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sur 398 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Formidable idée de faire vivre les derniers jours du flamboyant Versailles de l'intérieur, grâce à la seconde lectrice de la reine Marie-Antoinette. Désormais vieille et recluse à Vienne, en Autriche, Agathe-Sidonie Laborde raconte ses souvenirs de la nuit du 14 juillet 1789. Elle emmène le lecteur au coeur du pouvoir vacillant. Un peu longuet passé la moitié du livre.
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Les adieux à la Reine, quel titre ! Tout y est dit, ou presque.
La fin d'une royauté, la chute d'un roi et d'une reine, le terme tragique d'une époque…

Le récit des souvenirs de l'ancienne lectrice de la reine Marie-Antoinette, Agathe-Sidonie Laborde, nous fait revivre 3 jours dramatiques, du 14 au 16 juillet 1789 ; trois journées depuis la prise de la Bastille jusqu'à la fuite du cercle proche et intime du couple royal…

Rien ne préparait véritablement Marie-Antoinette à ce glissement vertigineux, à basculer d'une vie certes désenchantée à la ruine de ce qu'elle avait toujours connu. Dans ce monde cloisonné, et en totale méconnaissance de la réalité de la vie du peuple, l'annonce de la prise de la Bastille laisse la cour incrédule et perplexe.
Ce n'est que devant le délitement de l'organisation interne du château de Versailles, devant la fuite des serviteurs, que ce petit monde quelque peu indolent passe de l'incompréhension à la sidération. L'impossible se produit : le château risque d'être envahi faute de soldats pour le défendre, la royauté et tout ce qu'elle implique est remise en cause jusqu'en son coeur le plus intime.
Et nous connaissons tous la fin de l'histoire…

Très troublant roman historique livré par Chantal Thomas, qui nous donne là un récit au premier abord sobre et froid, documenté, mais qui par certains aspects, prend des tournures de roman apocalyptique.
Cette spécialiste du 18ᵉ siècle réussit avec talent à reconstituer ce monde si particulier, depuis ses rituels jusque ces pièces richement ornées de tissus somptueux et décorées de leurs riches ameublements. Mais c'est aussi la rencontre de deux mondes qui jusqu'alors s'ignoraient totalement, et ce choc donne à Chantal Thomas l'occasion de scènes dignes de films d'horreur lorsque par exemple la narratrice croise des membres de la population en colère, décrits comme presque une meute de zombies prête à attaquer toute proie noble ou apparentée…

Le parti-pris est clairement en faveur de la Reine, et point de son époux, par la narration de cette jeune femme, totalement sous le charme de la souveraine. de même, Gabrielle de Polignac, l'amie proche et la confidente de Marie-Antoinette, sous la plume de Chantal Thomas, ne se remettra pas de son exil forcé ordonné par la Reine elle-même. Cet angle de vue affirmé m'a quelque peu gênée, dépossédant ainsi la narratrice de force de caractère.
Peut-être à l'image de ce monde en déclin...
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Nous sommes en 1810 à Vienne mais la narratrice, Agathe-Sidonie Laborde, ancienne lectrice adjointe de la reine Marie-Antoinette, n'est pas réellement là : son passé, et plus spécialement trois jours précis, la hante.
Chantal Thomas nous renvoie en 1798, entre le 14 et le 16 juillet 1789, dans une période d'appréhension, de confusion et de grande inquiétude pour les habitants de Versailles. La monarchie est menacée et le château tremble : on parcourt grâce à l'autrice l'envers du décor, les combles, les corridors, les bosquets et recoins des jardins en compagnie des "petites mains", les invisibles au service des nobles.
On observe les derniers jours et les derniers rituels de la cour avant la disparition progressive des serviteurs et des scènes surréalistes pour Agathe-Sidonie : la reine ouvrant les portes elle-même ou arrivant dans une pièce sans y être annoncée.
Une lecture passionnante qui nous permet de revivre l'histoire d'un angle inédit.

