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sur 393 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une ancienne lectrice de la reine Marie-Antoinette est à Vienne, en 1810, et elle se souvient de ses derniers jours à Versailles, les dernières fois qu'elle a vu la Reine, dans le début de la tourmente de la Révolution. Je m'attendais à quelque chose d'abordable, comme c'est un roman, mais très bien documenté, puisque Chantal Thomas est historienne, spécialiste du XVIIIème siècle et de Versailles au CNRS. Et en effet, les détails sont présents, et si l'on prend le temps de vraiment lire, on peut se sentir à Versailles. Mais le livre n'est pas abordable par des personnes qui ne connaissent pas déjà bien cette époque. J'ai lu plusieurs livres d'histoire sur cette époque, et pourtant j'ai parfois été un peu perdue. En fait, Chantal Thomas se situe vraiment au niveau de la lectrice, et donc des personnes qu'elle connaissait. Il n'est pas difficile de suivre lorsqu'elle parle de son amie Honorine, servante chez les La Tour du Pin, ou de M. Moreau, l'Historiographe du Roi. Mais lorsqu'elle parle sur telle famille de la noblesse, ses ramures, son histoire... Heureusement cela ne dure guère, et je pense qu'il ne faut pas se laisser déstabiliser en cherchant à tout prix à tout retenir et à tout comprendre lorsque cela dépasse un peu trop le cadre du facilement compréhensible.

Le récit est à la première personne, et comme ce sont des souvenirs d'une vieille dame, les choses sont parfois volontairement un peu confuse. Certaines associations d'idées perdent un peu en route, on saute de considérations politiques à tel détail du jardin de Versailles par exemple. Les personnages sont vu bien entendu très subjectivement, ce qui rend le récit très réel : ça aurait pu être une liasse de papiers retrouvée dans la chambrette de Vienne où la lectrice semble terminer sa vie. J'ai par moment été prise au coeur devant le désarroi des personnes de la Cour, grands ou non, car tous ne comprennent pas pourquoi Paris, et même la province, grondent. Le Roi est si bon, il essaie tellement de bien faire malgré ses airs patauds et son appétit d'ogre, comment pourrait-on en avoir après lui ? Et la Reine, que la lectrice admire profondément, comment lui en vouloir, à elle la déracinée, projetée à Versailles pour des raisons de politique matrimoniale, et qui aurait tant voulu être aimée par ce peuple de parisiens ? J'ai relevé une phrase que j'ai trouvé simplement sublime, presque à me faire monter les larmes aux yeux. La lectrice rapporte une entrevue entre la Reine et le Roi, qui lui a été racontée par une femme de chambre de la Reine (ce qui me fait dire que ce passage doit être en partie inventé, ou fondé sur des sources qui ne sont pas sûres, mais après tout je n'en sais rien, et ça reste magnifique et tout à fait plausible). La Reine et le Roi ont décidé de rester à Versailles, de ne pas s'enfuir malgré le danger, et Marie-Antoinette se demande si leur seul salut ne résidait pas dans cette fuite. Louis XVI dit alors :
"Cela veut-il pour vous, Madame, dire quelque chose ? J'ai appris - c'est Monsieur de Noailles qui me l'a confié à mon coucher - que le peuple ne veut pas seulement du pain, il veut aussi le pouvoir. A ce point d'insanité, j'avoue, je suis confondu. Je croyais jusqu'à maintenant que le pouvoir était un poids de devoirs et de responsabilités dont on héritait, et que l'on acceptait par humilité et respect pour Celui qui nous avait désigné. Une sorte de malédiction dissimulée sous un manteau d'hermine. Me serais-je trompé ? Y aurait-il quelque chose de désirable dans le pouvoir ?"

