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EAN : 9782910677886
112 pages
L'originel Charles Antoni (01/05/2010)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Propose de suivre l'enseignement du philosophe hindou Ramana Maharshi pour trouver le chemin de l'éveil et prendre conscience de soi.


Lorsqu’il est question de recherche spirituelle, les premiers mots qui nous viennent immédiatement à l’esprit sont : méditation, ascèse, libération de l’ emprise de l’ego ou encore conscience de soi. Ces mots résonnent ici comme des subterfuges nous éloignant inexorablement de ce que nous sommes. Le « reste tran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
UN OPUS PHILOSOPHIQUE ET METAPHYSIQUE MAGISTRAL, EXPLOSIF, INCONTOURNABLE !!!

« Il n'y a pas non plus de personne à éveiller puisqu'il n'y a personne ».
« L'éveil est tout simplement la disparition de « Qui », ce n'est que cela et rien d'autre ».
« L'éveil n'est pas un événement, car il se passe en vérité moins de choses que s'il ne se passait rien ».
« Un insondable silence qui EST, contenant tout ce qui existe« .
Tout cela, est-ce l'éveil ? Ou le samadhi ?

Toutefois, Attention ! Voici le premier ouvrage de Franck Terreaux, qui philosophiquement, dynamite sans peur tout ce qui se dresse devant lui !
Ca philosophe dur ici, à coups de marteau ! Accrochez-vous bien ! Car cette philosophie, très dense, en même temps qu'elle soit une véritable aventure pour la réflexion, va vous demander un gros travail d'abstraction, un vrai remue-méninges : pas fait pour les paresseux intellectuels ! Et le titre est trompeur : Franck Terreaux a beaucoup cheminé avant de parvenir à la conclusion que l'Eveil est accessible aux paresseux.
de plus les idées de l'auteur semblent inspirées nettement et beaucoup de celles du Chittamatra et du Ch'an/Zen das cet ouvrage, voire du Tao, et de l'Advaïta.

Néanmoins, c'est l'un des livres les plus importants et stimulants que j'ai lu en 35 ans. Un des meilleurs de ce siècle, pour sûr. Il va vous écraser.
Un livre fondamental donc, qui nécessite de la réflexion, et de multiples lectures minutieuses. Un sérieux concurrent à Daniel Morin.

L'ouvrage est une discussion entre deux personnes sur le quai d'une gare. Un vrai tour de force pour exprimer des notions et cheminements d'idées dans un langage simple, abordable. Et les notions et idées s'enchaînent intelligemment et offrent de multiples surprises. Franck Terreaux semble avoir penser comme peu ont pensé avant lui, l'accordeur de piano.
Toutefois, Franck Terreaux pose d'innombrables questions et apportent autant de réponses : ce qu'il nous dit est mûrement réfléchi et il sait où mener sa barque. Seulement, ses textes ont soulevé d'innombrables questions pour moi.
Voici ce qu'il en est, où je reformule ou cite directement :

« Il n'y a rien d'ennuyeux à être là simplement« . le sentiment d'être vivant n'est pas ennuyeux.
Avant la personnalité, il y a l'Être-vie. Avant la conscience d'exister, il n'y avait que l'être et la vie. La vie préexiste l'existence. « La vie c'est comme au cinéma » ajoute Franck Terreaux.
L'existence d'un « Je » complique considérablement simplement le fait d'être simplement en vie, de laisser couler la vie en soi sans y attacher quoi que ce soit de plus : surtout pas soi !
Et pourtant, il semble qu'une « Personne » existe, mais tant qu'elle n'est pas désignée (par qui ? Les autres font de chacun une convention), la « personne » n'existe pas, et « on » (qui ? quoi ?) peut la nier.
Où est-on quand « nous » ne sommes pas là ? Vivons-nous par intermittence ?
Pour Franck Terreaux, « Qui suis-je ? », c'est « la sensation d'être vivant corporellement« . « Mais la vie c'est avant tout la sensorialité » : c'est donc un ressenti physique : mais qui ressent ? Qui saisit ce ressenti ?

