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Quel bonne lecture ! Mais bon, ce n'est pas une surprise avec cette maison d'édition que j'affectionne... Une histoire sombre, mais captivante... On croise des laisser pour comptes, des salauds, de la noirceur, de la crainte, de la peur... Mais c'est tellement bien écrit... On ne sort pas indemne de cette histoire... qui nous grafigne, qui nous érafle, qui nous marque...
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Le verger de marbre, AKA le boulevard des allongés, le plumard à macchabées, ou la sapinière, ça va être un élément clef du décor, que la visite y soit voulue ou imposée... Marrant de se dire qu'autour de nous, sous terre, existent plein de squelettes super bien sapés, non ?

Petite mise en garde : la lecture de ce roman de très bonne facture risque de vous laisser du noir et du sang sur les doigts, tant il est noir et gorgé de raisiné.

Si je suis passé complètement à coté de la facette ''tragédie grecque" qu'ont habilement décelée d'autres lecteurs plus aguerris que moi, j'ai été totalement envouté par ce récit efficace à la trame bien noire et implacable.

J'y ai trouvé des personnages bien campés et plus rustiques qu'une claque de José Bové, installés ans un décor bouseux où le croque-mort doit être le seul à pouvoir relancer le caïd local lors d'une partie de poker forcément truquée.

J'ai senti l'atmosphère fétide des bars miteux ou les individus malfamés viennent boire pour oublier qu'ils picolent.

Je n'ai eu aucun mal à imaginer les sueurs froides de notre héros pourchassé par un mec plus badass que Chantal Goya sous amphets', dans un monde pourri ou le Sheriff fait le canard derrière son étoile.

Une lecture sans temps morts avec des personnages extra qui s'avale et brûle le gosier et vous laisse un peu secoué comme une belle rasade de tord-boyaux.

Conquis! et deuxième ouvrage de l'auteur déjà dans ma bibliothèque. Que vous faut-il de plus pour vous jeter dessus ?






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Gallmeister : toujours un coup de coeur ! En effet, une autre pépite vient de voir le jour dans cette maison d'édition, dans cette magnifique collection NeoNoir : le Verger de marbre est un roman noir magnifique, comme je les aime : déchirant d'émotion, de noirceur dans un coin paumé des States.

Alex Taylor réussit le tour de force d'être dans la lignée des plus grands mais d'apporter sa propre pierre à l'édifice. Si Donald Ray Pollock en fait l'éloge, vous pouvez me croire : il faut le lire (et encore plus si je le confirme :p). Il y a un respect scrupuleux du genre mais aussi une ambiance extrêmement pesante et bien ficelée, la patte de Taylor est présente à tout instant.

Tout d'abord parlons des protagonistes : j'aime énormément le fait de ne pas suivre uniquement le héros, de pouvoir voir les différents personnages de l'historie à l'image de Deep Winter de Samuel W. Gailey (que je vous recommande) : le lecteur est ainsi omniscient et peut suivre l'ensemble des actions essentielles de l'intrigue tout en apprenant plus sur la personnalité des êtres qui composent l'histoire.

Il y a Beam, le personnage principal, celui qui va déclencher l'ensemble des meurtres à venir en étant lui-même le premier meurtrier (certes involontaire). Sa jeunesse excuse parfois sa lâcheté, sa peur et sa colère intrinsèques le guident sans cesse et malgré ses faux pas on ne peut que l'aimer. J'ai aussi beaucoup apprécié le shérif Elvis ainsi que Clem et Pete. Après comme dans tout bon roman noir il y a des personnages très sombres comme le routier, Loat, Daryl; des personnages plus ambivalents comme Derna la mère. Tous très intéressants, fascinants dans leur genre !

Dans le style, Alex Taylor est roi : entre des dialogues qui sentent la terre et la bière, il y a des descriptions et des réflexions sublimes. Une prose magnifique d'autant plus parce qu'elle est traduite par Anatole Pons ! J'ai été vraiment émue par certains extraits qui permettaient de rentrer dans les pensées de ces êtres perdus dans un monde si beau et si vaste et si cruel. Il y a de la philosophie dans cette histoire de sang et de meurtres. Une intrigue qui fait monter l'angoisse au fil des pages, qui révèle le véritable fond de chacun, qui intègre le lecteur. Une histoire qui prend aux tripes.