C'est un roman tourné d'une façon particulière, qu'il m'a été assez difficile d'appréhender, mais finalement je suis très contente de l'avoir lu.
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Une rapide lecture assez prenante sur l'écroulement d'un monde, celui de la Cour avec un C majuscule, la cour modèle de toutes les autres, la Cour de Versailles. Pendant que les députés du Tiers se réunissent, que Necker est renvoyé et que les Parisiens se rassemblent, la Cour continue sa vie hors du temps et du monde. Car elle est une France à elle toute seule, un monde à soi, avec ses campagnes qu'est le Trianon, sa mer avec ses poissons qu'est le Grand Canal, son soleil dont l'emblème du Grand Roi est partout, son centre de gravité qu'est la Reine...
La vie des courtisans, dont l'ambition est de voir est d'être vue, est reconstituée avec finesse, eux qui sont prêts à dormir dans des mansardes infestées de rats, froides, sombres et puantes, tant qu'ils sont prêts du roi. On passe ainsi de la splendeur des dorures à la noirceur infinie de la Galerie désertée la nuit, du parfum floral du boudoir de la reine à la puanteur des pustules, de la sensualité à l'angoisse.
La Narratrice est ainsi une un personnage intéressant d'un point de vue romanesque, puisqu'elle est admise dans l'entourage des nobles, au service de la reine, mais fréquente aussi la domesticité et d'autres détenteurs de charge. Elle peut donc nous introduire partout, du boudoir aux cuisines. et, partout, elle constate la Panique qui s'installe.
Grâce à tous ces contrastes, j'ai lu avec envie, pour connaître la suite. J'aurais bien aimé néanmoins que les interventions de la Narratrice âgée et exilée soient plus nombreuses, elles apportent une mélancolique et une dimension quasiment mémorielle qui auraient pu être approfondies.
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Dans ce roman, Cantal Thomas nous emmène à la Cour du roi Louis XVI dirant ces trois jours fatidiques pour la monarchie françaiqe (14,15 et 16 juillet 1789).

À travers les yeux d'Agathe-Sidonie Laborde, lectrice de la reine Marie-Antoinette (mais personnage fictif), nous découvrons la panique et l'effarement à Versailles suite à la prise de la Bastille et les décisions et évènements qui en ont découlés. C'est une véritable débandade, chacun craignant pour sa vie et cherchant par tous les moyens à fuir. Nous y voyons à quel point le train de vie habituellement fastueux est bouleversé, les règles bafouées et parfois la bienséance oubliée.

L'auteure nous y décrit également l'entêtement de la reine à vouloir partir (ce qui aurait peut-être pu la sauver, mais aussi son profond attachement à Gabrielle de Polignac, ainsi que les sentiments ambigus de la population envers cette reine étrangère.

Le rythme est assez lent et contemplatif, non dénué d'un intérêt historique, mais je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages ni à ressentir de la compassion pour eux. Ce ne sera malheureusement pas une lecture marquante.
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Ce roman m'a tout d'abord fait penser aux jeux vidéo culturels où un personnage qui doit résoudre une énigme se rend en différents lieux pour interroger des témoins et collecter des indices.
Ici, nous suivons la lectrice de Marie-Antoinette, dans les dédales de Versailles, entre le 14 et le 16 juillet 1789.
Elle rend ainsi notamment visite à Jacob-Nicolas Moreau, historiographe du Roi et au capitaine Laroche, concierge de la Ménagerie royale, chacun lui racontant une bribe des événements en cours.
J'ai d'ailleurs été surprise de constater des similitudes entre la description du capitaine Laroche dans Souvenirs d'un page de la cour de Louis XVI du comte d'Hézecques (consultable sur Gallica) : « le capitaine Laroche, bien galonné et aussi chargé de bagues et de diamants qu'un financier, était l'être le plus sale qu'on pût rencontrer, et jamais sanglier dans son bouge ne laissa échapper d'odeurs aussi fétides » et dans le livre de Chantal Thomas : « Laroche, grand, brun, de belle prestance, fort galonné et enrubanné, aussi couvert de bagues et de diamants qu'un financier était l'être le plus fétide qu'on puis imaginer».
Si le livre est assez intéressant sur le plan de la vulgarisation historique, il manque un peu de souffle et de chair. Il décrit notamment une passion non partagée qu'aurait ressentie la Reine pour la Duchesse de Polignac qui m'a laissée un peu de marbre.
Il prend un peu plus d'ampleur quand il décrit un Château de Versailles en partie déserté dès le 16 juillet 1789 qui voit la fuite de nombreux courtisans dont les Polignac et le Comte d'Artois, futur Charles X et il restitue assez bien l'ambiance délétère qui devait y régner et la perte de contrôle totale du Roi sur les événements.
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Le parti pris de Chantal Thomas a tout pour éveiller notre curiosité : raconter les derniers jours de la royauté à Versailles, les 14, 15 et 16 juillet 1789, à travers les yeux de la lectrice de Marie-Antoinette, Agathe-Sidonie Laborde. L'auteur cherche ainsi d'abord et avant tout à recréer une atmosphère de fin du monde, et parvient à nous faire imaginer ce château de cartes qu'était la Cour et qui, privé de ses organes essentiels, le maintien des règles, le pouvoir de l'apparat et surtout, fort pragmatiquement, ses serviteurs, s'écroule en quelques heures à peine... Toutefois cela ne va pas sans quelque longueur, et l'action tarde parfois à relancer notre attention malgré le travail d'écriture de Chantal Thomas. Il n'empêche : être plongé au coeur de cet épisode crucial de notre histoire est un privilège que seule peut nous procurer la fiction...
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Que ce soit clair : je n'aime pas les romans historiques. Je ne distingue jamais ce qui est vrai de ce qui est inventé ! de plus, en général L Histoire ne sert que de prétexte à une intrigue sentimentale. Malgré ces réticences, je me suis mise à lire
ce Prix Femina, la réputation de l'auteur (spécialiste du 18è et chercheur au CNRS) et les critiques professionnelles m'ayant convaincue.

