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EAN : 9781573661287
328 pages
Fiction Collective Two (30/03/2006)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Après Ligatura, un opéra en pays-plat, sorti en 2013, les Éditions HYX publient "Le Livre de Portraiture", de Steve Tomasula, traduit par Anne-Laure Tissut. Steve Tomasula nous invite dans un roman d’aventure graphique explorant la création à découvrir une Histoire de la représentation. Une vision originale de l’évolution est proposée au lecteur : accidentée, erratique, soumise au hasard autant qu’à la volonté humaine.

Le Livre de Portraiture
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« le Livre de Portraiture » est un livre assez indéfinissable qui se présente sous forme de 5 chapitres de longueurs variables et de papiers plus ou moins colorés en brun très clair. Je sais, ce n'est pas cela qui fait la littérature. le texte est imprimé avec différentes polices, en noir ou bistre. Des dessins, photos, sont intercalés, certains dessins sont de la main de Maria Tomasula. Les photos peuvent inclure des publicités, pour des appareils quasi domestiques comme les « Chattanoga vibrator, Carpenter vivrator, Percusso Motor, vibrotode magic » tous ustensiles des années 1918 indispensables au bricoleur tant soit peu sérieux. Par contre « the Belbout electric-powered Vibro-Wand », capable d'atteindre « UN POINT VITAL » (c'est marqué en capitales), et « inventé par une femme qui sait ce qu'une femme souhaite » parait être d'un usage plus discret. Ayant lu plus loin les théories de l'imitation et de la créativité, on peut évidement faire aisément la relation entre les outils du bricoleur et l'utilisation que pourrait en faire une dame tant soit peu créative.
Le chapitre 1 « In a Beginning » indique bien un commencement, mais c'est aussi le titre du dernier chapitre, le 5. Donc, le livre commence par « BIEN avant que les héros du martyre ont commencé à s'effacer des mémoires, avant que les moines (†430) aient découvert la foi à travers la maléabilité des mots…. ». On est donc très tôt dans l'histoire, bien avant même les écritures rupestres ou sur des galets, et à cette époque, les hommes criaient « Moi. J'étais. J'ai fait ». Donc bien avant tout cela, existait « un marchand, un raconteur d'histoires qui se joindrait à une caravane qui voudrait bien de lui ». Et là, il se souvient de la forme des cornes des boeufs, des papyrus qu'il a vu dans un marais, des lignes que les égyptiens appellent rivières. Et que fait-il de tout cela : il invente la lettre « aleph ». La première start-up est créée. En fait, il n'invente pas aleph tout de suite, seulement deux pages plus loin. Entre temps il a découvert le « Aa » et tout une suite de symboles. le petit Robert, c'est le nom que, moi, je lui donne, fait affaire avec les vendeurs de chameaux. Au fait, il a bien inventé l'écriture, mais les nombres ? Etait-ce un animal avec une ou deux bosses. Après une nuit de repos, il invente, ou il imite en les reproduisant, tous les autres symboles, et ayant indiqué aux Phéniciens l'usage de « aleph, bayit, gamals », il embrouille leurs esclaves grecs avec « alpha, beta, gamma ». On arrive vite à la découverte du sacré avec « Ra » et « Moïse ». Tout cela pour aboutir à Wikipedia, mais ce n'est pas encore conté dans le livre.
Bref, comme on est au siècle de la vitesse, on saute directement à Velasquez, avec un journal imaginaire « The sketch Book of Portraiture » soit un Livre des Portraits ou des Imitations. Un des avantages de l'édition, c'est que l'on bénéficie des parties corrigées, une sorte de tapuscrit transcrit. En réalité, le journal précède un texte « Contra la Fama » soit « Contre la Réputation » de Diego de Velàzquez, monté par « La Iglesia Sagrada », en fait l'Inquisition pour savoir « s'il est un moderniste ». le journal de Velasquez est un peu filandreux, mélange de catalogue des oeuvres majeures en peinture de l'époque, de mondanités, avec le Cardinal Derrilieu (à moins que cela ne fût plutôt Mazarin) à propos de la paix des Pyrénées, signée en 1659. En fait on ne sait plus trop si on est sous le règne de Louis XII ou XIV, une apparition du Roi Soleil « Sun King » sème le doute, et jette de l'ombre sur le récit historique. Mais vérité de ce coté de l'Atlantique peut ne pas l‘être de l'autre coté. Cela d'autant plus que la peinture « Les Ménines » est datée de 1656 et Velasquez meurt en 1660. Les autres peintures que cite Velasquez sont de dates diverses et paraissent tirées d'un quelconque catalogue de ses oeuvres.
