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Voici un très beau texte chargé d'embruns, de soleil et de la fureur des hommes.
Maritimes est clairement une variation contemporaine de l'Ondine de Giraudoux et c'est une très bonne chose comme ça
Ce conte est une plaidoirie humaniste pour la tolérance, l'intégration et l'entraide.
De ce point de vue il me touche beaucoup ( il y est question de migrants, bien sûr)
On pourrait craindre la mièvrerie et le cliché bien-pensant.
Sylvie Tanette évite tout cela en prenant le parti pris de l'humilité et de la poésie.
Du coup on part à la recherche des phoques moines et autres créatures marines en voie d'extinction mais bien sûr ce n'est pas l'essentiel de ce petit livre brûlé par le soleil.
L'essentiel est sans doute dans la nécessité (insulaire ici, mais pas que…) , dans l'alliance d'une certaine marginalité et d'un ancrage éthique fort.
Je vais me tourner vers la mer ( ici l'océan) et désormais regarder un peu autrement . Faire comme le vieux pêcheur, m'abîmer doucement vers l'horizon salé et….essayer d'apercevoir une de ces créatures marines. On ne sait jamais.
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Envie d'un bain de soleil au bord de la mer, contempler cette immensité bleutée qui me fascine, écouter le bruit mélodieux du ressac et admirer le vol des oiseaux marins qui se jouent des vagues.
Et c'est avec cette pensée que mon regard s'est posé sur le dernier roman de Sylvie Tanette, auteure que je découvre avec son roman « Maritimes ».
*
Sylvie Tanette a choisi d'emmener ses lecteurs sur une petite île isolée, loin du continent. Peut-être pas celle qu'auraient choisie les touristes pour y passer leurs vacances d'été, mais les mots de l'auteure enveloppent cette petite île d'un charme fou. Cette petite île rocailleuse est comme une perle précieuse dans l'immensité de l'océan. Et c'est vers elle que mon choix s'est porté.

« Notre île est une miette dans la Méditerranée. Des rochers et des criques, quelques kilomètres de collines, des oliveraies à moitié abandonnées, le village blanc comme de la craie avec son petit port et ses barques. Autour, la mer à perte de vue nous protège. Nous, les pêcheurs, nous la connaissons par coeur. Les poissons qui se faufilent entre les rochers, les méduses, les murènes en embuscade, nous pouvons dire quel est le caractère de chacun de ces animaux marins car depuis toujours nous vivons avec eux. »

Si vous vous rendez sur cette île, vous y rencontrerez une petite communauté de pêcheurs qui vit en paix, respectueuse de son environnement.
Vous ferez, sans aucun doute, la connaissance d'un vieux pêcheur qui chaque matin se promène le long du sentier côtier jusqu'à la pointe baptisée « le voile de la mariée ».
C'est lui le narrateur de cette histoire.

Le vieil homme se remémore lorsque la dictature s'est installée sur le continent.
J'ai aimé le regard sage, bienveillant et tolérant qu'il pose sur le monde des hommes.

« Il y a des moments où la mer donne l'impression de vouloir communiquer avec nous, et d'autres fois où elle semble comprendre exactement ce que nous attendons d'elle. »

*
Lorsqu'un voile de brume est apparu à l'horizon amenant une légère brise, les habitants ont continué à vivre humblement selon leurs principes, dans le respect et la tolérance. La dictature militaire qui frappait le continent n'a pas eu de prise sur eux.
Mais cette petite perle est comme une tache que certains hommes brutaux et tyranniques voient comme une insulte.

« …les phoques moines ne sortent que la nuit et se cachent dans leurs grottes comme des réfugiés apeurés. Ils sont les survivants d'une époque que nous n'avons pas connue, car leur histoire a commencé bien avant notre présence sur l'île. Il suffit de regarder leurs visages, ils donnent l'impression de surgir de temps très anciens. Nous sommes désolés de leur disparition que nous ne nous expliquons d'ailleurs pas. de l'avis de certains pêcheurs ils n'ont pas su s'adapter à l'époque moderne, ou peut-être ils préfèrent ne pas la vivre. Selon moi ces imbéciles des rives d'en face les ont trop chassés, tout simplement, voilà pourquoi ils fuient toute compagnie. Nous ne savons pas quoi faire, la disparition de ces bêtes qui jamais n'ont prononcé le moindre mot annonce sans doute quelque chose de grave, mais nous ignorons quoi. »

Et puis un beau jour, le vent du continent a amené Benjamin.
Et les habitants de cette île, au premier abord taiseux et discrets, ont accueilli avec chaleur et générosité ce jeune homme « à l'allure de dieu grec » qui souhaitait vivre avec eux et s'intégrer.
Ce jeune homme avait de belles idées.