C'est vrai que là au moins L Histoire n'est pas un prétexte. Au contraire, la forme romanesque sert plutôt à rendre vivante une période très courte (les 14, 15 et 16 juillet 1789) et un lieu clos (le château de Versailles). En trois jours, des siècles de certitude s'effondrent. Dans cet espace très resserré, on voit littéralement la Monarchie vaciller, des rites immuables perdre tout à coup leur sens, les dominants devenir les dominés. Et tout cela est vu par l'oeil de la lectrice de Marie-Antoinette qui, par son monologue intérieur (il y a très peu de dialogue) nous fait ressentir les bouleversements subis par les "logeants" du Château.

On retrouve un peu le ton de "L'Allée du Roi", çà ressemble aussi à un journal intime, le style est soigné, les descriptions minutieuses. du roman historique comme celui-là, d'accord !
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Prix femina 2002, Chantal Thomas nous entraine dans les dernières heures de la monarchie absolue aux travers des yeux d'Agathe Laborde, une logeante, lectrice de la reine Marie-Antoinette.
Réfugiée à Vienne, en 1810 alors que Napoléon approche, Agathe se remémore le faste de Versailles à sa déchéance du 14 au 16 juillet. Lectrice de la reine, elle assiste de loin aux grands bals, à toute la cérémonie du lever, petit, grand jusqu'au coucher des altesses royales. le déroulé d'une journée est organisé selon un rituel immuable autour de la personne sainte du roi et de la reine dans l'écrin de Versailles, château de Louis XIV. La vision d'une logeante nous permet de découvrir l'envers du décor avec un château artificiel, créé dans les moindres détails dans une zone marécageuse, provoquant nombreuses maladies mais qu'importe, c'était le lieu où il fallait être.
Un monde isolé, à part, totalement décalé des préoccupations du peuple, tellement qu'ils sont ahuris d'apprendre la prise de la Bastille. Rumeur, vérité ou sornettes? le doute s'installe peu à peu mais en seulement trois jours, un monde s'est brisé. La reine perd ses illusions et tente de protéger sa chère Gabrielle de Polignac à qui elle a tout donné. Quand tout n'est que déchirement pour la reine, Gabrielle affiche un visage double. A jurer son soutien indéfectible pour accepter la fuite dans la minute suivante. Loin de la dévotion et de l'abnégation d'Agathe, une invisible.
Les adieux à la reine ou la fuite déshonorante des rats quittant le navire après avoir contribué à sa perte. Un aspect méconnu de la Révolution, de la fin d'un monde révolu.
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De la révolution je ne connaissais que la vision populaire et ce roman nous montre ce qui s'est passé de l'autre côté, à Versailles. L'aspect original, qui m'a beaucoup plus, est que c'est une lectrice de la reine, Mme Laborde, qui nous raconte cette histoire et malgré sa proximité avec la reine, elle n'existe pas vraiment à ses yeux, ce qui en fait une spectatrice capable de raconter les évènements sans les vivre réellement.