Par contre, il reste toujours possible d'interpréter ses peintures, par exemple son tableau célèbre « Les Ménines », et les différentes critiques formulées sur le tableau en sont un bon exemple. On se souvient que le tableau, tel que j'ai pu le voir au Prado, à Madrid, est un grand tableau relativement complexe. Il représente le peintre, Diego Velasquez, en train de peindre le portrait du Roi Philippe IV et de la Reine, alors qu'au premier plan la jeune infante Marguerite-Thérèse est entourée de demoiselles d'honneur, d'un chaperon, d'un garde du corps, d'un enfant italien, d'une naine et d'un chien. le peintre se peignant en train de peindre, alors qu'il peint autre chose. Evidemment, l'Inquisition a une autre vision. « Mais si vous voyez le Roi et la Reine comme sujets, et non votre propre visage réfléchi dans le miroir devant vous […] qu'est ce que cela signifie […] ? Que moi, Diego de Velasquez, alors posté devant la toile dont le recto est vers vous, tout spectateur qui serait moi me peignant moi-même en train de peindre ce tableau ? Une scène qui ne pourrait pas exister sans un spectateur ? Vous, Moi ? le point crucial de toute représentation dans le travail ? ». Evidemment, ce « qui peint quoi peignant qui » peut paraître compliqué pour un inquisiteur. On peut imaginer de la même manière un écrivain écrivant un livre dans lequel il raconterait ce qu'il était en train d'écrire un autre livre. C'est un peu la problématique de György Korim dans « Guerre et Guerre » (13, Cambourakis, 368 p.) de László Krasznahorkai, un fort surprenant livre dont je conseille volontiers la lecture.
Le fait que ce chapitre soit en bistre sur un papier quasiment de couleur chair, avec des illustrations de Maria Tomasula n'est pas anodin. Les dessins reproduisent des esquisses des tableaux de Velasquez, ce qui parait aller de soi. Cependant ce sont des esquisses, on pourrait même dire des dessins préparatoires à des tableaux, tels que les peintres en font souvent. Ils illustrent parfaitement le texte du journal de Velasquez. Cependant ils expriment aussi la différence entre ce qui est la réalité, ce que le peintre voit et ce que nous, nous voyons du peintre. C'est tout à fait l'illustration de la dispute entre Velasquez et l'Inquisition.
En avançant dans le temps, on arrive vite à la psychanalyse post-Freudienne, soit le nouveau veau d'or. (Quoique comparer Freud et un veau puisse être interprété de façon psychanalytique qui pourrait me porter ombrage). On a droit par la suite aux notes d'un psychanalyste, avec le jargon professionnel qui va avec, concernant une certaine « Miss Paula », la ligne plus loin rebaptisée « Miss P. (not her real name) » donc ce n'est pas son vrai nom, mais néanmoins elle est qualifiée de « névrosée sexuelle ». La suite du traitement de cette patiente, qui va de fin aout 1917 à novembre 1918, vaut son pesant de consultations. Cela passe d'une culpabilisation de la patiente. « Je n'avais pas réalisé qu'un clitoris pouvait toquer (« knock ») ou qu'un ermite (« hermit ») pouvait être un pénis ». Ce à quoi le psy commente « Parfois, nous autre docteurs oublions que les faits qui forment la parole de notre commerce sont des révélations radicales pour les non-initiés. C'est ainsi que je lui [à la patiente] ai montré mes notes pour un lexique que je compilais pour caractériser les symboles phalliques » Et de conclure « Je commençais à me demander si sa «maladie» était possiblement une ruse pour me faire la cour après un caprice, qu'elle croit maintenant contre-carré par mon analyse pénétrante … ». Il est évident que « l'analyse pénétrante » peut être prétexte à interprétation plus approfondie. Suit une liste assez compète de symboles phalliques, que le psy énumère avec un émoi mal dissimulé. S'y ajoutent bien évidemment des déviations toutes féminines telles que « neuralgia spinalis, lesbian hysteria ou hysteria libidinosias, i.e. nymphomania ». Audiard, voire même Bérurier ou San Antonio, auraient été plus complets. Il est évident que dans un monde caractérisé par des symboles ou des signes plus ou moins sexuels, le moindre des faits devient vite un excès orgiaque avec des significations phalliques, vaginales, vulvaires ou orgasmiques derrière chaque mot. le langage du corps est alors surchargé de tellement de métaphores que cela en devient irrespirable.
