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EAN : 9782080427663
288 pages
Flammarion (06/03/2024)
4.02/5   25 notes
Résumé :
« Si jamais tu retrouves par hasard cette lettre, merci de ne pas trop juger l’ado qui t’écrit en ce moment même, et que tu avais peut-être oubliée depuis longtemps. »

C’est dans la maison de ses parents que Sophie ouvre la lettre qu’elle s’était écrite à seize ans, avant la publication de son premier roman. Elle s’imaginait alors en écrivaine accomplie, vivant de sa plume. Vingt ans plus tard, devenue professeure de français et mère de deux filles, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un livre qui présente de l'intérêt par sa construction instaurant un dialogue entre l'héroïne, écrivaine quadragénaire, et la jeune fille qu'elle a été lorsque fut publié son premier roman alors qu'elle était âgée de seulement dix-sept ans.

Ce dialogue se poursuit tout au long de la lecture en mettant en scène les amies d'enfance et d'adolescence, devenues femmes accomplies ou non, les flirts irréfléchis, les ruptures, les abandons, les retrouvailles.

Autour de tout cet environnement une toile se tisse, se délite, se déchire douloureusement suivant les personnes atteintes, et l'écrivaine m'a laissé l'impression d'une Pénélope non convaincue, portée autant par les malheurs des uns et des autres, perturbée par ses doutes et ses déceptions, enfin satisfaite, semble-t-il, au terme de l'ouvrage.

Les parties sur les relations entre l'écrivaine, les attachés de presse et les maisons d'éditions reflètent ce monde auquel le lecteur que je suis reste plutôt étranger et ne m'ont pas non plus emporté.

C'est un ouvrage qui ne peut toucher ma sensibilité même s'il véhicule souvent de belles émotions.


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A la vente de la maison de ses parents, Anne-Sophie Brasme retrouve une lettre qu' en 2000 à seize ans elle s'était écrite et qu'elle ne devrait ouvrir que vingt ans plus tard. « A celle que je suis devenue. A celle que je serai. », ainsi commence cette lettre dans laquelle l'adolescente imagine ce qu'elle aura pu faire de ces vingt années. Cette adolescente de seize ans est à quelques heures de rencontrer l'éditeur de son premier roman et se voit lire cette lettre, en écrivaine accomplie vingt ans plus tard, sachant que rien ne lui sera révélé par sa destinataire puisqu'elle découvrira son histoire par elle-même.
Sophie, en publiant son premier roman à dix-sept ans devient un phénomène littéraire. Elle pénètre dans un monde dont elle n'a pas les codes et se heurte à son ignorance . Son second livre , attendu au tournant, comme souvent, reçoit un accueil sévère de la critique et un sentiment d'imposture la fait renoncer à ses ambitions. Devenue professeure de français et mère de deux enfants, elle décide en 2022 d'écrire à la jeune fille qu'elle était et décortique les mécanismes de son échec.
Ce livre est la réponse de la femme adulte à l'adolescente qu'elle était confiante et inquiète en même temps de ce que lui réservait l'avenir, de ce que deviendraient ses amis.
Mises à part quelques passerelles temporelles où l'auteure parle du présent et utilise le « je », tout le reste du texte est à la deuxième personne du singulier ou du pluriel en fonction qu'elle s'adresse à elle, seule ou avec ses amies.
Elle explique l'enfer du harcèlement dont elle fût victime durant ses années de collège qui l'ont fait se modeler, lisser chaque rugosité susceptible de se faire honnir des autres et a donné corps à son premier roman. Elle vit dans l'ombre de la lumineuse et parfaite Léa depuis sa plus petite enfance, quand en année de première elle rencontre Anouk. Silhouette épaisse, genoux en X, chevelure fauve, lourde et ardente comme la coiffe d'une courtisane, mais sous laquelle se dévoile un visage ingrat, malgré cela, elle affichait un incroyable aplomb. Elles deviendront inséparables. Une Anouk qui lui a tout appris de l'écriture et des mots qui bruissent et qui palpitent. Ce qu'elle n'aurait jamais dû oublier… Enfin, il y a Tom Gavanel qui la subjugue, sur lequel elle fantasme mais qui ne s'intéresse absolument pas à l'adolescente ingrate à la peau rongée d'acné qu'elle voit dans le miroir.
La construction très particulière de ce roman est attractive et le rend véritablement addictif.
L'émotion nous étreint à chaque page de ce texte délicat dans lequel l'auteure Anne-Sophie Brasme se livre en toute sincérité, sans tabous mais avec beaucoup de courage. Nous y découvrons le portrait d'une femme qui se cherche , qui n'a jamais voulu déranger, qui s'est laissée étouffer, enfermer , rabaisser car elle ne croyait pas en elle. Pour terminer par enfin savoir qui elle est et ce qu'elle fait : Une femme qui s'écrit…
Un texte intime, déroutant de sincérité et d'un grand courage pour cette auteure qui ose à nouveau affronter la tête haute ce monde qui lui a tourné le dos, celui de l'édition.
Un roman très émouvant qu'on termine les larmes aux yeux et qui résonne encore en nous longtemps après l'avoir refermé.

