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3,28

sur 1552 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre intéressant difficile à lâcher sur empoisonneuse de Bretagne avec l'humour et le décalage de l'écriture de cet écrivain que j'apprécie tant.
L'ancrage régional est précis avec en toile de fond une Bretagne du début du 19ème siècle superstitieuse, qui nous arrache quelques sourires.
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Fleur de Tonnerre est un roman où la mécanique Teulé fonctionne encore à merveille : un fait historique relativement méconnu et totalement dingue, un mélange de documentation et d'imaginaire, un style rock'n'roll et paf, ça fait des chocapic j'ai envie de dire.

J'ai retrouvé ce que j'avais adoré dans Mangez-le si vous voulez (pareil, à lire), c'est-à-dire une ambiance bien malsaine quasi palpable : à travers l'histoire de la petite Hélène, c'est toute une Bretagne totalement coupée du reste de la France qu'on nous raconte, dans un XIXème siècle qui confine au Moyen-Age, dominé par les croyances, les superstitions, la peur et la boue. Au milieu de ses compatriotes bretons qui lui apprennent à craindre le moindre signe et qui frappent et insultent les Saints dans les églises pour obtenir ce qu'ils veulent, Hélène, pour ne plus avoir peur, va devenir la peur elle-même, ou le fameux Ankou. Et de ville en ville, elle traverse la Bretagne et empoisonne le moindre être vivant qui croise son chemin. Hélène n'est ni méchante, ni cruelle, mais simplement investie d'une mission, dictée par la folie de son temps.

C'est drôle, décalé, souvent terriblement poétique et bien sûr aussi épouvantable qu'incroyable. On a tellement l'impression d'avoir affaire à un conte qu'on peine à croire qu'il s'agit d'une histoire vraie, romancée, mais vraie. Et c'est, je crois, ce que j'aime le plus chez cet auteur.
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En Basse-Bretagne, à l'époque, on croit à l'Ankou, l'ouvrier de la mort. Il est armé d'une faux dont la lame est tournée vers l'extérieur. Il voyage sur une charrette tirée par deux chevaux, qui lui sert à transporter les âmes fauchées. Hélène est imprégnée dès son plus jeune âge des légendes bas-bretonnes et est convaincue qu'elle est l'incarnation de l'Ankou. D'ailleurs, elle entend le couic-couic de la charrette qui la suit, c'est dire…

Donc Hélène fait son office. Elle apprend vite à manier le poison. Elle commence à 8 ans, par sa mère et ne s'arrêtera que quelques décennies plus tard, du fait de son arrestation. Ses victimes sont si nombreuses qu'on ne les compte plus. Elle décimera toutes les personnes qui l'approcheront.

Je dois dire que des Teulé, celui-ci n'est pas le meilleur. Mais je ne connaissais pas l'histoire de la plus grande tueuse en série de France avant d'ouvrir ce livre. Ca ne casse pas des briques, mais ça se lit vite et Teulé reste un auteur que j'aime beaucoup. J'apprécie sa façon de relater des faits divers sordides à souhait.

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Voilà un moment que je voulais lire ce roman de Jean Teulé. Je ne le cache pas, monsieur Teulé fait parte désormais de mes auteurs favoris. Sa plume particulière, poético-argotique est un vrai bonheur à lire.

Avec ce roman, on découvre à nouveau un roman "historique" bien ficellé, saupoudré d'un humour noir et cynique. le personnage principal est complètement barré, cinglé mais attendrissant parfois.
J'ai découvert avec une certaine délectation un petit bout de culture bretonne (que je ne connais que très peu) au travers du voyage terrible de Fleur de tonnerre.
Superstitions, moeurs, croyances de cette époque et de cette partie du monde forment une ambiance très particulière, propice au développement d'une histoire tragique et comique, signature de Jean Teulé.

