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MANGA HORREUR / FANTASTIQUE.
Gou Tanabe est un mangaka fin connaisseur des récits d'horreur, et il a rapidement trouvé sa voie en adaptant de grands classiques de la littérature fantastique. Et avec les créations de celui a changé à jamais le visage du genre horrifique, il a trouvé un incroyable terrain de jeu où exprimer sa passion et ses ambitions…
Et ici Gou Tanabe est déjà sur le chemin de la perfection en livrant une magnifique prestation, en développant en plusieurs dizaines de planches des passages que Lovecraft et ses névroses zémouriennes résumait en quelques pages. La peur de l'autre, la peur de soi : on peut échapper à tout sauf à soi-même, poussière d'étoile livrée à elle-même face à l'immensité du cosmos !
Lien : https://www.portesdumultiver..
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N'avez-vous jamais rêvé de ce terrifiant séjour dans une pièce inconnue dont les issues peu à peu se ferment et dont la taille semble toujours se réduire ? C'est un peu le piège mortel dans la falaise de "L'île aux trente cercueils" (1919) de Maurice LEBLANC ou la menace tapie dans "Le rêve de l'escalier" [in "Le notti difficile"](1971), fameuse nouvelle du grand Dino BUZZATI où la spirale de l'escalier que gravit nuitamment le dormeur voit l'espace entre ses degrés s'élargir, s'élargir...

On se réveille éperdu d'angoisse.

La seconde partie de "The Shadow over Innsmouth"/ "Le cauchemar d'Innsmouth" de TANABE /H.P. LOVECRAFT, c'est tout cela et pire.

« Un rêve est un terrier aux multiples entrées. » [*]

En effet, de chambres contiguës en chambres contiguës (toutes semblables), la "House Gilman" ne vous lâchera plus : vrai labyrinthe borgésien mais faux havre de paix aux allures de "Pension Vauquer" (certes, on rira beaucoup plus aux pages tragicomiques mémorables du "Père Goriot" (1842) du Tourangeau BALZAC monté en graine à Paris...) ; le gars qui vous accueille et vous remet votre clé n'a pas "le masque d'Innsmouth", certes ! (On se souvient des trois personnages muets à demi-visage de batracien dans "The Haunted Palace" de Roger CORMAN (1963), faisant leur ronde autour du couple Vincent Price/Charles Dexter Ward-Debra Paget/Mrs Ward).

La maîtrise du Maître mangaka est ici à son comble... Ses très intuitifs presque "débuts" en son adaptation de "The Outsider"/Je suis d'ailleurs" étaient certes prometteurs, mais nous sombrons là dans l'inconnu des Espaces Extérieurs chers à ce fieffé conteur de Lovecraft...

Les cadrages "grand-angulaires" sont tout à fait dignes de la profondeur de champ abyssale du précurseur "Citizen Kane" (noir-et-blanc, bien sûr) d'Orson WELLES...

Le récif du diable et le castelet au-dessus de Gilman House aux lueurs qui se répondent... On songe aux images expressionnistes inoubliables de "The Lighthouse " (2019) de Robert EGGERS, au cauchemar de folie qui assaille le protagoniste du récit "Le Gardien du feu" (1900) d'Anatole LE BRAZ...

Une prémonition ? Que tout est bon dans l'oeuvre perfectionniste de TANABE Gô ! Décidément rien à jeter (sauf un oeil terrifié)...

Le sens de l'épique, du cauchemar récurrent familier, du mystère des mondes souterrains et sous-marins... Tout y est maîtrisé, absolument tout !

La vision finale du Grand Cthulhu, divinité mutante et cauchemardesque... et l'on repense une fois de plus à la très évolutive monstruosité de "The Thing" (1982) du solide artisan John CARPENTER , "Prince du fantastique cinématographique" !

Et des lumières troubles s'allument au coin de chaque image...

Innsmouth est décidément une bourgade et un monde-en-soi insubmersible et inoubliable...

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[*] Qu'on veuille bien nous pardonner cette auto-citation : celle du si peu lovecraftien mais très kafkaïen récit "Heiraten" (Chap. IX, "REVES AU BALCON", page 47), Franz tenant la plume... :-)
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Fuite cauchemardesque.

