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3,28

sur 140 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tokyo est victime d'attentats, et un bébé volant naît. Classé secret défense, code Icare, il vit 20 ans caché dans une immense serre, loin du ciel et du soleil. Objet d'expériences scientifiques, seule l'anthropologue le considère comme un humain. Un jour, l'appel du grand air et de l'amour sera le plus fort... Un jour, il vivra pour lui...
Coproduction Moebius Taniguchi, ça annonce du lourd ! Rien à dire sur les planches. Taniguchi nous en offre de sublimes, très travaillées, très réfléchies : un complexe militaro-scientifique labyrinthique, des personnages très tranchés, nets. Trop, peut-être. Les seuls à être un nuancés sont Icare et le directeur du centre, tous les autres sont trop manichéens. le scénario ouvre des pistes, donne des éléments qui ne sont pas exploités (qui sont les terroristes, les hommes aux "pieds de verre" nés dans des éprouvettes ?), il ouvre également sur des réflexions intéressantes : les sciences dures toutes puissantes, l'armée en électron libre, l'absence de démocratie, de respect du différent. Un one shot n'est pas suffisant pour une telle matière. Dans l'interview de fin de recueil, Moebius semble avoir prévu une , voire plusieurs, séries autour d'Icare. Plusieurs semble un peu excessif (de mon point de vue) mais rien laisse un désagréable goût d'inachevé.
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L'histoire se passe dans un état totalitaire qui subit le terrorisme de la part des "hommes-éprouvettes", nés sans mère. Un jour un enfant naît, le bébé à peine sorti du ventre de sa mère se met à voler. Bien évidemment, le bébé est emmené dans un laboratoire pour que des scientifiques découvrent pourquoi il a ce don. On retrouve Icare à vingt ans. Il n'est jamais sorti du laboratoire et est donc très naïf. mais il commence à montrer des signes de rébellion.
J'ai beaucoup aimé le dessin de Taniguchi, surtout quand il nous offre des dessins pleine page. Pour le scénario, c'est plus compliqué. Il y a de très bonnes idées mais il n'est pas suffisamment développé. Certaines pages sont très lentes et descriptives, et des pans entiers de l'histoire ne sont pas traités. Plusieurs volumes auraient donc été nécessaires, ou bien un "one shot" mais plus resserré.
je pense donc que ce livre aurait pu être un excellent manga, mais qu'il a été victime des nombreux pourparlers entre Moebius et l'éditeur japonais quand à son format. Dommage. La lecture reste cependant agréable.
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Véritable OLNI éditorial, Icare est un projet franco-japonais comme il y en a peu, regroupant deux mastodontes de l'univers de la bande dessinée internationale : Jiro Taniguchi et Moebius, dans une oeuvre ambitieuse mais malheureusement inaboutie faute d'avoir trouvé son public mais également d'avoir  trouvé une cohésion artistique.

Avant de se lancer dans l'analyse et la présentation de l'oeuvre in-extenso, je trouve très intéressant d'évoquer son contexte de création, contexte présenté de manière assez biaisée en fin de tome avec une interview de Moebius, initiateur du projet. Je n'ai jamais lu d'oeuvre de ce grand nom de la bande dessinée mais ce qu'il ressort de la lecture de cette interview est un sentiment désagréable, celui d'un homme pédant et nombriliste qui a participé à faire capoter ce projet mais ne semble pas vouloir le reconnaître. Tout démarra bien avec une idée d'histoire riche et ambitieuse portée par celui-ci et son ami Jean Annestay qu'ils présentèrent à un éditeur japonais car ils avaient envie que ce soit dessiné et publié là-bas. Mais les auteurs, si on lit entre les lignes, n'ont pas compris l'essence même du manga ainsi que de la prépublication japonaise et ont proposé quelque chose d'inadapté que les Japonais ont essayé de retravailler ensuite avec le dessinateur choisi Jiro Taniguchi mais sans jamais vraiment y parvenir, ce qui a fait que le titre fut un bide là-bas et fut interrompu avant la fin... C'est bien triste. Pour ma part, la création d'une telle oeuvre, seul, de son côté, sans tenir compte des spécificités d'un marché qu'il connaît mal, me fait mal au coeur et m'interroge sur ce désir de publier Icare là-bas plutôt que chez nous...

