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sur 842 notes
Avec Crénom Baudelaire, Jean Teulé nous offre une biographie romancée de l'auteur des Fleurs du mal, assez irrévérencieuse, mais ô combien savoureuse ! Ce très bon conteur, nous peint avec moult grivoiseries le portrait d'un homme décrit comme un punk défoncé du matin au soir, adepte de la confiture verte, extrait gras de haschisch mêlé à du miel et des aromates qu'il prenait en décoction dans du thé, et d'autres substances comme l'opium ou le laudanum prescrit par son médecin pour soigner sa syphilis. Mais il ne tenait aucun compte des doses à ne pas dépasser.
Charles Baudelaire né à Paris en 1821 n'a que 6 ans lorsque son père François, âgé de plus de 34 ans que sa mère, décède. Loin d'en être affecté, il se sent au contraire soulagé, débarrassé d'un rival, sa mère n'aura plus, dès lors, que lui à aimer. Mais son bonheur dure peu, car Caroline, sa mère, se remarie 19 mois plus tard avec l'officier Jacques Aupick. Pour Charles, c'est une véritable trahison, car il lui prend une grande partie de l'affection de sa mère. Ce beau-père va vouloir le dompter et s'opposera même à sa vocation de poète. Ce sera une lutte incessante entre eux jusqu'à ce que, pour le mâter, le beau-père l'oblige à embarquer à bord du Paquebot-des-mers-du-Sud, direction L'Inde jusqu'à Calcutta, pour une durée d'un an. C'est d'ailleurs au cours de ce voyage en mer que notre jeune Charles, tout juste vingt ans, composera ce magnifique poème, L'Albatros, ayant assisté à la pêche et à la capture de de cet oiseau ensuite ridiculisé et maltraité par l'équipage et incarnant pour lui l'artiste incompris et rejeté.
Sa mère l'ayant trahi, une blessure déterminante, il ne fait plus confiance aux femmes. Il va alors mener une vie dissolue, fréquenter des prostituées, dont Sarah la Louchette et bien sûr la devenue célèbre Jeanne Duval, cette grande et jeune métisse qu'il nomme son soleil noir, en quelque sorte son alter-ego, qui sera sa maîtresse et sa muse et avec qui il aura des relations orageuses tout comme avec Marie Daubrun ou Apollonie Sabatier.
C'est cette face sombre du poète, cette personnalité méconnue, cet éternel ado révolté, ce personnage odieux et dépravé, cet homme qui se cherche, et aussi cet homme malheureux souffrant d'une forme de dépression, que nous raconte merveilleusement Jean Teulé, dans ce roman assez long, pas moins de 430 pages, mais jamais rébarbatif, bien au contraire. le texte est émaillé de nombreux poèmes ou de morceaux choisis de ses plus belles rimes, judicieusement placés. L'auteur montre bien également le temps qu'il prenait et le travail et l'application que mettait Charles Baudelaire à peaufiner ses écrits. Il dresse par ailleurs des portraits hauts en couleurs de tous les personnages.
Si Jean Teulé affirme que tout est exact sur ce côté détestable de ce génie littéraire, difficile pour moi de confirmer, ne connaissant que peu sa vie.
J'ai particulièrement apprécié ce livre qui permet, à travers la personnalité méconnue de cet immense poète maudit dont le recueil Les Fleurs du mal, publié en 1857, fera scandale à sa sortie et dont six poèmes devront être supprimés de l'oeuvre incriminée de mieux comprendre son oeuvre. Outre les poèmes inclus dans le roman, Jean Teulé a également inséré quelques vers avec les corrections de l'auteur envoyées à l'éditeur.
L'écrivain réussit à merveille à faire revivre ce 19ème siècle avec les grands travaux entrepris dans Paris. Il nous permet aussi de côtoyer avec Charles toutes ces figures célèbres que sont entre autres Gustave Flaubert, Théophile Gautier, Gustave Doré, les frères Goncourt, Edouard Manet, Gustave Courbet, Nadar ou encore Auguste Poulet-Malassis, cet éditeur qui a osé publier Les Fleurs du mal.
Crénom Baudelaire m'a beaucoup appris tout en m'amusant beaucoup. Il faut, à mon avis, beaucoup de talent pour réussir une oeuvre de vulgarisation comme cet ouvrage sans tomber dans le ridicule ou le niais. C'est à la fois très divertissant et hautement instructif et sérieux.