D'emblée la présentation du château contrarie l'image que j'en avais : c'est un lieu sale et puant, et pourtant on y vit avec plaisir et tout le monde envie cette chance. J'ai visité Versailles et on a du mal à se l'imaginer comme ça. C'est un monde totalement à part et pour la narratrice, au delà il n'y a rien. Malgré ce qui se passe à Paris, on aura le temps de découvrir certains endroits de Versailles comme le Petit Trianon ou la ménagerie.

La révolution se devine plus qu'elle ne se vit, on comprend à travers les réactions que quelque chose de grave se passe. Pas de batailles, pas de sang, simplement une femme qui voit son monde s'écrouler. Et c'est ce qu'elle nous raconte. J'ai beaucoup aimé avoir cette vision là de 1789, ce grand départ de Versailles, cet abandon de tout, cette peur qui grandit peu à peu. J'ai été choqué du peu de considération des parents envers leurs enfants et des méfaits de certains, c'est un aspect assez noir mais qui apporte plus de force et de réalité à l'évènement.

J'ai été très touchée par la façon dont sont décrits Louis XVI et Marie-Antoinette. Je me suis même demandé ce qu'ils faisaient là, lui qui n'aimait pas le pouvoir, elle qui se sent une étrangère. La narratrice a une adoration pour la reine qui contraste totalement avec la vision du peuple (c'est ce qui apparaît quand elle surprend une discussion entre deux gardes). Voir Marie-Antoinette être abandonnée par tous ceux qu'elle croyait être des amis fait vraiment de la peine, de même que sa résignation alors qu'elle voulait fuir elle aussi. Et je ne peux pas m'empêcher de penser que ceux qui sont restés sont ceux qui avaient le moins leur place là…

Mme Laborde finira elle aussi par quitter Versailles et vu son attachement à Marie Antoinette, sa vie sera comme arrêtée à ce moment là. Si j'ai adoré la visite de Versailles et la fuite de ses occupants, je me suis ennuyée dans les passages racontant le présent. Les pensées de Mme Laborde sont parfois difficiles à suivre, et ajoutées au manque d'action de ces passages, c'était franchement pas intéressant. le cercle d'amis ne voulant plus parler de la reine, le temps passé chez un ami, les réflexions personnelles, etc, tout ça n'a rien déclenché chez moi sinon une envie de lire plus pour pouvoir retourner à Versailles.

J'ai beaucoup aimé me plonger dans ces quelques jours qui ont détruit tout un univers, celui de Versailles. Et même si certains passages ne m'ont pas plu, l'ensemble est quand même très bon.
Lien : http://grignoteuse.wordpress..
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Les Adieux à la Reine est un beau roman d'ambiance qui vous plongera en pleine Révolution française, au coeur de Versailles. Si je m'attendais à un livre fort en rebondissements et rempli de fortes personnalités, j'ai été malheureusement un peu déçue…
L'écriture est belle et la description de ces intenses derniers moments royaux est vraiment réussie. Pour le reste, je me suis profondément ennuyée. Impossible de m'attacher à l'héroïne, pas plus qu'aux autres protagonistes.
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Deuxième essai des livres audio! Depuis ma déconvenue avec la femme au miroir, j'avais laissé passé un peu de temps avant de retenter l'expérience.


Cette fois-ci, j'ai eu la main plus heureuse dans mon choix! Ayant apprécié ma lecture du dernier roman de Chantal Thomas, L'échange des princesses, j'ai donc choisi son roman le plus célèbre : Les adieux à la reine.
De plus, j'avais vu il y a plusieurs semaines le film de Benoit Jacob et il m'avait beaucoup plu. J'étais à peu près sûre que le contenu du livre audio allait me plaire.

Donc tous les lundis, j'écoute une heure et demie de ce roman lu à voix haute, tout en brodant. Une heure et demie, ce n'est pas beaucoup, mais j'ai peur d'en avoir assez rapidement si j'en écoute plus. Ce qui fait que j'ai avancé lentement dans ce roman, mais toujours avec plaisir.


