La chambre des morts

Il fait partie de ces romans que je lis pour me distraire entre des textes plus difficiles, plus sérieux. Ce livre a atteint son but. Cependant, je trouve qu'il y a beaucoup trop de morts gratuites. L'épilogue ne me semble absolument pas nécessaire et il y a quelques chapitres de trop. Il n'est pas besoin de rajouter de l'horreur à l'horreur, cela décrédibilise l'histoire. Trop c'est trop! le lecteur voit cela comme un divertissement (morbide soit) pas comme un roman policier qui tient la route.

Une nuit, dans le Nord, Vigo et Sylvain, deux copains, taguent les murs de l'entreprise qui les a licencié quelque temps plus tôt. Puis ils enchaînent par une bonne décharge d'adrénaline en lançant leur véhicule à fond de train, tout phares éteints, prés d'un champ d'éoliennes à proximité de Dunkerque. La course est stoppée net : la voiture a heurté un corps. Les deux potes retrouvent juste un cadavre ensanglanté et un sac contant deux millions d'euros. Vigo convainc Sylvain de ne rien dire à la police et de se partager le magot. Mauvaise idée… Très mauvaise idée...

Après train d'enfer pour ange rouge, Thilliez enchaînait avec ce polar bien sombre et très gore, mettant en scène une toute jeune brigadier de police : Lucie Henebelle. Cette jeune femme, mère de deux bébés, se trouve intégrée au groupe d'enquête quand il apparaît que l'argent provient en fait d'une rançon que le père d'une adolescente venait apporter aux kidnappeurs. La gamine est retrouvée morte dans une position des plus bizarre. Lucie va pouvoir largement s'exercer au profilage de tueurs en série, genre qu'elle affectionne, lorsqu'un deuxième enlèvement est commis.

Les premières pages sont des plus habituelles dans les récits d'enlèvement. L'auteur se place dans la tête de l'innocente victime qui cherche vainement à fuir son bourreau. Un procédé utilisé dans tant de romans policiers qu'il en est lassant. Un peu comme si il fallait en passer par là pour avertir le lecteur : « attention ça va être horrible ». Et, de fait, Thilliez ne prend pas de gants avec ses lecteurs : meurtres barbares, enchaînement d'événements non contrôlés conduisant à une hécatombe, l'argent qui détruit toutes les amitiés, la folie qui habite la bête… Tout cela est très sombre.

On peut saluer la maîtrise du suspense et la montée de l'angoisse. On peut tout autant trouver qu'à en faire trop, l'histoire quitte le polar pour le quasi-horrifique. Pour ma part, j'ai moyennement adhéré à cette formule. L'auteur devra être plus convainquant la prochaine fois.

Et bien voilà un excellent polar.
Deux amis au chômage tuent accidentellement un homme et découvrent à côté du cadavre une mallette remplie d'argent.
Du coup ils ne préviennent pas la police et embarquent la mallette après avoir dissimulé le corps.
Or il s'avère que l'homme en question était le père d'une petite fille kidnappée et que la mallette était la rançon qu'il venait remettre au ravisseur.
Il y a tous les ingrédients réunis : suspens, horreur, crimes, des histoires qui se recoupent…….
Avec en prime une petite fliquette originale et surprenante.
C'est écrit d'une manière très agréable, les personnages sont variés et parfaitement maîtrisés.
Difficile de devoir lâcher le livre pour s'adonner à ses occupations habituelles.
Au moindre moment libre, vite, vite, rouvrir le livre et continuer.
Et puis en prime, un coup de théâtre de dernière minute.
Je ne suis pas une grande fan de policiers, mais là j'avoue avoir passé un excellent moment.

Je n'avais jamais lu Franck Thilliez et puis j'ai essayé un roman que j'ai beaucoup aimé… Et me voici en train de chercher d'autres oeuvres et de les dévorer. Celui-ci permet de faire connaissance avec Lucie Henebelle avant sa rencontre avec Sharko. Elle est jeune mère et s'ennuie dans son commissariat où on ne lui donne que des affaires subalternes. Et puis un soir, la mort d'une petite fille kidnappée, la disparition de son père qui devait donner la rançon à ceux qui détenaient sa fille, va permettre à Lucie de montrer son talent mais aussi ses obsessions. On peut dire qu'on tombe dans la noirceur absolue avec le personnage de la Bête qui m'a fichue la trouille. L'enquête vous prend à la gorge et vous n'avez de cesse d'en connaître la fin. Âmes sensibles s'abstenir !

