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3,48

sur 393 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Première rencontre avec Chantal Thomas et je suis conquise. Les Adieux a la reine débute le 14 juillet 1789, date que tout le monde connait. Et pourtant L'auteure choisit de nous faire vivre trois jours non pas au coté du peuple qui se révolte mais du coté de Versailles, tout près de Marie-Antoinette.

Une approche vraiment très intéressante car on y découvre une Versailles très sale et délabré (ce n'est pas l'image que j'en ai...), les habitudes de la cour qui peu à peu sont chamboulées par la révolte qui monte.

Mis a part quelques longueurs, j'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman et il me tarde de découvrir le film qui en découle.
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En l'espace de seulement trois jours - mais quels jours ! du 14 au 16 juillet 1789 - Chantal Thomas nous immerge avec talent dans les entrailles de la monarchie menacée. Dans les combles, corridors mais aussi galeries et appartements fastueux du château de Versailles, à travers les Bosquets et les jardins du parc, c'est un monde qui s'offre à nous, un univers que l'on croie bien connaître mais dont on ignore bien des secrets.

Sous la plume de l'auteure, le siège du pouvoir des Bourbon s'anime d'une vie propre, fascinante et répugnante tout à la fois. Plongé dans l'intimité trouble et troublante d'une reine aussi vénérée que détestée, le lecteur observe les derniers actes royaux de Marie-Antoinette.

Nourrissant depuis toujours une affection particulière pour cette souveraine immolée par son peuple, j'ai pris un immense plaisir à lire ce roman, bien que le choix narratif, pour original qu'il soit, ne m'ait pas complètement séduite. La parole est en effet donnée à Agathe-Sidonie Laborde, lectrice de la reine, qui témoigne de ce qu'elle voit, entend, ressent, offrant à la Reine l'offrande de son obéissance par une abnégation totale. Sur le fond, rien à redire, sur la forme, question de style, j'ai un peu bloqué.

Toutefois, grâce à Chantal Thomas, j'ai pu me replonger dans ces heures effrayantes de la Révolution naissante et tenter de mieux comprendre cette période charnière qui vit s'écrouler un monde pour en engendrer un autre, dans les douleurs et les saignements d'un accouchement inhumain.


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Versailles, 14-15-16 juillet 1789.
Vienne résonne du bruit des bottes des soldats napoléoniens.
Est-ce parce qu'elle entend parler français, est-ce parce qu'elle vient de fêter son soixante-cinquième anniversaire ? Agathe Laborde, lectrice de la reine Marie-Antoinette revient sur ces trois journées qui vont voir les courtisans abandonner Versailles et par la même abandonner la famille royale, sur le départ de Gabrielle de Polignac l'amie de coeur de la reine.
Après la journée calme du 14 qui permet à Agathe de raconter un jour ordinaire au château marqué par l'Etiquette, les rumeurs se répandent d'une prise de la Bastille. le dérèglement va dès lors s'installer, s'accentuer : le service des domestiques n'est plus assuré, les gardes abandonnent leur poste et toute retenue, les courtisans, les « amis » ferment leur porte à la Reine.
La Panique gagne peu à peu l'aristocratie qui, après avoir tout fait pour pénétrer le château afin d'approcher la famille royale, d'obtenir des privilèges, n'a plus qu'une hâte : fuir, fuir la menace parisienne, ce peuple de Paris qui ne veut plus seulement du pain, mais qui veut aussi le pouvoir…
Dans un récit rédigé presque heure par heure, comme dicté par l'Etiquette, Agathe fait un tableau saisissant de la déliquescence non seulement de la vie versaillaise mais surtout de cette aristocratie qui n'a plus rien de noble.
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Semaine du 14 juillet 1789, Versailles.
Agathe Laborde est lectrice de Marie-Antoinette. Elle relate ces jours de panique et de disgrâce de la royauté. le ton est désespéré, Agathe Laborde aime la Reine et souffre de la situation.
Le ton est également mélancolique de cet art de vivre à la Cour.
Très beau style qui confère aux sentiments décrits une émotion et une profondeur bouleversantes.
Cette chute, vue de l'intérieur, est accompagnée de la description de toutes les petites mesquineries humaines qui habitent la quasi-totalité des courtisans, ignorants de la « vraie » vie, s'étant consacrés à celle de Versailles.
Si j'ai été touchée par cette douleur de la narratrice, je n'ai pu m'empêcher d'être consternée par le mépris envers le peuple.
C'est un beau travail littéraire mais le fond est plutôt choquant.
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Le roman débute en 1810 dans une Vienne dévastée par Napoléon Bonaparte. Et on fait immédiatement un flashback vers les 3 dernières journées que la narratrice va passer en France. Agathe-Sidonie Laborde est Lectrice-adjointe de la reine Marie-Antoinette. Elle lit, voilà sa principale occupation. On pourrait avec humour considérer que sa seconde occupation est de retrouver son chemin dans les couloirs, et parmi les rumeurs, de Versailles.