On a rarement l'habitude de voir Versailles dans ses dernières heures. Quand on a un roman sur la révolution, l'intrigue a plutôt lieu dans Paris et chez les révolutionnaires. Quand l'intrigue se tient à Versailles, c'est rarement en 1789, mais plutôt à la cour du Roi-Soleil ou celle de Louis XV.
Ici, c'est la révolution française, mais chez les nobles, voir même la haute noblesse, qui réside à Versailles, tout près du couple royal.


Je trouve qu'on ne peut pas réduire ce roman à un simple roman historique. Cela va plus loin que cela. L'intrigue en elle-même est secondaire. Ce que Chantal Thomas voulait nous montrer avec ce premier roman sont les derniers jours de Versailles :

Ce roman est entièrement constitué d'anecdotes, de petits détails, d'histoires…c'est une telle foule de morceaux d'un monde qui a disparu que j'en suis plusieurs fois restée stupéfaite! J'ai eu l'impression d'assister à une reconstitution extrêmement précise de ces dernières heures.


Et c'est passionnant. J'ai toujours aimé connaitre les moindres détails dans les romans, et c'est d'autant plus passionnant qu'on peut partir du principe que tout est vrai. J'ai toujours été très intéressée par la royauté, même si Louis XVI et Marie-Antoinette ne font pas partis de ceux qui m'intéresse vraiment.


Par contre, pour les personnes qui veulent en savoir plus sur Versailles, on se régale! On se rend compte à quel point c'était un monde fermé, replié sur lui-même, qui ne vivait que pour et par le protocole.
Tellement de règles, de lois de manière de savoir-vivre, c'est effrayant! Il n'y a pas une minute qui ne soit programmé pour quelque chose, ou bien une tâche qui n'ait pas de serviteur (quel honneur d'être le responsable de la petite cuillère durant le repas du roi?!?). On découvre un Versailles très différent de celui de Louis XIV, assez sordide et sale et vide d'émotions.


J'ai trouvé que c'était un monde effrayant. Que personne ne vivait réellement. Versailles était une représentation perpétuelle, un spectacle qui ne s'arrêtait jamais et dont le public et les acteurs se trouvaient être les mêmes personnes.


Agathe Sidonie Laborde peut prendre un peu de recul, n'étant pas une "actrice" principale. On ne peut pas dire qu'elle est indispensable à la Cour, loin de là (on voit comment elle est utilisée par la Reine à la fin…). Elle peut donc observer et garder en mémoire. Elle voue un amour sans borne à la Reine et se languit de ce monde disparu.


Je l'ai déjà dit, on voit Versailles à sa chute. C'est assez inhabituel d'observer toute une société durant ces derniers jours.


Ici, les nobles, tellement à cheval sur toutes les règles, perdent en 2 jours tous leurs savoirs pour redevenir des êtres humains qui ont peur et qui spéculent au moindre détail.


Certains optent pour la fuite en silence, d'autres cherchent à se sauver auprès de ses Majestés. Il n'y a plus réellement d'amour pour leurs rois et reines, mais que du calcul. D'abord, ils ne se rendent compte de rien: la révolution, c'est impossible, il s'agit juste de quelques paysans mécontents (il est d'ailleurs amusant de lire comment les nobles voyaient le peuple), la Bastille est imprenable, le Roi régnera toujours…Mais peu à peu, ce chant royaliste commence à se tarir. le Roi abandonne toute résistance face à l'assemblée Nationale, pour le résultat qu'on connait.


Je n'ai pas beaucoup parlé de l'intrigue…je trouve vraiment qu'elle est assez secondaire. Je n'ai pas particulièrement aimé le personnage d'Agathe, que je trouve assez stupide. Cette femme n'a jamais vécu. Elle aurait pu pourtant, mais elle s'est tellement accroché au mode de Versailles et à la Reine qu'elle a passé sa vie à soupirer après, alors qu'elle a eu la chance de pouvoir s'échapper avant que tout ne dégénère.


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C'est un roman très impressionnant (en tout cas quand c'est lu à voix haute!), où on apprend un tas de choses, bien écrit, avec une intrigue intéressante. Il a vraiment tout pour plaire, je le conseille.
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