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sur 4391 notes

«  J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité. Je crois y être parvenu. »
C'est ainsi que Sylvain Tesson résume le défi qu'il s'est donné et qu'il raconte , jour après jour, sous forme de journal intime.

Au début, j'ai bien accroché, conquise par cette immersion dans une Sibérie à la nature sauvage, extrême, le lac gelé, la glace qu'on casse, les sorties malgré les -30°, la vie qui s'organise dans la répétition monotone des tâches quotidiennes : couper du bois pour alimenter le poêle, pêcher, crapahuter dans la neige, lire…sans oublier les verres de vodka et les petits cigares pour améliorer l'ordinaire ! Déjà un peu agacée par le côté un peu pédant qui pointe très vite, mais la poésie de certaines descriptions l'emporte.

Mais voilà, le récit couvre six mois, sur 290 pages, et l'intérêt s'émousse forcément, même s'il y a quelques « péripéties » avec les visites qu'il fait ou que lui font ses plus proches voisins, sympathiques certes mais qui se résument quand même à des beuveries et des phrases sentencieuses sur les Russes ou sur la vie…

Il y a bien le printemps qui nous offre de nouvelles belles images de Nature au réveil mais le charme opère moins et pèsent davantage les pensées « philosophiques » et moralisatrices de l'auteur : « J'ai saisi la vanité de tout ce qui n'est pas révérence à la beauté. » ; « on ne se sent jamais aussi vivant que mort au monde ! » ; «  Nous sommes seuls responsables de la morosité de nos existences. le monde est gris de nos fadeurs. La vie paraît pâle ? Changez de vie, gagnez les cabanes. »

Bref, de belles pages mais un manque de simplicité et d'humilité (qu'on s'attend un peu à trouver dans le récit d'une vie d'ermite) qui m'a gênée.
C'était mon premier Sylvain Tesson. Pas sûre de renouveler l'expérience…

Challenge solidaire 2023.
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Pour tous ceux qui, comme moi, rêvent d'évasion, de quitter le climat surpeuplé des grands centre-villes, retrouver la Nature...le sauvage; SE retrouver en somme.
Sylvain Tesson nous conte ici son expérience d'ermite , 6 mois sur les bords du lac Baïkal. 6 mois d'isolement dans une cabane de bois . 6 mois d'observation de ce lac gelé, la faune, le temps qui passe lentement, à contempler et lire, lire, lire. Son récit est truffé de références littéraires et citations, de philosophie...de ses propres pensées, souvent poétiques.
Un humour décapant parfois, une critique de nôtre société de consommation ...tout y est réuni pour passer un bon moment et oublier que vous êtes dans le tramway à 7h du matin sur le chemin de l'embauche!
Je valide!
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Bon je vais aller droit au but malgré le succès de ce récit aventure primé : je ne suis pas le public adéquat. Je me suis ennuyée à mourir et j'avais envie de ronfler toutes les dix pages. Une torture pour moi pour le finir et heureusement il n'y avait que 289 pages en format poche.
Pour moi ça était 289 pages soporifiques au possible de suivre les « aventures » de Sylvain Tesson en Sibérie plus particulièrement près du lac de Baïkal. L'auteur a voulu quitter son train-train parisien, les nuisances sonores, la technologie, le monde (même sa petite amie) pour se ressourcer à moins 30 degrés en Sibérie et vivre à l'ancienne.
Franchement pendant 4 mois dans son journal intime rien ne se passe : il marche pour discuter avec des russes (voisins de plus de 5 kms ou 5 jours de marches je ne sais plus), il boit de la vodka tous les jours, il fait du bois, il atteint les sommets et il prend soin de ses chiens (d'ailleurs il m'a fallu plus de la moitié du livre pour comprendre qui étaient Aïka et Bek). Un vrai calvaire au niveau excitation et aventure.
Après il faut le reconnaitre l'auteur à une jolie plus poétique pour un journal intime cela reste sensible à lire ce qui lui sauve la mise à mon gout. Je comprends qu'il a été primé dans ce genre là mais je ne suis pas le bon lectorat. Loin de là. Alors peut-être que je suis tombée sur le plus mauvais récit de Sylvain Tesson et être surprise par ses autres témoignages. On ne sait jamais il jouit d'une très bonne presse c'est qu'il doit le mériter amplement.
Alors pour finir il est clair qu'on ne peut pas plaire à tout le monde. La preuve est que ce livre a été encensé par la critique et moi je l'ai presque dézingué. Mais le compliment pour Mr Tesson c'est que vous êtes un aventurier (donc tout dans le bras) mais vous prouvez que vous avez une tête bien remplie. Vos références littéraires m'ont épaté. J'aimerais bien savoir ce qu'est devenue votre petite amie qui je comprends son attitude. Il faut pouvoir vous suivre dans vos idées farfelues même si c'est pour une quête spirituelle. C'est tout à votre honneur.
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Je me désole de ne pas avoir les mots pour décrire ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre. Beau me semble trop simple et pourtant si juste.
Je l'ai lu et relu plusieurs fois. J'ai prononcé plusieurs fois les phrases afin de mieux m'imprégner des pensées de l'auteur. J'ai suivi le cheminement de ces pensées comme si c'étaient les miennes que je suivais. Je me suis vue dans cet espace et j'ai ressenti tout ce qui lui arrivait comme si c'était à moi que cela arrivait. Un beau voyage en Sibérie mais surtout dans l'âme de l'auteur...j'aurais aimé boire une vodka avec lui , près du poêle en regardant par la fenêtre, en silence, pour ne pas briser la glace....
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Aujourd'hui je voyage... ou plutôt j'ai voyagé, parce que j'ai morcelé la lecture de ce livre : six mois en Sibérie, un mois lu par jour. J'avais déjà lu deux oeuvres de Sylvain Tesson, celle-ci a mis du temps à sortir de ma PAL, et pourtant, j'avais aimé les deux autres ouvrages que j'avais lus. 
Pour cette oeuvre-ci, j'ai longtemps hésité : aimais-je, n'aimais-je pas ? Puis je me suis rappelé un principe simple : prendre l'oeuvre telle qu'elle est, et non telle que je voulais qu'elle soit. le point de départ, c'est un homme qui choisit de passer six mois coupé du monde en Sibérie. Et tant pis pour sa vie privée, qui, à vrai dire, me semblait réduite à la portion congrue. Il part avec de quoi vivre en autonomie, de quoi communiquer avec le monde extérieur, et de quoi lire aussi, tous ces livres qu'en France il n'a pu lire. Il écrira aussi, ce livre, témoin des jours passés. 