Sur le processus de création du roman, petite citation de l'autrice dans Libération : "Quand j'écris des romans historiques, comme les Adieux à la reine, je tente l'exactitude des faits et des détails, en puisant dans les archives, et je m'engouffre dans ce qui n'a pas laissé de trace. Ma marge d'inventivité tient parfois aux seuls prénoms. J'avais ainsi trouvé dans les almanachs de Versailles, une Madame Laborde, lectrice adjointe de la Reine, et j'ai choisi de la nommer Agathe-Sidonie, car à l'époque, les prénoms doubles sont courants. Agathe pour la brillance et la résistance, et Sidonie, pour la musicalité."
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Versailles, 14-15-16 juillet 1789.
Vienne résonne du bruit des bottes des soldats napoléoniens.
Est-ce parce qu'elle entend parler français, est-ce parce qu'elle vient de fêter son soixante-cinquième anniversaire ? Agathe Laborde, lectrice de la reine Marie-Antoinette revient sur ces trois journées qui vont voir les courtisans abandonner Versailles et par la même abandonner la famille royale, sur le départ de Gabrielle de Polignac l'amie de coeur de la reine.
Après la journée calme du 14 qui permet à Agathe de raconter un jour ordinaire au château marqué par l'Etiquette, les rumeurs se répandent d'une prise de la Bastille. le dérèglement va dès lors s'installer, s'accentuer : le service des domestiques n'est plus assuré, les gardes abandonnent leur poste et toute retenue, les courtisans, les « amis » ferment leur porte à la Reine.
La Panique gagne peu à peu l'aristocratie qui, après avoir tout fait pour pénétrer le château afin d'approcher la famille royale, d'obtenir des privilèges, n'a plus qu'une hâte : fuir, fuir la menace parisienne, ce peuple de Paris qui ne veut plus seulement du pain, mais qui veut aussi le pouvoir…
Dans un récit rédigé presque heure par heure, comme dicté par l'Etiquette, Agathe fait un tableau saisissant de la déliquescence non seulement de la vie versaillaise mais surtout de cette aristocratie qui n'a plus rien de noble.
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Le roman débute en 1810 dans une Vienne dévastée par Napoléon Bonaparte. Et on fait immédiatement un flashback vers les 3 dernières journées que la narratrice va passer en France. Agathe-Sidonie Laborde est Lectrice-adjointe de la reine Marie-Antoinette. Elle lit, voilà sa principale occupation. On pourrait avec humour considérer que sa seconde occupation est de retrouver son chemin dans les couloirs, et parmi les rumeurs, de Versailles.

Les rumeurs vont en effet bon train en ce 14 juillet 1789. La révolte gronde. Les troupes allemandes conviées par le roi hésitent à intervenir. Les Etats généraux s'organisent, de nouvelles têtes apparaissent (qui seront bientôt coupées, mais ce n'est pas le sujet du roman). Necker avait la faveur de la "foule" (ou plutôt des révolutionnaires) mais il est congédié par le roi. Et au milieu de tout cela, Agathe-Sidonie essaie de se persuader que tout va bien, que les choses ne changent pas. Qu'il n'y a aucune raison pour que les choses changent.

Le protocole et l'étiquette vont être un grand sujet dans le roman. Chantal Thomas va nous montrer les us et coutumes du Château de Versailles, engoncé dans d'immuables routines, avec ces personnages imbus d'eux-mêmes et occupant des postes chèrement rémunérés, avec de nombreux avantages, pendant que la population meurt de faim. On finirait par croire à cette "brioche" prononcée par Marie-Antoinette.

Ces 3 journées, des 14, 15 et 16 juillet 1789, vont voir le pouvoir se déliter sous les yeux d'Agathe-Sidonie, atterrée, consternée, jusqu'à un sauve-qui-peut grotesque et admirablement décrit par l'autrice. Les privilèges de la classe dominante sont écoeurants, et passent aux yeux de beaucoup comme naturels... On digresse sur le peuple, sur les velléités de démocratie... Pourquoi le peuple voudrait-il élire ses représentants, alors qu'il est si aisé et confortable de s'en remettre à l'ordre divin... ?

Versailles est sale, squatté par des profiteurs, sclérosé par une structure qui n'a pas su se renouveler, empuanti de rumeurs les plus ridicules les unes que les autres... Et ce ne sont pas les quelques miettes que Louis XVI va lâcher qui feront l'affaire. On décrit bien la fin du XVIIIè siècle, pas le début du XXIè...