Un régal.
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J'avais très envie de lire ce Jean Teulé puisqu'il parle d'une tueuse en série et que je suis toujours intéressée (voir limite fascinée) par ce genre d'histoire (comme je l'ai sûrement déjà dit dans des chroniques). Ce livre retrace la vie d'Hélène Jedago, sans doute une des plus grande tueuse en série en France. Il s'agissait d'une bretonne, dont l'enfance a été bercé par la superstition de ses parents, et fait la connaissance de l'Ankou, un personnage terrible qui tire une charrette et tue ceux qu'ils croisent. Elle décide alors de devenir l'Ankou, et si son choix est terrible, il y aura une explication pour ceci (mais je vous laisse la découvrir en lisant le livre). Ici nous avons une succession de meurtre partout où va habiter Hélène, et j'aime beaucoup comment les gens la traitent soit en sainte, soit en monstre, sans pour autant croire qu'elle est la coupable, et qu'elle a empoisonné les gens. On a plutôt tendance à penser que c'est le choléra. Et Hélène va et vient et se fait embaucher comme cuisinière (place parfaite pour une empoisonneuse) dans les familles. En plus elle est belle et paraît douce. Moi je l'ai trouvé par moment folle, tête brûlée aussi, des fois elle lance de gros sous entendus sur ce qu'elle fait mais les gens ne la soupçonne pas forcément. J'ai bien aimé la suivre dans ses meurtres et ses voyages, dans son désespoir aussi, finalement je me suis attachée à elle. J'ai passé un vraiment bon moment avec ce livre, je ne me suis pas du tout ennuyée, en plus j'ai pas mal ris par moment, mais j'étais triste parfois aussi. J'ai bien aimé aussi les perruquiers qu'Hélène retrouve sur sa route, des Normands malmenés par la Bretagne et par les Bretons, et qui représente peut-être un peu la charrette de l'Ankou (puisqu'il la traîne avec eux), en tout cas j'ai trouvé ces personnages intéressants et j'ai un peu plains leur malheur bien que cela prête à rire. Seul mini bémol, j'ai pas trop compris la toute fin, bien qu'elle rajoute un peu du "vrai" dans les légendes, elle n'a pas été parfaitement claire pour moi je dois l'avouer. Mais tout le reste m'a beaucoup plu et c'était un bon livre !
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Ahh, on reprend un peu de Jean Teulé, ça fait plaisir !

Une fois de plus, l'histoire de ce livre m'intriguait, et je n'ai pas hésité longtemps avant de l'acheter, quoique ça faisait maintenant quelques semaines qu'il était dans ma PAL.

Fleur de tonnerre, c'est donc l'histoire d'une jeune fille qui deviendra une des plus grandes tueuses en série de l'histoire de France, voire plus. Hélène Jégado, depuis le premier jour où elle découvre les pouvoirs de l'arsenic, vaque de foyer en foyers où elle s'y fait à chaque fois embaucher en tant que cuisinière. Mais attention, la cuisine d'Hélène Jégado est... Mortelle ! Poursuivie par les légendes bretonnes racontées par ses parents, elle finit par se prendre par l'Ankou, la mort. Et empoisonne quiconque se trouve sur son chemin.

On suit donc l'évolution de cette femme, de sa plus tendre enfance à sa mort par décapitation. En tout, c'est plus d'une quarantaine de personnes qu'elle aurait tué. Jean Teulé nous décrit une empoisonneuse froide, perfide et cruelle, sans sentiments, si ce n'est pour une seule de ses presque-victimes, qui du coup échappera à la mort.

La plume de Jean Teulé me plaît toujours autant, l'auteur alterne les passages de dialogues avec ceux de sexe, de débauche et brode le tout avec des légendes celtiques passionnantes.

De plus, je ne connaissais pas du tout l'histoire de cette empoisonneuse et c'est avec grand intérêt que je l'ai découverte !

Alors si vous souhaitez vous aussi aller plus loin :

* Portrait d'Hélène Jégado
* Reconstitution de son procès

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Avec un départ un peu difficile, ce roman est brillant, foisonnant et captivant. Jean Teulé aligne les métaphores et autres figures en brossant un portrait de cette singulière bretonne tueuse avec panache.
La Jaquette du livre est une longue suite de dithyrambes flattant les ouvrages précédents en criant « attention chef d'oeuvre ! ». Alors qu'est-ce qui fait que la mécanique se grippe ? de nombreux auteurs ont parait-il (cf. les remerciements en fin de livre) déjà consacré des ouvrages sur Hélène Jegado. Teulé s'y réfère et construit son roman à partir d'une iconographie bien nourrie et tient le lecteur par le conte et l'exaltation narrative (Quel talent !).
C'est peut être lors du procès que se niche la solution du malaise : le procureur dit page 260 « peut-être que le but qu'elle (Hélène) a poursuivi manque à mes yeux de cette …poésie (?!), je ne sais pas laquelle d'ailleurs, que la défense semble renifler dans une telle accumulation de meurtres » et de fait la poésie hante se livre et fait parler cette femme qui ne sait ni lire ni écrire avec beaucoup de subtilité et même d'humour. Elle sait même se faire aimer.
Jean Teulé semble être à ce point fasciné par cette fleur de tonnerre qu'il fait tout pour qu'on lui pardonne en mettant en parallèle les criminels de guerres, la soldatesque et les bourreaux pour minimiser les innombrables crimes de cette démente extra lucide. On ne peut pas être d'accord avec lui. Sauf à accepter que le verbe et le style justifient tout, les tyrans et les assassins morts ou vivants. le procédé est très contestable et du coup on se sent un peu nauséeux en refermant l'ouvrage comme si à notre tour nous avions ingurgité une mixture préparée par l'héroïne.
Un livre empoisonné donc.
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A la veillée dans les fermes en Bretagne, on évoquait les manigances des êtres surnaturels qu'on savait responsables de la misère et des maux qui frappaient sans relâche. L'Ankou, l'ouvrier de la mort, était le plus craint, et c'est cette terrible image qui frappa avec une violence l'esprit de la petite Hélène. Elle se blotissait enfant contre les menhirs, se persuadant qu'elle était l'incarnation de l'Ankou. Elle devait donc tuer tous ceux qui se trouveraient sur sa route et c'est avec une détermination et un sang-froid qu'elle remplit sa mission. Après avoir empoisonné sa propre mère qui l'avait surnommée Fleur de tonnerre, elle sillonna la Bretagne, éliminant sans la moindre hésitation tous ceux qui l'accueillaient en tant que cuisinière. Elle tuait tout le monde, hommes, femmes, vieillards, enfants et nourrissons. Elle empoisonnait dans les maisons, dans les presbytères, dans les couvents, dans les bordels. Hélène Jégado a tué des dizaines de personnes sans aucune raison apparente à travers la Bretagne, elle fut guillotinée le 26 février 1852 sur-le-Champs de Mars de Rennes.
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Une ballade en basse-Bretagne sur les pas d'une empoisonneuse en série ?
Ce livre est pour vous !
Un petit côté Dostoïevski sur la naïveté des personnages.