Revenons à nos moutons, l'oeuvre. J'ai voulu lire Icare car j'aime aussi bien Taniguchi que la SF, même si c'est une association perturbante à mes yeux, car ce n'est pas pour moi un registre narratif où je vois l'auteur exceller, à part avec certains pans moins classiques et plutôt tranche de vie. Bref. La première chose qui m'a frappée à la lecture, outre le fait d'avoir le sentiment d'avoir une histoire qui va bien trop vite, qui ne sait pas trop où elle va et qui n'a rien de bien original, c'est ce dessin qui est du Taniguchi sans être du Taniguchi. Je n'ai pas retrouvé le grain habituel de l'auteur, sa sensibilité et son émotion, dans ce trait très lisse et encore plus occidental que d'habitude mais également plus froid et artificiel. Cela pourrait correspondre à une intention du dessinateur pour l'histoire mais ce fut un vrai frein pour moi, même si j'ai beaucoup aimé le design des scènes d'action quand le héros se met à voler avec une aérodynamisme donc une fluidité de dingue, ainsi que le design de tout le décor SF. Cependant, il faut reconnaître aussi qu'il y énormément d'emprunts à la vision d'Otomo (Akira) d'un monde futuriste, ce qui fait perdre toute originalité à l'oeuvre... Dommage.

L'histoire, elle, démarre de façon assez prenante dans un classique monde futuriste avec une firme qui tente de développer quelque chose avec ses expériences sur les êtres humains : hommes-bombes, hommes aux pouvoirs extrasensoriels, homme qui vole... On suit cette dernière expérience avec le jeune Icare, un bébé qui vient de naître en volant spontanément. On le retrouve des années plus tard, enfermé dans une immense cage artificielle, sorte de serre géante, dans laquelle il évolue et est testé au quotidien pour développer ses aptitudes hors du commun. Il ne connaît pas l'extérieur mais va développer des sentiments au contact d'un des personnes s'occupant de lui et va vouloir aller vers elle et sortir de là, ce qui va déclencher un vrai branle de combat. le récit sera alors celui de son évasion pour sortir jusqu'à peut-être brûler ses ailes !

J'ai eu l'impression de lire un amalgame d'idées de SF piochées à droite à gauche et maladroitement mises ensemble ici. Cela aurait pu être prometteur avec une histoire moins condensée, plus développée, mieux agencée. Il y a de l'idée mais cela manque de subtilité. Par exemple, la transformation du personnage d'Icare d'objet d'étude non incarné à jeune homme charnel avec des sentiments est fait avec de gros sabots virilistes hyper malaisants à l'heure actuelle, avec une chositisation du corps de la femme dérangeante et l'expression d'un homme et ses désirs très bas de plafond. C'est assez décevant... Et tout est un peu à l'aune de cela, ce qui fait que pour un titre où Taniguchi a travaillé, cela manque profondément d'émotion, de poésie, de sentiment.

Malgré toutes ces critiques, je ne peux nier que la lecture s'est bien passée. Je me suis facilement laissée entraîner par cette histoire d'expérience scientifique et de sujet échappant à son observateur. J'ai trouvé le pouvoir d'Icare simple mais fascinant. Il y a, de par son nom, une dimension mythologique qui me parle et que j'ai aimé voir couplé à la SF. Même si c'est classique, j'aime qu'on questionne sur nos expérimentations scientifiques et ce qu'on souhaite en faire, notamment dans le domaine de l'eugéniste. le fait d'avoir retrouvé des influences d'Otomo m'a séduite, car Akira est un titre fascinant pour moi et si on lui emprunte pour faire quelque chose d'aussi solide, cela ne peut que me plaire. Donc il y avait plein d'éléments positifs également parsemant ses pages, ce qui me frustre d'autant face à cet objet inachevé, regroupant tous les chapitres parus, mais ne proposant pas les idées émises pour la suite.

Rencontre ratée de deux génies qui n'ont pas su travailler à quatre mains pour vraiment produire une oeuvre de consort en apportant chacun sa spécificité, Icare est un produit final mal incarné, qui n'a pas su séduire, et on comprend très bien pourquoi, tant le projet manque de vision et d'incarnation, en dehors de ce héros emprunté ailleurs. Moebius est bien amer quand il évoque ce ratage, on le comprend, mais quand on est auteur il faut aussi savoir se remettre en question et chercher à comprendre pourquoi, ce qu'il ne fait pas et cette accusation que c'est la faute du lectorat me met particulièrement mal à l'aise, ne me fait pas apprécier l'homme, ni ne me donne envie de découvrir son oeuvre. C'est dommage, je lisais aussi ce volume pour cela... Mais la découverte s'arrêtera là.
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Je me suis lancé dans ce roman graphique en voyant la prestigieuse association Moebius – Taniguchi (Le Sommet des dieux). Il y a beaucoup d'élément intéressants : un homme qui réalise sans instrument ce que l'homme a toujours rêvé de faire : voler; des militaires représentés par une femme séduisante, lesbienne mais extrêmement dangereuse ; des scientifiques qui deviennent assez vite mégalos. Mais le problème c'est que tout cela semble peu exploité. L'affrontement entre le bien et le mal est inexistant . Icare, le personnage principal est assez lisse, presque impersonnel, Yukiko est un peu comme lui et ce n'est pas leur relation amoureuse assez niaise qui les sauve; les scientifiques et la militaire qui représentent le mal restent peu mis en avant. J'attendais une confrontation entre le bien et le mal mais elle n'a même pas lieu.