Yasutani disait : « Intrinsèquement, il n'y a pas « d'ego ». C'est quelque chose que nous créons nous-même. Pourtant c'est cet ‘ego' qui nous conduit au zazen. Il ne faut donc pas le mépriser. » Mais qui ou quoi crée cet ego ? Cette chose a donc une existence, une volonté, une personnalité… qui crée la notre ?
Buddhaghosa disait : « Seule existe la souffrance, et non celui qui souffre ; Il y a l'action, mais non pas son auteur ; le Nirvana est, mais non celui qui le poursuit ; il y a le chemin, mais non le voyageur. » En somme, pourrait-on dire : « cela a été fait…par personne » ?

Franck Terreaux « remet le tiercé dans l'ordre : « Qui suis je ? » devient « Suis qui je » car ce serait l'ordre exact des choses.
« Juste avant notre quatrième anniversaire, il n'y avait que la vie, car la vie est le précédent de toute chose. (..) Cela étant, je ferai désormais porter à la vie le nom de « Suis », le premier cheval du tiercé « Suis Qui Je ». « Suis » n'a d'ailleurs jamais commencé car il est sans commencement. Il y est d'ailleurs fait allusion dans l'Ancien Testament par : « Je suis celui qui Suis ». « Suis » n'existe pas, s'il n'existe pas, c'est parce qu'il « EST ». Je veux dire ETRE, en tant que contenant de l'existence, c'est pour cette raison que je l'appelle l'ultime contenant, car en aucun cas il ne peut être contenu. En revanche, c'est vers l'aube de notre quatrième anniversaire que l'existence prend naissance en lui. Tout en étant en lui, rien, absolument rien ne peut se trouver à l'extérieur. L'immense paradoxe tient du fait que j'essaie de définir l'indéfinissable. le plus sage serait de définir « Suis » comme rien, seulement dans le sens où ce rien ne voudrait absolument rien dire « .

Rarement, il me semble que l'auteur… se perde tout seul. Il s'empêtre. Exemple : « l'attention non attentive non objective » : d'ailleurs, suite à l'évocation de cette idée, F.T. glisse une « note » explicative, qui, en somme, ressemble à l'idée bouddhiste que le nirvana est visible entre deux pensées.
Et on lit page 31 : « Dès que le stade de sapiens sapiens a été franchi, celui a conduit inexorablement l'homme à sa chute, en le coupant de sa réalité première, c'est-à-dire : l'unité avec la nature, qui est véritablement ce qu'il est ».
« L'éveil pour les paresseux » est truffé de pépites d'or qui camouflent des bombes ontologiques.

Dans les dernières pages, Franck Terreaux dit ceci :
« J'ai compris que méditer ne servait à rien, qu'en méditant, qu'en essayant d'être détaché, qu'en essayant de me libérer de mes soit-disant conditionnements, j'étais complètement à côté de la plaque. Compris que chaque pas entrepris dans une direction m'éloignait inexorablement de ce que je cherchais, de ce que j'étais, autrement dit de tout, autrement dit de rien, ou plutôt de rien du tout, puisque c'est à partir de ce rien que tout se crée d'instant en instant. J'avais désormais l'intime conviction qu'il n'y avait nulle part où je puisse aller. Que l'univers était d'une perfection absolue, et que dans ce cas comme le disait Jésus, si tout était parfaitement accompli il n'y avait aucune personne à parfaire« . Et j'ai laissé de côté énormément d'idées importantes !

Le paresseux éveillé, c'est celui qui retire son existence de l'ETRE-TOUT.

A LIRE ABSOLUMENT !!!
Bonne et agréable lecture !

Zuihô
Lien : https://livresbouddhistes.co..
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Un texte extrêmement simple et clair construit à partir d'un dialogue entre deux chercheurs, sans maître Yoda, ni petit scarabé. Ce livre n'est pas une invitation à lutter une fois de plus contre nous même, bien au contraire, l'ego est même invité à la fête. L'éveil pour les paresseux, marquera sans aucun doute une nouvelle approche de l'éveil.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Tu dis que le hochet qu'il porte à la bouche n'est pas différencié de lui, est-ce que ceci est une perception, pour lui?

- Absolument pas, toutes les perceptions apparaissent en « lui », surgissent en « lui », cependant, il n'y a pas de lui, il n'y a que « Suis ». C'est un regard sans regardant. Lui ne se sait pas non attentif, il y a attention, mais sans personne pour être attentif. Il s'agit d'une attention non attentive. Seuls les yeux voient, seules les oreilles entendent, personne n'est là pour voir et entendre. Seulement cela ne dure pas car se profile au loin l'aube de notre quatrième anniversaire. Et c'est là que « Qui », le second cheval du tiercé, fait son entrée.