Car ce roman, écrit dans une langue impeccable, reste d'une fabuleuse modernité, quand on voit les privilèges actuels qu'une certaine classe politique s'octroie sans se poser de questions. Ou que l'on voit les grands débats sur l'ordre établi, sur la démocratie ou sur la "nécessité" d'un pouvoir autoritaire. A de nombreuses reprises, dans le roman, j'ai pensé au regard déconcerté, apeuré ou interrogateur des époux Ceausescu au balcon du palais présidentiel, hués par la foule alors qu'ils pensent être acclamés.

Bien qu'éloigné de mes centres d'intérêt (pas fan de romans historiques), et écrit dans une langue trop littéraire, ce roman m'a plu.
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La Révolution française vue côté Cour ! Trois jours ,les 14,15,16 juillet 1789 ,racontés par la fidèle lectrice de Marie-Antoinette ,trois jours qui ont fait basculer la France et peut-être le monde dans une autre ère.
Ce roman est aussi une chronique de la vie quotidienne des courtisans dans le chateau de Versailles ,une vraie ville finalement où ceux qu'on appelle "les logeants" se rendent visite , sympathisent ou non .Après la prise de la Bastille une vraie panique s'est emparée d'eux et J'aurais aimé avoir un plan du chateau pour mieux suivre leur fuite dans le dédale de corridors , galeries , bosquets du chateau .Chantal Thomas est une très belle plume et ce récit un plaisir de lecture
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Semaine du 14 juillet 1789, Versailles.
Agathe Laborde est lectrice de Marie-Antoinette. Elle relate ces jours de panique et de disgrâce de la royauté. le ton est désespéré, Agathe Laborde aime la Reine et souffre de la situation.
Le ton est également mélancolique de cet art de vivre à la Cour.
Très beau style qui confère aux sentiments décrits une émotion et une profondeur bouleversantes.
Cette chute, vue de l'intérieur, est accompagnée de la description de toutes les petites mesquineries humaines qui habitent la quasi-totalité des courtisans, ignorants de la « vraie » vie, s'étant consacrés à celle de Versailles.
Si j'ai été touchée par cette douleur de la narratrice, je n'ai pu m'empêcher d'être consternée par le mépris envers le peuple.
C'est un beau travail littéraire mais le fond est plutôt choquant.
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Les mémoires de la lectrice de Marie-Antoinette, du 14 au 16 juillet 1789, alors que les nobles fuient Versailles à l'arrivée des révolutionnaires. Un texte court et dense, qui raconte les détails trivialement humains de la grande histoire. de salons en galeries, de conversations en disputes, elle y décrit le déni, le rejet, la peur, l'entraide ou l'amitié, de manière fictionnelle, historiquement bien documentée, mais au final peu émotionnelle.
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A Vienne, en 1810, madame Laborde se souvient...elle était à Versailles, seconde lectrice de la Reine Marie-Antoinette. Récit des trois dernières journées à Versailles. le 14 juillet est un jour pluvieux. Madame Laborde visite les jardins et s'enquiert de la santé des animaux exotiques.
Second ouvrage de Chantal à passer entre mes mains. Il est brillant d'érudition, trop peut-être, mais la reconstitution qui tourne à la minutie, au détail, impressionne.
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La vie d'une reine, notamment celle de Marie-Antoinette, ne fait pas partie de mes centres d'intérêt mais quand elle est racontée par sa lectrice cela éveille ma curiosité.
Le roman écrit par Chantal Thomas "Les adieux à la reine" m'a fait aimer l'histoire à la cour de Versailles grâce à une belle écriture fluide. Elle sait décrire certains détails tout en tenant parfaitement son sujet centré sur les jours suivant la prise de la bastille, le 14 juillet 1789.
L'originalité vient du fait qu'elle raconte ce que vivent durant ces jours de révolution ceux qu'on appelle les « logeant », le personnel habitant au château de Versailles dont fait partie la lectrice de la Reine, Agathe Laborde. On se rend compte à quel point ils sont nombreux. On apprend même que le roi avait un historiographe et on découvre ses riches bibliothèques.
Alors, lorsque les domestiques vont se révolter, ce monde de privilégiés s'écroule même si certains ou certaines restent fidèles à la Reine qu'ils vénèrent, comme la narratrice.
C'est l'excellente adaptation au cinéma du film réalisé par Benoit Jacquot qui m'a donné envie de lire le roman et je ne le regrette pas même si on ne fait qu'imaginer le faste et les belles robes qui contrastent avec la misère du peuple.


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