Les rumeurs vont en effet bon train en ce 14 juillet 1789. La révolte gronde. Les troupes allemandes conviées par le roi hésitent à intervenir. Les Etats généraux s'organisent, de nouvelles têtes apparaissent (qui seront bientôt coupées, mais ce n'est pas le sujet du roman). Necker avait la faveur de la "foule" (ou plutôt des révolutionnaires) mais il est congédié par le roi. Et au milieu de tout cela, Agathe-Sidonie essaie de se persuader que tout va bien, que les choses ne changent pas. Qu'il n'y a aucune raison pour que les choses changent.

Le protocole et l'étiquette vont être un grand sujet dans le roman. Chantal Thomas va nous montrer les us et coutumes du Château de Versailles, engoncé dans d'immuables routines, avec ces personnages imbus d'eux-mêmes et occupant des postes chèrement rémunérés, avec de nombreux avantages, pendant que la population meurt de faim. On finirait par croire à cette "brioche" prononcée par Marie-Antoinette.

Ces 3 journées, des 14, 15 et 16 juillet 1789, vont voir le pouvoir se déliter sous les yeux d'Agathe-Sidonie, atterrée, consternée, jusqu'à un sauve-qui-peut grotesque et admirablement décrit par l'autrice. Les privilèges de la classe dominante sont écoeurants, et passent aux yeux de beaucoup comme naturels... On digresse sur le peuple, sur les velléités de démocratie... Pourquoi le peuple voudrait-il élire ses représentants, alors qu'il est si aisé et confortable de s'en remettre à l'ordre divin... ?

Versailles est sale, squatté par des profiteurs, sclérosé par une structure qui n'a pas su se renouveler, empuanti de rumeurs les plus ridicules les unes que les autres... Et ce ne sont pas les quelques miettes que Louis XVI va lâcher qui feront l'affaire. On décrit bien la fin du XVIIIè siècle, pas le début du XXIè...

Car ce roman, écrit dans une langue impeccable, reste d'une fabuleuse modernité, quand on voit les privilèges actuels qu'une certaine classe politique s'octroie sans se poser de questions. Ou que l'on voit les grands débats sur l'ordre établi, sur la démocratie ou sur la "nécessité" d'un pouvoir autoritaire. A de nombreuses reprises, dans le roman, j'ai pensé au regard déconcerté, apeuré ou interrogateur des époux Ceausescu au balcon du palais présidentiel, hués par la foule alors qu'ils pensent être acclamés.

Bien qu'éloigné de mes centres d'intérêt (pas fan de romans historiques), et écrit dans une langue trop littéraire, ce roman m'a plu.
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"Les Adieux à la reine" nous présente le récit d’Agathe-Sidonie Laborde, qui fut seconde-lectrice à la Cour de Marie-Antoinette. L’histoire débute en 1810, à Vienne, là où Sidonie a émigré en compagnie de nombreux autres nobles français après avoir fui les événements de la Révolution. Alors que ces nobles sont rattrapés par l'Histoire de France sous les traits des armées napoléoniennes, l’ancienne lectrice de la reine se souvient... Par flash-back, elle se remémore trois journées, les 14, 15 et 16 juillet 1789, qui ont vu s'effondrer la monarchie française. Tout est perçu à travers ce qu’elle a vécu, vu et entendu. De sa chambre insalubre sous les combles jusqu’aux couloirs sombres d’un château labyrinthique, nous découvrons avec Sidonie la vie à Versailles. Entre ses rencontres avec les membres de l’aristocratie, ses discussions avec les personnes subalternes comme elle, ses moments de lecture – et de complicité – avec la reine qu’elle admire, les heures s’échelonnent lentement et la tension monte inexorablement. Car Paris s’enflamme d’un feu révolutionnaire qui va bientôt gagner Versailles…

Si ce livre nous relate en partie les états d'âme et les difficultés de la vie des nobles français exilés à Vienne, ce sont bien les trois journées de juillet 1789 qui sont pour ma part les plus passionnantes à suivre. A travers le ressenti de Sidonie, le lecteur suit les événements qui inexorablement vont mener à la chute du royaume capétien. Mais Sidonie ne le sait pas, de même que les jeunes ambitieux et vieux aristocrates qui croisent sa route. Bien loin du Versailles qui est donné à voir aux touristes, nous découvrons un palais sombre et inquiétant, trop froid ou trop chaud, trop marécageux, trop grand ou trop étroit. Toute une population bigarrée et de rangs divers s’y côtoie. La nuit du 16 juillet, alors qu’on apprend que le roi a été réveillé en pleine nuit, que la Bastille est prise et que le peuple veut le pouvoir, des scènes presque irréalistes ont lieu. Courtisans, domestiques, chacun est en proie à l’angoisse et à la panique sous l’influence des rumeurs qui courent. Ce sont les yeux de Sidonie qui nous permettent d’assister à cette nuit sans fin et ce sont également eux qui nous présentent une Marie-Antoinette à la fois décidée et légère, mais surtout follement éprise de son amie Gabrielle de Polignac, duchesse flamboyante mais bientôt déchue.

