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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une aventure de jeunesse

Olenine décide de fuir la vie moscovite. le jeune homme est écoeuré par cette vie dont il ne fait rien, par l'ennui et les dettes, le coeur froid, persuadé de ne jamais aimer.

Il décide de s'engager pour le Caucase et rejoint un village cosaque. Là, il va découvrir une autre façon de vivre, plus simple et cruelle, plus proche de la nature. Il va aussi rencontrer Marion qui va emporter ses convictions sur l'amour.

Avant de donner mon avis sur ce roman, petit coup de colère contre la quatrième de couverture qui dévoile toute l'intrigue. Franchement, je ne comprendrais jamais l'intérêt de ces quatrièmes qui gâchent le plaisir de lecture en dévoilant tout du roman.

Heureusement, la plume de Tolstoï permet de se remettre de cette déception. On retrouve une peinture de cette vie cosaque : il en montre la simplicité si décriée par la bonne société moscovite, qui n'est au contraire, pour lui, qu'une meilleure compréhension de la vie et de la nature.

On sent aussi une profonde mélancolie à la lecture de ces pages.

D'une part, car Olenine, malgré tout l'amour et le respect qu'il a pour ce mode de vie cosaque, est condamné à n'être qu'un étranger, toujours mal considéré.

Et d'autre part car l'on sent que ce mode de vie disparaît, petit à petit. Les anciens regrettent leurs vie d'avant, les usages qui se perdent.

Au final, c'est un beau roman dont j'ai apprécié la lecture mais sans coup de coeur.
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C'est une bien étrange expérience, mis à part deux ou trois Dostoïevski et le Maître et Marguerite lus il y a plus de quinze ans, je ne connais rien à la littérature russe. Encore moins à Tolstoï.

Bien sûr, ça me tire de ma routine. Et tac, hors de ta zone de confort. À la cosaque ! Si on ajoute à ça que je suis toujours un peu circonspect sur les roman dit de "nature writing" et que c'est un peu comme ça qu'on me l'a vendu... même si, faut l'avouer, l'expression "nature writing" frictionne un peu avec l'idée que je me faisais de Léon.

Bref, je pars le coeur pur et l'esprit purgé de mes idées préconçues, pour découvrir les montagnes du Caucase et un imbroglio de communautés dont les moeurs et L Histoire me sont absolument étrangère. Bref, je débarque tout autant que le personnage principal... et peu à peu, mêmement, je me laisse charmer. J'ai des dessins d'Hugo Pratt dans la têtes, pour moi Olénine à la tronche de Corto Maltèse et la belle cosaque ressemble à Bouche dorée.
En clair, je me débrouille comme je peux. Je ne comprends que tardivement où il veut en venir, ça ne ressemble en rien aux récits dont j'ai l'habitude. Et c'est très bien.

L'air est pur, la nuit étoilée, ça parle de la pureté des uns et de la corruptions des autres, de l'idéal amoureux qui se saisit et se dérobe.

En deux mots : c'est simple et beau.
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Il regardait au loin tandis que ses naseaux expulsaient d'épais nuages qui disparaissaient aussitôt dans l'air givré. C'était l'hiver et je me tenais à quelques mètres de lui, scrutant le moindre de ses mouvements. Il restait immobile, les yeux vissés sur l'horizon. Sa tranquillité me fascinait. À pouvait-il penser ?

Au bout de longues minutes de silence, il enfouissait son nez dans l'une des rares touffes d'herbe qui n'avaient pas succombé au poids de la neige, l'arracha avec délicatesse, releva les yeux vers le lointain et mâcha tranquillement sa pitance hivernale. Sans doute savait-il qu'il était inutile de disperser de l'énergie alors que l'hibernation était proche. Mes pas, que je pensais feutrés, trahirent mon approche. Une branche morte craqua sous mes chaussures et le cheval tourna soudainement la tête.

Il m'examina de ses yeux clairvoyants et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je me retrouvais à nu. Mes peurs, mes joies, mes désirs et ma vie avaient été dépouillés par le simple regard de cette bête. Les circonvolutions de l'âme n'avaient plus cours, seul subsistait la conscience de ce moment. le masque était tombé, là, au milieu d'une prairie enneigée. Il disparu en marchant dans un nuage de brume et je compris ce qu'il regardait au loin.