Mais ces déviances s'expliquent simplement par « des pratiques de coitus interruptus ou coitus reservatus, pratiques qui ont seulement contribuées à sa névrose si on veut bien se rappeler que les femmes normales ne désirent le sexe seulement si celui-ci peut résulter en un enfantement ». Il est évident que ce brave psy n'avait pas encore lu Simone de Beauvoir. Mais le brave docteur veille. « Je réalise soudainement que si P. était Eve, alors mon rôle était celui du serpent, l'instrument de la connaissance/pénis ; l'objet du désir ». Et cette phrase sublime qu'il lui explique « son désir pour moi n'était pas une passade, mais une invitation, formulée de façon poétique, comme Excalibur dans le rocher ». Il y a même une justification « en ayant es relations sexuelles avec votre analyste, mon pénis pourrait servir de proxy pour le pénis de votre père tout comme votre masturbation forcenée était une compensation au coït marital ». Manque de chance, Miss P. se sauve en courant de la pièce. Qu'à cela ne tienne, elle reviendra quelques semaines plus tard, sans doute poussée par son père, copain du psy dans le même « gentlemen's club ».
Enfin tout cela se règle à grand coups de courant électrique (0.3 ampères seulement) et tout devrait rentrer dans l'ordre. Et on retrouve la justification des vignettes décrites plus haut. Avec la mise en pratique « dirigeant le massage vibratoire localement vers ses cuisses », mais que le psy « arrête rapidement quand Miss P. se met à transpirer ». Les séances passent ensuite à 0.5 ampères, puis « 3.5 ampères l'équivalent de 400 vibrations par minute » à « la base de la colonne vertébrale, le nexus des hanches et le pubis ». Et quand Miss P ; s'exclame « Oh God ! Oh God you Devil ! Oh my God » (pas besoin de traduire), le psy y voit « la nature religieuse de ses vociférations ». Heureusement que le psy reconnait en Miss P. un cas rare d'« erotomania obscura ». La science est sauve. Il faut reconnaître que ses listes de références bibliographiques données en notes sont plus qu'édifiantes. le psy cite même « un cheval intimidé par la vue d'un petit avion transporté sur une charrette, qu'il interprète comme étant un animal préhistorique ». le tout se termine par une citation de Hamlet à Horatio «Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre, que n'en rêve dans votre philosophie ». Si c'est la grand Will qui l'a dit…
Dans le chapitre suivant, on affaire à de multiples personnages, souvent désignés uniquement par un lettre, P, I, X, E, L, S, ce qui forme le nom pixels, mais aussi Q, U, V, B, T, N. ils interagissent tous entre eux, mais on a du mal à y voir un échange ou une quelconque communication. le tout est entrecoupé de photos pixelisées, façon publicités pour un magazine de mode, ou d'inserts. le tout est souligné, à nouveau par des lignes de couleur chair. A priori, le texte, relativement long de 150 pages, fait appel à des professionnels du design digital, du personnel de pharmacie, ou plutôt d'une chaine de magasins, et d'un modèle. L'information peut alors être combinée et recombinée à volonté, donnant ainsi lieu à des « portraits » différents chaque fois. Il est évident que dans cette approche, le portraitiste devient le portraité, tout comme Velasquez. L'un des personnages, « U », est d'ailleurs un modèle. Mais ce personnage est « infiniment ré-arrangeable » et « comme les types de son business parlent des modèles dont le corps se prête à une retouche digitale – « remodelable » », soit « Frankenstein sans les points de suture ». Tout comme Shéhérazade qui était capable de « produire mille histoires à partir des mêmes détails ».
Le dernier chapitre également intitulé « In a Beginning » est lui aussi assez déconcertant, mais moins que le précédent. On s'attend d'après le titre à trouver un pendant du premier chapitre dans lequel on invente l'écriture. Compte tenu des idées de Steve Tomasula sur l'art conceptuel et la progression dans le temps du récit, on pourrait penser à un développement de l'écriture dans le futur. Et en effet pour Tomasula « presque tous [les artistes] ont, par divers moyens, dépassé le passage de la langue de l'utilisation à la répétition, à la convention ». Or le chapitre alterne une histoire située en Irak et un récit qui se déroule dans un laboratoire de génétique aux Etats Unis. le récit irakien, facilement identifiable par la couleur sable des pages du texte, est celui d'un homme, Saroush, affecté par la mort de sa femme et de sa fille Fatima, toutes deux tuées lors d'un attentat contre un véhicule américain. Saroush pense à se venger, sous l'instigation d'un imam, en commettant une attaque suicide. Aux Etats Unis, Paul et Mary, expérimentent sur des souris et identifient également les restes humains lors d'accidents ou d'attentats par analyse d'ADN. de plus, Mary prépare une oeuvre d'art, de la bio-sculpture. Un de ses ovules a été fécondé par le sperme d'un collègue, avec injection du sperme d'une troisième personne, pour obtenir une « mosaïque de trois parents » sur l'empreinte génétique. le récit est en noir sur blanc. L'art tend à devenir une performance physique, avec un engagement tout autant physique de l'artiste. Cette préoccupation se retrouve par ailleurs dans les essais de Tomasula, voir plus loin. de fait, l'espace temps se raccourci et les deux récits entrent en collision l'un avec l'autre.