L'on peut se questionner sur le mode de vie de Sylvain Tesson, et sur la quantité astronomique d'alcool qu'il a ingurgité durant son séjour "mourir en bonne santé" ne l'intéresse pas. L'on peut se dire que, comme dans toute autobiographie, il ne nous cache rien. Plus intéressant (à mes yeux, toujours) sont ses lectures et les analyses qu'il en fait. J'ai apprécié aussi ses réflexions sur le vide, sur la conversation, sur la vie en société, bref, des réflexions, des méditations si l'on veut, sur des sujets extrêmement variés. Parfois, je me dis que son récit est parsemé d'auto-dérision, comme dans la citation suivante : "Je vais enfin savoir si j'ai une vie intérieure." Je me dis aussi qu'il lui en a fallu du temps, pour vivre ce qu'il a vécu, mais aussi pour le retranscrire, voir, décrire, raconter ce qu'il a vu, vécu, ressenti. 
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Une cabane perdue au bord du lac Baïkal, une nature grandiose, sauvage, et dangereuse, des ours entre autre...-30 degrés l'hiver !
38 ans, une santé solide très certainement, un immense besoin de solitude et de ressourcement, une cargaison de bouquins, une solide provision de vodka et de cigares.
le décor est planté pour une immersion dans le " journal d'ermitage " de Sylvain Tesson, écrivain baroudeur doté d'une énergie et d'une volonté hors du commun.
Ce roman m'a fait rêver, cette nature merveilleuse au bord de ce fameux Lac Baïkal, près d'Irkoutsk, et pas vraiment le climat pour les filles de là-bas pour mettre des sandalettes pour montrer leurs pieds nus aux amateurs comme moi...
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Aventure un peu articielle, très médiatisée. Ce livre m' a laissé sceptique sur bien des points. Un lac Baikal qui fait rêver mais on sent trop que l'auteur n'a pas réellement mis sa vie en danger,sauf, peut-être, le risque de cirrhose prochaine avec toute la vodka ingurgitée
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Je connaissais Sylvain Tesson aventurier mais j'ignorais qu'en me plongeant dans ces forêts sibériennes avec lui j'allais également en apprendre beaucoup sur l'humain. Oui, c'est un récit de voyage, enfin, de voyage presque immobile, puisqu'il s'agit de sa vie dans sa cabane russe durant près de 6 mois, mais c'est aussi un merveilleux moment d'introspection et de réflexion. Mais, ô joie, jamais il ne tombe dans la tentation des sentences faciles, et sa sagesse érémitique ne se mue jamais en leçons moralisatrices. Beaucoup de belles descriptions, des paysages mais aussi de la vie en solitaire, puis avec des chiens, voire de quelques rencontres avec les rares autochtones. le genre de livre qui donne envie de recopier les plus belles phrases dans un petit carnet à avoir toujours avec soi. Bref, un petit bijou !
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Géographe de formation, Sylvain Tesson entreprend en 1993 un tour du monde à bicyclette, puis traverse l'Himalaya à pied en 1997, poursuit sa route en visitant les steppes d'Asie centrale à cheval et en 2004 suit l'itinéraire des évadés du goulag, en s'inspirant du récit qu'en a fait Stawomir Rawicz dans A marche forcée publié en 1956, un témoignage soumis à la controverse mais qui n'a nullement gêné Peter Weir qui en a fait un film Les Chemins de la Liberté. Sylvain Tesson est également « un escaladeur de cathédrales ». Il voyage en totale autonomie, finançant ses expéditions par la réalisation de documentaires ( pour la chaîne France 5), en collaborant à des revues comme le magazine Grands Reportages ou le Figaro Magazine, en animant des cycles de conférences et la vente de ses récits d'expédition. Il obtient deux prix littéraires; celui du Goncourt de la nouvelle en 2009 pour Une Vie à Coucher Dehors et le le Médicis essai pour celui-ci, le seul qui nous intéresse pour l'instant.