En définitive, faites confiance à cette maison d'édition, laissez-vous guider le long d'une rivière du Kentucky, dans les eaux sombres et terrifiantes dont on ne revient pas toujours vivant... Coup de coeur !
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Beam Sheetmire, 17 ans, a tué un homme qui l'avait agressé. Il compte se débarrasser du corps, mais lorsqu'il découvre que la victime est le fils du caïd local, il est forcé de s'enfuir.
Une plongée dans cet état du Midwest rural peuplé de personnages campés sans complaisance aucune. Des situations dures, voire très dures mais tellement crédibles tant l'auteur s'est impliqué et où tout est dans le détail, où les mots sont des images qui défilent.
Je ne connaissais pas cet auteur mais il m'a conquise dès les premiers mots.
Une histoire tragique, émouvante et pleine de sensibilité sous des dehors rustres et sauvages.

"L'une des plus belles et brillantes proses que j'ai jamais lues. Ce livre est un incroyable tour de force." Donald Ray Pollock

• Un premier roman puissant et magnifiquement écrit. Finaliste du Kentucky Literary Award

• Un roman qui a valu à son auteur d'être comparé à Cormac McCarthy, Daniel Woodrell ou Donald Ray Pollock
Lien : https://collectifpolar.com/
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La quatrième de couverture nous promet une inoubliable descente au coeur des ténèbres, du coup c'est équipée de ma lampe frontale que je me suis risquée entre les dalles de ce verger de marbre. Petite précaution pas inutile car en effet du noir il y en a et Alex Taylor ne s'embarrasse avec des préliminaires, avec lui c'est “Alea jacta est” dès les premières pages et débrouille toi avec ça. Juste un p'tit coup sur la tête et PoOouf! le monde tel que le connaissait le jeune Beam s'évanouit. En même temps, avec un nom pareil que vouliez-vous qu'il fasse ? Franchement ! Parce que beam ça veut dire quoi ? Quand c'est en bois, wooden beam, c'est une poutre, sinon ça peut aussi être un rayon laser (laser beam), bref ça sonne drôlement comme une arme contondante non ? Et même le son, genre “bim bam boum” ça sent le choc, ou la chute, ou les deux… Bref, donc ce livre est une pure tragédie, le mec est obligé de part son nom de taper sur quelqu'un. Ensuite, comme c'est une tragédie, c'est obligé que ce mec (celui sur qui il a tapé, faut suivre) soit autre chose qu'un illustre inconnu, puis c'est obligé que s'enchaînent toute une série d'emmerdes de plus en plus corsés qui ne peuvent conduire qu'à une fin super moche. Et vlan, ça rate pas ! Oedipe / Beam, même combat, on n'échappe pas à son destin et puis c'est tout...
En plus, c'te manie de fréquenter les cimetières, ça ne conduit pas bien loin, c'est pourtant connu ; jamais deux sans trois dit-on mais il s'avère parfois que la troisième fois est déjà celle de trop et qu'on peut finir sur une table de marbre sans avoir eu le temps de réciter un dernier Pater noster. Épitaphe précoce. Et bien sûr, au cours de l'histoire cet étourdi de Beam semble oublier ce sage avertissement et c'est à trois reprises que nous le retrouvons dans un cimetière. Si c'est pas chercher les emmerdes ça ! Ceci-dit, je n'ai même pas envie de le plaindre car en fait, il ne m'est pas très sympathique, pas attachant pour un sous, charisme zéro. Je reconnais que je ne suis pas gentille de dire ça car est-ce de sa faute après tout s'il est né dans une famille dégénérée et s'il vit dans un coin paumé où seuls les méchants ont davantage qu'un petit pois dans la tête ? Non ce n'est pas de sa faute, mais bon, ça ne change rien, le monde est ainsi fait et il y en aura toujours qui devront payer pour quelque chose qu'ils n'ont pas fait. La vie, ça ne marche pas au mérite.
Pour conclure, le verger de marbre est un bon roman noir mais je ne le qualifierai pas d'inoubliable, il m'a manqué une petite attache avec les personnages.
Lien : http://tracesdelire.blogspot..
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Les Sheetmire sont nombreux et, au sein de cette famille du Kentucky, aux origines cherokee, Beam fait figure d'étranger. Étranger aux autres parce qu'il n'est pas biologiquement le fils de Clem Sheetmire, et étranger à lui-même quand la narcolepsie et l'alcool le privent de conscience. le livre s'ouvre sur le pique-nique annuel des Sheetmire, grand rassemblement familial intergénérationnel, et nous voyons le jeune homme tenter tant bien que mal de trouver sa place parmi les membres du clan. le décor est planté : un mélange de déglingue, de poisse et de sauvagerie parmi les taiseux.
Beam est né sous une mauvaise étoile, marqué du double sceau de la fatalité (la bâtardise et la violence). Une nuit, sur le bac qu'exploite son père sur la rivière Gasping, un inconnu essaye de voler le maigre contenu de la caisse. Il le tue. Alors il lui faut fuir, c'est ce que lui ordonne Clem dès que le nom de Loat Duncan surgit. Mais peut-on vraiment s'échapper lorsqu'un homme règne en maître sur les habitants d'une région et que sa survie ne peut se faire qu'au détriment de la vôtre ?
Ce livre possède toutes les qualités d'un grand roman : une écriture envoûtante striée de fulgurances poétiques, une histoire sombre et désespérée au coeur d'une nature aussi exubérante qu'hostile à l'homme.
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Ce roman est noir, très noir...Et c'est dans ce marbre noir qu'évoluent des personnages complexes, tels qu'une ancienne prostituée repentie et son fils, son compagnon de misère propriétaire d'un ferry destiné à la traversée d'une rivière, un patron de discothèque manchot et proxénète, un truand propriétaire de dobermans furieux, des flics trouillards...et tout cela sur fond de campagne ruisselante de misère et de saleté, de coups de fusils et de cafard, avec en toile de fond un gros secret de famille. Bien écrit et bien construit.
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Beam Sheetmire a 19 ans. Clem, son père, conduit le ferry qui assure le passage d'un côté à l'autre de la Gasping River, au beau milieu du Kentucky. de temps à autres, Clem laisse son fils à la manoeuvre. C'est le cas ce soir-là. Beam est seul quand un homme grimpe à bord. Un homme étrange, qui entame la conversation avec Beam et lui pose des questions dérangeantes. Lorsque l'homme veut le détrousser, Beam le frappe. Avec horreur, il se rend compte qu'il vient de le tuer. Or, cet homme était le fils de Loat Duncan, homme d'affaires puissant et sanguinaire. Sur les conseils de son père, Beam prend la fuite. Loat et le shérif le prennent en chasse. C'est une lente descente aux enfers qui commence.