« Les Adieux à la reine » n’appartient pas à ces récits historiques classiques se déroulant sur un période assez longue. Ici, trois jours – mais trois jours essentiels - suffisent à rendre l’ambiance d’une époque, ou plutôt de la fin d’une époque. De plus, le personnage de Sidonie nous permet d’appréhender l’intime et le privé dans l’Histoire, que ce soit dans les couloirs de Versailles ou dans les salons de la reine. Ce sont ici les gens et leur ressenti qui sont mis en valeur et non les événements eux-mêmes. La lenteur du récit nous permet enfin de nous imprégner totalement de l’atmosphère si particulière de la nuit du 16 juillet.

Voici donc un roman historique avant tout porté par ses personnages. Le résultat en est que, avec une écriture très sobre, Chantal Thomas ne relate pas simplement un moment de l’Histoire, elle nous le fait vivre.

J’ai trouvé par ailleurs que l’adaptation cinématographique du livre rendait très bien compte de cette ambiance.

A lire, même pour ceux qui ne sont pas férus d’Histoire !
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Les mémoires de la lectrice de Marie-Antoinette, du 14 au 16 juillet 1789, alors que les nobles fuient Versailles à l'arrivée des révolutionnaires. Un texte court et dense, qui raconte les détails trivialement humains de la grande histoire. de salons en galeries, de conversations en disputes, elle y décrit le déni, le rejet, la peur, l'entraide ou l'amitié, de manière fictionnelle, historiquement bien documentée, mais au final peu émotionnelle.
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La vie d'une reine, notamment celle de Marie-Antoinette, ne fait pas partie de mes centres d'intérêt mais quand elle est racontée par sa lectrice cela éveille ma curiosité.
Le roman écrit par Chantal Thomas "Les adieux à la reine" m'a fait aimer l'histoire à la cour de Versailles grâce à une belle écriture fluide. Elle sait décrire certains détails tout en tenant parfaitement son sujet centré sur les jours suivant la prise de la bastille, le 14 juillet 1789.
L'originalité vient du fait qu'elle raconte ce que vivent durant ces jours de révolution ceux qu'on appelle les « logeant », le personnel habitant au château de Versailles dont fait partie la lectrice de la Reine, Agathe Laborde. On se rend compte à quel point ils sont nombreux. On apprend même que le roi avait un historiographe et on découvre ses riches bibliothèques.
Alors, lorsque les domestiques vont se révolter, ce monde de privilégiés s'écroule même si certains ou certaines restent fidèles à la Reine qu'ils vénèrent, comme la narratrice.
C'est l'excellente adaptation au cinéma du film réalisé par Benoit Jacquot qui m'a donné envie de lire le roman et je ne le regrette pas même si on ne fait qu'imaginer le faste et les belles robes qui contrastent avec la misère du peuple.


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Les Adieux à la Reine sont ceux de la favorite, Gabrielle de Polignac, que la Reine Marie Antoinette aide à s'enfuir hors de France, grâce à un stratagème, en se servant de sa lectrice du moment, cette Agathe-Sidonie Laborde qui est aussi la narratrice.
J'ai beaucoup aimé cette lecture que je viens de terminer. Un bon roman historique sur les premières journées de la Révolution française, vues et racontées par la lectrice royale, en 1810, alors qu'elle s'est réfugiée à Vienne, dans le quartier des émigrés, une fois terminée l'épopée napoléonienne.
Elle raconte les trois premières journées de la Révolution française, à sa façon, comme elle les a vécues, en lectrice très proche de la Reine qu'elle aime et admire mais aussi en tant qu'observatrice très humble, aux côtés de tous ceux qui, à Versailles, étaient logés dans les Communs du château,
Le point de vue est original: si près des Grands, les observant sans cesse, et si modeste cependant, par sa fonction, elle est presque invisible et pourtant au premier plan. Elle aime et défend la Reine, beaucoup moins la famille de Polignac.
Le contraste est saisissant entre les excès, les parures et les beautés de Versailles, en cet été 1789 et les trois jours décrits ici dans le détail, sans aucun ennui: les 14, 15, 16 juillet, avant la grande débandade de tous les habitants logés au Château, ces nobles qui abandonnent, sans scrupules, en un instant, le roi, la reine et leurs enfants qu'ils savent condamnés d'avance et qu'ils ne songent pas un instant à défendre. Ils s'en vont, affolés, désorientés, démunis, comme dans une volière, laissant seuls derrière eux la famille royale.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Prix Femina 2002, le roman met en scène Agathe-Sidonie Laborde, qui était lectrice-adjointe au service de la Reine Marie-Antoinette, en juillet 1789. Personnage historique inventé, elle rend compte, nostalgique, alors qu'exilée dans une Vienne qui vient d'être envahie par les armées napoléoniennes, des trois jours ayant suivi la prise de la Bastille, entraînant la chute de Versailles. Trois jours d'attente et de terreur, puis l'abandon de ce qui compte et la fuite, éperdue. Elle reconstitue, de son rang, la vie au palais: les odeurs, l'organisation de la vie, les rituels, les fêtes... et la lecture ! Ayant peu étudié la Révolution française, je ne saurais juger de la précision des faits historiques rapportés; néanmoins, j'ai pris plaisir à m'y promener, et cela a ravivé mon intérêt pour cette dernière Reine de l'Ancien Régime.
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