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J'ai fait la connaissance d'Anne-Sophie Brasme lorsque j'étais encore au lycée je ne vais pas de nouveau m'étaler et et vous dire à quel point j'ai été tout de suite charmée par respire son premier roman publié à tout juste 17 ans qui se trouve être un récit glaçant qui nous conte un meurtre, la souffrance d'une adolescente, Charlène , qui va commettre l'irréparable et va tuer son amie Sarah …

J'ai ensuite lu le carnaval des monstres et puis notre vie antérieure

Je n'ai jamais été déçue .

La plume de l'autrice est fluide honnête et j'apprécie réellement cette écriture ce qu'elle a à nous raconter en général(je n'ai pas encore lu que rien ne tremble qui dort dans ma pile à lire et je compte bien remédier à cela tôt ou tard …)

Lorsque j'ai été contactée par son attachée de presse pour avoir le privilège de lire avant sa sortie « Ce qu'on devient » j ai été franchement ravie d'avoir cette chance , je la remercie d'ailleurs chaleureusement aujourd'hui ainsi que l'autrice , et , la maison d'édition Flammarion par la même occasion !

À la vente de la maman parentale , Anne-Sophie Brasme retrouve une lettre (qui date de 2000 lorsqu'elle avait 16 ans ) qu'elle s'était adressée , qu'elle devait impérativement ouvrir 20 ans après …

Nous assistons alors à un parcours de vie de l'adolescence à la vie adulte …

Les souvenirs sont retranscrit au fil des ans nous voguons entre passé et présent avec une facilite déconcertante…

Il règne au sein de ces pages une fragilité constante , l'autrice se livre avec sincérité honnêteté et justesse à travers ce récit autobiographique.

Le texte est d'une beauté d'une sincérité à couper le souffle …

Elle nous fait part de ses souvenirs ses doutes ses bonheurs ses amours ses amitiés ses peines ses succès ses états d'âmes ou encore ses souffrances

Un amour sincère et destructeur pour un certain Tom Gavanel

Une amitié fusionnelle avec Anouk ..

Non malgré le succès de son premier roman qui a fait fureur rien n'est aussi simple et idyllique , loin de là …

Ce qu'elle va vivre par la suite en devenant adulte …

Le syndrome de l'imposteur qui l'effleure bien trop souvent

Une solitude qui s'installe et qui est bien trop amicale

Elle nous fait part de tout cela simplement sans filtres, c'est ce qui fait la richesse de ce récit une authenticité , un réalisme, sa franchise …

Je l'ai trouvé touchante mais surtout vraie on ressent que c'est écrit avec les tripes qu'elle est honnête avec nous même si cet exercice peut s'avérer être complexe je me doute bien …