« le Verger de marbre » est le premier roman d'Alex Taylor. L'auteur « vit à Rosine, dans le Kentucky. […] Diplômé de l'Université du Mississipi, il enseigne aujourd'hui la littérature après avoir publié un recueil de nouvelles salué par la critique ».
Ce roman noir est envoûtant, porté par un style éblouissant et un suspens habilement maintenu. Il commence par un doute qui saisit Beam sur ses origines. Et l'altercation qui scelle son existence va briser un à un tous les repères qu'il s'était forgés au fil de son enfance et de son adolescence.
La traque du jeune homme se déploie sur 7 jours et tandis que le drame se noue, Beam se souvient d'une des questions de l'homme sur le ferry à propos de la Gasping River : « On dit qu'elle est tellement profonde qu'y a des endroits où y a même pas de fond. (L'homme se tourna et s'adossa au bastingage pour regarder Beam.) T'y crois ? » Beam avait alors répondu : « Je pense qu'il doit bien y avoir un fond. Quelque part. Les choses peuvent pas juste couler sans jamais s'arrêter » (p. 29). Et pourtant, pris dans le tourbillon des embûches qui s'accumulent sur son chemin, des cadavres qui tombent à ses côtés comme des épis de maïs fauchés trop tôt, le jeune homme se demande si les ennuis peuvent avoir une fin.
Sous la plume d'Alex Taylor, la nature du Kentucky se déploie, à l'image des protagonistes du roman, sauvage, puissante et menaçante. Au coeur de la traque, le « Verger de marbre » tient une place toute particulière et récurrente : il s'agit d'un cimetière abandonné des hommes, envahi par les herbes et qui raconte les histoires des autochtones. Car l'enjeu de la traque, ce sont aussi et avant tout des non-dits familiaux, et c'est là le tour de force de l'auteur : inscrire l'humain, ses faiblesses, sa noirceur et sa quête de la vie, au coeur de cette chasse à l'homme.
« le Verger de marbre » est un polar littéraire hypnotique, dans la veine du nature writing, porté par une écriture incandescente.
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Lorsqu'un livre vous magnétise avec une ardeur diabolique pour vous happer dans des suaires hypnotiques aventureuses, votre jubilation est sans bornes à dévorer ses pages encore et encore, comme aimanté, cette intrigue transpire votre réalité comme un songe perdu d'une nuit vous interrogeant de sa substance.
Le verger de marbre aventure à tiroir comme une matriochka où une révélation entraine une autre puis une autre jusqu'au terme du roman d'Alex Taylor.
Une intrigue intemporelle, seule date, présente une affiche de 1977 comme un indice fébrile, une amorce fantomatique pour laisser le lecteur prisonnier de ce cemetery movie perdu dans ce paysage de bosquet, de broussaille, de rivière, d'arbres, d'un passé qui sème sa boite de pandore.
Le cimetière, lieu transitoire de cette histoire, déjà au début du roman le jeune Beam s'endort ivre d'alcool et de sa maladie, la Narcolepsie, pris d'émotion ou d'accès de boisson, glisse lentement dans les bras de Morphée... le verger de marbre est le spectre de l'humain, son passé, son histoire avec un grand H, chaque tombe recèle une part du passé qui dessine son présent, notre filiation identitaire, la trace indélébile des fantômes de notre mémoire.
La fuite d'un jeune garçon, chassé par son père suite à son meurtre par légitime défense sur le fils du caïd de la région, entraine notre jeune fugitif à une échappée initiatique vers son destin d'homme.
Ce périple haletant aiguise les lecteurs à une tranchante expédition. Chaque rencontre affute notre plaisir, les dialogues soufflent une rapidité, l'action rythme ce roman, chaque personnage ruisselle de sa pépite rayonnante, étoffant la profondeur cette péripétie.
Le passé, cette ombre de notre vie vient comme un miroir refléter l'image des spectres lointains animant l'histoire de nos ancêtres, réveillant la noirceur et les démons de nos aïeux pour empoisonner une vie avenir comme celle de notre évadé poursuivi par ce passé virus mortel, héritage de ses parents.
Ce livre fait écho au livre le sillage de l'oubli de Bruce Machart où les cicatrices du passé brûlent le temps de son empreinte avec ces crevasses choyant le fil de nos vies avenirs…
J'ai adoré ce livre qui m'a laissé songeur de son dénouement comme un avortement, une brutalité de cabriole laissant notre imagination discourir de nos émotions incertaines...
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Bonjour mes Lecteurs,