Les ombres sont tombées sur Innsmouth. Notre jeune aventurier n'a plus qu'à se réfugier dans l'établissement plus que glauque qu'est l'hôtel "Gilman". le voilà assailli par d'étranges personnes qui en veulent visiblement à sa vie! Après une sortie rocambolesque de cet ignoble hôtel, le voilà en fuite dans cette abominable ville, où embusquées et tapies se trouvent les pires horreurs cachées à l'Humanité !
Un second tome où la psychose touche à son paroxysme !
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Critique valable pour les deux tomes de ce diptyque.

Une excellente nouvelle du maître de Providence adaptée par le trait assuré de Gou Tanabe. Autant dire que j'avais hâte de lire ces mangas!

Je n'ai vraiment pas été déçu: le dessinateur retranscrit à merveille le caractère abandonné, impie d'Innsmouth. Toute l'horreur liée à la présence blasphématoire des "vous savez qui" ;)

J'ai reproché dans d'autres critiques le caractère parfois brouillon des pages du mangaka. Ici ce n'est pas le cas: c'est clair, facile à suivre et on ne se perd pas en route.

Un bémol: l'auteur force le trait sur les habitants d'Innsmouth même ceux qui sortent du village et donc sont facilement visibles... Dans la nouvelle, Lovecraft ne va pas si loin et c'est plus "logique".

Mais c'est un détail.

Bref, une excellent adaptation qui m'a vraiment plu!
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Sans doute les meilleures adaptations des contes horrifiques de Lovecraft à l'heure actuelle. Gou Tanabe réussit à mettre en scène, à visualiser ce que le maître de Providence ne faisait que suggérer. La recette du succès ? Peut-être un respect "profond" de l'oeuvre originale, ne se permettant que de petits ajouts qui complètent le récit intelligemment, la capacité de provoquer la sidération devant l'innommable, un découpage cinématographique (voir la scène de l'hôtel Gilman), et enfin la progression dans l'horreur qui se dévoile lentement. Mention spéciale aux habitant d'Innsmouth dont l'apparence change au fur et à mesure pour le pire.
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Seconde partie tout aussi angoissante et anxiogène que la première, le cauchemar d'Innsmouth propose un autre pan de panthéon horrifique de Lovecraft, dans un milieu campagnard de bord de mer où huis clos et folie aquatique nous saisissent pour ne plus nous lâcher.

Dans sa quête de réponses sur les origines de sa famille, notre jeune héros se retrouve dans une ville des plus étranges où de drôles de légendes côtoient des habitants tout aussi étranges aux particularités physiques frappantes. Dans ce second tome, tout va s'emballer et les réponses qu'il va trouver ne seront peut-être pas celles qu'il espérait.

J'ai beaucoup aimé ce sentiment d'enfermement qui s'empare de nous au fil de la lecture, ces portes qui se renferment sur nous et nous prennent au piège. C'est vraiment stressant, angoissant et glaçant, nous conduisant nous même aux portes de la folie comme le héros, qui ne sait plus ce qui tient du rêve cauchemardesque ou de la réalité. Avec une narration toujours aussi méticuleuse, Gou Tanabe retranscrit très bien le récit d'origine. On sent vraiment qu'il accole le texte d'un classique, avec son rythme et son phrasé, sur ces dessins remplis d'une horreur froide. L'angoisse monte au fil des pages comme elle monte au fil des heures qui passent pour le héros.

Ce cadre d'un petit village dirigé par une secte étrange et cauchemardesque est parfait pour faire monter le sentiment de peur chez le lecteur. L'auteur s'appuie à merveille à la fois sur sa mythologie issue des profondeurs et sur l'envie de réponses du héros, qui se mélangent pour ressortir sur un moment de frayeur pure. Quand on le sent piégé devenir à son tour une proie, on sait que ce qui va suivre est inéluctable. Alors on fuit avec lui le coeur au bord des lèvres, lors d'une séquence où le temps est à la fois suspendu et extrêmement compressé. On soupire de soulagement quand on le voit réussir mais on sent bien qu'on ne peut en rester là. Et ainsi, on n'est pas forcément surpris quand on voit un peu la malédiction de ce village le rattraper. C'est glaçant mais logique.

J'ai beaucoup aimé la singularité de ce récit avec ses différentes ambiances. Il y a d'abord tout l'aspect mythologique qui bien que succinct dans les données qu'on a dessus prend une ampleur incroyable au fil des pages qui se déroulent. Il y a également ce sentiment d'inéluctabilité qui nous saisit et ne nous lâche plus comme si c'était écrit d'avance à partir du moment où il est né dans cette famille. On a ainsi une sorte d'horreur - ordinaire vraiment glaçante qui prend encore plus son sens dès qu'on est dans Innsmouth.

