre bar le café château. Suite à la disparition de Kate, une enquête est menée par le policier Yamada et son adjoint, celui-ci va tout faire pour comprendre ce qui est arrivé à la jeune anglaise.

Sans rien dévoiler de l'intrigue, ce polar est intéressant car il nous plonge dans une culture et un monde inconnu, ce monde interlope bien codifié où tout n'est qu'apparence. le Japon et ses règles de politesse, son art de la conversation pour les hôtes, sa société hiérarchisée, ses yakusas sont mise en lumière de main de maître par l'écriture précise et efficace de l'auteur. Elle nous immerge dans ce monde inconnu de manière intelligente alternant description et analyse de cette violence feutrée du pays, de ses contradictions. Un jeu où les hôtes font croire à leurs clients qu'ils sont importants et redorent leurs égos, une véritable cité des mensonges institutionnalisée comme l'intrigue faite de faux semblants.
La suite sur http://eirenamg.canalblog.com/archives/2016/11/06/34530327.html
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Dominique Sylvain nous embarque avec « Kabukicho » pour un voyage au coeur de la mégalopole japonaise . Plus précisément dans un des quartiers chauds de la capitale , où se côtoient la pègre – représentée par les illustres yakusas – les bars â hôtes et hôtesses et les leurs nombreux clients venus y chercher un beau ou une belle confidente pour un soir ou pour un échange plus régulier . C'est dans ce milieu qu'officie Yudai , l'un des hôtes les plus apprécié de Kabukicho et Marie , une française qui rêve de grandeur et de reconnaissance en jouant le jeu de la séduction avec ses clients du Club Gaia . Sa colocataire, Kate Sanders , qui travaille au même bar à hôtesse qu'elle, a disparu .Yodai , son meilleur ami ,et la police représentée par le capitaine Yamada partent à sa recherche .
Une intrigue originale qui nous fait découvrir cette activité méconnue sous nos latitudes : celui d'hôtes et d'hôtesses , ces professionnels de la comédie et de la séduction qui se font payer par leurs clients pour une nuit d'insouciance et de plaisir des sens sans celui de la chair .Des personnages intrigants et fascinants dont on découvre progressivement les vraies personnalités au cours du roman . Si le scénario est bien ficelé , la toile de fonds japonaise est tout aussi réjouissante , contraste saisissant d'hypermodernité et de coutumes ancestrales ou les codes sont encrés dans les mentalités . En bonus un suspens psychologique captivant complété par de belles fausses pistes font de ce livre une belle découverte .
Merci à Babelio et aux éditions Viviane Hamy pour cet envoi .
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" Ka-bu-ki-cho, quatre syllabes qui claquent", le quartier honteux de Tokyo.
Deuxième roman que je lis de cet auteur, à vrai dire je n'avais pas vraiment aimé "l'archange du chaos", eh bien celui-ci m'a bien plu.
Je découvre un autre Japon que je ne connaissais pas, très loin de ce côté policé très apprécié en Occident, grâce au regard de Dominique Sylvain qui a longtemps vécu dans ce pays.
Par contre , pourquoi nous laisser deviner, assez tôt (bien avant la moitié du roman) l'identité du tueur et son mobile ?
Bon, j'attends la rencontre avec l'auteur mardi soir, j'aurais sûrement la réponse.
Merci encore à Babelio et aux Editions Viviane Hamy (26 ans d'existence) pour l'envoi de cette nouveauté.
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Ce roman nous transporte de façon convaincante dans le Japon moderne et peu touristique. L'auteur nous fait découvrir les codes sociaux des Japonais et la vie de Kabukicho, le "quartier rouge" tokyoïte. Voilà un aspect du roman que j'ai particulièrement apprécié. Mais il ne faut pas oublier que ce roman est avant tout un thriller. Et c'est là que la bât blesse. Avant la moitié du roman, j'avais deviné tout ce qui allait arriver, d'où un ennui de plus en plus profond. Je ne sais toujours pas quelle était l'intention de l'auteur: essayer de cacher le fond de l'histoire et réaliser un twist final (dans ce cas, c'est raté) ou dire dès le départ qui est le coupable et faire partager au lecteur le déroulé de la révélation aux protagonistes (et là c'est raté aussi). le roman est bien écrit, fluide, se lit facilement. Il n'empêche qu'on oscille en permanence entre ces deux intentions et que le lecteur s'y perd car il ne sait pas quelle est la voie choisie par l'auteure (je pense qu'elle ne le sait pas elle-même). le côté dépaysant cache un thriller bancal et banal, à l'écriture classique. Il suffit de prendre un peu de recul, d'enlever les aspects exotiques et de transposer l'histoire en France pour se rendre compte qu'on a affaire à un roman qui se lit bien et qui fait passer le temps, certes, mais qui ne laissera aucune trace dans la mémoire des lecteurs ou dans le monde de la littérature. Sitôt lu, sitôt oublié.
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Polar français qui se passe au Japon, reçu dans le cadre d'une proposition, par Babelio, de rencontre avec l'auteur, je ne m'attendais à rien de particulier.
J'ai apprécié cette découverte d'un Japon trop peu connu, celui des quartiers "chauds", lieu de prostitution sur lesquels règne la Mafia locale. le traitement des personnages principaux, un par chapitre, était aussi intéressant. L'écriture, ni désagréable, ni inoubliable, quelques termes de langage familier faisant un peu "désordre" au milieu d'un style finalement plutôt littéraire.
La trame, psychologique, bien trouvée, le mélange des cultures française, anglo-saxonne et japonaise. le scenario se tient, les rebondissements sont au rendez-vous, mais... je n'ai pas été tenue plus en haleine que cela, ayant dès les 20-30 premières pages pressenti les faits ...
Pour conclure, mais je ne suis guère bonne juge en la matière, n'ayant pas la culture policière suffisante, pas mal, mais pas dans mon top polar.
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