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Avec sa verve habituelle, Jean Teulé ne déçoit pas en publiant Crénom, Baudelaire !, hommage vibrant au plus grand des poètes.
Pourtant, tout au long du livre, il ne ménage guère son héros, cet homme qui ne pouvait exprimer son génie que drogué, halluciné, toujours très désagréable avec les gens qu'il croise.
Sa chute au sortir de l'église Saint-Loup de Namur, en 1866, ouvre ce roman plein de surprises et d'enseignements, ouvrage qui permet de lire ou relire les vers du poète, ce qui est parfait.
Sans délai, le voilà à cinq ans, complètement accroché à sa mère, Caroline (33 ans). Sa passion pour elle marque à jamais sa personnalité. Son père a 34 ans de plus que Caroline et décède le 10 février 1827. Pendant dix-neuf mois, Charles vit une relation passionnelle avec sa mère qui se remarie avec Jacques Aupick (39 ans), un officier. Cette rupture est très dure à vivre pour l'enfant, traumatisé par ce qu'il vit comme un abandon.
Quelques années plus tard, alors qu'il est élève au lycée Louis-le-Grand, il en est exclu. À vingt ans, Louis-Philippe étant au pouvoir, il traîne dans les cabarets, clame qu'il veut être poète, dépasser Racine et Hugo. C'est après avoir agressé son beau-père que celui-ci l'envoie sur le Paquebot-des-Mers-du-Sud, à Bordeaux pour un an de navigation. Il vit très mal cette punition. Mélancolique, boudeur, il est horrifié par le piégeage d'un albatros par les matelots et rédige un poème magnifique :

« Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers. »

Toujours coiffé d'un chapeau très original et vêtu comme un dandy, il se paie une prostituée pour qu'elle le dépucèle. Résultat : une blennorragie, la chaude-pisse ! Un peu plus tard, dans Le Quartier latin, une actrice noire l'époustoufle. Cette mulâtresse originaire des Caraïbes, est grande, une tête de plus que lui. C'est elle, Jeanne Duval, qui sera sa muse, celle avec laquelle il vit les plus forts moments de sa vie et les plus douloureux, lors des ruptures. Elle lui fait cadeau de la syphilis, la grande vérole, et Charles est pris dans l'engrenage infernal de la drogue : shit, laudanum, opium, avalant des doses impressionnantes pour être bien et surtout doper son inspiration géniale. J'ajoute qu'il dépense sans compter et qu'il est sans cesse la proie des huissiers et dépend de la générosité de sa mère.
Ainsi, au fil des chapitres enchaînés nerveusement, Jean Teulé m'a fait souffrir avec les déboires de Baudelaire, m'a enthousiasmé avec ces vers d'une force extraordinaire, m'a révolté devant l'attitude des bien-pensants qui iront jusqu'à le condamner et interdire plusieurs poèmes des Fleurs du Mal. Ici, je salue le formidable courage de son imprimeur, Auguste Poulet-Malassis. Il ira jusqu'à se ruiner pour publier ce poète qui le touche beaucoup.
J'ajoute que Jean Teulé sait bien faire ressentir la vie dans Paris au XIXe siècle, des plus beaux salons aux bas-fonds, qu'il démontre bien les bouleversements créés par Haussmann et surtout permet à son lecteur de rencontrer, dans le désordre : Félix Nadar, Edouard Manet, Charles Asselineau – son plus fidèle ami -, les frères Goncourt – pas à leur avantage-, Hector Berlioz, Daumier, Gustave Courbet - d'une patience infinie -, Gustave Flaubert, Gustave Doré, Alfred de Musset, Barbey d'Aurevilly, Gérard de Nerval, Eugène Delacroix que Charles Baudelaire, jamais de bonne humeur, croise chez la délicieuse Apollonie Sabatier qui tient salon le dimanche. Voilà une belle brochette d'immenses artistes pour faire honneur au plus grand des poètes qui meurt le 31 août 1867, à 46 ans !