A signaler que l'histoire de Paul et Mary dans le dernier chapitre est parue en tant que longue nouvelle dans « The Iowa Review » volume 33-1 en 03 sous le titre «Self Portait(s) ». On comprend alors mieux la démarche. Paul découvre la collection de spermes différents amassés des suites de ses coucheries. Il y a là « Paul, Caucasian, […], Joe, Korean, […], Afro.-Amer., […]». Autant de possibilités pour Mary de réaliser un croisement avec ses ovules, quitte à en faire des qui seraient « une mosaïque de trois parents », le « Self Portrait » idéal. Interrogée par Paul, elle lui répond « ce n'est pas tout à fait comme si vous les hommes étiez concernés par le devenir de votre sperme quand vous venez ici ». Autrement dit, aurait elle la même possibilité d'utilisation du sperme, c'est-à-dire en reconstruisant une forme humaine à son gré. Cela pose le problème de l'artiste qui utilise les possibilités de la combinatoire en génétique pour en faire une oeuvre d'art.
On retrouve en fait deux lignes importantes qui guident l'écriture de Steve Tomasula. Il en fait par ailleurs les bases d'une nouvelle forme du récit. Prenant en compte les aspects de la génétique et de la possible replication artificielle des gènes, replication avec possibilités d'introduire des erreurs, volontaires ou non, ce qui entrainerait l'émergence de nouvelles formes vivantes, donc une forme nouvelle d'art. Ce serait l'une des formes de cet art nouveau, combinant la génétique et l'information digitale. L'une de ces lignes qui guident ‘écriture repose sur la reproduction, souvent par imitation, telle qu'elle est décrite dans le chapitre sur l'écriture, reprise par ailleurs en fin de livre, et l'autre qui concerne l'introduction de la génétique au sens large dans la vie quotidienne actuelle. de fait les deux préoccupations se rejoignent dans la mesure où la génétique procède par duplication et replication. Dans ce cadre, les différents plans du roman devraient être utilisés, chacun étant conceptualisé, ou représenté avec un mode différent. C'est le thème des différents plans, de l‘invention de l'écriture, à la recherche de séquences et au codage des gènes. Chacun de ces concepts serait alors repris comme un super-alphabet, et traduits dans une typographie ou mise en page spécifique. C'est notamment le cas pour les différents chapitres de « The Book of Portraiture », et pour les différentes séquences de « Ligatura ».
On pourrait penser que ces idées puisse déboucher sur l'eugénisme, qui est d'ailleurs clairement évoqué dans « Ligatura ». Il semble que les idées de Steve Tomasula, notamment lors de ses interviews, soient à l'opposé de ces concepts. Au contraire, il préconise et prédit une certaine tolérance devant des applications nouvelles de la génétique et de l'art.
L'imitation s'accompagne parfois de traits qui frisent la parodie ou l'ironie. Ainsi, les différentes scènes du psy qui décrit les maladies de sa patiente sous forme de « neuralgia spinalis, lesbian hysteria ou hysteria libidinosias, i.e. nymphomania », ou encore, à l'opposé, sa patiente qui confond ermite et pénis, procèdent t'elles d'une imitation tournée en dérision. Réciproquement, quand des erreurs infiltrent l'imitation ou la perturbent, les résultats peuvent être totalement différents de ceux escomptés. C'est ainsi que l'Inquisition reproche à Velasquez des détails qui ne figuraient pas dans les originaux. Il a par exemple peint Moïse sans les cornes que lui attribuaient les peintres précédents. Ces cornes n'étaient d'ailleurs pas du tout physiques, mais étaient le symbole de la révélation divine, d'où double contresens de la part de l'Inquisition. Imagine-t'on ce qu'il pourrait advenir en cas d'erreurs de traductions similaires lors de la transcription génétique ? de même l'Inquisition ne comprend pas comment il a pu peindre la rencontre de Saint Antoine avec Saint Paul l'Ermite, alors que ces deux personnages ont vécu à des époques et pays fort éloignés l'un de l'autre. Toujours à propos de Moïse qui sourit, Velasquez s'en tire en disant que le sourire provient de la joie que Moïse a ressenti en recevant les tables de la Loi. C'est quelque peu tiré par les cheveux et improvisé, mais cela marche.