A la veille de ses quarante ans, l'auteur exauce son rêve: passer six mois dans une cabane en pleine Sibérie et savoir enfin! s'il existe une vie intérieure en s'isolant ainsi. Six caddies remplis ras-la-gueule de pâtes, tabasco, de matériel nécessaire à six mois de vie dans les bois, 67 livres soigneusement sélectionnés ( philosophie, nature writing, policier, théâtre, classiques), vodka, de l'alcool à 90° pour pallier à une éventuelle pénurie, cigares et c'est parti pour la claustration!!! Enfin presque car il lui faudra trois jours de voyage pour rejoindre sa charmante cabane sise au Cap des Cèdres du Nord, au bord du lac Baïkal: 700 km de long, 80km de large, 1,5km de profondeur et 11à cm d'épaisseur de glace en hiver. La cabane est de 9m2, la température extérieure de – 32°, le banya (version russe du sauna) à 50m et les chiottes qui se résument à un trou dans la terre à 120 pas… Ses voisins sont à une journée de marche vers le sud et à 5 heures vers le nord. Les journées s'écoulent au rythme d'un emploi du temps bien rôdé: allumer le poêle dés le réveil, s'endormir en attendant que la température monte, graisser l'indispensable pistolet à fusée qui balance ce qu'il faut de phosphore pour éloigner les ours, briser la glace pour recueillir l'eau et pêcher, écrire des haïkus des neiges, accepter de mettre 5 heures pour grimper 400m… Une retraite qui exige une certaine endurance. II lit beaucoup, nous fait partager « ses sous-aphorismes de préfecture », reçoit ses copains russes « ces gueules à dépecer du Tchétchène », engloutit une quantité astronomique de vodka, tient son journal de bord à la lueur des bougies, se repaît du spectacle qui l'entoure, marche beaucoup, se déplace en kayak dés que le temps le permet mais le véritable but poursuivi par ce wanderer est de trouver dans le voyage immobile la sérénité que ses déplacements successifs ne lui apportent plus. Ne faire qu'un, être en osmose avec la nature, avec son âme.