Merci à vous Jean Teulé !

J'avoue ne pas avoir compris ces normands collecteurs de cheveux, convertis aux bas-bretons qui reviennent régulièrement... Figure de style ou sens caché ?
Vos avis m'intéressent ;-)
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Lecture plaisante : c'est l'histoire vraie d'Hélène Jégado, une Bretonne qui a vécu au XIXe siècle, et qui a acquis dès l'enfance la folie de l'empoisonnement. Bercée par les légendes bretonnes, ou plutôt effrayée par cet univers où il est question de nains, de korrigans, de la mort qui rôde, de toutes les superstitions dont l'imprègne sa famille, Hélène commence par mettre des petites boules noires dans la bouillie d'une amie venue manger à la maison. Sa mère lui dit que c'est de la belladone, qu'elle est folle de mettre ce poison dans la nourriture! Et, quelques minutes après, sans qu'elle le sache, la mère avale la bouillie dans laquelle sa fille a écrasé ces boules noires quand elle avait le dos tourné. Elle s'écroule morte. C'est le premier meurtre d'Hélène.
Comme son père vend la maison, elle est envoyée chez une tante. Elle apprend la cuisine et, dès qu'elle entre dans une maison, au service de quelqu'un, les gens y tombent comme des mouches : elle a le secret de petits gâteaux à l'arsenic et celui de la soupe aux herbes.
C'est une véritable hécatombe : elle sillonne le Morbihan, va jusqu'à Rennes. Hélène se prend pour l'Ankou, dieu de la mort, depuis qu'elle a vu sa statue dans une église quand elle était petite.

Jean Teulé nous fait suivre ce parcours d'empoisonneuse. Bien sûr, l'action est répétitive car Hélène est une psychopathe qui agit toujours de la même façon, mais on ne s'ennuie pas et on a envie de suivre ses aventures de meurtrière. Elle ne m'a, à aucun moment, paru antipathique malgré l'horreur de ses actes : tout le monde y passe! Amants, tantes, petits enfants, curés... Elle tue à l'aveugle, qu'on soit bon ou mauvais, car elle est l'ange de la Mort et ne peut épargner personne. J'ai bien aimé qu'il n'en fasse pas une femme aigrie : elle est juste folle.
Les chapitres correspondent aux villes qu'elle visite, ils sont accompagnés d'une petite carte à chaque fois pour que le lecteur situe les lieux.
J'ai moins aimé les deux Normands qui sont présents tout au long du livre, qui subissent un très mauvais sort en Bretagne et perdent tout, petit à petit. On peut finalement comprendre leur utilité à la fin du livre, parce qu'à force de coups du sort et de mauvais traitements, ils deviennent des génies du mal et s'imprègnent en terre bretonne.
L'intérêt de ce livre est de découvrir, de façon romancée, l'histoire de cette serial killeuse qui a pu sévir durant quarante ans en toute impunité. le reproche que l'on pourrait faire est qu'on est loin de l'écriture des romans Villon et Verlaine : Jean Teulé va plus à la facilité, et c'est ce qui m'a gênée au début du livre. L'écriture devient plus transparente. Mais il reste cette façon de raconter des horreurs avec une légèreté qui lui est particulière. Dommage qu'il passe sur le soin du style car cela pourrait faire des romans d'une autre trempe.


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