Il y a des hommes-éprouvettes qui se font exploser dans la foule. Mais on ne sait pas d'où ils viennent, pourquoi ils se font exploser, franchement je me suis demandé ce qu'ils faisaient là dedans. On est dans une société futuriste et Moebius ne développe rien de ce côté-là.

Quand je suis arrivé à la fin, pour moi l'ensemble du récit m'est apparu comme une sorte d'ébauche pour un récit plus ample mais qui n'arrivera jamais. Pour moi c'est un manga qui manque de personnalité même s'il y avait beaucoup d'éléments qui auraient pu changer l'ensemble s'ils avaient été correctement exploités et que le dessin de Taniguchi est plutôt beau.
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Icare est un homme unique au monde puisqu'il a reçu de naissance l'incroyable don de voler. de fait, il a tout de suite été accaparé par un centre de recherches qui s'est donné pour mission de le contrôler totalement afin de pouvoir s'en servir comme une sorte de machine de guerre. Dans un Etat totalitaire totalement sous l'emprise dune femme, général qui plus est et où les bébés éprouvettes sont considérés comme des montres, Icare est lui aussi destiné à ne pas connaître la liberté et à finir sa vie en tant que cobaye. Néanmoins, c'était sans compter que ce dernier n'est pas une machine mais tout simplement un homme, aux pouvoirs surnaturels certes, mais un homme tout de même...un homme capable d'éprouver des sentiments et plus particulièrement celui de l'amour.
J'ai été un peu déçu que certains passages ne soient pas plus développés car le lecteur reste un peu sur sa faim. Lecture très agréable néanmoins, aux dessins superbes et agrémenté d'une histoire d'amour...Que demander de plus pour passer un bon moment ?
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Que peuvent faire deux maîtres de la bande dessinée française et japonaise lorsqu'ils se rencontrent ? Raconter et dessiner une histoire hors norme, celle d'Icare en l'occurrence. Pas celui de la mythologie, mais un Icare propulsé dans une société tiraillée entre un régime fascisant et des contre-révolutionnaires terroristes. L'alliance des imaginaires de Moebius et Taniguchi débouche sur une aventure où un enfant mi-ange, mi-oiseau tente d'échapper aux autorités politiques et scientifiques pour les beaux yeux d'une belle. Entre science-fiction, romance et engagement politique, on retrouve les lignes fortes de l'oeuvre des deux auteurs.
Album d'une très bonne qualité narrative et graphique qui peut se lire à plusieurs niveaux.
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Icare, la rencontre de Moebius et Taniguchi !
Le choc du Japon et de la France !
Redescendons un peu sur terre.
Si la collaboration de Moebius et Stan Lee sur le Silver Surfer ressemblait en effet à une rencontre au sommet, ce n'est pas le cas de cet Icare.
D'abord parce que Jiro Taniguchi est très loin d'avoir la stature de Stan Lee. On a tendance à sur-évaluer son importance chez nous parce qu'il fut l'un des éclaireurs de la conquête du marché franco-belge grâce au Journal de mon Père" et quelques autres titres. Mais, au Japon, il est loin d'être une star.
De plus, la genèse de ce projet, détaillée dans un entretien entre Moebius et Numa Sadoul en fin de volume, fut loin d'un long fleuve tranquille.
Kodansha fur au départ enthousiaste sur le concept.
Le projet fut d'abord découpé en 5 albums au format classique "franco-belge", ce qui fut refusé par Kodansha, demandant une narration plus proche du manga.Moebius et Jean Annestay font se remettre à l'ouvrage. Il en sortira un projet phgaraonique de plusieurs milliers de pages. Ce ne fut qu'à ce moment que le choix s'est porté sur Jiro Taniguchi.
Mais, perturbé par le contenu, Kodansha a demandé à Taniguichi de réadapter le scénario qui se trouve largement amputé, d'autant plus que le manque d'intérêt des lecteurs condamna le projet à court terme. le résultat est ce one-shot extrêment frustrant malgré de belles fulgurances.