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Ce livre est loin d'être une biographie de Baudelaire. Malgré le style amusant et amusé de Jean Teulé, les approximations et les inventions proposées pour coller au récit déforme la vie du grand poète. le style de Teulé reste contemporain des années 1980 avec tout le vulgaire qu'on lui connaît. Il est vraiment désolant de voir ainsi la vie de Baudelaire bafouée. Je conseille la biographie d'Henri Troyat, une des plus juste et documentée.
Non, Monsieur Teulé, Caroline, mère du poète, n'avait pas les cheveux ondulée. Il n'existe qu'une seule photo d'elle où on ne distingue pas le visage. Non, il n'y a jamais eu de Port à Saint Denis de la Réunion mais que deux pontons d'embarcadère. Non, Saint-Denis n'avait pas de Palmier et en 1841, il n'y avait pas de cannes à sucre. Non, le général Aupick ne touchait pas les fesses de Caroline en public. le même Général s'est remboursé des dépenses du voyage sur l'héritage de Charles. Non, Charles n'était pas efféminé mais raffiné, revoyez un peu le dandysme.
Toutes ces libertés peuvent être plaisante pour les fans de Teulé mais Crénom, respectez Baudelaire et ce qu'il a vécu !
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Je ne sais s'il convient d'attribuer cette citation à l'auteur ou au sujet de ce livre : « Une imagination bizarre jusqu'à l'incohérence. »
Difficile de rester objective sur cet ouvrage que j'ai lu jusqu'au bout parce qu'il m'a été offert mais que je n'ai pas tellement apprécié.

Sans doute en raison de ma folle admiration pour « Les fleurs du mal » que j'ai lues et relues, déclamées dès mon adolescence … Ainsi suis-je effarée du portrait que fait Jean Teulé du poète le plus violent, certes, mais sans doute le plus novateur du XIXème siècle.

Une piste éventuelle : « Mais qu'importe l'éternité de la damnation à qui a trouvé une seconde l'infini de la jouissance. »
Bref, l'apport majeur du livre est la description du lent suicide conscient d'un enfant vraisemblablement surdoué mais complètement inféodé à sa mère, qui ne supporte pas que celle-ci se remarie avec un homme important qui ne fera aucun effort – mais cela aurait-il abouti ? – pour comprendre le génie précoce de Charles.

Autre remise en contexte : à la lecture des pièces les plus hardies – celles qui valurent à l'auteur et à son éditeur les foudres de la justice du Second Empire comme fut condamné Gustave Flaubert pour son roman Madame Bovary – on peut imaginer les hauts-le-coeur des bourgeois de l'époque.

Il s'agit donc ici d'une biographie romancée, qui retrace avec délectation la lente agonie, dans le stupre, les stupéfiants, la violence d'une sexualité perverse, le goût de la provocation, l'éternelle impécuniosité, la mauvaise foi, le plaisir de la destruction d'un génie de la littérature. Opération de déboulonnage de statue parfaitement menée. Docteur Freud, où êtes-vous …
L'auteur aura sans doute lu avec attention la notice du poète dans Wikipedia … et utilise les plus beaux poèmes pour leur inventer des décors à sa sauce, pour les transformer en scènes de genre … mauvais genre !
Victor Hugo aurait déclaré « Défense de déposer de la musique le long de mes vers. ». Charles Beaudelaire aurait pu exprimer cette même défense d'entrelarder ses poèmes d'une pseudo biographie brossée de manière aussi crue.
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Comment fait-on pousser les fleurs du mal?

Très tôt le jeune Charles Baudelaire a choisi d'être un poète. Dans cette biographie romancée, Jean Teulé raconte comment Les Fleurs du mal ont fini par avoir la peau de ce stupéfiant personnage. le premier roman des éditions Mialet Barrault est une réussite!