Challenge Multi-défis 2020

Après une légère déception avec L'anneau de Moebius, c'est la crainte au ventre que je me suis lancée, à cause d'une pioche, dans ce nouveau Thilliez. Mais la peur ventre, je l'ai eu, et pas parce que c'était mauvais... Au contraire !!! J'ai vraiment beaucoup aimé ce récit. La peur, je l'ai eu à cause de l'histoire et la tension qui se dégage de ce livre. L'intensité ne fait que monter et on tourne les pages pour enfin découvrir qui est cette bête qui se cache dans les profondeurs et qui fait le mal à chaque montée sur terre. Haletant !! Palpitant !! Je n'ai pas d'autres mots pour décrire ce livre. Un Thilliez qui marque l'esprit, qui remplie sa mission et qui nous donne un pur plaisir de lecture (pour peu qu'on aime les tueurs en série, le noir, le glauque et le thriller). À quand le prochain ? ;)

Deuxième roman de la série Sharko-Henebelle, ici, nous suivons le personnage Lucie Henebelle.

Comme à son habitude, Thilliez nous embarque très rapidement. Nous n'avons jamais le temps de nous ennuyer ni le temps de prendre le temps (ça se dit ?). Bref, c'est maintenant tout de suite et c'est parti ! Ici, il s'agit encore d'un plongeon dans l'atmosphère glauque.

Dans ce roman, dont l'histoire se passe à Dunkerque, nous changeons de chapitres en fonction des différents points de vue. Nous sommes trimbalés entre les victimes, les enquêteurs et les criminels.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Lucie Henebelle. Une jeune maman de deux jumelles, intelligente et qui a soif d'enquête. Elle sait s'imposer dans un milieu masculin qui essaye de la tenir à l'écart indirectement. Lucie est tourmentée, mystérieuse, acharné, persévérante. Rien ne l'arrête dans ses idées qu'elle essaye de faire entendre.

Petit hic selon moi de ce livre, la fin est moins aboutis que d'habitude… Elle arrive un peu trop brutalement. Il aurait peut-être fallu plus d'explications ou de détails.

Ce livre a été adapté à l'écran, un film portant le même nom, dont j'ai pris plaisir à retrouver les personnages. Mélanie Laurent représente parfaitement le personnage de Lucie.

D'autres livres de Thilliez m'ont beaucoup plus scotché que celui-ci, mais je prends tout de même beaucoup de plaisir à poursuivre cette suite pour suivre Sharko et Henebelle.

Hâte de retrouver Lucie pour répondre à mes questions qui restent en suspens.

Le décor de ce thriller sera Calais. Une usine licencie 100 collaborateurs. Deux d'entre eux, Vigo et Sylvain, des informaticiens l'ont très mauvaise. Ils décident d'aller se venger à leur façon en allant de nuit, tagguer les murs de la vilaine société. Les méfaits consommés, ils s'offrent une dose d'adrénaline dans une pointe de vitesse tous feux éteints au coeur de la zone industrielle.
Bel effort mais dommage pour eux le véhicule percute un homme en pleine vitesse qui meurt sur le coup. Les deux chômeurs une fois le choc absorbé, veulent effacer les traces de ce malencontreux accident. Près du corps, une valise. A l'intérieur, deux millions d'euros. le choix est vite fait.
Le corps dissimulé dans un étang et la valise dans le coffre de la voiture pour être planquée en lieu sur en attendant que les choses se tassent.

Mais, non loin, un visage dans l'ombre a tout vu. L'individu attendait cet homme et surtout de récupérer la valise. Une rançon. Ce mauvais concours de circonstances va coûter la vie a une fillette qui va être retrouvée dans une position morbide avec un grand sourire figé sur le visage.
Ce sera le début d'une série meurtrière et les voleurs opportuns vont devenir des proies.

Et c'est l'entrée en scène du brigadier Lucie Hennebelle, tout juste maman de deux jumelles, à l'esprit affuté tel un profiler et désireuse de grimper les échelons. Elle va devoir démêler ces deux affaires dans une courses contre la montre.