« Pour adoucir mon malheur, je me souviens de ce que nous racontait Benjamin, je me dis que ses paroles continuent de s'éparpiller sur la Méditerranée et ça, aucun préfet ne peut l'empêcher. »

*
La plume de l'écrivain est belle par son apparente simplicité d'où émane une puissance rare et poétique.

« Maritimes » est un très beau conte qui m'a séduite par son humanité et ses beaux messages sur la fraternité, le respect, la résistance à l'oppression. Je me suis laissée emporter par cette histoire tragique.
Je vous conseille très vivement ce tout petit roman plein d'émotions et de poésie. Et je tiens à remercier à nouveau HordeduContrevent dont les effluves marins de sa critique sont arrivés jusqu'à moi.

« … celui qui ne sait pas sauver son prochain se perd lui-même. »
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C'est une histoire aux airs de mythologie grecque. L'histoire d'amour de deux êtres venus par la mer sur une petite île isolée de tout et de tous.

C'est une histoire aux allures de conte. Qui par delà ses phrases poétiques, distille un message faisant défaut à pas mal d'Hommes depuis la nuit des temps : la tolérance et l'accueil sont les meilleurs ingrédients de la paix.

C'est une histoire moderne. Celle qui parle de dictature, de fuite, de combat d'idées. Celle qui parle de résistance d'une petite communauté face au tourisme de masse, à la disparition des coutumes, à la dégradation des espaces (et des espèces) naturels.

C'est une petite centaine de pages. Rien de plus, rien de moins. Qui se lisent comme s'écoute une chanson murmurée, portée par le ressac de la mer et le chant des mouettes : un cri d'espoir, un soupir d'amour.

Maritimes, de Sylvie Tanette. Petite perle méditerranéenne à ajouter au chapelet de vos lectures réconfortantes et lumineuses.
Lien : https://merveilleuses-escapa..
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« Un cormoran est debout sur un rocher depuis des heures. Il ne bouge pas. le cormoran est une bête étrange, il est toujours seul ».

Sur un îlot perdu en Méditerranée, un vieil homme rejoint le « Voile de la mariée » ce promontoire en surplomb des criques à l'extrémité de l'île, et, il se souvient…

Une île à la population de pêcheurs et aux habitants marins des grands fonds, poissons, dauphins, phoques-moines…
La mer, les collines et les criques, les oliviers et les caroubiers, les falaises et les sentiers escarpés, le café où les îliens se retrouvent.

Une vie communautaire au gré de la pêche, des mythes et légendes des créatures marines...

Des habitants libres et heureux qui se tiennent à l'écart du continent où sévit la dictature.
Un jour on a vu débarquer un inconnu au drôle d'accent, Benjamin, il s'est installé dans la maison abandonnée sur le promontoire isolé. Bienveillance et fraternité.
Une île qui vit à son rythme et dans l'entraide, loin de l'oppression.
« Au début de la dictature, isolés sur notre île si loin du continent, nous avons cru que personne ne nous dérangerait car nous avons pensé ne déranger personne ».
*
Conte poétique porteur de sens. Hymne à l'amour de la liberté.
Un roman aux valeurs humanistes à l'atmosphère de désenchantement sur nos sociétés modernes.
*
Très beau. A lire et relire telle une fable aux senteurs marines.
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C'est une île ensoleillée sans nom ni localisation GPS, "une miette dans la Méditerranée". Pourtant on apprendra vite à la situer, quelque part à l'horizon d'une ligne de sagesse, de tradition séculaire et de bon sens. Et ce grâce au talent de conteur de notre pêcheur narrateur, sans nom lui non plus, à un âge qu'il ne sait même pas. "Moi je dirais : au moins trois mille ans". Une chose paraît certaine cependant, il a gardé à proximité son âme d'enfant.

