« C'est un samedi comme tous les autres » Oui, cela aurait dû être un samedi comme les autres, lorsque Thierry ouvre la porte « découvre, abasourdi, une, deux, trois, quatre, cinq, six voitures de flics suivies d'une ambulance, qui déboulent en trombe. Au même moment, je vois surgir de la forêt une vingtaine d'hommes casqués, type GIGN, visières baissées, gilets pare-balles, armes au poing… Dans un nuage de poussière, les voitures viennent se garer devant la maison de Guy et Chantal ».
Guy et Chantal, ses voisins, leurs seuls voisins avec lesquels, ils sont devenus amis. Guy, toujours prêt à l'aider et, surtout, leur amour commun des insectes a scellé leur amitié.
Abasourdi, il apprend que Guy est un violeur et meurtrier multirécidiviste, Chantal soupçonnée de complicité. le ciel leur tombe sur la tête, c'est peu de le dire. Élisabeth, son épouse, en fait une dépression et quitte la maison qu'elle ne peut plus habiter avec, devant elle, celle de leurs voisins et tout ce que la police y a trouvé. Thierry s'accroche à leur petit nid qu'il a transformé, amélioré, mis tout son amour… Non, il ne peut pas partir. Cette maison le protège pense t-il, c'est sa carapace, c'est ce que pense le psy. Ah ! Si Marc, leur fils, était encore à la maison, il pourrait les aider, mais le Vietnam est si loin.
Tous ces interrogatoires, ses sous-entendus ! Comment, vous êtes amis et vous n'avez rien vu, rien entendu ? Et au boulot, c'est la même rengaine. Comment vous n'avez jamais détecté le monstre en lui ?
Et bien non, non et non. Même si, il y eut des bruits mais, c'était le chat, enfin, c'était ce que disait Guy, alors, je le croyais, pourquoi ne pas le croire, oui pourquoi ?
Alors, un jour de trop, celui où le père d'une des victimes vient lui casser la figure parce que, c'est certain, il a vu quelque chose, au pire, il est lui aussi dans le coup... et puis, ces journalistes, toujours à fureter, a tenter d'entrer dans la maison. Et bien, c'est dit, « Je pars donc. Les plaquant tous : les épouses, les fils, les chiens trépassés, les gendarmes, les collègues, les DRH, les victimes, leurs parents, les monstres, les stagiaires, les rapaces ».
J'entre dans le second volet de l'histoire, plus introspective. Marc part à la rencontre de son enfance, les chemins de l'Aune, pas loin de la Courtine, le temps des vacances passé seul avec son grand-père et les vaches « Les jours filaient. Je n'attendais plus rien. Ni le retour de mon père, ni le bonheur de ma mère. Plus tard, c'était une évidence, je vivrais ici. »
Oui, c'est là que Thierry veut rebondir, oublier, percer la carapace comme lui a dit le psy. « Ici, je n'ai à redouter de personne. Les loups et la horde sont ailleurs ». Il doit retrouver le petit enfant, le Raymond, son grand-père mort il y a longtemps déjà.
OK, le coup de l'ermite, est un peu de trop, bien que la campagne soit peuplée de ces personnes qui ont un don, qui soignent, qui un zona, qui une brûlure, qui une entorse, des problèmes de sang… Je les ai beaucoup fréquentés lorsque je jouais au tennis. Mais bon, un ermite (cela m'a fait sourire)… J'y vois plus le parcours compliqué et douloureux qui le mène vers la remontée. Une bonne claque retentissante et magistrale l'a réveillé, rien de tel pour faire éclater une carapace ; les larmes de la délivrance peuvent couler.
L'écriture de la première partie est tendue, la deuxième plus relâchée, car il y a moins d'action et plus d'introspection.
Un bon livre qui m'a happé. J'avais aimé son précédent roman
Roissy.
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