Le jeu des temporalité est aussi un gros atout de ce titre. le temps s'étire dans le premier tome avant de se condenser et de s'arrêter ici au moment où l'horreur est à son comble et nous a figé nous aussi. Puis la reprise de celui-ci marque la reprise des recherches, de la quête des réponses, et quand celle-ci arrive on a l'impression que l'aiguille s'emballe avant de se casser tant on n'est plus dans le même monde. C'est saisissant.

Mon seul bémol dans le titre, outre mon édition qui comporte une erreur de montage vu qu'il me manque un cahier entre les pages 136 et 166, c'est du côté des dessins. S'ils rendent à merveille la puissance de ce mythe, la profondeur de l'horreur et de la folie qui s'empare du héros, ils ont quelque chose à nouveau de trop figés. Ils manquent de vie, de dynamisme, de vitesse en quelque sorte, proposant plutôt des tableaux figés dans le temps la plupart du temps. Ça me gêne un peu.

Le cauchemar d'Innsmouth m'aura permis de découvrir une nouvelle facette de l'oeuvre de Lovecraft, celle faisant le lien entre La couleur tombée du ciel et Les montagnes hallucinées. J'ai adoré cette horreur ordinaire qui nous enfonçait toujours plus dans la folie d'une secte millénaire remplie de créatures atrocement déformées autrefois humaines mais que le destin avait inéluctablement changés pour servir leur dieu des profondeurs. Une quête familiale terriblement sombre.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Nous continuons notre plongée dans cette ville délabrée et ses habitants inquiétants. Après Les révélations du vieux Zadok, Robert n'a qu'une seule idée en tête : s'enfuir. Alors qu'il est dans le seul véhicule pouvant lui permettre de quitter la ville, le véhicule tombe mystérieusement en panne. Il doit alors passer la nuit dans l'unique hôtel ouvert mais sa nuit va être bien agitée.

Ce second volet clos cette histoire angoissante où personne n'irait de son plein gré dans cette ville. Une histoire de Lovecraft adaptée comme toutes les autres avec brio dans cette série de mangas qui rend honneur à cet écrivain de science-fiction. Comme à chaque fois c'est un vrai plaisir de lecture, visuel et de frissonner devant l'histoire.
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Extrait de ma chronique (portant sur les 2 volumes à la fois) :

"C'est sans doute là en effet ce qui est le plus intéressant chez Gou Tanabe : il ne se contente pas d'une adaptation (très fidèle) de Lovecraft, il souligne, par ses choix graphiques, les scènes-clés de l'oeuvre, celles qui contribuent à lui donner son sens profond – celui voulu par Lovecraft ?


Dans le cas présent, il suffit d'examiner ce qui se retrouve en pleine page : si, dans le volume 1, ce sont majoritairement des paysages urbains, décrivant la ville cauchemardesque d'Innsmouth, ce sont, dans le volume 2, des scènes centrées sur la chambre d'hôtel où se barricade le narrateur, et des peintures de foule, de "meute" (page 144), de "horde" (page 147) déferlant sur la ville.


Cela revient à souligner la peur primale à l'oeuvre dans le Cauchemar d'Innsmouth : la crainte (aristocratique ?) de voir son identité se dissoudre irrémédiablement dans une masse indifférenciée qui n'a plus d'humain que le nom"
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Wouahhhh une histoire bien horrifique que j'ai aimé decouvrir avec ce manga.
Deux tomes magnifiques: niveau dessin, mise en page, couverture etc... tout est vraiment travaillé avec soin et détail.
On plonge totalement dans Innsmouth, c'est angoissant et intriguant.
Ça me donne très envie de lire les autres mangas de cette série des "chefs d'oeuvre de Lovecraft".
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Seconde et dernière partie de l'adaptation très réussie par Gou Tanabe de la célèbre nouvelle éponyme de H. P. Lovecraft, encore plus angoissante et oppressante que la première ! La nuit tombe sur Innsmouth, et ce qui est en marche ne pourra être arrêté... Olmstead arrivera-t-il à quitter cette ville maudite vivant, et sain d'esprit ?
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