très vite, le lecteur à l'impression de prendre le train en marche. Qui sont ses teroristes ? Quelles sont leur revendications? Qui sont ses "éprouvettes"?
Et c'est visuellement que le résultat est le plus désarçonnant.
Taniguchi intègre des motifs typiques de Moebius. Certains personnages semblent des hybrides entre des styles trop dissemblables. Taniguchi ose beaucoup de pleines pages qui, au lieu de vibrer de mouvement, comme les mangas, semblent au contraire suspendre le temps, à la manière d'un Moebius. Mais c'est aussi l'ombre d'Otomo qui plâne sur Icare (presqu'anagramme d'Akira). Moebius réfute la filiation, mais dès les première page, Akira s'est imposé à moi, et Sadoul fait égalkement le rapprochement. Est-ce dû à l'adaptation de Taniguchi ? était-ce dès le départ dans le concept de Moebius, qui comprend de nombreux parallèles avec celui d'Akira? Mais au final, l'histoire et le graphisme évoque Otomo. Taniguchi semble avoir du mal à trouver ses marques entre Moebius et Otomo. On ne reconnaît parfois plus sa patte.
En refermant le livre, reste une impression étrange. parce qu'il y a de belles choses, mais aussi beaucoup de déceptions. Cela dit, les grandes lignes du scénario dévoilées par Moebius peuvent aussi laisser songeur. je dois avouer que ce qu'il révèle ne me séduit pas vraiment.
Icare est un projet avorté. Ce livre n'est qu'une ébauche tronquée. Moebius reconnaît que l'adaptation de Taniguchi a dénaturé en partie son projet original. Taniguchi semble s'être débattu pour créer ses pages. Certaines sont belles. Il y a de vrais moments de poésie ou Taniguchi et Moebius vibrer au même diapason. A d'autres, c'est plus brouillon, sans grande saveur. Un livre étrange, dont je ne sais pas s'il aurait pû être un grand livre ou un ratage annoncé.
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Tokyo dans un futur sans date vit sous la crainte des attentats terroristes. Ambiance urbaine, gouvernement autocrate, science sans âme. C'est là que naît un bébé joufflu et … aérien, ce bébé vole, il sera nommé Icare et sera l'objet d'un plan expérimental. Séquestré par les scientifiques qui essaient de déterminer en quoi une telle mutation peut être utile à leur société, il sera enfermé dans une serre géante. 20 sont passés, Icare n'a pas conscience de son enfermement, il vole de-ci de-là dans sa serre. Jusqu'au jour où une jeune scientifique s'attache à lui. Amour, rébellion, révolte et enfin liberté d'être soi. Les dessins sont magnifiques, le scénario très court : l'amour qui libère. Au final un compromis sans grand résultat entre deux géants de la BD.
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Un matin, un nouveau-né fait une apparition fracassante dans le monde : il vole, tel un oiseau et laisse les scientifiques désemparés... L'armée s'empare de ce phénomène qu'elle baptise Icare et elle le tient au secret de longues années. Mais Icare grandit, devient un beau jeune homme et surtout, il tombe amoureux d'une des scientifiques qui étudient au labo où il est retenu prisonnier...

Un manga intéressant, résumé d'une série paru en plusieurs épisodes à l'origine et fruit de la collaboration de Moebius avec le mangaka Taniguchi. Poétique, ce livre me laisse pourtant sur ma faim. J'aurais aimé que le raccourci de l'histoire soit moins rapide...
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Combien de fois ai-je entendu parler de cet "Icare" que je n'avais jamais lu : le fabuleux tandem Moebius-Taniguchi, la réinterprétation d'un célèbre mythe antique... Tout est réuni pour en faire une oeuvre d'exception.

Je ne fus pas déçu et j'ai trouvé ce livre très beau (bien qu'un peu court : l'histoire aurait effectivement pu être plus développée). Cela m'a évidemment rappelé Akira.
Mais le plus troublant est bel et bien la rencontre entre les deux auteurs : les planches du début et de la fin représentant des couples rappellent furieusement le "Garae hermétique" et sonnent comme un hommage d'un maître à l'autre (pourtant si différents dans leurs imaginaires) !
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