Voici un roman très noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Le verger de marbre" de Alex Taylor aux éditions Gallmeister.


Alors qu'un soir, il remplace son père Clem Sheetmire à bord du ferry qui parcourt la rivière appelée le Gasping River, Beam vient de tuer un homme qui tentait de le dévaliser. Sauf que le gars en question était le fils de Loat Duncan, un truand sans pitié bien connu dans la région.

Une seule option s'offre à lui : fuir loin ! le shérif Elvis Dunne va également se lancer à ses trousses.


Une cavale comme je n'en ai jamais vu jusqu'à présent, qui s'apparente à une véritable descente aux enfers. Ambiance lourde, glauque avec les deux truands Loat et Daryl qui règnent en maîtres dans la sphère cauchemardesque du tragique et de la violence.


Roman noir rural qui déterre du Kentucky natal de l'auteur des secrets qu'il valait mieux laisser enterrés. Il n'y a pas que la fuite qui sera sanglante, la nature prolifère tout autant que les personnages atypiques dans cette cambrousse de misère sociale.


L'écriture de l'auteur est prolifique, les détails et descriptions de la faune et la flore locale foisonnent sombrement dans un cadre idyllique, bousculant à peine le destin de Beam et prenant place dans des dialogues tranchants aussi vifs et sec que des shots de whisky.


Un roman hors du temps et pourtant tellement dans l'air du temps, une prose poétique d'un no man's land à découvrir à la façon d'un road movie de l'angoisse. 


Bonne lecture, amis Lecteurs ! 
Lien : http://lecturechronique2.com
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