Anne-Sophie Brasme est unique en son genre elle possède cette force cette puissance de nous servir un récit de qualité avec facilité et simplicité , elle manie les mots avec grâce

Et étant moi-même Messine j'ai beaucoup aimé les petites escapades à travers ma magnifique ville de Metz , la rue Taison ou encore le pub irlandais le O Carolans Harp que j'ai moi même aussi fréquenté plus jeune par moment avec une petite bande de potes , nostalgie…

Je relirais Anne-Sophie Brasme mon admiration pour sa plume reste intacte depuis mes 16 ans !je ne peux que vous encourager à la lire !
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Après Respire, le Carnaval des monstres, Notre vie antérieure et Que rien ne tremble, ces romans qui ont été autant de jalons littéraires durant vingt années de son parcours de vie (2001-2021), Anne-Sophie Brasme revient en force, presque de manière inattendue comme si elle avait fixé l'heure idéale sans crier gare, avec Ce qu'on devient, tout récemment paru chez Flammarion.
Ce dernier livre, moi qui ai suivi de loin, comme d'autres, son cheminement depuis Respire, je l'espérais, comme quelqu'un qui attend « l'explication », me disant qu'un jour ou l'autre elle nous donnerait à lire un roman qui nous livrerait les clés, voire les secrets de sa vie de jeune écrivaine, des secrets devinés ou dits en filigrane (des non-dits parfois) à travers certaines de ses pages antérieures, notamment dans ses deux premiers romans – en effet, Respire et le Carnaval des monstres, publiés alors qu'elle a entre 17 et 21 ans, sont des romans de la déchirure, de la révolte et de la douleur, le premier ayant été applaudi par la critique, le second ayant subi son injustice. Il y avait quelque chose à comprendre, qui apparaissait moins dans les deux romans, plus apaisés, qui ont suivi… Et si Ce qu'on devient était l'acte final, le deus ex machina, la grande explication ?
En tout cas, Anne-Sophie Brasme a pris le temps. Elle sait qu'un roman, c'est comme un être vivant, il lui faut mûrir, se nourrir. Et voilà qu'elle a décidé, après tant d'années, de se livrer, osant se mettre à nu – et de quelle manière ! – à travers un très beau roman, bouleversant, émouvant, déroutant de sincérité, un roman courageux, comme elle avait eu le courage, à 17 ans, de Respire, puis de la laideur écrite du Carnaval.
Un roman qui peut « dérouter » le lecteur, au sens de le « faire sortir de sa route » (sans doute est-ce ce qu'a voulu l'autrice, et elle y est parvenue avec talent !), un roman qui laisse des traces et qu'on n'oublie pas. Un roman aussi sur l'amitié, qui montre s'il le fallait encore que l'amitié n'est pas, comme l'amour, comme la vie, un long fleuve tranquille, et qu'elle peut être rebondissante.
Un très beau roman. Un roman qui ne peut laisser indifférent. Par ce qu'il dit, par ce qu'il laisse au lecteur de ressenti, par l'empathie qu'il suscite, mais aussi par ses incontestables qualités littéraires. La « lettre à soi-même », celle retrouvée puis celle écrite vingt ans plus tard, quelle entrée en matière et quel fil conducteur ! Un échange épistolaire parfaitement maîtrisé, comme l'écriture (qui rappelle celles de Respire et du Carnaval), ciselée, toujours juste, toujours belle même pour dire ce qui fait mal.
Anne-Sophie Brasme a parfaitement réussi ce roman, qui restera comme l'un des grands moments de sa vie littéraire, et de sa vie tout court.