Il arrive au bout du chemin. À Namur, en sortant d'une église, il fait une mauvaise chute qui lui fait lâcher ce juron: et, soutenu par deux amis, va regagner Bruxelles où des religieuses le prennent en charge avant qu'il ne puisse regagner Paris.
Nous sommes en 1867. Voici venu le temps de se retourner, de regarder le chemin parcouru. Enfant, c'est dans les jupes de sa mère que Charles Baudelaire se sentait heureux. À tel point qu'il se réjouit du décès de son père, car désormais la femme de sa vie ne sera que pour lui! Un bonheur qui sera toutefois éphémère, car après quelques mois sa mère a retrouvé chaussure à son pied. Elle épouse le chef de bataillon Jacques Aupick. Charles, qui se sent trahi, n'est pas au bout de ses peines. Car ce beau-père entend faire son éducation. Après son renvoi du Lycée Louis le rand, il décide de le faire embarquer sur un navire partant vers les Indes pour une année qui doit l'aguerrir, en faire un homme.
À bord, il n'apprécie guère la compagnie des passagers, pour la plupart des commerçants, et préfère se consacrer à la poésie dont il est persuadé qu'elle fera sa gloire. Il réussira à Dépasser Hugo. L'escale à l'île Maurice lui donne l'opportunité de rebrousser chemin. Après six mois en mer, il débarque à Paris. Désormais majeur, il va pouvoir mener la grande vie avec l'héritage que lui a laissé son père. Il prend un appartement, achète des toiles et des toilettes et s'offre des femmes et de la drogue. Mais la fille de joie sur laquelle il a jeté son dévolu, Sarah la Louchette, va lui offrir une blennorragie. Qu'il va s'empresser de soigner en changeant de partenaire. Il s'acoquine alors avec Louise Duval, une grande tige à la peau d'ébène, qui lui fera un autre cadeau, la syphilis. Il n'a guère plus de vingt ans et déjà ses jours sont comptés. Car au milieu du XIXe siècle la vérole encore fait des ravages. Alors les médecins prescrivent du laudanum. Et Baudelaire en use et en abuse, ajoutant un cocktail d'autres drogues à son médicament.
Le poète va brûler la vie ou la sublimer, c'est selon.
Après avoir exploré l'univers de François Villon, la plume de Jean Teulé se régale de celui de Baudelaire en revisitant le Paris en pleine mutation de l'époque, au moment où Haussmann redessine l'architecture à coups de démolitions et de saignées dans les rues un peu tortueuses. Mais suivre Baudelaire, c'est aussi faire la connaissance du milieu artistique de l'époque. On y croise Gustave Courbet, Maxime du Camp, les frères Goncourt, Théophile Gautier, Manet ou encore Hugo qui tonne depuis son exil anglo-normand contre ce Napoléon III qui vient de prendre le pouvoir. Si Baudelaire n'aime guère le grand écrivain – mais qui aime-t-il vraiment ? – il le rejoindra dans ce mépris, ainsi que Gustave Flaubert.
Parmi les anecdotes les plus croustillantes retrouvées par l'auteur de Entrez dans la danse, il y a ces séances de pose chez Courbet pour son tableau L'Atelier du peintre. Baudelaire y pose avec Jeanne Duval puis demande à son ami de l'effacer de sa composition avant de revenir sur son choix.

L'Atelier du peintre de Gustave Courbet (1855), avec à droite, au premier plan, Baudelaire lisant assis sur une table et Jeanne Duval réapparaissant, à la gauche de la porte, par exsudation du liant et de la peinture au bout d'une cinquantaine d'années. © Commons Media – Musée d'Orsay

Mais le point fort du livre réside dans la mise en scène des Fleurs du mal. Grâce à Jean Teulé, on retrouve les poèmes dans leur contexte, de leur genèse à leur écriture et la volonté hallucinée de l'auteur de rompre avec les codes classiques du sonnet, de renouveler la thématique mais aussi de choquer. Les pérégrinations du manuscrit et les déboires de son éditeur Auguste Poulet-Malassis montrent à quel point il aura réussi. le procès et la ruine viendront mettre un terme à la première édition de ce recueil aujourd'hui considéré comme une pierre angulaire de la poésie française. Crénom !


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Né dans une famille plutôt aisée, Charles Baudelaire traversera la vie dans la pauvreté. La faute à son addiction aux drogues, à une vie débridée de dandy qui ne compte pas, à une mère qui ne lui fait pas confiance et lui rationne les subsides.
Qu'importe, Baudelaire croit en son talent, n'hésite pas à écrire des vers qui paraissent bien anodins aujourd'hui, mais que le 19ème siècle ne pouvait accepter. Il réussit à les faire publier (Les fleurs du mal) provoquant la ruine de son éditeur...

C'est cette histoire que nous conte Jean Teulé, avec ses mots à lui, mais en n'hésitant pas à se couler dans la personnalité du poète pour provoquer le lecteur.
Quand on lit les critiques de ce roman, on constate que certains ont beaucoup aimé, et d'autres pas du tout ; on est rarement dans la notation intermédiaire. Un texte très clivant donc
L'auteur, récemment décédé, ne pourra pas confirmer mon point de vue, mais je suis certain que c'est ce qu'il cherchait : écrire un roman qui ne puisse pas laisser indifférent, en bien ou en mal. Comme le faisait Baudelaire.
J'ai trouvé cela très réussi. Mais je dois reconnaître que je suis un fan du poète, depuis bientôt 50 ans et la découverte des fleurs du mal au lycée...
Un destin : celui de Charles Baudelaire. Une verve pour nous le conter : celle de Jean Teulé.