Je me surprend encore des années plus tard à me remémorer ce moment, qui ne dura qu'une poignée de minutes, où un cheval changea la trajectoire de mon existence ! Rien de neuf dans cette anecdote puisque la relation entre l'Homme et le Cheval a toujours été spéciale, et ce n'est pas le livre Les Cosaques de Tolstoï qui démontrera le contraire. Analyse.

Une histoire autobiographique

L'écrivain russe a écrit des dizaines d'ouvrages mais si l'on demandait aux lecteurs francophones quels sont les romans de Tolstoï qu'ils connaissent le mieux, sans doute répondraient-ils Anna Karenine ou Guerre et Paix. Rares sont ceux qui choisiraient Les Cosaques comme livre à mettre au-dessus de la pile. Or ce roman n'est pourtant pas dénué d'intérêt, loin s'en faut.

Il raconte l'histoire d'Olénine, un jeune homme déçu de sa vie dans la capitale moscovite, qui met les voiles pour le Caucase afin de se faire enrôler en tant qu'officier dans un régiment de cosaques. Ce voyage sera pour lui une première expérience, loin de la ville, où la nature est aussi rugueuse que splendide. Cette expédition vers l'inconnu lui fera découvrir la culture cosaque, la guerre mais aussi l'amour. Les voyages forment la jeunesse disaient-ils 😉.

Ce court roman, publié en 1863, est, en fait, une autobiographie. Les aventures d'Olénine sont celles du jeune Tolstoï lors de son passage dans le Caucase. On y retrouve déjà les questionnements classiques de l'auteur russe sur le bonheur et sa quête pour une vie simple, loin des frasques mondaines

« Vous croyez connaître la vie, savoir où est le bonheur ! Or, vous ignorez totalement la façon de vivre simplement et suivant la nature. Vous ne pouvez imaginer les merveilles qui s'offrent chaque jour à mes yeux : des neiges éternelles et vierges, des forêts touffues, une femme pure, dans la floraison de sa beauté primitive […] J'éprouve un véritable malaise dès que je revois vos salons, ces femmes aux cheveux pommadés, piqués de boucles fausses, ces bouches ignorantes des propos naturels, ces bras graciles, ces jambes lourdes, ces inconsistantes cervelles qui ne savent discerner le bavardage mondain d'une vraie conversation.»

Quand Tolstoï rédige Les Cosaques, il a déjà publié quelques écrits mais ses chefs-d'oeuvre sont toujours en gestation. Ce roman est l'occasion de découvrir le style déjà bien affirmé de l'auteur russe. Les descriptions typiquement tolstoïennes sont déjà présentes et empreintes d'un réalisme qui sera la marque de fabrique de Tolstoï. Dans ce livre de 267 pages, le maître russe dévoile déjà son amour pour la campagne et laisse apparaître ce qu'il a réellement vécu dans le Caucase puisqu'il y passa quatre années en tant que sous-officier de l'artillerie russe. Comme le héros de son roman, le jeune Tolstoï vivra là-bas des aventures et une certaine gloire qu'espéraient tant de jeunes de son âge. le Caucase était, à cette époque, le lieu idéal des exploits héroïques. Et ce n'est pas Lermontov ni Pouchkine qui auraient démenti, eux qui ont tant écrit sur cela ! 😉

Qui étaient les cosaques ?

Voilà une question qui mérite d'être abordée puisqu'il s'agit de l'un des thèmes centraux du roman. L'image clichée la plus connue du cosaque veut qu'ils soit coiffé d'un bonnet et qu'il parcoure, en groupe, les steppes au fil des différentes époques de manière assez nomade. Ainsi, l'histoire de la cosaquerie ne date pas d'hier puisqu'il faut remonter au XIVème siècle afin de retrouver leur origine du côté des actuels territoires de l'Ukraine et de la Russie.