C'est une communauté de pêcheurs à la lisière de l'humanité qu'il nous présente, des pêcheurs sensibles aux créatures maritimes dont ils sont issus, à l'écoute aussi des mouettes ou des éléments. Plus proches de la nature que les humains du continent d'en face c'est sûr, d'autant qu'il y règne une dictature. Ils accueillent pourtant sans s'opposer leurs frères humains et parfois touristes, à la fois si proches et si lointains, de manière toujours affable, "des modèles de bonhomie méditerranéenne" avec les mains croisées dans le dos à écouter leurs jérémiades et leurs leçons, opinant sagement du bonnet avant de n'en faire qu'à leur tête. Celle posée depuis la nuit des temps sur les rochers du bon sens et de la raison.

C'est plus précisément l'histoire de personnages à l'allure mythique sur l'île, preuve en est qu'ils ont quant à eux un prénom : Benjamin ce garçon "à l'allure de dieu grec" descendu du bateau-navette, "le plus beau jeune homme de l'île mais aussi un garçon très droit, très juste", ou Michaëla, future sainte non reconnue par l'Église des touristes.

C'est aussi un petit livre par l'épaisseur, qui contient un très joli texte sensible et poétique, au ton un brin décalé, parfois drôle ou impertinent mais toujours bienveillant, comme celui d'un enfant éternel qui regarderait avec surprise un monde fou d'adultes paumés.

Mais c'est surtout un délicieux conte aux airs allégoriques, à la résonance désenchantée immédiate en ces temps de course obstinée de l'humanité. À déguster les pieds dans l'eau, de préférence dans un endroit préservé.

« Et le soir par nos cris déchirants nous tenterons de le rappeler à nos frères humains : celui qui ne sait pas sauver son prochain se perd lui-même. »
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Sur l'île, hommes et femmes vivent heureux et libres, même s'ils ont bien compris que sur la terre si proche les temps ont changé et la liberté est un mot galvaudé.

Le jour où Benjamin accoste, les regards sont d'abord inquisiteurs, puis très vite solidaires et amicaux. Car tout le monde l'aime ce jeune homme arrivé de nulle part, enfin, de cette terre inhospitalière si proche. Tout le monde comprend qu'il ne faut pas trop poser de question, qu'il faut accepter ou rejeter, mais qu'ensuite il n'y aura plus le choix. Alors on l'accepte avec ses secrets, avec son sourire, avec sa force, son sens du partage, son courage, sa volonté. Tout comme Michaëla d'ailleurs, qui très vite le rejoint en secret pour vivre avec lui sa plus belle histoire… enfin, si les hommes de là-bas ne le rattrapent pas, si la liberté existe, et si les hommes et les femmes libres ont le droit de s'aimer.

chronique complète en ligne sur le blog Domi C Lirehttps://domiclire.wordpress.com/2021/07/04/maritimes-sylvie-tanette/