Ca vous rappelle Bear Grylls de Man vs Wild? A une grosse différence près: Sylvain Tesson est mieux loti et surtout le but poursuivi par l'auteur est de se retrouver pas de nous expliquer les mille et une manières d'étancher notre soif en extrayant l'urine de la vessie d'un cadavre. La vodka comme alternative? Oui mais non. Pas que je déteste mais au vu de la quantité moi, c'est le centre antipoison tout de suite et tant qu'on y est, on me remet du sang dans mon alcool. Ou Indian Creek de Pete Fromm dans lequel il raconte son long hiver dans les Rocheuses à surveiller un bassin d'oeufs de saumon? Les deux expériences se valent, leurs témoignages drôles, sincères sont palpitants avec un petit plus pour Sylvain Tesson. J'ai aimé ses lignes sur la littérature, ses comparaisons entre le naufragé et le reclus volontaire, sa colère naïve et touchante sur ce monde qui perd la boule, sa quête spirituelle, son humanité, sa drôlerie. Il y a chez lui une proximité, une intimité qui s'installe entre le lecteur et le récit, on inter-agit avec la narration en laissant grande ouverte la porte aux souvenirs. Sans doute le côté girly qui ressurgit! Et puis, qui n'a jamais rêvé de s'exclure du monde à un moment donné? D'expérimenter une existence robinsonnesque? Peut-être pas aussi loin et dans de telles conditions climatiques, ça reste très physique ma foi comme vie. Pour les amoureux de Stevenson, London, de récits d'expéditions ou juste de nature writing, Dans les forêts de Sibérie est pour vous. J'ai passé un moment délicieux en sa compagnie, vraiment. Et puis des gens qui mettent tout en oeuvre pour vivre exactement comme ils l'entendent, qui célèbrent à leur unique manière ce don qu'est la vie eh ben! respect total.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
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Dernières pages, derniers instants au côté de Sylvain Tesson... je suis déjà nostalgique de cette lecture. Je me console en me disant que je pourrai au moins le relire et revivre encore un peu dans cette isba de bois sur les bords du lac Baïkal.

M. Tesson a eu ce privilège, mais il nous offre ce cadeau : la possibilité de toucher du bout du doigt aux détours des pages, l'ultime expérience de la vie, la solitude salvatrice, un retour aux sources, très loin, dans des contrées sauvages, froides et inhospitalières .
Six mois, seul dans une cabane, au fin fond de la Sibérie, entouré d'une nature sauvage, un hiver à -30, en autonomie complète, les ours qui rôdent,... six mois sans klaxons, sans discussions animées, loin de Paris, loin de la France, loin de ses repères, loin de ses proches. Mais six mois, pour se trouver ou se retrouver, savoir de quoi l'on est capable, savoir si on se supportera, six mois pour se reconnecter avec son moi profond, avec la nature, y repuiser des forces, y faire l'expérience de la vie. Six mois pour en prendre plein les yeux, pour contempler, pour penser, rêver, pour apprendre à regarder, à apprécier, à relativiser, et six mois pour lire, sans contraintes de temps, sans jamais être interrompu, et écrire bien sûr.
Il y a toujours dans la vie cette dualité, le bien et le mal. Pour certains, ceci ressemble à un rêve et pour d'autres, un cauchemar absolu. Je suis de la première catégorie.

Mon avis

Vous l'aurez compris, je suis conquise, archi-conquise, presque une déclaration d'amour pour ce livre. Peut-être suis-je aveuglée, car tout ici me plaît, et était fait pour me plaire : le grand froid, vivre en autonomie dans une contrée hostile et se confronter aux éléments mais posséder une petite cabane refuge, au confort certes sommaire mais où je pourrais me réfugier pendant la tempête, au chaud, un livre dans la main. Monsieur Tesson, je vous envie. Préparer une liste de courses et de livres pour six mois. C'est un peu comme se préparer à entrer au paradis.
Ma grande hantise était donc que ce récit sous forme de journal ne soit pas à la hauteur de mes attentes. J'ai honte mais je l'ai d'abord fait lire à quelqu'un d'autre, pour que l'on me donne un ressenti, j'avais trop peur d'être déçue. Depuis ma première lecture de London tout gamine, j'ai de sacrés attentes et n'ai de cesse de rechercher ce bonheur que j'ai jadis éprouvé. Désormais, sur une île déserte, j'emporterai ce livre sans nul doute, aux côtés de London.
Voici donc le livre que j'ai toujours rêvé de lire, un livre que j'aurais aimé écrire également. Tout y est : l'aventure, une transcription à la hauteur de l'enjeu, une plume merveilleuse. S.Tesson nous décrit avec franchise son expérience et ponctue son récit de réflexions personnelles, toujours justes. Comme il lit beaucoup, il nous abreuve de littérature, nous confie ses lectures comme on pourrait le faire avec un ami. Il se fait philosophe, souvent poète .
Il ne sera pas toujours seul dans cette aventure et ses compagnons temporaires de route, vous en apprendrons aussi un peu sur l'âme russe. Mais ... s' il faut boire autant de vodka pour survivre, je pense que finalement je n'aurai aucune chance...

Premier Tesson pour moi, je rejoins les adeptes. le début d'une grande aventure... !

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