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J'avais beaucoup apprécié le Montespan, ou d'autres oeuvres comme Fleur de tonnerre ou Mangez-le si vous voulez, mais là, j'ai insisté jusqu'à la page 148, et finalement, j'abdique...lassée par trop de vulgarité, ou alors parce-que j'avais tant apprécié Les fleurs du mal, au lycée, que lire sa vie dépravée et romancée enlève...la poésie justement.


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J'ai choisi ce livre pour Baudelaire et non pour l'auteur Jean Teulé. J'avais déjà lu " Fleur de tonnerre" du même Teulé et c'était un livre rythmé et intéressant mais ce n'est pas le cas de celui-ci.
L'auteur n'arrive pas à rendre intéressante la vie de Baudelaire : ça se résume à ses problèmes d'argent, de drogue et ses soucis avec ses maîtresses ; ça tourne rapidement en rond.
Les chapitres très courts cassent la dynamique de l'histoire. Teulé emploie un vocabulaire volontairement vulgaire pour faire décomplexé, mais cette idée est juste idiote. Quand à la rigueur historique , elle laisse à désirer...
Baudelaire méritait mieux...
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Charles a 5 ans - sa mère un paradis parfumé qu'il perdra quand elle se remariera à ses 7 ans.

A 18 ans exclu du Lycée Louis Legrand ; puis éloigné par son beau-père.
Il fera une croisière sur "Le paquebot-des-Mers-du-Sud" où il cassera les couilles à tout le monde et leur dira :
"Répondez-moi, vous aux moeurs de pucerons et sans doute amours de cloporte!".
Jeune passager fantasque et irrespectueux.

Baudelaire, dépucelé par "Sarah la louchette" - juive aux seins qui pendent comme des calebasses mais qui a un sexe au charme inattendu d'un brillant diamant rose et noir".

Baudelaire olibrius, toxicomane, dispendieux qui fréquente assidument les maisons de prostitution.
Et va rapidement choper une blennorragie, puis la syphilis.
Il ne faisait pas bon, aimer baiser en ces temps là, car même s'il existait des préservatifs appelés "redingotes d'Angleterre" elles semblaient inefficaces.

Baudelaire vivra de chambres d'hôtel en garnis sous les combles.
L'apothicaire disait pas plus de 10 gouttes d'opium liquide. Il en mettra 300 puis arrivera à 1000.
Il sera usé par tous ses excès .
A 44 ans il en paraîtra 80.
A 46 ans il s'éteindra dans une hébétude opaque.

Jean Teulé a sans aucun doute pris des libertés pour raconter son histoire et revisiter la vie de ce grand poète. Mais sa verve et sa bonne humeur se ressentent dans l'écriture et ce fut un plaisir de le lire encore une fois.

Jean Teulé émaille de-ci de-là, l'histoire de la vie de Baudelaire avec ses poèmes qui lui ont été inspirés à chacune de ses rencontres et chacune des périodes de sa vie.
- Ainsi défile
- L'Albatros
- La servante au grand coeur
- le vin de l'assassin
- La charogne
- A une passante
- Enivrez-vous (p.213)
- Les petites vieilles (p.325)
- le poison
- L'invitation au voyage

Vie "en bâton de chaise" il faut bien le souligner.

Son recueil "Les Fleurs du Mal" sera considéré comme l'expression de la lubricité la plus révoltante, un délit d'outrage à la morale publique.

Quant à Jean Teulé, il a l'art de me faire rire et de m'amuser . Lui, a l'air de bien s'amuser aussi en écrivant ses livres.
Pour moi, il est plein de bons mots comme un encensoir, et cela a été surtout une lecture défouloir.


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Crénom, la couverture du livre ressemble à du Teulé mais ce n'est pas du Teulé !
En effet, dans les années 80, Jean Teulé réalisait des B.D. à partir de photographies sur lesquelles il dessinait et peignait un peu comme sur la couverture! (j'en parle au passé car il a tourné la page de cette première partie de carrière du temps de “l'assiette anglaise”)

Jean Teulé retrace la courte vie du poète avec une verve tantôt poétique, tantôt gouailleuse.
J'aime le descriptif et la narration de Teulé, ici, il s'en donne à coeur joie au service d'un sujet fort en couleurs, celui de la vie vénéneuse de Baudelaire et ses fleurs du mal.

La biographie romancée est émaillée de vers et de poèmes qui illustrent des moments de la vie de celui qui “saura pétrir de la boue pour en faire de l'or”.

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