Quand on emploie le terme de cosaque, il s'agit d'un mot générique puisqu'il existait plusieurs communautés différentes. Parmi les plus connues on retrouve les cosaques zaporogues (comme dans le Tarass Boulba de Gogol !), les cosaques du Don ou encore ceux du Terek.
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LES COSAQUES de LÉON TOLSTOÏ
Olenine, jeune élève officier part pour le Caucase après une soirée de ripaille avec ses amis. Il n'a rien fait de sa vie jusqu'à ce voyage si ce n'est dépenser une part conséquente de sa fortune. Au fond sa troïka il rêve des montagnes qui l'attendent, des femmes qu'il aurait pu épouser…de ses dettes aussi! Sur place il va rencontrer Oncle Erochka, un chasseur et Lucas, un éclaireur tchétchène. Là où Olenine loge vit Marion une belle jeune fille promise de Lucas. L'accueil local est peu chaleureux mais peu à peu Olenine prend sa place passant des soirées à écouter Erochka parler de la vie dans ces montagnes et de son père qui portait sur ses épaules un sanglier de 160 kilos et buvait 24 litres de Tchikhir par jour. Peu à peu, Olenine se sent changer, une vie plus saine, chasse dans la nature, les montagnes et il trouve Marion de plus en plus charmante!
Sur fond de lutte et de guérilla avec les Tchétchènes, Tolstoï nous décrit une vie montagnarde, rude et souvent violente, des amitiés rugueuses et cet antagonisme qui dure toujours entre ce pouvoir central russe et ces peuples du Caucase.
Un roman assez court sur un sujet qu'il connaît bien puisqu'il fut ce jeune officier envoyé se battre contre les Abreks.
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Un livre d'un auteur russe classique qui nous replonge dans le russie des tsars avec un style qui n'a pas pris une ride et qui encore aujourd'hui vous rejouira et vous permettra de passer un bon moment de lecture et d'histoire romancée:on retrouve ici le souffle et la vie quotideinne de cette epoque avec un vri travail de recherche car tout est ici très crédible car l'auteur nous a concocté un superbe roman qui nous fera passer un superbe moment de lecture en nous faisant voyager avec lui dans la russie legendaire.
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Cela fait plusieurs années que je n'ai pas lu cet auteur qui est pourtant un de mes préférés.
Ce livre, au rythme lent et doux, décrit avec beaucoup de précision la vie des Cosaques du temps de l'auteur. le personnage principal, Olénine, las des fastes de Moscou et surtout criblé de dettes, s'exile dans un petit village du Caucase.
Au contact des habitants, il va découvrir une existence plus champêtre : les journées interminables de chasse, le travail des champs, les soirées arrosées du village, la culture guerrière cosaque où les batailles contre les abreks sont un signe de triomphe. de plus, la beauté de Marianna, la fille de sa logeuse, lui fait tourner la tête.
Olénine est rongé par l'indécision : il ne se sent plus à sa place dans son ancienne vie faite de frivolités. En même temps, il envie à ces gens leur existence simple, paisible et au contact de la nature. le personnage principal idéalise un peu ce paradis perdu mais se sent presque « impur » d'y être. Il se pose beaucoup de questions sur le sens de la vie : même si ce roman n'atteint pas l'envergure d'Anna Karénine au moment des monologues de Lévine, on sent déjà le questionnement philosophique de l'auteur.
J'ai aimé particulièrement les détails très réalistes sur la vie des Cosaques, le style d'écriture riche et limpide.
C'est un court roman classique à découvrir, et qui peut être un bon moyen d'entrer dans l'oeuvre unique et sans égale de Tolstoï.
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« Les Cosaques » a été pour moi une découverte charmante.

Il ne s'agit pas d'un roman de guerre à proprement parler, à peine plus qu'un roman d'aventure mais plutôt d'un parcours initiatique d'un jeune homme déchiré intérieurement, en quête d'apaisement et de pureté.

Cet apaisement il pense le trouver dans le renoncement, le retour à une vie ascétique, simple, proche de la nature comme le prônent certains philosophes grecs depuis fort longtemps, mais finalement l'amour lui apparaît comme une force supérieure digne de transcender son existence même si on peut penser que cette Marion à la beauté simple et virginale n'est finalement que l'incarnation humaine de cet idéal de pureté naturelle.

Pourtant le bonheur et l'équilibre ne sont jamais atteints, puisque Olénine malgré tous ses efforts ne parvient pas à se détacher totalement de ses liens avec la sophistication des officiers russes et n'est pas non plus accepté au sein de la population cosaque qui se méfie de ce officier étranger au comportement atypique.

Malgré cette quête inaboutie, le roman est une belle description du mode de vie de ces hommes rudes ayant fascinés l'écrivain.

Tolstoï se montre d'ailleurs étonnamment virulent contre ces compatriotes russes qu'il semble accuser de tous les maux comparés aux « bons sauvages » cosaques.

Quand aux Tchétchènes bien qu'entre aperçus on comprend vite que leur mode de vie montagnard proche de celui des Cosaque les rend plus sympathiques et proches d'Olénine que les Russes eux mêmes.