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Que ressent une jeune romancière lorsque le monde prend des allures de conte de fées, à l'aube de ses 16 ans? Lorsque son premier roman est publié, qu'il remporte un succès fulgurant, et que le monde de l'édition ouvre grand ses portes devant elle? Un étourdissement, une ivresse de tous les possibles: "C'est un vertige pour moi de me dire que je suis ici: à la lisière de tout ce monde". Sophie B. écrit une lettre à celle qu'elle sera vingt ans plus tard, pensant s'adresser à une femme accomplie, épanouie, célèbre. Elle ne le sait pas encore, mais le chemin sera semé d'embuches, de déceptions, de frustrations, de trahisons et de violence. Comment se construit-on lorsqu'on est jeté en pâture dans un monde dont on ne connaît pas les codes? Quand on attend de vous plus que vous ne pouvez donner? Quand on croise l'innommable, au détour d'un chemin, et quand le tragique ne se dévoile qu'insidieusement, renversant les perspectives et vous forçant à vous culpabiliser, puis à vous détester? Quand les autres paraissent plein de cette perfection dont vous vous sentez si parfaitement dépourvue?
Le bonheur passe parfois par une réconciliation entre celle qu'on est devenue et celle qu'on n'était pas encore...
Ce dialogue-monologue entre la femme puissante de 2022 et la jeune femme fragile de 2001, victime du syndrome de l'imposteur, est l'occasion de s'interroger sur tout ce qui peut jalonner une vie: la célébrité, les amitiés, les choix, l'amour et ses démons, l'estime de soi, la dépression...
Un très beau livre, parfaitement écrit, sensible, rugueux, direct comme un coup de poing dans l'estomac, drôle et tragique à la fois.
Un roman qui fait réfléchir, bien après avoir lu la dernière page.
Un vrai coup de coeur.
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critiques presse (1)
LeMonde
18 avril 2024
Le livre d’Anne-Sophie Brasme pourrait presque être lu comme une adresse à tous les auteurs qui souffrent de se voir refuser leur manuscrit et désespèrent d’être un jour publiés. Assurez-vous, semble-t-elle leur dire, d’être choisis pour les bonnes ­raisons – pour la qualité de votre texte et non pour ce que vous représentez comme possibilité pour un éditeur avide de « coups littéraires ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Que serais-je devenue si tu avais comme prévu franchi le seuil de la rédaction en cet été 2006? Sans doute serais-tu passée par des moments de doutes, de franches galères et de désillusions. Sans doute aurais-tu mordu la poussière, au milieu de ces journalistes aguerris qui t'auraient prise de haut. Sans doute aurais-tu appris, et grandi. Je me demande souvent ce à quoi aurait ressemblé ma vie aujourd'hui si tu avais osé bifurquer - comme Anouck, elle, avait su le faire deux ans plus tôt. Sortir du chemin balisé qui t'attendait pour découvrir la secousse de l'imprévu. Peut-être n'aurais-je jamais quitté Paris. Peut-être aurais-je fini par regarder avec ironie ce monde devant lequel tu te sentais si petite. Peut-être aurais-je appris à affronter l'échec, pour mieux me redresser - et ne plus jamais redouter.
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Qu'une fille moche ose être sûre d'elle, c'est le comble de la provocation.
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Avec elle, tu découvres que les mots ne sont pas que des outils, des perles que l'on aligne les unes à côté des autres pour former de belles phrases. Tu apprends qu'ils ont une matière, une texture. Qu'ils sont vivants. Qu'ils bruissent et palpitent.
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Tes pieds foulent des sentiers de rocaille, des ruelles pavées de pierre ocre, des chemins ombrés de pins.
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Les éloges pleuvent. Jamais ils n'ont été si nombreux. Tu finis par te persuader que si tant de gens pensent du bien de toi, c'est que cela vaut peut-être quelque chose. Alors tu les accueilles. Tu les laisses te recouvrir. Au-dessus de toi, cela forme comme un vernis, une couche mince qui te donne l'illusion d'une consistance. Mais au fond, tout est friable. Tout est poreux. Prêt à tomber en miettes au moindre choc.
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Vidéo de Anne-Sophie Brasme
Respire - Interview de Joséphine Japy et Lou de Laâge
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