Lien : https://domiclire.wordpress...
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J'ai enchaîné la lecture de Maritimes tout de suite après Là où chantent les écrevisses, de Delia Owens. Les deux livres s'appellent. Ce n'est que naturel.
Le bateau est reparti, Benjamin est resté sur l'île. Il était jeune grand, avec "son allure de dieu grec"... Une petite île dans la Méditerranée, perdue ou bien oubliée et un vieil homme qui parle à ses souvenirs, à voix basse, une basse continue. Il est très vieux, il ne sait pas l'âge qu'il a "au moins trois mille ans" peut-être, le fil de la mémoire remonte très loin, quand l'île n'était pas habitée et quand les créatures marines l'avait choisie pour s'y installer. Il se souvient de Benjamin, de son accent, et du mystère de son passé que tous sur l'île avaient laissé tel qu'il était. Il voit encore sa petite maison en pierre et le caroubier qui lui fait de l'ombre. Tous aimaient ce garçon, sauf la dictature, et si on a la malchance d'être poursuivi par sa haine, y échapper c'est une utopie. Il se souvient aussi de Michaëla et des noces qu'ils avaient tous préparées pour elle et Benjamin. Mémoire ineffaçable, le coeur de l'île, ses habitants pêcheurs depuis des générations, taiseux, mystérieux, vivant à l'écart du monde, des préfets, et de l'armée, en bonne entente avec la mer, les mouettes, le vent et les créatures marines.
Les petites pages du livres tournaient toutes seules et m'emmenèrent sur l'île à la rencontre de ces hommes et femmes qui accueillent et sourient et gardent encore le sens du partage et de la fraternité, ils sont grands, simples, des pierres brutes, précieuses, non taillées.
La petite île est isolée et sereine, mais pas loin le monde est noir et la dictature déclare la guerre à tous ceux qu'elle n'aime pas. L'abominable arrive sans crier gare avec sa faux meurtrière.
Le vieux se souvient des moments de résistance silencieuse, ferme, imparable : "Nous avons gardé nos mains croisées dans le dos, nos épaules se touchaient et nous étions tous face au préfet, nous avons pris des mines très sérieuses et nous avons répété : bien, très bien... Nous l'avons laissé repartir avec sa clique... Alors nous avons dit aux migrants qu'ils pouvaient sortir de leurs cachettes, il n'y avait plus aucun danger. D'ailleurs c'était bientôt l'heure de manger."
Il se souvient..."nous sommes toujours là, mais notre temps est compté."
La chaleur de l'île c'est le coeur de ses habitants, pour les touristes c'est un endroit extraordinaire, divin, paradisiaque. Un d'eux veut acheter, à n'importe quel prix. "Les villageois l'écoutent poliment, mains croisées dans le dos. Mais alors qu'il s'agite comme un désespéré il voit leurs visages se fermer... Ces gens qui d'habitude sont des modèles de bonhomie méditerranéenne regardent cette fois-ci l'affolé dans les yeux et invariablement lui répondent : Non merci."
Cri de douleur, ode à la fraternité, hymne à l'amour, ce petit livre a une immense profondeur, et le style de Sylvie Tanette est d'une rare délicatesse dont la sobriété fait vibrer encore plus une émotion contenue qui appelle et touche. Je la garde.
Un très grand merci à deux amies Babeliottes, HordeduContrevent et Zazaboum qui m'ont fait découvrir ce petit bijou.
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Comme une jolie histoire avant de dormir, Sylvie Tanette nous offre un très court roman lumineux qui rappelle un conte d'enfance, un poème philosophique que n'aurait pas renié Ovide, où des îliens protègent leurs racines, leurs enfants, leurs histoires d'amours, tout en sachant adopter ceux qui les respectent et les aiment. Et qui vont se heurter à la folie de la dictature, aux invasions de nos continents dits civilisés. Les contes n'ont pas besoin d'être toujours rose pour être beaux ; ici, le côté bleu sombre des fonds de la méditerranée, berceau des monstres marins chers au narrateur, rappelle la noirceur de la folie des hommes. Quand les murs blanchis des maisons les plus simples, qui nous éblouissent de prime abord, cachent dans leurs murs ce qu'il nous reste d'humanité. Merci à l'auteur pour ce très joli voyage.
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« Maritimes », ce roman solaire, est une parenthèse humaniste qui fait du bien. Une bulle de fraicheur en cette chaleur pré-estivale. Un tout petit livre qui dépeint l'amour, les origines, la tragédie. Tant de choses, tant de puissance en un si petit format. le choix du conte, nous pourrions dire de la fable même, par Sylvie Tanette permet cette prouesse, elle permet aussi de distiller onirisme et magie. Une fable oui, car nous pourrions en effet la raconter, tous blottis autour d'un feu.

L'île qui nous est présentée, tel un mirage, me fait rêver. Pourtant pas de longues plages de sable fin, pas de cocotiers, pas d'eau turquoise ici. C'est une simple miette dans la Méditerranée cette île, une île indéfinie, c'est la minéralité des rochers et des criques, l'odeur de garrigue des collines, des caroubiers et des oliveraies, c'est la blancheur du village écrasé sous le soleil, protégé par la mer à perte de vue, avec son port et ses barques, ses ruelles et ses petits escaliers. « Et partout des pierres. Des pierres et des pierres. Des rochers entassés qui forment des criques. Ils semblent avoir été posés là tout exprès pour que les petits garçons d'ici puissent apprendre à plonger ».
Cette île c'est également ses habitants, taiseux et mystérieux, qui cultivent olives, agrumes et amandes, qui pêchent le poisson, se suffisant de peu, se suffisant d'eux-mêmes. Ses habitants surtout me font rêver. Une poche d'humanité comme il en existe encore. Des gens qui savent, sans les mots, sans la science, qui refusent l'autoritarisme naturellement avec bienveillance, en gardiens de ce temple sauvage, qui font de l'entraide la valeur essentielle, l'hospitalité une pierre angulaire. L'humanité dans ce qu'elle a de plus pure. Malgré l'ignominie.