« Les Cosaques » est donc un livre complexe, riche et intéressant à découvrir pour qui s'intéresse à une époque, une région donnée mais également à l'étrange fascination que peut ressentir un jeune soldat soumis au contact prolongé avec des populations quasi étrangères.
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Fortement inspiré de son départ, à 23 ans, pour le Caucase où il espère rompre avec sa vie de brute à Moscou, alors que jeune « richard » désoeuvré, il perd son temps et le sens de son existence, Tolstoï fera courir l'écriture des Cosaques sur dix ans (1851-1862), n'y mettant un point final que pour obtenir une avance destinée à absorber ses dettes de jeu.
Olénine, son double mélancolique et désabusé, rêve romantiquement à la vie rustique et simple de ces êtres régis par les lois de la nature, tuant, volant, aimant selon leurs codes et leurs appétits, buvant, chassant, vibrant avec un environnement qu'ils défendent âprement contre les Abreks, leurs ennemis mortels. Il s'installe au village, s'enflamme en pensant trouver le bonheur dans un don de lui-même trop poussif qui n'attire que méfiance et mépris de la part de ceux envers lesquels il se montre trop généreux, se convainc qu'il est fait pour ce repli lettré, méprisant son existence précédente, la ville et ses superficialités; se défie des femmes auxquelles il préfère la compagnie des chasseurs et des livres, se veut de tous les combats, de toutes les expéditions et se découvre une vigueur renouvelée, une révélation purificatrice… de courte durée.
Olénine n'est pas une force de la nature heureuse et repue, poussée des mêmes racines, et rien n'y fera : la désillusion de ce « retour au sauvage » sera aussi cruelle qu'écrite. Olénine est « laid, discordant », il se sait « faible et disloqué », corrompu à tout jamais par le ver qui le ronge, cet esprit trop profond pour être compris par ces Cosaques qui font corps ensemble et depuis toujours, effrayants de corpulence, de santé et d'aplomb. Olénine n'est pas chez lui, et son amour débordant, intellectuel et faussé pour ce qu'il espérait être ses nouveaux amis, son nouvel espoir, ne lui sera pas rendu. C'est toute le piquant de ce court roman fin comme une moutarde qui brûle et envoûte, pour nous masquer un instant la saveur altérée du réel… qui revient avec un arrière-goût plus faisandé encore.
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Tolstoï était encore jeune quand il est parti dans le Caucase, avec l'armée russe alliée aux Cosaques, qui se heurtaient aux peuples montagnards refusant de se soumettre (les Abreks). Au premier rang d'entre eux: les Tchétchènes, dont on entend encore parler aujourd'hui. La conquête russe s'est étalée entre 1816 et 1864 !
"Les Cosaques" a été publié en 1863. Il relate, sous la forme romancée, l'expérience qu'avait vécue Tolstoï (alias Olénine) environ une décennie plus tôt. Dans le roman, les épisodes guerriers prennent une place minime. Il y est surtout question de la beauté de la contrée, de la vie villageoise, des moeurs cosaques, de chasse, de festins et beuveries, et surtout de la romance entre Olénine et la belle Marion. Celle-ci est demandée en mariage par le valeureux Lucas, mais Olénine en devient amoureux; la relation entre les deux rivaux a des hauts et des bas. Mais c'est surtout le personnage attirant et farouche de Marion qui domine le triangle amoureux: je l'ai trouvé particulièrement remarquable. A noter que l'histoire finit assez abruptement.
Le livre commence un peu péniblement, m'a-t-il semblé; c'est seulement quand le héros s'est établi parmi les Cosaques que je me suis vraiment senti à l'aise dans ma lecture. Tout est criant de vérité: l'histoire semble probablement très conforme au vécu de l'auteur. De plus, Tolstoï nous offre ici une image assez plaisante des Cosaques, différente de la peinture faite par Gogol dans "Tarass Boulba".
La préface est intéressante, soulignant un constant tropisme de Léon Tolstoï, apparu dès sa jeunesse: son rejet de sa position personnelle d'aristocrate intégré dans la "triste" société russe, son obsession du "péché de chair" et, j'ajouterai, son moralisme trop insistant. Ce trait particulier, qui reste supportable dans le présent roman, deviendra franchement pénible dans "La sonate à Kreutzer" ou dans "Résurrection". Au moins, "Les Cosaques" témoignent d'une certaine fraîcheur que j'ai trouvée agréable.
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Cher peuple Hutsul, fier et valeureux hommes des steppes à découvrir entre deux hetmans et chevauchées d'aventures.
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