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3,55

sur 847 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Même l'individu le plus réfractaire à la poésie (a ma grande honte je dois avouer que c'est bien mon cas ) connait et apprécie "les fleurs du mal" souvenir des lointaines années de lycée qui laissent dans la mémoire des traces indélébiles.
La vie du poète est moins célèbre que son oeuvre et l'on ne peut que s'en féliciter à la lecture de cette biographie romancée qui présente Charles Baudelaire comme un bien sinistre individu qui ne saurait susciter la moindre sympathie.
Le poète, sûr de son génie, parait avoir tellement méprisé le genre humain dans son intégralité qu'il ne trouvait d'échappatoire à son désespoir que dans les drogues et l'alcool. Fils indigne, odieux envers les femmes, détestable envers ses amis, dépourvu de loyauté et d'empathie, voici le portrait qui est dressé par Jean Teulé .
Le romancier qui se veut biographe a t'il retracé fidèlement le parcours du poète ou bien a t'il forcé la dose pour rendre son sujet plus intéressant ? J'aurais tendance à opter pour la seconde solution car les travers abondamment décrits du poète maudit, qu'il s'agisse de ses pratiques sexuelles , de ses discours injurieux ou de ses ruses pour exploiter financièrement ses proches, sont tellement caricaturaux que je ne peux leur accorder totalement crédit.
Quoiqu'il en soit, le récit est enlevé et parfois plein de drôlerie avec une langue qui mêle habilement les envolées lyriques et la grossièreté du langage quotidien contemporain. L'insertion de poèmes par fragments ou dans leur intégralité , permet au lecteur de s'élever vers des cieux plus sereins...
Suivant Baudelaire dans ses déambulations parisiennes, on découvre l'ampleur des travaux menés par le Baron Haussmann pour rénover la capitale, on fait connaissance avec les grandes figures littéraires et artistiques du Second Empire, Théophile Gautier, Gustave Courbet, le photographe Nadar et tant d'autres croisés au détour d'un café ou d'un salon.
Jean Teulé avant de s'illustrer dans la littérature a fait amplement la preuve de son talent de graphiste et la magnifique couverture de cet ouvrage lui rend aussi un bel hommage.
Faut-il entrer dans la poésie de Baudelaire par le biais de ce livre ? Je n'en suis pour ma part pas du tout convaincue, à moins d'éprouver un penchant irrésistible pour les "bad boys".
L'homme et l'oeuvre doivent certes être appréciés de façon distincte mais quand la vie privée de l'artiste ne dévoile que noirceur et ignominie, il est difficile d'apprécier à sa juste valeur la poésie qu'il a laissé en héritage.
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Décidément J'ai souvent du mal avec le style de Jean Teulé. Lire un roman dont le personnage principal est insupportable, méchant, cynique, manipulateur, grossier, pervers...... c'est du lourd. On sent un peu d'humanité chez Baudelaire les 100 dernières pages quand il est mourant. J'avais le sentiment tout au long du roman que Jean Teulé se complaisait dans ces évocations gores, sordides, limite porno ( mais là je n'engage que moi). Par contre comme Je ne connaissais pas la poésie de Baudelaire j'ai bien apprécié dans l'ensemble les inclusions de ses poèmes dans le récit. le seul côté positif que j'y ai trouvé.
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Jean Teulé, spécialiste des biographies romancées, nous propose avec Crénom, Baudelaire !, celle du grand poète Charles Baudelaire, comme vous l'avez deviné grâce au titre.

Avec sa gouaille que j'apprécie tant, il brosse ici un portrait de Baudelaire, version scandaleuse. En effet, il retrace ici l'existence du poète sur une courte période, celle où il le présente volontiers comme le premier punk de l'histoire.

Ce livre est le fuit d'un long travail et de nombreuses lectures mais ne vous attendez pas à des pages élogieuses vantant le génie de Charles Baudelaire dont on sait qu'il était volontiers détestable, misogyne. Certes, les poèmes issus des Fleurs du Mal parsèment ça et là le récit mais l'auteur s'attarde plutôt sur la vie dissolue de l'homme et son caractère outrancier.

Loin de retracer la vie de Baudelaire de sa naissance à son décès, Jean Teulé préfère nous raconter le débauché, l'odieux, le goujat, le pervers sexuel, tour à tour épris de Marie Daubrun, Apollonie Sabatier et Jeanne Duval.