La blancheur du village est symbole de pureté et de protection lorsque le continent, en face, dont on aperçoit les côtes lors de beau temps, est en proie à la dictature. le narrateur, un vieux monsieur qui régulièrement se rend à l'arrière de l'île pour venir nettoyer l'autel de Sainte Michaëla au rocher du voile de la mariée, nous raconte.
Il nous raconte la vie sur l'île, la présence et le rôle des mouettes, les vagues d'émigration qui font disparaitre les personnes de l'île depuis des années, la réserve polie et touchante que les îliens affichent aux personnes du continent qui viennent parfois les observer comme s'ils étaient des animaux curieux. Il nous conte l'arrivée de Benjamin depuis le continent un beau matin. Son installation loin du village dans une modeste maison de pierres.
Il nous raconte la méfiance des habitants pour ce nouveau régime qui enflamme par stades entiers les gens sur le continent, l'intégration bienveillante de Benjamin, dans ce contexte inquiétant, qui sera aimé peu à peu comme un fils.

La légende dit que l'île a été découverte par une population sortie de la mer. « Des gens qui vivaient dans les grands fonds avaient un jour décidé de fausser compagnie aux créatures marines. Ils avaient nagé sous l'eau de longues heures jusqu'au moment où ils avaient aperçu des rochers perçant la surface. Ils s'étaient hissés dessus, épuisés, et avaient vu de leurs yeux combien la mer est magnifique quand on la contemple depuis l'extérieur ». Ils ont l'habitude les îliens. Personne ne s'est jamais intéressé à ce que qu'ils racontent. Sauf Benjamin justement.

Il y a de l'amour également dans ce conte, beaucoup d'amour. de la beauté. Et une tragédie terrible. Depuis « les touristes s'étonnent parfois de notre peu d'empressement à bavarder avec eux. Ils disent que sur l'île nous sommes des taiseux, c'est le mot qu'ils emploient. Si ça peut leur faire plaisir, je me fiche de les entendre dire que nous sommes des taiseux. Nous les laissons à leurs considérations et aux adjectifs vieillots qu'ils affectionnent quand ils parlent de nous. Ce que nos yeux ont vu ce jour-là nous a éloignés pour toujours de la compagnie des hommes ».

La plume de l'auteure est douce et délicate. Profondément humaine. Engagée tout en étant poétique. Militante l'air de rien, par petites touches fulgurantes. Il fait chaud au coeur ce livre à la fois simple et d'une grande puissance. Curieuse et empressée de découvrir les autres livres de Sylvie Tanette, notamment « un jardin en Australie ».




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Une île, dans la Méditerranée. Les habitants y résident comme dans une bulle, à l'écart de la dictature qui sévit sur le continent. Ils semblent êtres écartés et séparés de tout. Lorsque Benjamin, un mystérieux jeune homme, débarque sur l'île pour s'y installer, les habitants l'accueillent sans lui poser de questions.

Je dois dire que je ressors conquise par ce récit. J'ai été surprise par ce magnifique roman aux allures de conte, et c'est un coup de coeur pour ma part. J'ai apprécié le décor de l'histoire et surtout, j'ai eu la sensation d'une véritable parenthèse littéraire, emplie d'émotions.

C'est un vieil homme qui narre l'histoire de cette île et qui, au gré de ses souvenirs, nous raconte le quotidien de ces habitants. Ils vivent vraiment à l'écart de tout, et sont très secrets avec toute nouvelle personne arrivant sur l'île. La solidarité est également de mise entre ces habitants. C'est souvent touchant à suivre, le texte est de toute beauté.

Peu à peu, l'histoire de Benjamin est dévoilée, par petites touches. Ce récit est empreint de beaucoup d'émotions. Tout le récit est vu au travers du regard du vieil homme qui se souvient.

La plume de l'auteure est empreinte de douceur. Ce récit est court mais très puissant, et les descriptions de l'île sont rendues à la perfection. le texte est narré à la première personne, sous le point de vue du vieil homme.

Un récit aux allures de conte. Une véritable parenthèse littéraire faite d'émotions. Les descriptions sont très réussies. Bien que le roman soit court, il est d'une grande intensité. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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