C'est en effet à l'aube de notre quatrième anniversaire que « Qui », tel un maître de l'hypnose, jette soudainement son immense voile d'illusion. Au sein de « Suis », au sein de l'être, un contenu vient de faire son apparition, ce contenu étant L'EXISTENCE en tant qu'image de soi. C'est d'ailleurs précisément là que la sage-femme aurait dû inscrire la date figurant sur notre fiche d'état civil, car maintenant il y a une vie à l'intérieur de la vie.« Qui» vient de générer l'impression d'existence. «Qui» vient ainsi de générer l'image de soi. Ainsi « Je » apparaît (le troisième cheval du tiercé). La vie de personne devient alors la vie de quelqu'un. Le glaçon que la main attrapait jadis devient : « mon glaçon », la sensation du froid, « j'ai froid » et la main « ma main ». Le pays de cocagne est cette fois investi par un emmerdeur professionnel. Les actes, les perceptions tout comme les pensées deviennent les actes, les perceptions et les pensées de quelqu'un. « Je » est né, bien qu'il ne soit qu'un intérimaire, un « Manpower » de la vie, le fameux intermittent du spectacle. « Qui » n'est en fait qu'un catalyseur générant l'impression d'existence, celle-ci n'étant qu'une impression puisque intrinsèquement nous ne sommes jamais nés."
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alors souriant il me regarda et me dit : « Vous voyez, il n’y a rien à faire. » L’impact qu’a eu cette parole fut inimaginable. À cet instant, je sortis du rêve et aussitôt je me dis, « j’ai compris ! j’ai enfin compris ! »
- Mais compris quoi ?
- Compris que méditer ne servait à rien, qu’en méditant, qu’en essayant d’être détaché, qu’en essayant de me libérer de mes soi-disant conditionnements, j’étais complètement à côté de la plaque. Compris que chaque pas entrepris dans une direction m’éloignait inexorablement de ce que je cherchais, de ce que j’étais, autrement dit de tout, autrement dit de rien, ou plutôt de rien du tout, puisque c’est à partir de ce rien que tout se crée d’instant en instant. J’avais désormais l’ultime conviction qu’il n’y avait nulle part où je devais aller, puisqu’il n’y avait nulle part où je puisse aller. Que l’univers était d’une perfection absolue, et que dans ce cas comme le disait Jésus, si tout était parfaitement accompli il n’avait aucune personne à parfaire.
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Tu parlais de revenir en arrière, juste avant l'aube de notre quatrième anniversaire ...

- Si tu croises le regard d'un bébé, tu vas très vite te rendre compte qu'il n'y a pas chez lui de « Je regarde me sachant regardant », s'il y a regard, ce regard n'est le regard de personne. C'est toi qui apparais dans son regard, et s'il est vrai qu'aucun bébé ne ressemble à un autre, le regard, lui, est le même chez chacun d'eux. C'est un regard dénué de toute référence au déjà connu, de toute référence au déjà-vu; Ce regard est si pur que l'on pourrait aussi bien dire qu'il n'y a pas de regard. Il ne s'agit pas à proprement parler de regard, mais plutôt d'un étonnement de voir le monde le regarder sans même savoir qui s'étonne à le regarder. À ce stade, il n'y a qu' attention non attentive, il n'y a que « Suis ». Pourtant, tout est là : les rires, les larmes, les joies comme les peines, tout comme l'impatience qui fait tambouriner ces petits pieds contre la chaise haute, mais comme à ce moment-là nous n'étions pas encore nés, tout cela n'arrive à personne. Les joies, ainsi que toutes les vicissitudes de l'existence ne sont les joies et les vicissitudes de personne.

Chez bébé, il n'y a tout simplement pas d'autre, comme on pourrait aussi bien dire qu'il n'y a que l'autre. Le hochet qu'il porte inlassablement à la bouche n'est pas différencié de « lui ». Il attrape un glaçon, seule la main ressent le froid. Il n'y a pas de «J'ai froid » puisque personne n'est là pour s'en réclamer le percevant. Il n'y a pas encore d'existence au sein de l'être. Tout cela est d'une incroyable simplicité, et de ce fait d'une incroyable beauté.
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Il n’y a pas non plus de personne à éveiller puisqu’il n’y a personne
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