Syphilitique, celui qui brûle la vie par les deux bouts, drogué jusqu'à la moelle car adepte de la confiture verte dont il abusera, provocateur… voilà la quintessence de ce roman biographique, autant dire que si l'on recherche une biographie plus fouillée du poète, on repassera !

Poète révolutionnaire, Baudelaire choquait son monde et trouvera difficilement un éditeur qui réussira à le convaincre de publier ses Fleurs du Mal. Peu apprécié de son vivant, il a autour de lui un petit cénacle tout de même mais il faudra attendre les générations futures pour que certains deviennent des baudelairiens convaincus.

Dans son sillage, l'auteur nous fait côtoyer les figures célèbres que Baudelaire fréquentait comme Gustave Flaubert, Théophile Gautier, Gustave Doré, les frères Goncourt, Edouard Manet, Gustave Courbet, Nadar ou encore Auguste Poulet-Malassis, dit Coco Mal Perché, cet éditeur qui va oser publier Les Fleurs du mal.

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Premier ouvrage de Jean Teulé pour moi... et c'est une déception. La biographie romancée qu'il propose de Baudelaire se développe par le biais d'un style qui ne parvient jamais totalement à me convaincre : Beaucoup de provoc' (ce qui n'est pas rédhibitoire, surtout lorsqu'il s'agit de Baudelaire) mais... c'est à peu près tout.
Finalement, l'auteur nous livre une vision du poète écornée, très partielle ; celle d'un toxicomane acariâtre qui écrit peu (même s'il déclame quelques textes au fil de l'oeuvre).
Le goût primordial de Baudelaire pour la peinture n'est que vaguement évoqué alors qu'il s'agit d'un des éléments clés pour comprendre son esthétique. Certes, l'auteur a le droit d'effectuer des choix sur ce poète qu'il connaît vraisemblablement bien (les références citées en fin de roman l'attestent), mais tout de même, j'ai parfois eu l'impression d'être face à un tout autre personnage que le poète des Fleurs du mal.
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Beaucoup a déjà été dit sur cette vraie-fausse biographie. Sur les libertés que l'auteur a pris avec l'histoire, je dirais qu'il ne faut point s'offusquer. Jeanne Duval avait-elle de gros seins, ou bien une poitrine plate? Après tout, on s'en fout... Teulé a réussi un roman vivant, malheureusement un peu caricatural dans la description des personnages qui vont graviter autour de notre malheureux Charles. le procédé, alterner langage châtié avec celui, plus fleuri, du peuple, finit par se voir un peu trop, même si le bouquin - un peu long, se lit sans déplaisir.

Le plus intéressant à mon avis, bien que sous-exploité, tient dans le contexte de ce Paris en pleine métamorphose, éventré par les aménagements urbanistiques de Napoléon III, et de son baron Haussmann. J'ai savouré le parallèle avec la vie et l'oeuvre de notre poète, aussi dandy que maudit. On sait peu qu'il s'agissait de mettre en oeuvre les idées de Napoléon Bonaparte: un Paris plus sain, débarrassé des mêmes miasmes putrides où Baudelaire puisait son inspiration. Même chose pour l'Académie française, temple du bon goût classique de l'époque, que Charles vient bousculer. Après lui, la poésie sera à jamais différente...
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Que dire, que dire ?
Cela faisait longtemps que je n'avais lu Jean Teule et je dois dire que je ne me souvenais pas de son style. J'ai bien aimé cette écriture décousue : est-ce une façon de nous présenter un personnage lui-même décousu, imprévisible ? si c'est le cas bravo, c'est réussi.
J'ai eu du mal à m'adapter à ce style d'écriture, toutefois je trouve que cela rend le personnage tellement vivant et présent (pour un personnage mort depuis bien longtemps, chapeau monsieur Teule !). Quelle est la réalité de la fiction, je ne sais pas, mais le portrait dressé est assez proche de l'idée que je me faisais de Beaudelaire. J'ai bien apprécié l'inclusion de bribes de vers dans le texte, cela permet d'en avoir une interprétation autre que celles que l'on étudie au collège ou lycée.