Toujours dans le registre des traductions et descendances, on voit souvent apparaitre dans le texte des arbres généalogiques, que ce soit celui de « Cercle » et de « Carré » ou plus surprenant le tableau des combinaisons des gènes récessifs entre « CCpp et ccPP » dans « Ligatura » ou l'arbre généalogique imaginaire de Diego de Velasquez, qui le fait descendre d'Apollon, de Dyonisos et de Nefertiti, lui adjoignant comme oncles Grunewald, Durer, Michel Ange dans « The Book of Portraiture ». Egalement dans « Ligatura », la généalogie de George Washington, descendant de Amphilis Twigen, entre autres.
« Genetic Art and the Aesthetics in Biology » est un court article de 8 pages publié dans la revue du MIT« Leonardo 35», pages 137-144.
Tout part des expériences faites avec « Alba » et « GPF Bunny » créées par Eduardo Kac. On retrouve donc les protagonistes qui seront développés plus tard dans « Genesis » et « Ars [telomeres] Longa, Vita [telomeres] Brevis ». L'intérêt de l'article est de faire la liaison avec l'art, en reprenant la présentation faite par Edward Steichen au Museum of Modern Art (MoMA) à New York en 1934. Par des mutations génétiques, il avait alors fait croitre une fleur géante, un delphimium (Amorphophallus titanum) en appliquant les modèles de Mendel de la génétique et des facteurs régressifs. Les mêmes concepts étaient également appliqués au bétail dans le but d'améliorer la race.
Naturellement, on en arrive très vite à la manipulatio
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« The Book of Portraiture » (2006, Fiction Collective Two, 328 p.) avec un design de Robert Sedlack est un livre assez indéfinissable qui se présente sous forme de 5 chapitres de longueurs variables et de papiers plus ou moins colorés en brun très clair. Je sais, ce n'est pas cela qui fait la littérature. le texte est imprimé avec différentes polices, en noir ou bistre. Des dessins, photos, sont intercalés, certains dessins sont de la main de Maria Tomasula. On retrouve en fait deux lignes importantes qui guident l'écriture de Steve Tomasula. Il en fait par ailleurs les bases d'une nouvelle forme du récit. Prenant en compte les aspects de la génétique et de la possible replication artificielle des gènes, replication avec possibilités d'introduire des erreurs, volontaires ou non, ce qui entrainerait l'émergence de nouvelles formes vivantes, donc une forme nouvelle d'art. Ce serait l'une des formes de cet art nouveau, combinant la génétique et l'information digitale.
Ce sera bientôt traduit aux Editions HYX, les mêmes qui ont sorti « Ligatura, un opéra en plat-pays » (2013, Editions HYX, 320 p.). A lire de toute urgence.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Parfois, nous autre docteurs oublions que les faits qui forment la parole de notre commerce sont des révélations radicales pour les non-initiés. C’est ainsi que je lui [à la patiente] ai montré mes notes pour un lexique que je compilais pour caractériser les symboles phalliques

Je commençais à me demander si sa «maladie» était possiblement une ruse pour me faire la cour après un caprice, qu’elle croit maintenant contre-carré par mon analyse pénétrante …
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Mais si vous voyez le Roi et la Reine comme sujets, et non votre propre visage réfléchi dans le miroir devant vous […] qu’est ce que cela signifie […] ? Que moi, Diego de Velasquez, alors posté devant la toile dont le recto est vers vous, tout spectateur qui serait moi me peignant moi-même en train de peindre ce tableau ? Une scène qui ne pourrait pas exister sans un spectateur ? Vous, Moi ? Le point crucial de toute représentation dans le travail ?
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BIEN avant que les héros du martyre ont commencé à s’effacer des mémoires, avant que les moines (†430) aient découvert la foi à travers la maléabilité des mots….
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« presque tous [les artistes] ont, par divers moyens, dépassé le passage de la langue de l’utilisation à la répétition, à la convention
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