Franck Thilliez nous plonge dans une nouvelle enquête sombre comme il sait si bien le faire et en profite pour construire son nouveau personnage qui rejoindra rapidement l'ami Sharko dans des enquêtes partagées.
Un bémol pour une fin que j'ai trouvé un poil trop rapide, mais l'ensemble fonctionne bien.
255 pages en format électronique qui se dévorent vitesse grand V.

Bien à vous tous amis babéliens !

Qui peut m'expliquer pourquoi dans un contexte un tantinet angoissant, on ait envie de lire justement ce genre de livre? Catharsis?
Avec la chambre des Morts, on plonge dans un enfermement cauchemardesque, livrée aux griffes de la Bête au fond d'une cave insalubre. Dans les autres pièces, des plaintes, des coups de griffes contre les portes et l'odeur du sang, de l'urine, du cuir et de la chair mutilée.
La perspicacité et l'intérêt que Lucie porte à l'enlèvement de la petite Melody et à la disparition de son père au moment de la remise de la rançon l'amène participer à l'enquête, sa première dans un tel contexte. En parallèle, Vigo et Sylvain, au chômage comme tant d'autres en cette période de délocalisation dans le nord de la France, se retrouvent malgré eux mêlés à l'affaire.
Le roman a sa dose de suspens et d'horreur, avec toujours ce petit soupçon d'infos scientifiques et de déploiement romanesque nécessaire à l'étoffement de l'intrigue, bref il a bien fait l'affaire. Il aurait pu être un peu plus épais pour faire durer le plaisir et combler quelques faiblesses: je n'ai pas été convaincue par la Bête ni par le dénouement, dommage.

Je ne regarderai plus jamais un animal naturalisé de la même façon. Ça c'est sûr !
Il y a dans ce livre, de la «Charogne»de Baudelaire, une esthétique de la laideur.
Frank Thillez s'appuie pour construire son triller sur une documentation très poussée qui va des planches anatomiques de Léonard de Vinci, de Michel Ange, jusqu'aux Ecorchés de Honoré Fragonard, anatomiste du XVIII, cousin du peintre Jean-Honoré Fragonard.
Tandis que l'un s'attache à rendre sur la toile la sensualité et le plaisir, l'anatomiste soulève le voile de «l'apparence physique qui n'est qu'un leurre, un trompe l'oeil qui cache la douleur, la maladie, la mort.»
Polar efficace qui évite l'écueil des descriptions sordides, je l'en remercie, et nous plonge dans une ambiance lourde, que les paysages du nord contribuent à rendre encore plus mystérieuse. «L'écume des jours, par la baie vitrée, floconnait en nuages gris et denses».

Une Charogne


Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux:
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,


Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.


Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint;


Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.


Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.


Tout cela descendait, montait comme une vague
Ou s'élançait en pétillant
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.


Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.


Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.


Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.


- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion!


Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Apres les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.


Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés!



Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire

Vigo et Sylvain, collègues et amis viennent tous les deux d'être licenciés. Par rancoeur, ils décident de tagger les murs de leur ancienne boite. Puis grisé par cet acte de rébellion, Vigo décide de jouer avec le destin : sur une route déserte, il éteint ses phares et appuie sur l'accélérateur. C'est le début d'une spirale infernale pour les deux EX- collègues, puis les deux EX-amis.
En parallèle, le cadavre d'une petite fille est découvert. Lucie Hennebelle, simple brigadier est appelée en renfort. Jeune maman de jumelles, passionnée de criminologie, elle va saisir cette opportunité et se donner à fond dans cette affaire au détriment des risques encourus et de sa vie personnelle.
Ce qui au départ semble être deux événements distincts va vite s'imbriquer l'un à l'autre.

On découvre Lucie pour la première fois, ses zones d'ombres déjà bien présentes et un caractère bien trempé. Comme toujours, on ressort de ce roman chamboulé, le cerveau en ébullition. Comment peut on en arriver là? Comment de par ses choix, ses actes peut on remettre en question l'amitié et même la vie humaine ? Et comment l'argent peut faire basculer tour une vie.
Pour sûr, dans ce roman, l'adage se vérifie : l'argent ne fait pas le bonheur...