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Défi ABC 2020-2021
Bien difficile de donner un avis sur un sujet qu'on ne connaît pas: de Baudelaire Charles Pierre, je ne connais rien que ce que Charles Baudelaire a laissé d'éblouissant, de sublime, de flamboyant. Alors la biographie de Jean Teulé, je l'ai lue, comme une histoire. Et ce qui m'a marquée, c'est le télescopage des langages, entre la familiarité du biographe et le dandysme du sujet. le style cru parfois jusqu'à la vulgarité, qui reprend aussi à son compte quelques hémistiches comme autant d'allusions appuyées , pourquoi pas. Si ce n'est que cela devient lassant et mécanique. Et que demeure, inévitablement, le mystère de la création, l'essence du génie: si détestable que soit le poète dépeint ici, son oeuvre continue à fasciner et émouvoir.
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Biographie de Charles Beaudelaire romancée, drôle, pleines de rebondissements. On a plusieurs fois envie de secouer cet éternel adolescent dépendant à plusieurs substances, manipulateur avec sa mère, et dont le sale caractère lui a porté préjudice pour son ascension sociale et afin de connaître le succès de son vivant.
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c'est un doux euphémisme de dire que Jean Theulé n'apprécie pas, en fait pas du tout, Baudelaire. Pour ceux, comme moi, qui ne connaissaient que peu le personnage c'est une découverte haute en couleurs (au sens propre comme figuré ) de celui qui fut punk avant l'heure. D'autres éclairages sur le personnage seront, crénom!, cependant nécessaires pour cerner le vrai du faux, le réel de l'exagération
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Parmi mes poètes fétiches, Charles Baudelaire occupe une bonne place. Sur le terreau d'une adolescence tourmentée, Les Fleurs du mal surent s'épanouir à merveille et enrichir un imaginaire déjà fertile. Lorsqu'au détour d'un article, j'appris que le romancier Jean Teulé venait de publier une biographie romancée du plus célèbre de nos poètes maudits, difficile de ne pas succomber à l'appel de sa découverte. N'ayant jamais lu une seule ligne de l'auteur, c'est sans aucun apriori que j'ai ouvert l'ouvrage.

Loin de moi la prétention de m'affirmer comme une sommité sur la vie de Baudelaire. Il m'a cependant semblé que les faits les plus notoires de son existence sont bien abordés : son amour immodéré pour sa mère, la forte antipathie qu'il nourrissait à l'égard de son beau-père, l'influence majeure de sa muse, Jeanne Duval, à qui au moins une vingtaine de poèmes sont dédiés dans Les Fleurs du mal. Mais l'ensemble étant romancé, il arrive parfois au lecteur de se demander si tel ou tel point est bien authentique ou sorti de la seule plume féconde de Jean Teulé. Ainsi est-ce le cas, peu de temps avant sa disparition, de sa chute dans l'église Saint-Loup à Namur. L'auteur écrit qu'il aurait loupé une marche alors que de nombreuses sources concordantes parlent d'une attaque cérébrale.

Si vous souhaitez aimer l'homme que fut Baudelaire, passez votre chemin. Tout du long de ces lignes, il est décrit comme ce poète punk, misogyne et camé jusqu'à la moelle… qu'il était effectivement. Jean Teulé ne s'embarrasse guère de détails lorsqu'il s'agit d'évoquer sa perversité, que cela soit pour le décrire humant le linge sale de sa mère ou pour narrer ses relations intimes dans lesquelles le sadisme le disputait à la cruauté. Baudelaire est une star de rock'n'roll avant l'heure, aussi méprisable que repoussant. Il déteste son prochain à la mesure de sa propre détestation. Comme pour contrebalancer ce portrait d'une rare noirceur, certains des plus beaux vers du poète parsèment le récit en autant de tentatives plus ou moins réussies de mise en contexte par rapport au vécu de Baudelaire.

Sans doute Jean Teulé voulait-il nous offrir l'antithèse d'un manuel scolaire. Et affirmer que l'ensemble est mal rédigé serait mentir. Qui aime l'auteur y retrouvera avec plaisir sa verve et sa plume incisive. Mais cette même verve est à mon sens l'une des principales critiques à émettre à l'encontre de l'ouvrage. Car de la verve à la vulgarité, il n'y a parfois qu'un pas qui est ici allègrement franchi. Les multiples grossièretés qui émaillent le propos nuisent au texte et gâchent considérablement le plaisir de la lecture. En outre, l'image renvoyée de Baudelaire est si négative qu'elle en devient discutable. Peu d'hommes sont détestables de bout en bout. Chacun comporte sa part d'ombre et de lumière.

Nul doute que celles et ceux souhaitant lire du Jean Teulé y trouveront leur compte. En revanche, si ce que fut la vie réelle de Baudelaire vous intéresse, préférez d'autres biographes comme Claude Pichois.
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